Essaouira (anciennement appelée Mogador par les Portugais) est une ville portuaire dans la région de Marrakech-Safi. Son histoire tourne autour de tentatives de colonisation ou de coopération avec l'étrangers. Il en reste de nombreuses traces notamment la célèbre Médina d'Essaouira signifiant en arabe “la Bien-Dessinée”. Elle est également surnommée “le Saint-Malo”. Pas étonnant puisque c'est un architecte français Théodore Cornut (un disciple de Vauban) qui, au cours du 18ème siècle, commande les premiers travaux de la vieille ville, « au milieu du sable et du vent, là où il n'y avait rien ».
Cela-dit, la nature domine toujours les lieux au plus grand plaisir des kites et des windsurfeurs ! C'est ce que nous constatons à notre arrivée après 24 heures de navigation à peine, sur 140 milles séparant le port d'El Jadida et celui d'Essaouira. Pour le coup, auto le pilote et Marvin ont pratiquement tout gérer tout seuls tellement j'étais de mon côté, fatiguée à passer d'un sommeil à un autre. 🙈😴. Marvin a peaufiné sa première expérience du rythme 20/20 : 20 minutes de veille pour 20 minutes de sommeil apparemment pas évident à mettre en place. Personnellement, je n'ose même pas imaginer 😱. Me connaissant, je pense que moi au commande, l'histoire aurait bien mal tourné d'une façon ou d'une autre 😅 Le plan d’eau était fort désagréable c’est pourquoi lorsque j’eu quitter ma banquette pour manger un peu, je suis restée perplexe à me demande si j’avais faim et trouvais le repas savoureux ou bien si je le trouvais ignoble à m’en donner envie de vomir…Voyez le tableau 🤭Bref, un pied sur la plage et hopelaaa, un homme nous chope en nous disant que nous ne pouvons pas débarquer comme ça n’importe où sans passer par la douane. Ah ? C’est pourtant bien ce que nous avons fait plusieurs fois 🤫 Mais pour être tout à fait honnête, le contraire m’aurait étonné ! 😏
Bien évidemment, le pactole administratif se reproduit avec en prime, la visite d’un vétérinaire pour Cahuète. Après une longue et interminable négociation, le directeur accepte de faire venir un véto. Pourquoi ? Parce que d’une part, se rendre en ville était apparemment impossible tant que notre bateau ne se trouve pas dans une zone de mouillage autorisée. D’autre part, parce que notre chienne est et restera d’emblée interdite sur le sol marocain. Visiblement, nous ne sommes pas logés à la même enseigne au Maroc selon l’endroit où vous vous rendez…Cahuète, ne pas aller sur terre ? Impossible ! Bref, pour le moment, nous l’amenons dans un conteneur du port dont la propreté laisse à désirer. La belle se fait de nouveau anesthésier et recoudre la plaie à sa cuisse. Malencontreusement, sa langue a trop souvent dérapé sur ses points de sutures qui ont fini par se rompre ! Oups ! Cette fois, elle repartira avec un cadeau : une collerette ! Génial ! 😬 Elle s’en rendra compte qu’une fois sur le bateau puisqu’elle sera endormie tout le temps du transport en kayak gonflable et bancale 👌 . Très pénible ! Tous muscles relâchés, elle fait bien ses 14kg mais heureusement, ses fidèles compagnons pratiquent le yoga et ont alors un sens de l’équilibre plutôt correct ! 🧘L’équilibre que nous nous efforçons de tenir, c’est celui dans la tête. Non seulement, nous ne sommes pas autorisés à rester sur notre site de mouillage (parfaitement sécurisé, loin du passage des bateaux de pêche que l’équipe du port prend comme excuse) mais en plus il faudrait qu’un de nous reste toujours à bord “par sécurité” justement. Suivant leur logique, je ne manque pas de leur signaler que notre voilier est par conséquent toujours une menace, tout le temps que l’on passe à discuter et à renseigner dix fois leurs documents avec les mêmes informations… Ce depuis 24h ! 🙊
Nous sommes déjà le surlendemain, c’est-à-dire jeudi 8 mai 2025. Nous nous rendons de l’autre côté de la baie sur les rives de l’Île Mogador. Ici, nous pouvons nous installer et nous y plaire, loin des humains porteurs de stress ! 😳 Nous avons réussi à faire nos courses après maintes implorations et pouvons tenir plusieurs jours avant un prochain départ. C’est alors, que l’on apprend par un garde-côte qu’il est interdit de se rendre sur l’île à des fins de protection.Classé réserve biologique depuis 1980, l'îlot de Mogador est un site naturel et ornithologique. Il compte plusieurs espèces d'oiseaux tels que : mouettes, goélands, grands cormorans, martinets pâles et grands corbeaux, mais il est surtout un lieu d'accueil pour les très rares 700 couples de faucons d'Eléonore qui viennent s'y reproduire entre avril et octobre avant de repartir pour la lointaine Madagascar. Les goélands, on les a bien remarqué oui.. Marvin s’est fait proprement accueillir (si on peut dire !) en toute passivité par une avalanche de liquides visqueux d’un blanc immaculé 🤣.
Ok, va falloir trouver un nouveau site de mouillage un minimum abrité des vents et de la houle,tout de même, nous permettant d’accoster la terre tout de même ! 😤 Et on le trouve ! Nous avons dû nous déplacer 3 fois en une seule journée mais on le tient !
Il nous permet de rattraper la plage Tagharte, sportivement puisque la houle atteint aisément la côte et que notre notre nouveau sevy nous offre à tous les 3 quelques surfs démentiels 🤪. 3 ? J’ai dit 3 ? Ah oui, Cahuète est de la partie 😬😇😇😇. Loin de la police maritime, des douanes et de tout le bordel, nous pouvons lui offrir une vie décente, de quoi se dégourdir les pattes sur le sable, et les dunes et de faire ses besoins ailleurs que sur le toit de sa niche.Ce dernier mouillage nous donne accès au mignon petit hameau de Diabat, lieu où règne de mignonne grosses chèvres et où, fut un temps, aurait séjourné un prénommé Jimmy … 🎸
Dimanche 11, nous visitons tout de même la ville et sa médina en se la jouant relax : sans Cahuète, restée au bateau pour 2/3h après une éreintant balade matinale. Le tourisme a pris le dessus sur le patrimoine bâti, néanmoins dans les quartiers reculés, quelques ruelles nous font oublier le temps. Une dernière course dans les multitudes rues, toute la journée, recouvertes de stands et de vendeurs de fruits et de légumes avant de repartir . Et nous voilà de nouveau à bord, au complet c’est-à-dire Marvin ,moi, les bananes, les concombres, le melon etc. Ouf ! Tout le monde a survécu dans le 4x4 des mer !
On a raté le coche, pas le temps de revenir à terre pour acheter épices, thé marocain et babouches Snif ! (bien qu’ il me reste uniquement une paire de chaussures sur 4 encore en bon état. Tant pis, je ferai ma vie pieds nus ! 😅). La météo n’attends pas, Yes Aï ne recule devant rien, prêts pour une traversée vers les Îles Canaries 🤩🥳