C’est un grand coup de cœur que nous avons pour Lanzarote. Mais d'un point de vue économique c'est mieux de la quitter rapidement ! Il faut savoir qu’à notre arrivée, l’équipe de la marina nous a informés de ne pas avoir de “berth” c'est-à-dire d’emplacements réservés pour les bateaux de moins de 12 mètres. Sommes-nous les seuls à naviguer sur un frêle esquif ? 😅 Je ne crois pas pourtant ! Une stratégie financière pour augmenter les bénéfices du port (entreprise privée) ? Ça oui je le crois ! 😆 Il y a anguille sous roche et je dirais même, il y a baleine sous gravillon ! 🐋 C’est mesquin, désinvolte et à l'image du système capitaliste. Pas de pitié, de l'argent coûte que coûte. Oui car pour passer pour des gens sympas avec le sens du commerce, ils vous font la première nuit moins cher. Dans les autres ports, il est coutume de faire l'inverse : le prix fort régresse de plus en plus à mesure où l'on ajoute des nuits. Logique. Suis-je mauvaise langue, ils sont gentils, ils nous acceptent quand même… 😌. Bah tu penses 😀
D'autres horizons nous appellent, d'autres îles nous happent tel des poissons attirés par la lumière. Navigation express Lundi 19 mai : 30 milles nautiques en 4h30,c'est ce qui s'appelle être une action vite torchée !Nous sommes de nouveau à l'ancre mais cette fois à un endroit que nous n'avions jamais connu auparavant. Ha-lu-ci-nant !! 😲🤩 Los Lobos et ses eaux si transparentes que l'on peut voir le fond à 8m.
Isla de Lobos est une petite île rattachée à la commune de La Oliva de Fuerteventura. Elle est située dans le détroit de La Bocaina entre les îles donc de Fuerteventura et celle de Lanzarote. Depuis 1982, il s'agit d'une réserve naturelle, paradis des oiseaux notamment pour le shearwater, en français le puffin.
Nous l'avons très souvent aperçu depuis notre traversée vers Lanzarote. Leurs vols esthétiques se distinguent beaucoup des autres oiseaux marins. Ils réalisent de longues glissades planées si je puis dire ainsi et au ras des vagues. Pour décoller, il "piétine" l'eau avec leurs pattes palmées en battant vigoureusement des ailes. Ils sont très beaux à observer.Cet espèce passe le plus clair de son temps en mer et ne vient à terre que la nuit pour se reproduire essentiellement sur les îles et îlots. Bah oui, au moins la population humaine n'empiète pas sur tout le terrain dans ces endroits reculés ! 😄 Sont malins ces piafs 😁. La femelle a la particularité, contrairement à ses cousins marins qui conçoivent des nids sur terre ou sur roches, de creuser des terriers pour y pondre un œuf par an. Cela le rend vulnérable et est menacé de disparaître sous les attaques de ses prédateurs, les rats noirs ou le sur-développement des lapins. Wiki dit que ce sont des migrateurs parcourant près de 40 000 milles soit 64 000 kilomètres chaque année, de la Nouvelle-Zélande (pays cher à mon cœur💗💗💗) jusqu'à l'hémisphère nord. Alors Marvin rectifie le tire et corrige la grossière erreur que je me vois obliger de le faire aussi ici : 40000 milles × 1.852 = 74080 km non pas 64000 pfff 🙄😌😄 Cela représente presque 2 fois le tour de planète 🌍 Pour de petit être comme celui-ci ?! 😱 Je n'aurais pas cru 😲.
En venant sur ce mouillage, nous imaginions passer quelques jours paisibles et seuls au monde. Du moins en début de matinée, en fin d'après-midi et en soirée. Créneaux durant lesquels ferries et charters ne sont plus là pour envahir l'île et ses eaux autour. Un vrai carnaval, des allers et retours à n'en plus finir avec une variété musicale de très mauvais goût à en déchirer les tympans 😵.
Pompon sur le gâteau : encore dans le kayak pour accoster le quai, 2 personnes chargées d'accueillir et encadrer les touristes nous ordonne de faire demi-tour les chiens n'étant pas admis sur l'île. Un chien accompagné de ses maîtres ne peut donc pas venir poser sa pêche sur l'île en revanche, une palanquée d’êtres-humain, plus dégueulasses les uns que les autres (pardonnez-moi l'expression 😬) quant à eux, peuvent sans problème venir impunément jeter leurs canettes de bière, leurs bouteilles plastiques, leurs PQ et lingettes bébé (la liste est longue). C'est ce que nous constatons le soir venu, à 17h30 pétante lorsque nous décidons de récidiver après que la cohue de touristes eut quitté les lieux.
Finalement, nous nous estimons heureux. Nous nous sommes occupés d’une jolie lecture en attendant que l'orage passe pour ensuite profiter d'une façon sans pareille de ce bout de terre paisible en ces heures tardives.
Petite aparté : je vous recommande vivement le petit bouquin “Le chant des voiles” de Christophe Houdaille décrivant dans un magnifique langage je trouve, notre vécu et le vécu de tous voyageurs des mers. Ses récits sont fluides et très évocateurs et très imagés. Il emploie un vocabulaire riche et en même temps très accessible. Vraiment, procurez le vous ! (Purée, essayez de prononcer cette phrase et de l'écrire plus tard quand vous aurez terminé de lire mon texte et serez passé à autre chose, vous verrez ça n'est pas simple du tout ! 😂. J'ai vérifié ça n'est pas ma dyslexie car Marvin a beugé lui aussi 😅).
https://www.momox-shop.fr/christophe-houdaille-le-chant-des-voiles-petites-pensees-sur-la-navigation-hauturiere-taschenbuch-M02361570998.html
Seuls et coupés du vent, Cahuète se divertit à la recherche de lézards pendant que nous nous livrons à une agréable marche. Durant une bonne heure, nous parcourons une terre aride craquante sous nos pas, la partie sud de l'Île et jusqu'au départ de l'ascension de la Montaña de La Caldera. De là, nous observons aucun mouvement sur terre sinon quelques goélands nichés ici et là et une chose blanche faisant tâche dans le paysage, s'agitant nerveusement autour d'une touffe de broussaille … Oh mais c'est Cahuète ! 🤣 Son poil blanc ressort tellement qu'elle peut être repérée à des kilomètres à la ronde. Elle se voit comme le nez au milieu du village ! Comme le clocher au milieu du visage ! 🤓
Avant de regagner le bateau et sur les dernières heures de chaleur offertes par le soleil pourtant bien bas déjà, nous nous octroyons une baignade à la playa de la caleta, ya ya ya ! Euuh si si si ! La plage qui jusqu'alors était bondée de monde !Nous repartons avec un petit parasol abandonné sur le sable, dont le manche cassé le rend trop court et inutilisable (quoi que !) pour une taille humaine. Par contre 40cm au garrot, il fera très bien l'affaire pour un petit chien marin en recherche d'un peu d'ombre difficilement trouvable sur le pont d'un bateau 👌Le lendemain, Marvin déterminé à corrompre la règlementation en vigueur (version employé d'accueil sur l'île) et à offrir les bons soins à sa chienne,en gardant un œil sur elle (version homme raisonnable, sensé et aimant ?) retourne à terre à 7h pétante. Le tout est de se faire discret, d'arriver à ses fins sans déranger personne et sans créer d’histoire avant 9h45, heure d'arrivée du premier ferry. La veille, les deux employés sont repartis avec le dernier à 17h15. Marvin en a déduit qu'ils devraient aujourd'hui avec le premier 🤔. Mon intuition me racontait une tout autre histoire et je les voyais bien se ramener Une heure plus tôt pour préparer l'accueil du tourisme de masse. Bingo ! Ou plutôt… Merde ! 🙊
8h15, un bateau passe devant Yes Aï et rejoint le quai de l'île. Je prépare une boisson chaude pour le retour de Marvin mais c'est mon mental qui chauffe. S'échauffe. Surchauffe ! “Et si on se tape une amende ? Et si nous allons devoir partir sans même avoir pu visiter le reste de l'île c'est-à-dire ses ¾ ? Et si, et si et si ? Marvin de retour me partage les faits ;“Oooff, ils m'ont dit qu'ils allaient avertir le service de conservation des Îles Canaries et il m'ont pris en photo en train de manipuler le kayak avec Cahuète en premier plan.”“Ah c'est toouuut !! Bon ça va !!” dis-je. Nous sommes fichés mais pouvons poursuivre tranquillement notre périple. À commencer par retourner sur Los Lobos en mode big boss même pas peur et faire les 9km que représente le tour de l'île. En passant par de petites habitations faites de pierres volcaniques (apparemment non habitées toute l'année), en passant par un lagon aux couleurs de dingue, par le phare de Punta Martiño lui-même sans grand intérêt à mon goût mais ses hauteurs offre de jolis points de vu de l'Île.
Pour finir, nous nous hissons en haut de la seule montagne de l'île. 127m dans un sens et dans l'autre qui valait le coup. Le spectacle de là-haut est impressionnant tant le reste de l'îlot est plat. Nous contemplons notre petit Yes Aï parmi les gros catamarans. Il a fière allure notre petit Yes Aï 😁 Bien plus que ces autres charters venus pour 2/3h seulement offrir des coups à boire à bord au clients qu'ils transportent et des jeux amusant sur des matelas gonflables flottant ouaaai !! 😂 Bon je pousse un peu mais si seulement ils pouvaient investir les lieux si ce n'est pas silencieusement, au moins avec du son entendable, quelque chose qu'à l'unanimité on citerait comme étant de la bonne musique 😬😅 Hein quoi ? Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ? Pas taisons-nous alors, taisez-vous ! 😛
Nos quelques jours projetés se transforment en 1. Après avoir bravé l'interdiction, deux fois, pourquoi rester plus longtemps si on ne peut pas venir à terre aux heures qu’on le souhaite ? Si c'est pour se faire une fois encore remonter les bretelles (nous pour qui la nature et sacrée et que nous respectons de toutes les manières qu'il nous ait possible de faire 😟) ? Si c'est pour contrarier nos nuits d'un roulis désagréable comme ce fut le cas la nuit dernière ? Et alors qu'il y a tant d'autres belles choses à voir autour, même dans un périmètre restreint ?
14h30 mardi 20 mai, nous repartons planer avec les shearwaters à la surface d'un bleu indescriptible avec tant de nuances magnifiques que même l'océan n'arrive pas à choisir ! Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre sur la destination que nous visons mais nous continuons de viser loin car nous préférons vivre nos rêves plutôt que de rêver notre vie ! 🌠 Pourvu que ce soit un lieu où l'être-humain, ses règles et ses lois nous fiche la paix 🤞🙏 où celui que nous rencontrons donneront lieu à de la sympathie et du partage 🤝💖