Rurrenabaque et sa pampa incroyable

Publiée le 15/11/2014
Au départ de Rurrenabaque sont possibles des excursions en jungle ou en pampa. Nous nous rendons dans cette ville, plus au nord, où l'humidité et la chaleur règne pour aller observer en milieu naturel les animaux de la pampa bolivienne !

En chemin pour Rurrenabaque

La Paz, c'est fini... D'autres aventures nous attendent, en particulier à Rurrenabaque, dans la région du Béni, plus au nord. Si tu te souviens bien, nous avons déjà eu une expérience dans la jungle lors de notre excursion dans le parc manu. Mais nous ne sommes pas encore rassasiés, nous voulons refaire plus ou moins ça en Bolivie ! Rurrenabaque semble être l'endroit idéal, à ce qu'en disent de nombreux guides, alors nous y allons...

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Au niveau du matériel utilisé,  la plupart des informations trouvées sont aussi listées sur la fiche préparation du sac à dos pour le mois passé en Bolivie.

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Evidemment, notre programme s'étend sur 30 jours en Bolivie, alors il est difficile de nous rendre là bas en bus. Les routes sont difficiles (voir parfois impraticable en fonction de la saison), alors nous décidons d'abandonner les 18h de bus pour prendre l'avion depuis la Paz. 30minutes dans un petit coucou, plus cher, mais tellement de temps précieux gagné !

L'avion plane au dessus et entre les sommets de la cordillère, ce qui fait oublier (un peu) les secousses et les trous d'air. L'expérience est ludique, malgré tout !

Finalement, nous nous posons au milieu de la pampa, sorte de jungle un peu moins dense et hostile, sur une unique piste asphaltée de l'aéroport... de l'aérodrome.... enfin, des quelques bâtissent qui servent de lieu d'atterrissage.

Notre lieu de départ était la Paz, 4000m d'altitude et un air frais et plutôt sec. J'peux te garantir que ça fait drôle quand la porte de l'avion s'ouvre.... Chaud et humidité forment un drôle de cocktail contrastant ! Cela ne nous avait d'ailleurs pas manqué, mais... nous ne sommes pas là pour enfiler des perles, partons à l'aventure !

Rurrenabaque, la ville qui sent les vacances

Nous arrivons à Rurrenabaque après quelques minutes de van depuis l'aéroport. Ici, tu te dis que tu vas être bien. Mis à part la chaleur et l'humidité un peu lourde, on sait qu'ici, on s'prend pas la tête.

Rurrenabaque est une petite bourgade de 20000 habitants, au bord du Béni, une grosse rivière bien marron comme on l'imagine en Amazonie. Tout le monde circule en moto, sans casque évidemment. Parfois, des familles de 4 personnes sont sur la moto familiale. Claquette, marcel, short. J't'ai dit, ici, on s'la coule douce ! et y'a même une boulangerie tenue par un français ! Tu parles, on a sauté sur l'occasion ouais ! 2 mois sans croissant, ça laisse des séquelles !

Les rues sont simples mais plutôt propres, contrairement au reste des villes que nous avons visitées. Des palmiers poussent ci et là, et des oiseaux tropicaux nous passent au dessus de la tête. Il n'y a pas de bâtiment à plusieurs étages. Que des petites constructions presque précaires un peu partout, dont les propriétaires se reposent devant la porte.

Au final, Rurre, comme on l'appelle ici, c'est vraiment la ville stéréotypée que l'on s'imagine quand on pense à une ville d'Amazonie. Et ça nous va parfaitement !

Les rues de Rurrenabaque

Notre hôtel, finalement comme le reste de la ville

Même l'hôtel ( El Mirador del Lobo) est à la cool. Le personnel semble glandouiller sur des hamacs, personne n'est vraiment pressé. Finalement, nous entrons dans notre chambre.

La chambre est franchement pas mal, et c'est pour ça que j'en fait un paragraphe dédié. Le lit est grand avec une moustiquaire géante, qui annonce la couleur... La chambre est classique, sauf que... il manque un mur. Ouep, le 4e mur n'est qu'un trou, donnant sur le Béni. Pas de fenêtre, seulement un trou ! Avoue que c'est pas banal ! On te met une photo, tu jugeras par toi même.

Notre hôtel à Rurrenabaque

L'aventure avant l'aventure

Nous avons réservé notre agence. Toutes proposent vraisemblablement la même chose, pour les mêmes tarifs, nous n'avons pas trop discuté, mais nous avons été séduits par le programme de la première agence à qui nous avons rendu visite (Escorpion Travel).

Nous avons rendez vous en début de matinée devant l'agence pour partir à l'aventure. Nous y rencontrons un canadien et deux filles de Hong-Kong, avec qui nous partagerons les 3 prochains jours. C'est cool, même sur les temps morts, nous pourrons apprendre plein de choses sur les différents pays de nos camarades !

Le début de l'excursion n'est pas folichon, c'est de la voiture... pour s'éloigner des sentiers battus. Malgré tout, nous croisons quelques oiseaux sympas, et mine de rien, pour nous les occidentaux, une simple route de terre bordée de palmiers, c'est déjà un dépaysement sympa. En plus, les camarades sont franchement cools !

Les routes en dehors de Rurrenabaque

Nous arrivons finalement au point de départ de la réelle aventure. Un point où sont amarrées une dizaine de pirogues longues et fines, sur une rivière marron opaque. Une d'elles sera notre moyen de transport pour les 3 prochains jours. En avant !

Les pirogues qui nous emmène dans la Pampa bolivienne

Que l'aventure commence !

Nous embarquons dans une pirogue avec quelques sacs de provisions. Nous ne sommes pas nombreux, les 5 personnes du groupe, et 2 guides, dont un qui pilotera la barque.

A peine nous sommes dans le bateau, en train de faire demi tour pour entamer notre remontée de la rivière, que Yoyo s'excite en annonçant : "Un crocodile, là !". Tu parles, n'importe quoi ! Un crocodile... ici, là ? Il n'y avait pas de crocodile. Il n'y a pas de crocodile dans cette région. Non, c'est un caïman....

A peine à 2m de nous, une tête écaillée aux yeux globuleux en amendes sortent légèrement de l'eau. Immobile mais très impressionnante... Nous venons ici pour voir des animaux en liberté, mais déjà ? Si tôt ? Alors que nous ne sommes même pas partis ? Evidemment, nous mitraillons la bestiole de nos appareils photos en évitant de trop tendre le bras quand même.

Un caïman nous guette furtivement
Notre pirogue au coeur de la Pampa bolivienne

Le paradis des photographes

La pampa bolivienne est réputée pour sa grande quantité et diversité d'espèces animales. Nous le savions, et pourtant, quelle surprise ! Tous les 5m, pendant 3h de pirogue, il est possible d'observer de très proche de nombreux animaux, impressionnants pour certains, très impressionnants pour d'autres.

Des caïmans, de partout, en train de se reposer sur la rive, ou bien qui coulent furtivement en nous voyant arriver, comme s'ils préparaient un sale coup afin d'engloutir notre barque.

Un caïman de la pampa bolivienne

Les caïmans n'ont pas le monopole des plages. Sur notre remontée, nous croisons de nombreux capybaras, ces espèces de gros rats de la famille des cochons d'Inde. Lors de notre passage dans le parc Manu il y a un mois, nous avions eu beaucoup de mal à en voir. Ici, ils semblent indifférents à notre passage, et nous regardent en mastiquant de la racine ou bien en barbotant tranquillement dans de la boue. Evidemment, c'est un plaisir pour nous d'être immergés dans cette faune sauvage.

Un capybara

Les capybaras et les caïmans auraient suffit à nous rassasier et à remplir nos cartes mémoires de photos. Et pourtant, c'est bien des oiseaux que nous rencontrons le plus.

Des dizaines (centaines?) de cormorans en train de plonger ou de faire sécher leurs ailes, des hérons immenses et de différentes races, des très rapides et furtifs King Fishers, différents faucons et aigles, des tortues en train de bronzer sur des branches sèches émergées mais aussi et surtout des dizaines de Hoazins Huppés, magnifiques oiseaux colorés à la crête envoutante.

Un Hoazin Huppé sur une branche
L'Hoazin Huppé, un oiseau préhistorique
Des tortues profitent du soleil de la pampa bolivienne
Un caracara
Une famille de capybara profite des rives de la pampa bolivienne
Un cormoran pendant son repas

Une bien curieuse rencontre

Pendant notre trajet en pirogue, notre guide intercepte des mouvements dans les arbres environnants. Ni une ni deux, il nous dirige vers les branches plongeantes, très proches de nous. En effet, des capucins sont en train de s'amuser et de vadrouiller dans les feuillages du coin. Nous nous arrêtons là afin de les photographier.

Sur le bateau se trouve toutes nos affaires, y compris nos fruits et provisions pour les repas à venir. Tu parles... il n'a pas fallut longtemps pour qu'une de nos bananes attise leur appétit... 

Quelques minutes plus tard, c'est au moins 5 capucins qui sautent de tête en épaule sur notre pirogue pour se disputer des morceaux de bananes que nous nous sommes résignés à leur céder... Je ne suis pas sur qu'il s'agisse d'un geste responsable de leur donner à manger... Les bananes ne se trouvent pas dans cette région, et ils sont sensés se nourrir tout seuls... M'enfin bref, c'est ludique et puis notre guide semble aussi apprécier ce moment.

Un héron tigre
Un capucin guète notre pirogue depuis sa branche
Un capucin intrigué par les bananes de notre pirogue
Un capucin de la pampa bolivienne

Surréaliste

Nous sommes toujours sur notre première excursion en pirogue, en chemin pour rejoindre notre lodge dans la jungle. Notre embarcation emprunte un n-ieme virage sur ces flots marron et opaques. Soudain, de l'eau est projetée en l'air, à quelques mètres de la barque, suivi d'un remous assez conséquent. Puis un second. Nous sommes enchantés : des dauphins roses nagent sous notre radeau de bois tout en jouant avec la surface de l'eau...


- "Vous voulez aller nager avec eux ?" nous demande notre accompagnateur.
- "Serieusement ? *air dubitatif* "
- "Oui, c'est possible"
- "Non mais, sérieusement, sérieusement ? J'y vais moi... déconnez pas !

Il était en effet possible de plonger à cet endroit là, malgré les caïmans omniprésents depuis notre départ, presque 2h auparavant. Il nous est expliqué que lorsque les dauphins sont là, les caïmans et les piranhas, eux aussi en abondance, restent éloignés. Sérieusement, c'est pas OUF ça ? On peut se baigner car les dauphins nous protègent des pires créatures que la rivière abrite...

Lieu de baignade sous la protection des dauphins roses

C'est avec beaucoup d'excitation que quelques un d'entre nous sautons à l'eau. L'eau est chaude et nous ne pouvons évidemment pas voir le fond, pas même notre torse lorsque nous sommes immergés tellement elle est poussiéreuse et boueuse.

En bord de rives, les pieds s'enfoncent dans plusieurs dizaines de centimètres de boue vaseuse. Puis, plus éloignés des bords, il est plus rassurant d'être toujours en mouvement intense avec ses pieds et bras... Nous ne savons pas toujours dans quelle zone se trouvent les dauphins, et il serait dommage de se faire croquer un orteil par un piranha vorace en quête de steak frais.

L'expérience est unique. Non loin de là, les caïmans errent la gueule ouverte, profitant du soleil. Leur sourire mesquin naturel n'est guère rassurant. Je ne parle pas couramment le sac à main, en revanche, personnellement, j'arrive à lire dans leurs yeux ce à quoi ils pensent : "T'en fais pas, si tu as deux jambes, c'est au cas où t'en perdes une... non ? Allez, approche toi un peu plus..."

La sensation de se faire frôler par un dauphin rose est particulièrement excitante ! Il est difficile d'anticiper ce contact compte tenu de l'opacité de l'eau et la micro-seconde de frayeur où l'on voit sa vie défiler avant de comprendre qu'il ne ne s'agit (probablement) pas d'un caïman de 3m est assez savoureuse...

Bref, 15 minutes hors du temps, hors de la vie, hors de tout.

Les caïmans jouent les surveillants de baignade

Fini de jouer, voilà papa

Après notre pause baignade, nous reprenons "la route" pour rejoindre notre lodge. Nous sortons à peine de l'eau, nous ne sommes même pas secs, que nous faisons une nouvelle rencontre qui en dit long sur ce qu'on aurait pu croiser dans l'eau opaque du lieu de notre baignade...

Voici que se repose sur la rive un Big Black Caïman. L'espèce la plus imposante de la lignée de tout ce qu'on pourrait considérer comme crocodile et caïman. Les adultes font jusqu'à 6m, mais celui ci "ne fait que" 4m.

Notre guide tente de s'approcher un peu pour que nous puissions le photographier. Nous avançons en sa direction quand soudain... le moteur cale... Ceci n'est pas une blague. Avec notre inertie, notre pirogue continue d'avancer, tout droit sur l'énorme bestiole. Nous entendons le guide en train de tirer énergiquement sur la corde qui permet de démarrer le moteur, mais rien n'y fait, il ne démarre pas et nous nous dirigeons inévitablement sur ce monstre écaillé

Nous ne sommes plus qu'à quelques centimètres de sa longue queue épaisse, et nous commençons à nous demander ce qu'il va se passer quand nous le toucherons avec l'avant de notre pirogue... Le moteur est toujours éteint et notre vitesse est toujours suffisante pour aller le heurter. Sa gueule est tellement énorme qu'il pourrait briser une aile de l'embarcation avec sa mâchoire en une fraction de seconde. Je suppose même qu'un battement de queue pourrait nous faire chavirer...

Nous entrons en contact avec la queue de l'imposante bestiole. Sa queue se plie avec notre petite vitesse, mais par chance, il ne bouge pas d'une écaille... Le moteur redémarre enfin, nous sentons la pirogue reculer sous les rotations de l'hélice, ainsi qu'un petit sentiment de soulagement. Mine de rien, c'est turbo impressionnant.

Expérience unique, une nouvelle fois. Cette journée est folle.

Le Big Black Caïman

Sur la photo, Ronron fait le malin en mettant son pied car la pirogue est en train de reculer. Mais en vrai, il ne faisait pas l'fier !

Arrivée sur le lodge

Finalement, nous arrivons à notre lodge sur les rives de la rivière. Il s'agit de cabanes en bois, élevées d'un mètre grâce à des pilotis. Nous serons 5 dans la cabane, où sont disposées des couchettes surmontées de solides moustiquaires pour les 2 nuits que nous passerons ici.

Il est encore l'après midi quand nous arrivons ici, nous prenons un peu de temps pour nous reposer dans les hamacs à disposition.

Repos dans la pampa bolivienne

Une fin de journée surprenante

Après notre petite sieste, notre guide nous propose, si nous le souhaitons, de repartir en pirogue jusqu'à une plaine pour pouvoir voir le coucher de soleil et se boire une bière. Un peu mon n'veu ! V'là l'aubaine tu veux dire !

Nous nous rendons à cet endroit, où les touristes des autres lodges du coin se rendent aussi. Finalement, nous nous trouvons à une 40aine de personnes, à boire des bières et... à entamer une partie de foot !

La température est bonne, la luminosité aussi, et il y a même suffisamment de surface pour que les locaux aient installé deux rustiques cages de foot. Ni une ni deux, nous voilà à gambader pieds nus derrière un ballon à moitié gonflé, pendant presque une heure.

Finalement, le coucher de soleil n'a été profitable que pour ceux qui ne jouaient pas. Les sportifs étaient bien trop occupés à courir derrière la balle ! Heureusement, Yoyo à pris une photo du soleil couchant !

Coucher de soleil sur la pampa bolivienne
Coucher de soleil sur la pampa bolivienne

La nuit tombée, les caïmans sont encore là

Fatigués et encore transpirants de la partie de foot (l'humidité n'aide pas à sécher), nous rentrons au lodge. La nuit est déjà bien là, et notre guide fait preuve d'une particulière habileté pour manoeuvrer la pirogue au milieu des branchages et virages de la rivière à redescendre sur quelques centaines de mètres.

Après le repas, notre accompagnateur nous propose de reprendre une nouvelle fois la pirogue, en pleine nuit noire, à la seule lueur de la frontale, pour aller chercher les yeux de caïmans !

Avec une lumière sur le front, les yeux des reptiles sont reflétés à des dizaines de mètres, d'une couleur rouge vive. C'est très ludique de les repérer de loin. Là encore, on se rend très bien compte qu'ils sont partout... Et dire que nous nous sommes baignés dans ces eaux !

A la recherche de l'anaconda

Après une nuit reposante, ce deuxième matin, l’excursion n’est pas banale : nous allons traquer l’anaconda. Nous nous équipons des bottes étanches, et nous remontons un peu la rivière jusqu’à une plaine marécageuse où rode le serpent géant.

Les premières centaines de mètres sont au travers de très hautes herbes. Les feuillages ne sont que rarement en dessous des épaules. Notre guide est en devant du petit groupe avec sa machette et son bâton.

Le petit groupe à recherche de l'anaconda
Yoyo traque l'anaconda (ou l'inverse, peut être)
L'étang de la pampa bolivienne qui abrite des anacondas

Nous arrivons rapidement à la zone marécageuse recherchée. Tout autour d’un lac se trouve une sorte de rive de boue d’une vingtaine de mètre de large, assaisonnée d’herbes. La boue est relativement profonde : les bottes ont tout juste la bonne hauteur. L’odeur est très forte, presque désagréable. L’eau doit stagner ici et ça sent franchement les égouts.

Presque à chaque pas, c’est une épreuve de sortir nos pieds des profondeurs de la boue épaisse. Les bruits de succion accompagnent des râles de dégout suites aux éclaboussures liées à nos nouvelles enjambées.

Yoyo s'embourbe dans la boue en cherchant l'anaconda

Finalement, nous nous préoccupons plus de garder nos vêtements secs et relativement propres, en assurant nos pas, que de rechercher l’anaconda. Nos guides, eux, semblent bien plus dégourdis pour déambuler dans ces marécages ! Une des deux filles de Hong-Kong resta même bloquée plus de 10 minutes dans la boue. Yoyo tomba assise sans pouvoir se relever, et Ronron fut débordé par le niveau de la boue qui trouva son chemin jusqu’à ses chaussettes, par dessus la hauteur de la botte.

Yoyo n'arrive pas à se relever après être tombée dans la boue
Yoyo se fait aider pour sortir des marécages

Au final, nous ne trouvons pas d’anaconda… Seulement une petit peau de mue ainsi qu’un autre de 3m… mort… écrasé par une vache qui passait par là… Qui aurait cru qu’une vache serait le pire ennemi des géants écaillés ?

Il faut savoir qu’il y a de moins en moins d’anacondas dans cette région. Lorsque les touristes en trouvent, ils apprécient les soulever pour les porters sur les épaules. Or, les crèmes solaires et répulsifs à insectes sont particulièrement nocifs pour ces animaux… Un message qui n’est pas mis en avant par les autorités, mais qui le devrait.

Nous rentrons bredouille… ou presque ! En zonant, nous rencontrons un squelette de caïman qui termina sa vie ici. Notre guide en profite pour en extraire les dents du défunt reptile pour nous en distribuer le souvenir. Venez boire une chicha à la maison à notre retour, nous vous la montrerons !

Partons à la pêche aux piranhas !

Notre après midi est consacrée à une activité que nous attendons depuis longtemps : la pêche aux piranhas !

Toujours à bord de notre pirogue, nous accostons sur un petit coin calme, à l’ombre des arbres qui plongent des branches jusqu’au niveau de l’eau. Aussi, des caïmans se reposent à quelques mètres de nous, mais nous commençons à nous y faire !

Chacun de nous dispose d’une petite ligne, d’un hameçon aiguisé ainsi que de dès de boeuf bien rouges. Nous pouvons nous atteler à la tache : notre repas de ce soir dépendra de notre instinct de pécheur.

Aldebert a aussi sa ligne pour pêcher le piranha

On se rend pas compte quand nous naviguons sur cette rivière à quel point elle grouille de poissons, et en particulier de piranhas. A peine notre ligne est jetée à l’eau qu’il faut ferrer énergiquement pour tenter d’accrocher le gourmand.

Tu n’imagines même pas comme ces bestioles sont voraces… En moins d’une demi seconde, ton dé de viande est saucé, découpé, avalé et digéré. Il ne te reste plus qu’à remonter ton étincelant crochet de fer pour retenter ta chance.

Finalement, à nous deux, nous comptabiliserons 5 piranhas et une sardine d’eau douce. Pour probablement 10 fois plus de morceaux de viande utilisés en appâts…. Nous savourons quand même malgré tout l’étude minutieuse de la dentition de ces très connus poisons que sont les piranhas. Aussi impressionnante que prévue : des triangles parfaits, acérés, prêts à découper nos phalanges un peu trop dispersées.

Ronron et son premier piranha
Yoyo pose avec une sardine d'eau douce
Les fameuses dents du piranha

Un repas plus copieux qu'espéré

En rentrant de notre sortie pêche, nous retournons à la plaine d’hier pour observer de nouveau le soleil couchant. Evidemment, comme hier, la moitié ne savourent pas ce moment de lueur éphémère. Le foot est souvent plus fort que le reste, tu comprends ?

Nous rentrons au lodge avec nos (maigres) victuailles. Nous sommes cependant tous fiers de notre futur repas, si frugal soit-il.

Finalement, notre second accompagnateur, resté au camp pendant notre sortie, avait bien anticipé le coup… Il nous avait préparé un repas plus copieux que ce que nos prises nous auraient offert. Nous le remercions chaudement, car après avoir frit à l’huile nos différents poissons, j’t’avoue que y’avait pas de quoi nourrir un régiment… Les piranhas sont petits, mais en plus il n’y a presque rien à manger ! La cage thoracique (si j’ose appeler ça comme ça pour un poisson) est proportionnellement immense, et la chère n’est que peu présente sous la peau désormais craquante. Nous savourons cependant fièrement les petites bouchées que nous offrent nos victuailles.

Nous partons nous coucher tôt, mais ravis, pour ne pas dire enchantés de cette nouvelle journée dans la pampa bolivienne.

Les piranhas sont servis pour le repas

La presque fin du rêve

Un nouveau jour se lève sur la pampa bolivienne. Les singes hurleurs et les capucins vagabondent au dessus du nous alors que nous prenons notre petit déjeuner, comme si les journées ici ne pouvaient pas se passer d’une heure incroyable.

De la compagnie au dessus de nos têtes pendant le petit déjeuner

Il est l’heure de rentrer à Rurrenabaque, 2h de pirogue nous attendons avant de reprendre la voiture pour le trajet final.

Sur le retour, il est prévu une marge de temps au cas où nous rencontrerions des dauphins nageant les remous de nos sillons. Même si nous avons déjà nagé avec eux lors de notre première journée, l’expérience peut être ré-éditée.

Il est plus difficile aujourd’hui d’en rencontrer. Le ciel est un peu plus gris, et peut être que cela les rend plus timide… Nous avons même droit à un peu de pluie ! On se trouve très bête, quand on est dans un pirogue et qu’il se met à pleuvoir en quelques secondes !

Finalement, la pluie cesse, et le soleil montre même le bout de son nez ! Pour compléter notre panoplie chanceuse, les dauphins viennent alors à notre rencontre. Nous voilà de nouveau tous en maillot de bain, en train de barboter dans l’eau boueuse en compagnie des dauphins qui viennent souffler leurs geysers d’air aléatoirement autour de nous. 

Depuis notre pirogue pour arpenter les rivières de la pampa

Retour sur Rurrenabaque

Voilà, la pirogue, c’est fini. Nous sommes gorgés de souvenirs incroyables, mais aussi de soleil. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les cuisses de Ronron sont striées de lignes écarlates et on dirait que ses jambes ne sont qu’un drapeau péruvien.

La route du retour est assez longue. Poussiéreuse à souhaits et remuant tout notre corps au gré des ornières et dépassement de poids-lourds trop lents. En arrivant à Rurre’, nous remercions chaudement ceux qui nous ont accompagnés, ainsi que les responsables de la petite agence qui nous a tout organisé. 

La dernière soirée, nous la passons avec les camarades de pirogue, avec qui nous décidons de prolonger l'aventure et de se remémorer les meilleurs moments de cette excursion autour d'un billard, d'un burger, et d'une bière.

Au matin, nous prenons à nouveau notre petit coucou pour nous rendre sur la Paz, où un bus de nuit nous attend pour nous rendre sur Sucre, bien plus au sud.

Fabuleuse excursion da la pampa, nous la recommandons. Cette sortie de 3 jours coupe du temps et vide la tête : elle justifie presque à elle seule un voyage en Bolivie.

4 commentaires

Jean-Pierre

JPP

Quelle aventure ! Passionnant.

  • il y a 10 ans

thibetnanou

Coucou ronron et yoyo !! D'abord merci pour ce blog et ensuite merci car vos aventures nous inspirent beaucoup pour notre séjour au Perou et bolivie! Cette experience a rurrenabaque nous fait franchement de l'oeil!! Es ce que vous vous rappelez combien ce la vous a couté d'y aller en avion + les 3 jours avec l'agence? Merci d'avance :)

  • il y a 8 ans
François

RonronEtYoyo

Bonjour ThibEtNanou ;) ! Merci pour votre message, ça fait plaisir de voir qu'il est lu et apprécié !
Le passage à Rurrenabaque nous a enchanté ! Nous vous conseillons vraiment d'aller y faire un tour ! Au niveau tarif, ce que je vais vous dire va vous rassurer ! Les prix sont bien moindres qu'au Pérou : pour les 3 jours, nous avons payé 700 Bs par personne (soit 70€), all inclusive (logement en lodge dans la pampa, nourriture, eau, guide et cuisinier !) Nous vous invitons à vous renseigner auprès de l'agence Escoprio Travel qui nous a vraiment offert un service exceptionnel ! Vous trouverez leur petite agence dans le centre de Rurrenabaque (c'est une toute petite ville, quelques blocs a peine !)

  • il y a 8 ans
François

RonronEtYoyo

Et pour compléter ma réponse, nous nous étions payé le luxe de prendre un avion pour rejoindre la jungle... pour la modique somme de... 130€ (aller/retour) environ par personne... C'est cher comparé aux 10 ou 15€ du bus... mais nous ne nous voyions pas faire 18h de bus dans la nuit (surtout que la route était dangeureuse parait-il)... Et puis le survol des andes en slalomant entre les sommets, c'est sympa aussi ;) !

  • il y a 8 ans
8 Voyages | 63 Étapes
Rurrenabaque, Beni, Bolivie
Étape du voyage
Début du voyage : 12/09/2014
Liste des étapes

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