La Gomera nous voilà ! Playa Del Medio

Publiée le 25/06/2025
Lieu magique où le spectacle du jour se poursuit la nuit grâce à des coins reculés comme cette plage. La pollution lumineuse presque alors inexistante permet de contempler l'immensité de l'univers 🌠🌟

Le lendemain matin de notre arrivée à Ténérife, la question se pose : allons-nous profiter de s'être arrêtés ici pour visiter la commune provinciale de Santa Cruz, Arona ou poursuivons-nous notre route directement vers notre cible 25 milles plus loin…

Nous partons. Nous ne pouvons pas nous arrêter partout ou bien il nous faudrait  8, 10 ans de voyage au lieu de 8, 10 mois ! 🙃 Et pour cela, il est clair que les restes de nos maigres salaires de jeunes travailleurs ne nous le permettent pas 😄.

Tout vient à point qui sait attendre… 😇

La horde du contre-temps a fait son choix selon deux autres célèbres dictons: “Le travail c'est la santé ! Rien faire, c'est la conserver.” Et “rien de sert de partir à point, il vaut mieux courir !” … Non ? Ce n'est pas ça ? 😜 25 milles en courant à dos de notre exceptionnel cheval de course, ça devrait aller vite ! POUING Pouing pouing … 12 heures🙄. D'abord, on se traîne l'étrave avec un 5 nds orienté SO. Personnellement, j’apprécie ce rythme qui nous change des gites interminables où il faut en découdre avec la gravité par la force des jambes. J'aime le sport, ce n'est une surprise pour personne. Mais parfois, comme tout le monde, j'aime ralentir et me prêter à des occupations reposantes. Puisque la moitié du temps, nous sommes sur l'eau, il n'est pas rare que dans ces moments-là, je suis prise, par exemple, par des envies de lire, dessiner, bricoler .. Le hic est qu’il est rarement possible de les assouvir. Donc ! J'apprécie ! Vraiment 😁

 Et puisque rien n'arrive jamais par hasard, c'est durant cet épisode de quiétude que nous nous faisons surprendre par un drôle de son se perdant lentement dans l’immensité de la mer. Quelques minutes d'hésitations et de réflexions avant de conclure en cœur  qu’il s’agissait assurément d’un chant de baleine 🐋😲🤗😍. Nul doute possible. Cette curiosité que j’éprouve pour ces géantes chanteuses de l’océan m’anime intensément. Je suis profondément émue 💧. je scrute l'horizon dans l'espoir d'apercevoir le cétacé, comme si l'avoir entendu ne suffisait pas déjà 😇. Ces notes basses émisent sont apparues aussi vite qu’elles ont disparu mais émoustille mes cellules pendant de longues heures suivant l’évènement. La recherche moderne sur le cerveau confirme que les basses fréquences calment le rythme cardiaque, abaissent la tension artérielle, ralentissent la fréquence respiratoire et approfondissent l’inspiration. Elles aident aussi à la libération de certaines hormones qui améliore en outre l’humeur. Et bien, je confirme. Il n’aura d’ailleurs pas fallu grand-chose pour que je sois totalement impactée et suis amusée d’imaginer ce que donnerait une écoute prolongée de chants de ces majestueuses altos 😄. Il est fort à parier que la baleine se trouvait à des kilomètres et à des milliers de mètres de profondeur. Mais puisque l’eau permet de transmettre des signaux acoustiques à haute fréquence (les ultrasons) cinq fois mieux que l’air, le chant est arrivé à nos oreilles pour notre plus grand bonheur. Sur un site amateur, je lis ce paragraphe fort original et séduisant, concernant les baleines à bosse que j’ai plaisir à vous partager : 

“Des chercheurs marins ont découvert que les baleines à bosse chantent les mêmes chansons. Pour se mettre d’accord sur une chanson, les femelles participent à un concours de chansons. Au moment de l’accouplement, elles se rencontrent à un carrefour routier de leur route migratoire et composent ensemble une chanson d’amour destinée à charmer les baleines mâles. Pour ce faire, ils reprennent la chanson de l’année précédente. Comme chaque baleine a développé sa propre version l’année précédente lors de sa migration à travers différentes régions, quelque chose de nouveau peut naître de l’interaction. Chaque baleine présente sa propre interprétation. Les congénères reprennent en chœur certains passages de la chanson ou modifient les séquences sonores pour un nouveau thème. Petit à petit, ils se mettent d’accord sur une chanson. Pour se faire une place parmi les baleines, il est maintenant décisif de savoir qui interprète le tube le plus joliment.”

Ma curiosité l’emporte sur mon bien-être (AAah ce cerveau humain ! 🧠). Je prends mon téléphone et découvre alors que nous nous trouvons on ne peut plus dans le premier sanctuaire de baleines en Europe, la zone géographique qui sépare Tenerife de La Gomera. J’en suis toute excitée ! Cette information augmente mon espoir d’en apercevoir bientôt 💫 Bien que nous ne soyons pas dans la meilleure période pour en apercevoir ou du moins en entendre 🙃 La migration a généralement lieu entre décembre et avril, avec un pic d'observation en janvier et février.

Le site en question explique que cette région du monde dont les fonds marins profonds (jusqu'à 3 000 mètres) offrent à ces animaux un répit face aux forts courants de l'Atlantique. D'autre part, les Canaries sont en quelque sorte un terrain neutre pour la migration des espèces, marquant la limite nord des eaux tropicales et la limite sud des eaux froides.

Plus tard, le vent déjà faible devient quasi nul. Une presque pétole sur courant contre nous fait dériver vers le Nord-Est et doucement revenir vers Ténérife 😆. Et pour finir, d'un seul coup, sans aucune amorce ou aucun prélude, on se prend une rouste avec un nordé de 30 nds en rafales 😱. Un jour donc, nous naviguons avec une voile d'avant seule, l'autre jour, à la grand-voile uniquement. Mais alors quand est-ce qu'on navigue “normalement” avec le vent en poupe ? Ça arrive vraiment ? C'est possible ? 😂

Pour changer, après l'épisode venteux qui défriserait un mouton, nous entreprenons une arrivée sous une molle bien bien molle !  À tirer des bords bien sûr, contre vent et courant. Encore 😅 Pendant une bonne demi-heure, nous essayons de franchir la pointe de la plage Agua Dulce, en vain. Nous souhaitions faire un direct vers Valle Gran Rey mais manifestement, l’arrivée en ce royaume des Gomeros sera pour plus tard. Nous jetons alors l'ancre à proximité, à la playa del Medio. Le mouillage est assez rouleur, mais le cadre semble idyllique et nous encourage à rester pour visiter les alentours le lendemain matin.

Impressionnant cumulus de nuages
En haut, Playa Chiriguarime. En bas, Playa del Medio
Le chien téNécommandé (trouivaille humouristique de Marvin 😂) pressé d'arriver !

Et nous avons eu le nez fin. Ce vendredi 13 au matin, nous accostons la jolie plage de galets au bord de laquelle 2, 3 vans se sont garés pour passer la nuit. Des creux dans la roche offrent toute la journée de l'ombre à qui le veut. Des aménagements au sol et des dessins sur les façades des falaises laissent deviner que des hommes et des femmes sont venus squatter ces lieux. Probablement des hippies🧝‍♀️✌️. Non, cette parole ne fait pas juste état d'un esprit fermé s'abreuvant de bons clichés faciles.

Nous nous souvenons Marvin et moi d'un documentaire datant de 2018, racontant la vie de néos-hippies sur La Gomera. Il expliquait que depuis des décennies, les autorités de l’île laissaient une grande liberté aux populations dites “marginales” qui affluent de toute l’Europe, unies par le rêve d’une vie libérée des contraintes de la modernité, dans la simplicité volontaire et en harmonie avec la nature. Il faut bien dire que cette plage promet une existence de la sorte à la personne qui voudrait se mettre en marge de la vie en société. Qui sont  d'ailleurs les vrais marginaux dans ce monde ? Les personnes se rapprochant d'une vie sauvage ou celles au service d'un système organisé selon des principes flous ou pas franchement respectés ? Je pencherais plus pour la deuxième catégorie. À mon avis, être marginal c'est d'abord être loin de soi avant d'être à l'écart d'un groupe. Loin de sa nature humaine que tout le flan flan quotidien et le superflux de la soi-disante modernité œuvre à vous en éloigner… Qui sait, peut-être allons-nous rencontrer quelques néos baba-cool et ne plus jamais revenir sur le continent ? 😅

Aride... En apparence seulement
Des hommes et des femmes inspirés par les lieux ...
Les beaux mâles de l'équipage AlloYesAï 😁
Autre point de vu du bateau depuis la plage de galets
Playa Del Medio, la plage du milieu ^^

Nous empruntons un itinéraire rando nous faisant grimper en haut de la montagne sur la Punta Del Tostón. Le point de vue est sublime ! 🤩 D’un côté, nous apercevons Yes Aï de la taille d'une fourmis dans ce gigantesque décor et de l'autre, la plage Chiriguarime.

Punta del Toston  d'un côté
Ooh ! Mais je reconnais cet amas de plastique ! 😝
En Haut depuis la même pointe l'autre playa cité précédemment
Un amas de Cactus 🌵

Nous prolongeons notre marche en direction des terres et nous tombons dans une ancienne ferme de culture de tomates (si on s'en fie aux milles et une cagettes cartonnées réparties dans toutes les pièces). Là encore, nous constatons des traces de vies passées mais plus récentes que celles où la tomate régnait encore en grande maitresse. Arf ! Encore ces néos-hippies ! 😄😁 

Comment je le sais ? Par exemple, je trouve des écrits à droite et à gauche, des bouquins, j'aime à le croire, laissés au sol ou sur une approximative table de nuit, pour les prochains arrivants. Pendant que Marvin s'adonne maintenant à une longue, très longue séance d'hatha yoga, j'erre dans les méandres de la mémoire des lieux. D'un étage à l'autre ou d'une chambre à l'autre, je rencontre des énergies nouvelles. Celles de jeunes gens en volontaire transformation intérieure animés par un désir certain de s'émanciper de la culture occidentale.  Venus battre en retrait ici, pour accéder à la fois à une nouvelle compréhension du monde, à de nouveaux modes de vie et afin d'exprimer leurs arts. Par la voie de l’écriture, de la peinture et du dessin (visiblement), ou par la création de bijoux (supposément). Des plantes, encore très odorantes, me font penser à des expérimentations de perceptions sensorielles ou des états de conscience modifiés 🤔. Bref, il me faudra une bonne heure pour visiter chaque recoin. J'en sors toute chamboulée mais sereine. Que s'est-il donc passé ? 😲😄

Enfoncement dans les terres
Terres désertiques au premier abord
Avec quelques curiosités naturelles 🙃
Marvin dans sa séance de yoga sur son exceptionnelle terrasse ✨
Terrasse de yoga vue de plus près
Plus haut, une autre ruine bien curieuse entre d'anciennes terrasses de culture
ruine devenue support artistique
Autre exemple
Et à l'intérieur

De retour au bateau, un plouf et une collation n'auront pas été de trop pour se requinquer ! Vers 14h, nous réitérons notre expérience plus terre à terre, ou devrais-je dire mer à mer 😜 celle de rejoindre la vallée du Grand Roi.

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1 Voyage | 33 Étapes
Playa del Medio, Espagne
214e jour (12/06/2025)
Étape du voyage
Début du voyage : 11/11/2024
Liste des étapes

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