Situé à l'embouchure du fleuve Arade face à la commune de Parchal dans le district de Faro, dans la région de l’Algarve, Yes Aï reprend du service mardi 1er avril pour 3h de navigation vers Portimao. La sortie de la rivière se fait plus facilement que l'entrée quelques jours plus tôt. Quoi qu'un peu sportive, il nous faut tirer une dizaine de bords contre courant (puisque nous sommes sur une fin de marée montante) pour retrouver l'océan.
Le 1er Avril, jour du poisson d'avril ! The April Fool's Day en anglais, autrement dit le jour de la duperie. Que pourrait-il bien nous arriver en ce jour spécial où la farce est à l'honneur ?Nous accostons le 1er port à l'entrée de la rivière juste derrière la plage Da Rocha. Le look original du village vacances entourant celui-ci nous donne l'impression d'avoir atterri au Maroc. Nous ne voulions plus avoir à faire à des marinas mais nous sommes contraints de s'y faufiler puisqu’un nouveau coup de vent est annoncé. Le lendemain matin de notre arrivée, à l'heure d'ouverture, nous nous présentons au bureau du port face à des employés au visages graves qui nous demandent de partir. Super merci.. Ah poisson d'avril ??? Non. “Nous ne pouvons pas accueillir des bateaux qui ne sont pas assurés” nous déclarent-ils. En France elle n'est pas obligatoire, jusque-là on nous a toujours accepté et SVP, nous avons voyagé en mer 5 mois durant, sans encombre. Pas un seul accident qui vaille la peine de nous manquer de confiance. Rien à faire, ils ne veulent rien entendre. Il s'agit de 2 nuits, plus qu'une et on disparait aussi vite que nous sommes arrivés. C'est un non catégorique. Très bien, puisqu'il en est ainsi nous ferons les sourds d'oreilles. Comme ça, personne n'écoute personne, tout le monde à l'oreille dure 🙃. À vouloir éviter des accidents, ces gens en poussent d'autres à en faire. Nous parlons vraisemblablement à des “marinos” qui ne connaissent rien de la voile et des océans. Quel marin envoie au casse-pipe un équipage en sécurité sur le continent ? On va se prendre sur la tête 40 nœuds et on nous demande de reprendre la mer sous prétexte qu'il n'est pas raisonnable de se trouver dans une marina sans assurance. Dans cette situation, qui d' eux ou nous sont les plus raisonnables ?Le lendemain, ces employés ne ménagent pas leurs efforts et s'échinent à remettre de l'ordre dans leurs parcs à bateaux. Des défenses de pontons (sorte de pare-bat’ qui y sont fixées) se font la malle dans l'eau encore troublée par les bourrasques de la nuit passée. Quelques égratignures sur quelques coques, certaines recevront bientôt une nouvelle couche de strat’. De petits bonhommes en bleu courent sur les pontons et s'empressent de reprendre des amarres trop lâches pour sécuriser les yachts et les voiliers de propriétaires probablement pas trop friqués pour venir le faire. Et pendant ce temps celui sans assurance combat fièrement les remous encore bien allouvis de plastoc et de bois. Ici, les ravages précèdent la tempête Olivier et je me trouve bien désolée pour ces bosseurs acharnés servant une organisation incommodante et incommodée ! De retour d'une petit marche matinale, après avoir escaladé le portillons sécurisé par un scanner de carte à l'entrée comme à la sortie du port (bah voyons !), nous croisons même un marinos et un anglo-saxon sur le point de se taper dessus. Hurlant à la mort qu'on croirait assister à un jeu de celui qui crierait le plus fort avec le plus de jurons dans une phrase. La scène est déplorable. Néanmoins, comme nous devrions déjà être partis, c’est ce genre d'évènement qui nous garde de représailles et nous couvre au moins pour le peu de temps qu'il nous reste à attendre ici 😜. Tant s'en faut de corser la situation en présentant nos petites frimousses à l'accueil situé dans la ligne de mire de notre emplacement 😅. À vrai dire, nous accusons le coup de cette fâcheuse nuit mouvementée d'une autre façon. Les à-coups subis et ceux que nous subissons encore maintenant nous cassent la tête et les reins. Yes Aï semble convulser indéfiniment comme s'il devait expectorer un surplus de flotte qu'il n'a pourtant pas encore avaler (et là vous touchez du bois, merci).
À peine le temps de se refaire une santé, encore fragilisée par les hécatombes météorologiques passées qu'une nouvelle nous tabasse sévèrement. Une semaine, tout au plus 10 jours de répit pour recouvrer son âme, son corps et son esprit et vlan une taloche supplémentaire dans notre hit-parade dépressionnaire 😅Celle-ci n'a heureusement pas duré longtemps. Aussitôt et aussi vite que possible (donc entre les 1 à 5km/h 🐌) nous passons au mouillage un peu plus profondément en direction des terres sur la rive d'en face.Le 5 avril 2025 commence notre séjour à Ferragudo (mnémotechnique : le ferre à le goût d'eau 👌). Le ciel est maussade mais nous comptons bien ne pas se laisser engluer par cette atmosphère terne et morose. Nous saisissons Sevy regonflés à bloc, une trentaine de coups de pagaies seulement et nous revoilà sur la terre ferme. Nous goûterons au ferre de la petite ville plus tard. Pour le moment, Golgoth notre traceuse à 4 pattes (en référence au roman de science-fiction La horde du contrevent écrit par Alain Damasio) nous oriente vers la cambrousse derrière la plage où nous avons débarqué. En chemin, je rencontre ma nouvelle amie que je nomme instantanément “Crème”. Une jument de taille moyenne dont la couleur et la douceur de caractère me rappellent celles du dessert onctueux. Je ne sais pas qui de nous deux à repérer l'autre la première mais quand nos regards se croisent déjà au loin, je sens immédiatement un lien se créer. Nous approchons de plus près et repérons 2 autres chevaux. L'une paraît plus jeune et joueuse. L'autre, la plus vieille d'apparence, nous tourne le dos et ne montre aucun intérêt pour nous 😄. Ce n'est pas grave, je n'ai dieu que pour ma petite Crème qui à peine arrivée me saute dessus. Clairement il se passe quelque chose me dis-je. Ce dont je suis sûre, c'est qu'elle a su lire le potentiel de câlins qu'elle pourrait recevoir de moi car son front en appuie contre mon ventre me le fait bien comprendre. Au point de me suivre lorsque nous reprenons notre marche. C'est une fichue corde reliée à un piquet à laquelle elle est attachée qui mettra fin aujourd'hui à notre rencontre. Pourquoi elle et la vieille n'ont-elles le droit de brouter et de gambader que sur un rayon de 10m alors que la jeune est exempte de cette condamnation ? Non pas que je voudrais la voir elle aussi interdite de liberté, bien sûr que non mais cette inéquitabilité m’effare et me déplaît grandement. Je suis tiraillée entre l’envie de les dégager de leurs captivités et la réserve quant à commettre un acte que j'imagine de “déraisonnable” et d’“anti-conventionnel”. Cette situation me met face à la peur de manquer de décence vis-à-vis des autres, ici vis-à-vis du “propriétaire” des cheveux.
Nous repartons bel et bien, en laissant cette question en suspens mais dans la certitude de revenir les voir.Le ciel se dégage finalement et au soleil couchant, la silhouette d'un homme s’avance dans la pénombre sur la plage en face. Muni d'une flûte à bec, il endort le jour et accompagne la descente crépusculaire du cercle de feu par de jolis airs musicaux. Il s'en va enfin, aussi simplement que de la manière dont il est venu après avoir salué de la main la chaleureuse étoile initiant la vie.Les jours suivants, c'est une autre symbolique de fertilité que nous avons la surprise d’accueillir dans notre champ de vision : la cigogne blanche, emblème de l'Algarve. Il suffisait en fait de lever la tête 😄 À Ferragudo, cette espèce protégée niche sur des cheminées d’anciennes sardineries faisant d'elles les gardiennes protectrices d'un patrimoine historique. Leurs nids fait de branchages trônent drôlement sur ces vestiges et sont l'expression d'une coexistence harmonieuse entre la nature et l'urbanisation. Bien plus qu'un lieu de passage, cet oiseau voyageur a carrément élu domicile dans cette région c'est pourquoi il en est devenu l’image de marque touristique.
Je prends l'habitude tous les matins de rendre visite à ma petite Crème à 10 minutes à pied de notre point d'ancrage, pendant que Marvin, resté sur le rivage, s’adonne à un réveil musculaire par l'exercice des 5 Tibétains 🧘♂️ Ce sont ces moments seuls qui soutiennent et maintiennent ceux que l'on partage ensemble, c'est-à-dire la grande majorité 🙃. Personnellement, cela m'aide beaucoup à m'ancrer et celle ajoutée par la présence des chevaux n'est pas négligeable. Or ce matin, ce que je découvre me met plutôt en pétard. Toujours attachée, je découvre Crème empêtrée dans de tristes circonstances. La corde s'est entortillée et entremêlée dans les branches d'un arbuste. Je ne sais pas depuis combien de temps ma pote équidé est prise dans ce piège, je me doute bien que ça n'est pas la première fois que cela arrive mais pour le moment, je ne me pose pas mille questions et me démène à arranger un minimum la situation. Seule, la tâche est difficile et j'appelle Marvin pour qu'il me vienne en aide. En vain, trop loin, il ne m'entends guère. Après une quinzaine de minutes à me battre d'arrache pied contre ce lien de mauvais goût et contre les émotions qui me montent aux yeux et au nez, je finis par y arriver. D’un dernier geste brusque malencontreusement effrayant et créant un mouvement de recul de la part de la réelle martyr dans cette histoire, j’arrive finalement à mes fins. Je porte maintenant quelques éraflures de cette bataille durement menée mais voir Crème à présent semi-libérée, revenue au moins à ses habituelles conditions de vie me rassure et me redonne l'esprit tranquille. Je crois qu'elle me montre des signes de reconnaissance et bien qu'elle soit toujours enchaînée, je dirais que c’est ce qui s'appelle défaire un lien pour en créer un autre beaucoup plus fort 😊Je ne suis pas au bout de mes surprises et si j'avais su qu'elle allait être la suite de cette horse story, je n’y aurais pas cru.Pour faire bref, le surlendemain 8h30, Crème est doublement attachée. Non seulement à la manière dont je l'ai rencontré mais également de la tête à la patte gauche. Une nouvelle corde entoure sa cheville pour venir se greffer au side-pull qu'elle porte sur sa tête. Quel genre d'être humain afflige une telle torture à un être-vivant ? À un être sensible qui offre ses services, sa force et sa patience à l'homme qui la possède ? Je reviens l'après-midi avec Marvin, déterminée, couteau en poche mais à ma grande surprise, elle s'est libérée toute seule ! Tant mieux ! Nous n'avons pas à jouer les justiciers. La belle n'est plus soumise à cette extrême violence et peut de nouveau redresser la tête.Par la force de sa mâchoire et de ses dents, elle a su visiblement détruire l’œuvre dégradante et pitoyable de son “maître”. Si l'homme ou la femme disposant de “son” cheval ne tirera aucune leçon de cette prouesse, il y a au moins un être-humain qu'elle aura touché et marqué de cette acte. Je comprends dès lors que je n'ai pas à m'inquiéter pour elle. Si elle veut prendre la fuite, elle en est capable. Sans avoir à faire de mal à quiconque, elle peut avoir accès au respect et à la dignité qu’elle mérite. Finalement, celui qui croit maîtriser la bête ne se rend pas compte que lui seul incarne la bêtise et quoique les apparences laissent penser, jamais il ne détiendra vraiment l'animal. Son maître indigne, méprisant, méprisable, démérite, ne mérite effectivement pas la bonté de son cheval. Cet animal pur, dénué de toute méchanceté, d'où l'on tire qui plus est le mot “chevaleresque”. C'est-à-dire la qualité d'être héroïque, généreux et bienfaisant.Si seulement cette bonne nouvelle marquait la fin de ce chapitre… La veille du départ, par conséquent le dernier jour où je passe voir la bande à crinières, je me retrouve en contact direct avec le propriétaire, celui que je considère comme étant, à proprement parler, le tortionnaire. Je crois rêver et après coup me questionne toujours sur les intentions de ce monsieur. 5 minutes suffisent pour que je reçoive une première bise et une étreinte volée comptant une succession de baisers sur la joue, le dernier à la limite de la bouche. La barrière de la langue ou les différences de culture posent une chance plausible à cet agissement qu'il soit acceptable et non abusif. De toute manière, ce qui est fait est fait. Ça n'a pas été plus loin et ça ne pourra pas aller plus loin. Ces 5 minutes m'ont au moins montré que malgré tout cet homme peut avoir des gestes tendres envers ses juments et à en croire mon intuition, ces démonstrations étaient sincères.Serait-ce d'ailleurs la raison pour laquelle les 3 juments font acte de fidélité envers lui ?Je m'en vais un peu décontenancée par ce qu'il vient de m'arriver néanmoins apaisée par ce qui clore dans mon esprit ce chapitre cheval rescue.8 avril 2025, comme si l'organisation à but non lucratif AlloYesAï avait pour objet la sauvegarde de la faune et la flore sauvage, nous sommes missionnés pour secourir cette fois, un goéland !
À l'occasion d'un hissage en haut du mât, Marvin a constaté une anomalie sur la drisse de spi. Aïe ! À force d'utilisation, elle aurait ragué sur le tambour d'enrouleur en haut de l'étais. Souhaitant résoudre ce désagrément avant une future proche grande traversée, nous nous sommes décidés à taper dans la caisse de bord et aller s'en procurer une nouvelle. Sur notre route, nous remarquons un goéland juvénile immobile au beau milieu d'un terre-plein en friche, dans la zone du chantier naval… 😳🤔😖🙄 La drisse non d'une pipe ! Nous passons chemin afin de remplir notre mission du jour. Sur notre retour, il est toujours là, planté sur ce terrain vague, probablement livré à lui-même puisque nous ne remarquons aucun goéland adulte lui tourner autour et qui pourrait être sa mère. Nous devons repasser au magasin cet après-midi pour assister à un cours d'épissure. Cela justifie notre choix de le laisser là un peu plus longtemps afin de voir si sa situation préoccupante et désolante vient à changer.Je vous le donne en mille ! (Expression dont son raccourci serait issu de “je vous le donne à deviner, mais vous n'avez qu'une chance sur mille de trouver la réponse") : Pas de changement. Ce bébé chou de goéland siège toujours au même endroit et semble toujours pas être joyeusement en train de se dorer le plumage… 😳🤔😖🙄 Bon oh eh ! La drisse ! Sacré nom d'une pipe ! 4ème passage, l'oiseau manifestement indisposé voire souffrant est ostensiblement transparent aux yeux de tous. Tous, humains déconcernés, passant de près ou de loin à côté de cette espèce en général, soyons honnête, inconsidéré et à la merci de nombreux dangers (pour en citer quelques-uns: prédation animale et motorisée, perte d'énergie conduisant à une mort certaine…). Et Tout Le Monde S'En Fou ! Ben pas nous. Nul besoin ou envie de lustrer ma vitrine. En effet, je garde en mémoire (non sans amertume) les quelques fois dans ma vie, où il m'est arrivée de fermer les yeux et de passer mon chemin alors que plausiblement, il y avait des chances pour que l’être que je laissais derrière moi se trouvait dans un état critique et vive ses dernières heures sur terre. Cela ne peut plus se produire. Je ne peux plus faire ça ! En grandissant, mon amour pour le vivant a lui-même grandi. Je chérie toutes formes de vie à traitement égal et me tiens prête à aider toutes celles en danger que je trouverai sur mon chemin.Goéland sous le bras, nous poussons notre marche jusqu'à un cabinet de vétérinaires 15 minutes plus loin. Pour la faire simple, nous repartons comme nous sommes venus : embarrassés, douteux, démunies, confus, dubitatifs, hésitants, prenez le terme qui convient le mieux à vôtre compréhension 😅. En résumé,Je me balade ¾ d’heure avec un oiseau marin entre les mains qui me chie dessus,attends 15 minutes devant la grande-surface Continente que Marvin revienne chargé de sopalins et de boîtes de sardines (sous les visages décontenancés de Portuguais venant ou partant de leurs missions course),reprend durant 15 minutes supplémentaires mes services de transport d'animaux sauvages pour glisser la boule de plumes dans le cortège flottant. Toujours soutenu je le rappelle par mon associé Marvin.Viole la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 et impose à notre nouveau mousse un voyage en kayak, coincé entre mes pieds,Passe alternativement avec Marvin (toujours ! Il tient bon le con !) des coups de téléphone pour trouver de l'aide, que nous ne trouvons pas puisqu'il n'y a pas un seul Tuga parmi nos interlocuteurs capables de parler anglais, français ou espagnols ! (Allé, allemand si vous voulez quooii 🙀).Conclusion :Choux blanc pour aujourd’hui. Nous décidons alors de garder le petit jusqu'au centre de soin pour animaux sauvages, établi (hasard ou non) sur le lieu de notre prochaine étape à Olhão. En attendant, nous jouons les soigneurs animaliers et prenons notre rôle très au sérieux. Timao car c'est ainsi qu'il se prénomme maintenant, jeune laridé entré accidentellement dans notre vie, est nourri (tant qu'il ne recrache pas, entre autres, la sardine enfoncée dans son gosier à l'aide d'une ridicule pince à épiler), abreuvé directement au gobelet, logé et blanchis (Monsieur à sa propre cabine, repose sur une serviette de bain, certe sortie du sac à linges sales mais quand bien même 😄) lavé et rééduqué dans le bac à linge pliable qui s'efforce de tenir sa droiture sous des litres d'eau. Enfin voilà je vous l'ai dit, nous offrons à notre jeune protégé l'hôtel 5 étoiles où, ce qui à travers nos cœurs d'humain y ressemble. Au-delà de sa critique personnelle qu’il nous est difficile de deviner et de notre engagement empli de suppositions et d’incertitudes, nous le savons à l'abri du vent et de la pluie, ce qui est indéniablement profitable dans son combat pour la survie. Car qui dit survie dit repos ! Qui dit repos dit pas de stress environnant. Là aussi, nous tâchons de faire au mieux avec les moyens du bord (c'est l’cas de l'dire ! 😜) en tirant un rideau de fortune entre la cabine arrière et le carré central ; pensant que l'isolement est bien plus approprié à un goéland que la présence humaine où jouer du bec avec la truffe d’un chien 😏. Malgré cela, changer sa couche 6 fois par jours 🤢🤭 par exemple, oblige quelques interactions. Je ne devrais pas mais c'est plus fort que moi. Je suis en train de m'attacher à ce petit bonhomme qui affiche petit à petit un comportement familier. Lorsque nous n'avons pas d’autre choix que de le déplacer, je peux sentir régresser ses mouvements instinctifs de débat ainsi que les palpitations de son cœur. J'interprète cela comme étant une marque de confiance. Cette confiance qui se développe entre nous est fort touchante mais j'essaie de lui montrer le moins d'affection possible pour qu'il reste un maximum dans son état sauvage. Pas facile ! 😄 À le voir barboter et se rééduquer jovialement dans son bain d'eau douce alors que je me trouve à sa gauche contre le bac, tête baissée à hauteur de la sienne ; à observer ce qu'il parvient à faire avec ses pattounes palmées, il est vrai que je refoule le béguin que j'ai pour lui. 😍2,3,4,5 jours passent et Timao gagne en énergie sans jamais chercher à nous becqueter ☝️. Il déploie à présent ses ailes et essaie de se redresser. Il n'y arrive pas encore cependant, je l'ai surpris 2, 3 fois par terre au lieu d'avoir le croupion posé sur sa serviette recouverte de sopalin grrr 😅Nous continuons de nous occuper de lui mais nous ne nous oublions pas en chemin. Nous arpentons de magnifiques sentiers côtiers, prenons un petit verre dans un café/bar les pieds dans l'eau, traînons dans de charmantes ruelles éloignées du centre et prenons chaque jour 1 ou 2 bains d'eau de mer.
Sur papier, la vie ici semble merveilleuse. Pourtant, nous sommes de plus en plus ennuyés par toutes sortes d'agitations humaines que les vacances scolaires attise grandement. À savoir , le passage incessant de bateaux taxis, de bateaux de pêche et de bateaux à vocation touristique. La compétition de jet ski samedi 5 et dimanche 6 avril semble avoir fait monter en flèche la location de scooter des mers toute la semaine suivante. Ce truc produit un vacarme pas possible et le tout crée un mouvement agaçant sur notre voilier.. S'ajoute à cela le désordre citadin dont le son porte jusqu'à notre espace de mouillage. Un après-midi, sans comprendre tout de suite ce qu'il m'arrive, je pète littéralement et exprime expressément à Marvin mon besoin de rejoindre la terre ferme. Une fois isolée, entourée de sable et de broussailles, je redescends doucement. Je suis seule assise à même le sol, mon regard porte sur le paradoxe qui se présente à moi. Dans un périmètre proche voir superposé, je subis les nuisances sonores causées par ma propre espèce et observe une autre complètement silencieuse, en train de dessiner avec grâce des cercles dans le ciel. Il s'agit de la fameuse cigogne.Cet oiseau n'a effectivement pas de muscle trachéo-bronchial autour du syrinx et ne peut alors ni chanter ni crier. D'ailleurs et en conséquence, il communique avec ses congénères en claquant du bec. C'est ce que l'on appelle le craquètement ou le claquettement[. Cet événement me fait prendre conscience à quel point je suis devenue intolérante aux bruits. Je l'ai soit toujours été, mais ce trouble a pris d’énormes proportions. Je suspecte l'avoir accentué par l'incroyable aventure vécue l'été dernier 🤔. J'en conclu que si je veux vivre dans de bonnes dispositions, à l'avenir il me faudra trouver impérativement un lieu de vie en campagne entre 2 champs, parmi les arbres et les animaux 🙃Dimanche 13 avril au soir,sur notre nouveau mouillage près du phare, nous remarquons que la lune est pleine. Nous avons vu juste. C'est la pleine lune rose symbolisant l'épanouissement des relations affectives sous toutes leurs formes : amoureuses, familiales et amicales 😊. Puisqu’elle coïncide avec le renouveau de la nature, elle représente également la croissance et le potentiel en germe. Un bon signe pour le départ demain vers Olhâo ? L'avenir nous le dira et j'espère pouvoir dire plus tard : “Ah tu vois, j'te l'avais dit 😁”