Otavalo festif : un patrimoine préservé

Publiée le 08/10/2018
-

Otavalo est généralement le camp de base pour visiter les petits villages, cascades et lagunes environnants. Mais comme nous avions déjà rayonné pas mal depuis Ilumán, il ne nous restait plus qu'à visiter Otavalo même, son centre et surtout son marché bien connu, où se mêlent les samedis visiteurs curieux et habitants de la région. On avait donc réservé d'avance un super studio à deux pas du marché, pour s'imprégner de son ambiance et profiter au maximum de l'effervescence des lieux. 

Ah oui, on vous a déjà parlé de cette chance qui ne nous quitte jamais ? Une fois encore elle avait frappé, et un grand coup ! Ce week end là se tenait l'annuelle Fiesta del Yamor, qui attire des milliers de personnes venues des quatre coins du pays, pour célébrer la diversité du peuple équatorien. A l'origine, cette fête était dédiée à la réconciliation de deux figures protectrices : la Vierge de Montserrat, patronne de la ville, et la Pachamama, toutes deux issues de croyances populaires n'ayant pas toujours coéxisté pacifiquement au cours de l'Histoire. Ravis de pouvoir assister à cet évènement en l'honneur de la diversité et l'Amour (mais non c'est pas la fiesta del Amor, mais del Yamor !!!), on l'a été encore plus quand on a su que le Yamor était l'autre nom donné à la Chicha, boisson alcoolisée locale à base de maïs, qu'on avait envie de goûter depuis un moment !

Nous qui avions prévu de nous lever tôt pour être à l'aube au marché, c'était râpé puisque les festivités ont commencé dès le vendredi soir. Au programme de cette soirée d'ouverture : un grand défilé à travers toute la ville de chars décorés, de miss pimpantes, de danseurs et de musiciens en costumes traditionnels. Dans ce tsunami de couleurs étaient représentés tous les villages de la région. Sans nul doute, cette soirée était de loin la plus lucrative de l'année pour les loueurs de tabourets ! Il y avait un monde fou, et après deux heures de ce chouette spectacle, les mollets en compote à force de se mettre sur la pointe des pied pour y voir quelque chose, on se rentrait tranquillement à l'appart.

Au chant du réveil réglé aux aurores, on émerge difficilement le lendemain pour une grosse matinée de marché. Pas de petit dej on le prendra sur place, juste le temps d'enfiler notre tenue de ville (qui est aussi notre tenue de rando , de soirée et parfois même notre pyjama ... "Il n'y a pas de petites économies" dit-on, adage qui convient aussi quand on parle de place dans un sac à dos !!) et c'est parti direction la zone dédiée à la vente d'animaux. 

Un peu excentré, cette véritable agora rassemble dans une ambiance chaleureuse des centaines d'habitants, très peu de touristes, des poules, des cochons, des vaches, des chevaux, des chiens, des chats et aussi des énoooormes cochons d'Inde de plusieurs kilos. La viande de "cuy" (prononcée "couille" !) est un met sacré, onéreux et très apprécié des Equatoriens, qui la dégustent grillée à la broche, accompagnée du classique combo pommes de terre/lentilles/riz/maïs/haricots rouges -> "Gastronomie traditionnelle, ou comment concilier l'inconciliable", volume 2 (pour rappel, le volume 1 était consacré au repas surprotéiné vietnamien, composé de poulet/tofu/porc/oeuf/poisson). On n'y goûtera pas cette fois-ci car les rongeurs sont vendus vivants, mais ils ne paient rien pour attendre, on a super hâte de croquer leur chaire tendre !

En parlant de ça, mon cher et tendre reluque pas très discrètement un stand de bouffe (pour changer !), duquel émane une bonne odeur de porc marinée. Ca fait bien longtemps qu'on a tiré un trait sur les tartines de confiote au petit dej, donc une assiette de pomme de terre salade et viande à 8h du matin ne nous fait absolument pas peur, au contraire. "Dos por favor", que l'on mange sur un coin de table en se disant que manger on adore, que l'ambiance marché on adore et que celui-ci ressemble beaucoup à ceux qu'on a adoré en Asie, notamment au nord du Vietnam. Les couleurs, les odeurs et les styles sont différents, mais l'esprit est le même : les villageois des alentours s'y réunissent pour vendre leurs récoltes, acheter ce dont ils ont besoin et passer de bons moments de partage.

Ils transmettent aussi, inconsciemment ou non, un message fort aux visiteurs : la culture indigène est loin d'être oubliée. Fervents défenseurs de leurs racines, les jeunes générations autant que les anciennes arborent fièrement les tenues traditionnelles. Comme à Ilumán, les hommes portent parfois un poncho, plus souvent un chapeau, duquel dépasse une unique tresse épaisse, d'un noir de jais. Pas plus de blondes chez les femmes mais des tresses, toujours, de longues jupes superposées, des chemisiers blancs brodées de couleurs vives et de magnifiques accessoires. Autour du cou, elles ont toutes un collier de perles dorées et aux poignet des bracelets rouges, qui sont vendus au marché d'artisanat du centre ville. Théo, moins porté bijoux, se lasse rapidement et me laisse déambuler seule entre les stands, à la recherche d'un petit souvenir à rapporter et de visages à photographier.

Malheureusement pas de chicha ni de cuy au terme de cette étape, mais la découverte d'une fête traditionnelle et du marché local, merveilleux aperçus d'une culture amérindienne encore  préservée. Une halte qui vaut mille fois le coup ! 

Fiesta del Yamor - défilé
Vendeur de cuero : peau de cochon frite AKA chips au goût de bacon, pas mauvais
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
Fiesta del Yamor - défilé
En route vers le marché aux animaux
Marché aux animaux
Marché aux animaux
Marché aux animaux
Marché aux animaux - stands de bouffe
Marché aux animaux - stands de bouffe : hornado, cochon grillé entier cuit des heures
Marché aux animaux
Marché aux animaux
Marché aux animaux - la Maïté équatorienne
Marché aux animaux - Cuy
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
15 bananes, 6 fruits de la passion, 3 oignons et une livre de mûres pour moins de 2$...
Almuerzito classique après le marché
Temps de cuisson des pâtes diffèrent dans les Andes et sur la côte
Vue depuis le toit de notre logement
1 commentaire

viking

toujours aussi dépaysant,un vrai régal.
On voyage avec vous Gros bisous et bonne suite,Faites nous encore rêver.
Ptite Mère

  • il y a 6 ans
1 Voyage | 90 Étapes
Otavalo, Équateur
221e jour (31/08/2018)
Étape du voyage
Début du voyage : 23/01/2018
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux