Odessa de loin

Publiée le 30/08/2021
Je n'irai pas à Odessa. Le bateau pour Batoumi en Géorgie est dans 3 jours. J'ai choisi de rester dans un endroit excentré de la ville sur la route de Tchernomorsk, le port d'où je dois partir. Il s'agit de jouer la sécurité et de régler les problèmes sanitaires.

Je ne reviendrai pas à Odessa

C'était il y a 30 ans. Un mois à Odessa avec des artistes français pour monter une exposition à l'occasion du bicentenaire de la fondation de la ville... par un français. La Drac avait suivi sur ce projet un peu louf de l'association d'art contemporain  de Champclause  village de 30 ou 50 habitants en Haute-Loire. Cette aventure a bouleversé la vie de certain, la mienne aussi un peu. C'était mon premier grand voyage en terre inconnue. 

La ville compte aujourd'hui 1million d'habitants. Dans les années 90 Odessa nous avait semble chaotique et fascinante, pleine de tous les possibles. 

Ana

Ce qui m'avait bouleversée : Larissa, émigrée russe de mon village, m'avait chargée de remettre une centaine d'euros à son amie Ana qui vivait dans des conditions très précaires à Odessa. Ana avait fait l'erreur de rentrer en URSS lorsque Staline avait entrouvert les portes dans les années 50. Le piège s'est refermé. La plupart des intellectuels et des artistes ont été envoyes au goulag. Ana en faisait partie. Je l'ai trouvée au détour d'un labyrinthe de HLM crasseux dans un logement pourri. Ses beaux yeux aveugles se sont illuminés lorsqu'elle à su que je venais de France de la part de Larissa. A la fin de notre rencontre j'ai osé lui demander (aurais-je du ?) ce qu'elle comptait faire de cet argent. Elle n'a pas hésité une seconde pour me répondre "je vais le garder car je ne veux pas aller à la fosse commune. Je veux avoir une croix sur ma tombe" l'histoire ne s'arrête pas là. Le jour de notre départ à l'aéroport d'Odessa, j'ai aperçu dans le Hall une silhouette massive et instable en errance. C'était ANA. Elle avait retenu la date de mon départ, avait défié tous les obstacles des transports en commun qui se présentent pour une aveugle. Elle m'apportait des petits pâtes de choux qu'elle avait cuisiné pour Larissa. Ils sentaient bons. Ils sentaient moins bon l'orsque nous sommes arrivés. Il fait très chaud a Odessa. 

Je n'ai pas de photo d"Ana. 


Bonne pioche

Hugo et Juliane m'ayant dit les pires horreurs sur Odessa,j'ai décidé de jouer la prudence. J'ai opté pour un airbnb loin du centre ville. Le prix et les commentaires  ont été les critères principaux. Le lieu ? Je n'ai pas vraiment fait attention. On trouve toujours. Enfin, on met plus ou moins de temps. La c'était plutôt plus, que moins. Lorsque l'on s'est quittées avec Magda, je n'avais pas un griven en poche et je ne savais pas où j'allais. La foule était dense, affairée et beaucoup de grognons Il faisait chaud, Des taxis il n'y en pas. dans les rues dans les pays de L'Est: il faut téléphoner et on vous rappelle. Pas d'argent veut dire pas de carte sim pour appeler, pas de café pour reprendre ses esprits et contrôler la situation. Mon ange s'était envolé vers Cracovie. 

Chez Viktoria

C'était loin, très loin (42 arrêts de bus). Cache dans une petite traboule parmi d'autres traboules.,mais dans la bonne direction, la direction  de Tchernomorsk, port d'où doit partir le Ferry pour la Géorgie (enfin je l'espère) C'est à 15 mn à pied de la plage. Un endroit tranquille. 

Viktoria m'attend dans la rue, la cigarette au bec, elle empoigne vigoureusement mon  sac. Avec elle les choses ne traînent pas et elles n'ont pas traînées. En 2 temps 3 mouvements j'ai été installée dans une chambre superbe, guidée vers la salle de bain superbe pour la douche, emmenée à la cuisine équipée de tout le confort moderne et traînée (je ne pouvais plus en arquer une) au supermarché pour acheter les produits de base. Lesquels ? Mon esprits était confus, enfin si, la bière, j'avais trop envie de bière. J'ai eu un bon réflexe, Viktoria avec les cigarettes adore, la bière, le vin, le whisky, enfin tout ce qui peut faire du bien. Elle est infirmière à la retraite. J'aime beaucoup son crâne rase et son petit chignon. Enfin, Viktoria c'est un personnage. 

La cuisine pour les pensionnaires
Dehors c'est le camp de gitans

Les problèmes sanitaires

Ma priorité pour cette étape était de trouver un billet sur un bateau pour la Géorgie et de régler les problèmes sanitaires liés au projet. Pour le billet  Viktoria  a demandé l'assistance de Iouri son fils. Il est informaticien dans une banque. Il est arrivé en scooter et s'est collé au dossier très naturellement. J'avais la garantie qu'il n'y aurait pas d'arnaque avec ma carte. et que tout serai calé. Autre question à régler pour la Géorgie :un test PCR négatif à présenter à la frontière, même pour les vaccinés. Viktoria à tout géré car c'était compliqué. Le voyage dure 48h,, voire 3  jours en cas de mauvaise mer. Il fallait le faire le jour du départ, c'est-à-dire samedi, jour où les laboratoires sont fermés. Viktoria m'a trouvé un rendez vous dans un hôpital à Odessa

A propos des problèmes sanitaires que je n'ai pas encore évoqués, l'attestation de vaccination ne m'a jamais été demandée avant la frontière Moldave. Ni pour prendre un billet à la gare de Nevers (pas de contrôle dans le train), ni dans les différents bus en Europe. 

Le test PCR a Odessa

Ludmila

1h20 de bus pour Odessa. 43 arrêts. Le premier arrêt est à 100 m de la maison. Il suffit de se laisser transporter. 7 girven pour le trajet (30 girven pour 1 euro). Il fait chaud, le bus est  déjà bondé. C'est bon, ce  sera debout, je n'ai pas le sac à dos. 5 minutes  plus tard une jeune femme se lève pour me céder sa place. La seule musulmane du bus. Nous avons échange un sourire lorsqu'elle est descendue.  Arrivée de bonne heure dans le centre, je décide de faire un détour par l'Escalier, histoire de voir s'il était toujours là, avant  de me rendre au laboratoire qui ne devait pas être très loin. Ce n'était pas si simple. Arrivée à la porte, le gardien me refuse l'accès. Samedi c'est fermé. J'inciste, j'ai rendez vous, Ludmila vient me chercher. et me demande mon passeport. Le passeport, je ne l'ai pas pris. On téléphone à Viktoria qui envoie la photo. La première étape est franchie. Ludmila est assez paniquée par cette française qui déboule dans son service, un service complètement désert, et je comprends qu'elle n'a aucune idée de l'étranger lorsqu'elle me demande de rédiger avec des lettres anglaises et non pas françaises. Elle doit penser que chaque pays d'Europe a son propre alphabet. Les choses s'apaisent..40 minutes plus tard elle me rend le résultat sous une pochette plastique. C'est gratuit. (30 euros dans les laboratoires privés) . Je lui ai apporté des chocolats. Elle ne les veut pas. 

Le tramway pour Odessa
L 'escalier
L'escalier

Le jour du départ est arrivé

 Je dois prendre le bateau en rentrant d'Odessa. Viktoria m'annonce que le départ est décalé d'un jour. Je suis déçue. Enfin demain ce n'est pas si loin. et demain est arrivé tranquillement après la nuit. Le taxi vient me chercher à 17h pour enregistrer à 18h. Il me laisse (au sens propre)  vers une guérite avec une barrière  en me disant "c'est là", ce n'était pas la. Le grognon  de service m'a donné des explications qui m'ont paru à priori un peu confuses. Non ça ne l'était pas Il faut faire du tracking pour rejoindre le terminal à Odessa. 

Je n'y crois pas
Arrivée au but il faut attendre dans un cabanon
Le bateau je ne le prendrai pas
4 commentaires

jurassic

Toujours en stand by ou en bateau?

  • il y a 3 ans
nicole

Rainette

Le bateau c'est pour demain je flip pour le test a Odessa, je me suis pratiquement Confinée pendant 4 jours pour ne pas prendre de risque. Comme tu le verras sur l'étape suivante, le dessin m'a maintenue et enfants et petits enfants aussi. Salut grand frère et profite de Noirmoutier. Mes salutations à toute la famille decomposee

  • il y a 3 ans

jurassic

Je suis bloqué à Odessa. Tu peux m’envoyer le lien pour la suite? Jean

  • il y a 3 ans
nicole

Rainette

Il faudra peut être attendre le prochain bateau. En fait je ne comprends pas bien le problème, mais je t'envoie le lien par WhatsApp.

  • il y a 3 ans