Blog de voyage au Cambodge - Premiers pas au Cambodge: découverte des chefs-d'oeuvre Angkoriens

Angkor

Nous arrivons au Cambodge le 20 février au soir, après un vol rapide de Bangkok à Siem Reap, grosse ville sans grand intérêt et proche de Angkor. Fini l'organisation, la propreté et l'atmosphère aseptisée de la Thaïlande ! Bienvenue au Cambodge. A peine 5 minutes après notre sortie du taxi dans le centre ville, nous avions tout vu. Prostitution, vente de drogue, enfants qui mendient et rats qui grouillent. Malgré ce qu'on a pu lire ou entendre, nous n'avions rien vu de tout ça en Thaïlande. Avec un peu plus de recul sur le Cambodge, nous avons rapidement compris et constaté que ces éléments étaient surtout propres à Siem Reap, ville très touristique et fréquentée pour Angkor, mais aussi pour la fête, les filles, l'alcool et la drogue. Mis a part quelques gamins qui demandent un petit billet, nous n'avons plus rien vu de tout ça par la suite.

Âme du royaume khmer, Angkor est une source d'inspiration et de fierté nationale pour les Cambodgiens, qui y viennent tous en pèlerinage. La période d'Angkor et l'époque de la construction des temples s'est etendue de 802 à 1432. La cité est considéré comme la fusion parfaite de l'ambition créatrice et de la dévotion spritituelle. Les temples symbolisent pour la plupart le mont Meru, montagne mythique considérée comme l'axe du monde et la demeure des dieux hindous. Les dieux-rois de jadis tentèrent chacun de surpasser leurs prédécesseurs par l'édification de sanctuaires de taille, d'envergure et de symétrie inégalées. Angkor Vat est le plus grand édifice religieux de la planète. Rien que ça.
Notre visite d'Angkor a duré trois jours. Trois longues journées très intenses...

Jour 1:
Réveil 6h. Pour cette première journée, nous avons opté pour le véhicule à deux roues non motorisé plus communément appelé bicyclette ou vélo. Étant donné les grandes distances séparant chaque temple, le vélo représente une bonne option pour éviter de se payer un Tuktuk à 20 dollars la journée.
Au fait, oui, la monnaie principale au Cambodge est le dollar américain. Mais pas seulement. Le pays dispose en réalité de deux monnaies officielles, le dollar, et le riel, une monnaie locale propre au Cambodge. Les deux monnaies sont autant utilisées, si bien que les paiements se font régulièrement en mélangeant dollars et riels (les riels font notamment office de centimes). 1$ équivaut à 4000 riels.
Partis sur nos vielles bicyclettes, il nous a fallu une bonne heure et demie avant d'arriver aux premiers temples depuis le centre. Ils ont eu la bonne idée de mettre la seule et unique billetterie à l'autre bout de la ville, à littéralement des kilomètres de l'entrée du site. Probablement pour booster l'activité des Tuktuk locaux...
Nous avons affronté plus de 40km sous un soleil écrasant ce jour là. Malgré une crevaison bien galère qui nous a fait perdre une petite heure, nous avons pu visiter le Ta Prohm, le Ta Keo, le Ta Nei et le Ta Som. Autre petit contre temps après ca, sur une petite route déserte reliant deux temples, nous nous sommes arrêtés sur un côté en entendant de la musique venant d'une fête. A peine arrêtés, nous étions déjà tirés par la main jusqu'à la foule. On nous a immédiatement tendu des bières, assis à une table et proposé à manger. Sourire jusqu'aux oreilles et complètement bourrés, ces cambodgiens nous ont rapidement invité sur la piste de danse avec eux. Inquiets de laisser nos sacs sans surveillance, un homme nous a vite rassurés en nous annonçant que cette fête était en réalité la fête annuelle de la police locale. Ceci explique cela… Nous avons passé plus d'une heure au milieu de ces policiers ivres adorables à boire bière sur bière et danser en cercle sur leur musique abominable. Un moment memorable !
Nous avons repris les velo un peu saouls et avons terminé la journée devant un beau couché de soleil au Pré Rup.

Jour 2:

EPIC DAY. C'est le nom donné à cette journée par Michael, rencontré à Ayutthaya. Nous avons suivi ses conseils et avons enchaîné cette journée, telle qu'il nous l'avait décrite. Pour cela il nous a fallu payer un taxi à la journée pour se déplacer d'un lieu à l'autre. Départ 6h, 1h de route, premier arrêt: Beng Mealea. Ce temple, mis en pièce par la végétation, est l'un des plus mystérieux d'Angkor, et clairement un de nos préférés. Très éloigné des autres principaux temples, le Beng Mealea est resté parfaitement sauvage et très peu fréquenté. A peine surveillé, il est simplement parcouru par une petite passerelle en bois, construite pour le tournage du film “Deux frères” en 2004. Nous avons passé 2h à explorer ce temple absolument seuls, a l'aube avec la lumière rasante et la forêt qui se réveillait… Un moment magique.

Seconde étape: Kbal Spean, un superbe lit de rivière sculpté au milieu de la jungle. Après une petite marche d'une heure, nous avons pu nous poser et observer un groupe de moines se laver sous une cascade près des sculptures sur lesquelles l'eau ruisselait.

Notre troisième arrêt s'est fait au Banteay Srei, temple d'une finesse exceptionnelle, taillé dans une pierre rose et largement considéré comme le joyau de l'art Angkorien. Nous avons été charmés par la beauté de cette petite “citadelle des femmes”, dont le raffinement de ses ornements nous a coupé le souffle. Vous comprendrez avec les photos pourquoi ce temple est le préféré de Margot.

La quatrième et dernière étape de cette journée fut le musée des mines, fondé par Aki Ra, ancien enfant soldat enrôlé par les khmers rouges. Il a passé son enfance à poser des mines partout au Cambodge, et depuis la fin de la guerre, il dédie sa vie au déminage de ce qu'il a posé. Musée extrêmement intéressant mais on en est sortis bien secoués !

What an epic day indeed…

De retour en ville, nous louons un scooter dans une agence officielle de tourisme pour pouvoir aller assister au lever de soleil sur Angkor Vat le lendemain.

Jour 3:

Réveil 4h pour être devant le temple à 5h. Oui, c'est tôt… On sort de notre guesthouse un peu excentrée à 8$ la nuit, pas de scooter. Volatilisé. Après 5min de stress à fouiller le quartier, on tombe sur le gardien de l'hôtel d’à côté, qui avait gentillement rangé le scooter à l'abri pour la nuit… Fiouuuu, tout va bien, on est toujours dans les temps.

On reprend le scooter et on file direction Angkor Vat. Il fait encore nuit, on roule à peine 10min et la, boum, un groupe de policiers nous arrête. Il est interdit aux touristes de conduire des scooters à Siem Reap. Ah bon… Le chef nous rassure, c'est très courant, et la faute revient à l'agence de location. Ouf… Par contre, le scooter est réquisitionné… Merde. Le temps d'expliquer le problème, signer les papiers et appeler l'agence pour gueuler un coup, le jour se lève et on fait une croix sur nos belles photos du temple sous la lumière rouge rasante reflétée sur le lac… En bord de route, dégoûtés et sans scooters, à des kilomètres de l'entrée du site, on n’a pas d'autre choix que de se prendre un Tuktuk pour y arriver. Nous passons tout de même une journée magnifique, à marcher de temple en temple. Beaucoup marcher… Finalement, nous avons été assez déçus par le suprême Angkor Vat, fameux plus grand édifice du monde et décrit sur 30 lignes dans le guide comme l'un des monuments les plus grandioses et inspirés jamais conçus par l'homme blablabla… C'était très beau, mais d'après nous pas autant que plusieurs autres temples que nous avons visité. Nous entrons ensuite dans l'enceinte d'Angkor Thom, et visitons le Bayon, que nous trouvons de loin le plus impressionnant, et qui je pense, est resté mon préféré (Théo). Nous enchainons ensuite avec le Preah Khan et finissons par le Baphuon en fin d'après midi. Retour jusqu'à la ville en Tuktuk, qui nous dépose devant l'agence, pour récupérer mon passeport qui est resté en caution, ainsi que les 8$ de location du scooter, que nous estimions, avec l'accord de la police, devoir récupérer. Que neni. Le mec, seul dans l'agence nous explique calmement que oui, il est en tort pour nous avoir illégalement loué un scooter, mais que, quand même, nous aussi, car nous avions pris la route qu'il nous avait rapidement dit d'éviter la veille, car “en travaux” (en réalité juste pleine de flics). Le bougre refusa bien évidement de nous rembourser, mais aussi de nous rendre le passeport à moins que nous ne lui ramenions son scooter détenu par la police et que nous nous acquitions de l'amende de 50 dollars que la police lui avait fait payer pour sa faute. S'en est suivi une bonne heure et demie de discution/engueulade. Droit dans ses bottes, il essayait de nous convaincre que c'était à nous de payer cette amande et que de toute manière on ne récupérerait pas le passeport sans ça, même en appelant la police car son père y travaillait soit disant. C'est à ce moment la que nous avons regretté de ne pas avoir pris un numéro de téléphone d'un des policiers avec qui nous avons bu et dansé deux jours avant. Finalement, nous avons résisté calmement, ou presque, jusqu'au bout, et il a fini par nous laisser partir avec le passeport. Après une ou deux bières, ça n'était qu'un souvenir drôle à raconter.