Parfois (souvent 🤔), on ne choisit pas exactement nos destinations. Les éléments les choisissent pour nous. Parfois, c'est une belle surprise, parfois non. Ce matin, samedi 24 mai, nous planifions de rejoindre un mouillage digne d'un conte de fée. Playa de Sotavento : Plage de sable fin et lagune aux eaux turquoises, surmontée de dunes. À l'horizon, une bande de montagnes sans grande surprise.
À la hauteur de cette plage, nous comprenons très vite que s'arrêter ici n’est guère possible. Le vent est trop fort ce qui rendrait le mouillage inconfortable. C'était un pari à prendre 🤷♀️. Mais en bateau, on ne s'arrête pas toujours là où on le voudrait comme sur la route en voiture 🙃. Nous poussons plus loin le bateau et poursuivons nos efforts jusqu'à passer sur la côte sud de Fuerteventura. 5 milles supplémentaires au 10 de prévu. Avant cela, il n'y a aucun abri possible.Morro Jable est une commune située sur l'extrême sud-est de l'île. À son niveau, en passant de l'Est au sud, le vent nous fait face… Assez pour aujourd'hui. Nous ne tirerons pas de bords ce soir mais demain s’il le faut. Nous ne prenons même pas le temps de gonfler le kayak pour aller faire un petit tour à terre. Noire de monde, innervée d'activités et de services de consommation, couverte d'immeubles invraisemblables, ma motivation est réduite à néant, ce qui entraîne également Marvin dans une flémingite aiguë 😇😅. Loin de la foule donc, ce soir, nous assistons à un live musical depuis le bateau 😁🤗🎶 : knocking on heaven door de bob Dylan, stand by me de BB King, have you ever seen the rain creedence clearwater… La musique vient à nous sans les désagréments venuent de la terre.😋
8 miles. 8 miles et on se dore la pilule les doigts de pieds en éventail ! Départ matinale, nous n’avons pas à tirer des bords ouf ! mais la navigation n'en est pas moins sportive. Nous rencontrons de nouveau des effets venturis bien marqués, nous faisant jouer incessamment sur les voiles. 1 ris dans la GV n’aurait pas été de trop 🙉. On termine nos 3 heures de course à la grand-voile uniquement avec un bon 3 nœuds. Et pour clore l'animation à bord de Yes Aï, une première prise de coffre dans ce voyage. (Hein ? Mais de quoi elle parle 🤨). C'est une manière de parler entre marins pour dire que l'on attrape un corps-mort à la gaffe. (Un corps mort ?? Non mais elle a fumé la moquette celle-ci ? Pourquoi elle nous parle de corps-mort maintenant ? Quel rapport ? Si ça n'est pas de fumer un pétou, elle s'est beurrer la tartine au vin ou à la bière qu'importe mais ce n'est pas possible autrement pour tenir de pareils propos ?! 😳 ). Si c'est ce que vous pensez, rassurez-vous, c'est normal, il y a de quoi s'y perdre. Mais à force, on peut voir les choses autrement et comprendre que finalement, bon nombre de termes et expressions utilisés tous les jours dans le langage courant ou familier 😬 sont issus de jargons marins ! Un corps-mort est en fait en général une dalle de béton ou un objet pesant posé au fond de l'eau et qui est relié par un filin ou une chaîne à une bouée appelée “coffre” afin que les bateaux puissent s'y amarrer. Pour se faire, on utilise effectivement une “gaffe”, une longue tige de nos jours plutôt en aluminium, avec une sorte de crochet recourbé vers l'intérieur à l'une de ses extrémités. Tout de suite, on comprend mieux chaque terme n'est-ce pas ? 😅 Marvin à la gaffe, moi à la barre, c'est une réussite du 1er coup 🎉🤸♂️🤸♀️🏆. Nous sommes désormais bien sur coffre dans un environnement atypique, serein et ravissant. Puertito de la Cruz est un refuge de pêcheurs niché sur la presqu’île de Jandía, À l’origine, cette péninsule était une île sur laquelle trônait un énorme volcan. Aujourd'hui, une grande partie a été engloutie par l’océan Atlantique et les éruptions du volcan de Jandía ont fini par relier l’actuelle presqu’île de Jandía à l’île principale de Fuerteventura. Un trésor caché, loin de l’activité touristique puisque que seul un chemin de terre partant de Morro Jable permet de rejoindre ce bout du monde. Également installé dans le parc naturel de Jandía, ce hameau et celui de Cofete au nord-ouest de la presqu’île sont les deux seules localités présentes sur le territoire du parc presque désert encore aujourd’hui. Puertito comprend des résidences secondaires plutôt délabrées et des caravanes agrandies et améliorées par des constructions en bois peintes de diverses couleurs.
À notre arrivée, un homme nous fait signe de déposer notre kayak sous son balcon contre la paroie de sa maison. “Muy bien ! Gracias !” Nous n’en espérons pas tant ☺️ Pas besoin d’attacher notre embarcation gonflable, cette simplicité d’accueil nous met tout de suite en confiance. Une fois à terre, on fait vite le tour du village tellement il est tout petit. Depuis la terrasse d’un café dans lequel nous nous sommes installés, j'immortalise notre passage ici d’un nombre incalculable de photos de Yes Aï sur bouée d'amarrage. La beauté du paysage est à couper le souffle et notre bateau en plein milieu nous honore, je le confesse 😇 C’est une surprise également que nous trouvons sur place puisque Cahuète fait la rencontre de 2 caniches dont l’un lui lèche littéralement le visage sans qu’elle ne bronche 😮 Que se passe t-il ⁉️ D’habitude, pas un chien ne peut approcher notre hyène grincheuse et associable avec tous autres animaux de son espèces 😅
Nous nous mettons ensuite en marche vers l'extrême pointe sud-ouest de Fuerteventura : La punta de Jandía où se trouve un phare du même nom alimenté en énergie électrique par la tour éolienne que notre regard ne peut pas rater. Édifier au nord-est du village, elle paraît énorme du fait de la platitude du terrain et à côté de ce dernier minuscule à l’horizontal comme à la vertical. Pour terminer cette belle journée, rien de mieux que de se baquer dans les eaux limpides qui l'entourent. On ne se lasse pas de ses plages de sable blanc et de la vue sur la zone montagneuse (là aussi d’origine volcanique) plus au nord.
Il est tentant de rester en ce lieu plusieurs jours mais la tranquillité qu’il nous offre encourt le risque de ne plus jamais repartir ! Or, nous avons un autre projet en tête qui devrait voir le jour dès demain : pousser plus encore vers l’ouest pour aller chercher l’île la plus centrale de l’archipel des Canaries, il s’agit de Gran Canaria.