À peine sortis de la station de métro, nous arrivons sur le pont qui mène aux jardins du palais impérial. Entourés de larges douves, ces jardins sont organisés en plusieurs parties qui ont été pour la plupart désirées par l'empereur. Cet espace servait avant de place forte pour le château d'Edo. Des bâtiments toujours en place témoignent du passé stratégique et militaire de la zone, comme d'anciennes garnisons ou encore des portes en bois d'une épaisseur impressionnante. Tout était pensé pour stopper ou ralentir les ennemis dans leur progression. Malheureusement, comme de nombreux bâtiments étaient composés de bois, les incendies successifs (la plupart du temps causés par une guerre) ont détruit certaines structures comme l'ancien château. Malgré plusieurs reconstruction, il a été décidé en 1657 de ne pas réitérer l'ouvrage pour diverses raisons : la reconstruction du donjon aurait coûté trop cher, il était préférable de prioriser la reconstruction de la ville, et la présence du donjon n'était plus un impératif d'un point de vue militaire en raison de toutes les défenses alentours.
Après un restaurant de sushi non loin des jardins, nous nous sommes dirigés vers le temple Sengaku dans le quartier de Takanawa. Temple de taille modeste, il renferme cependant une histoire et des symboles riches. C'est dans le mémorial situé juste côté que nous en avons appris un peu plus sur l'histoire associée à ces monuments, l'histoire d'un suicide qui entraîna de nombreux morts. 47 samouraïs étaient dirigés par leur maître, Asano Naganori. Ce dernier fut contraint en 1701 au suicide par seppuku après avoir attaqué un haut fonctionnaire corrompu. Les samouraïs étant devenus des rōnins (des samouraïs sans maître), ils préparèrent une vengeance pendant près de 2 ans. Après avoir tué le haut fonctionnaire corrompu, ils rapportèrent sa tête au tombeau de leur maître. Cet acte leur valu une condamnation à mourir par seppuku. Cette histoire demeure dans les mémoires collectives japonaises comme étant un symbole de loyauté, un de plus dans la tradition japonaise.
Dans le 2ème étage du bâtiment voisin, 47 statues en bois représentent les samouraïs et informe sur leur rôle dans le groupe, leur âge ou encore leur rémunération. Encore à côté, le cimetière qui rassemble les tombes permet d'apposer sur leurs stèles des encens (au moins un pour chaque samouraï).
Après ces deux visites historiques et culturelles, l'envie nous a pris de nous poser sur une plage avec vue sur la ville de Tokyo. Nous n'avions pas prévu de voir des poissons volants durant cette pause ! Ils nous ont accompagné pour ce coucher de soleil magnifique avec vue sur le Rainbow Bridge. Nous sommes ensuite passés par la reproduction d'une rue des années 60 où nous avons fait quelques machines à jeux. Pour finir cette journée, nous sommes rentrés sur Shinjuku pour retenter l'aventure Yakitoris. Et ce fut cette fois-ci une véritable réussite ! Un restaurant connu des locaux (nous avons galéré à le trouver, il est localisé au 3ème sous-sol d'un immeuble !). Après avoir enlevé nos chaussures, nous avons pu goûter à de délicieuses brochettes, très variées (ailes de poulet, foie, coeur, viande de canard... de tout !). L'estomac bien plein, nous sommes retournés dormir à l'hôtel.