Enfin, nous quittons-Quito. Après 10 jours hauts en couleurs dans la charmante capitale équatorienne, nous reprenons la route vers le nord et posons nos sacs à Ilumán, petit village Quechua près d’Otavalo et son fameux marché du samedi. Des mardi/mercredi/jeudi dans la seule rue triste d'Ilumán n'ayant eux cependant rien de fameux, nous passons donc 3 jours intenses à arpenter les environs.
Le premier jour, nous sommes invités le matin par la famille chez qui nous vivons, à la fête de fin de stage d'été musique et danse des jeunes du village. Entourés de longues tresses noires, de chapeaux andins, de ponchos et d’espadrilles, nous découvrons avec émerveillement la préservation des tenues traditionnelles Quechua. Musique, danses et ambiance festive, nous avons encore eu la chance de découvrir Ilumán sous son meilleur jour. Une fois les spectacles terminés, nous partons marcher jusqu'à la cascada de Peguche avant de rejoindre le Parque Condór un peu plus haut. Petit manque de bol cette fois, le parc est fermé aujourd'hui et on ne pourra pas voir les grands oiseaux. Tant pis, on fait une boucle et rentrons tranquillement à notre guesthouse.
Le deuxième jour, le réveil nous tire du lit à l'aurore et nous prenons un taxi en direction de la laguna de Mojanda. Après une heure pleine de rebondissements (non il s'est rien passé de spécial, la route était juste défoncée), on arrive au pied de cette grande lagune perdue dans les montagnes. Comme on avait lu sur internet qu'on pouvait y dormir dans un petit refuge, on avait pris nos gros sacs et de quoi boire, manger et dormir pour passer la nuit la bas. Que nenni. L'endroit est absolument désert. 100% sauvage, pas une cabane, pas un gugusse, rien. On s'arrange donc avec notre chauffeur et il accepte de nous faire un prix et revenir nous chercher en fin d'après midi au même endroit. Le sac de 15kg inutile sur le dos, on commence alors l'ascension du Fuya Fuya, volcan principal surplombant la lagune. 3h plus tard nous atteignons le premier sommet à 4263m. A la fin de notre copieux casse croûte, le brouillard épais se dégage enfin, nous offrant une vue panoramique splendide sur la lagune et les sommets alentours. Le souffle coupé, mais pas totalement, je me lance alors dans la montée du second sommet Fuya Fuya, un peu en retrait. 45 minutes et quelques pas d'escalade et petites frayeurs plus tard, je retrouve Margot qui attendait au col.On s'engage finalement dans notre redescente avant de retrouver notre chauffeur au pied de l'eau. Même si on avait pour espoir de passer la nuit dans ce coin magnifique, on n’est clairement pas déçus de cette belle journée !
Pour notre troisième et dernier jour à Ilumán, c'est la laguna de Cuicocha que nous allons reluquer. Le Cuicocha est une caldeira de plus de 3000 ans formant aujourd'hui un lac 3km de long et 2km de large environ. Si comme nous vous ne saviez pas ce qu'est une caldeira, je vous informe que c'est en fait une vaste dépression circulaire ou elliptique à fond plat, située au fond de certains grands édifices volcaniques et résultant d'une éruption qui vide la chambre magmatique sous-jacente. Voilà c'est cadeau. Des eaux bleues et émeraudes émergent deux îlots, dont le plus gros évoque la forme d'un cochon d'Inde, “kuy” en quichua, d'où le nom de Kuykucha, littéralement lac du cochon d'Inde. Pour pouvoir profiter au maximum de cette belle journée et des reflets sur la lagune, on décide de se lancer dans une randonnée faisant le tour complet de la caldeira. Il nous aura fallu un peu plus de cinq heures de marche très agréables entre crêtes et sommets pour en faire le tour. Ça valait le kuy !
