L'arrière pays de l'ours

Publiée le 30/07/2021
Les recherches d'Alexandra nous mène toujours vers des endroits d'exceptions, et les grottes karstiques du pays ainsi que le dernier château troglodyte du monde encore ouvert en font partie!

Les grottes de Skocjan

Ces grottes, classées au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1986, sont la plus grande zone humide souterraine du monde.

Il s'agit d'une succession de 6 kilomètres de cavités creusées par la rivière Reka qui disparaît sous terre pendant 34km. La plus grande grotte est la grotte du Silence qui mesure 12 000m², ce qui en fait la plus grande d'Europe.

Lors de notre visite, nous avons eu droit à plusieurs mises en garde ainsi qu'à plusieurs règles à respecter :

Outre les nombreuses marches à monter et à descendre, la température ambiante constante de 12ºc et la hauteur la plus basse de la grotte d'1m80, nous n'avions pas le droit de fumer, d'amener notre chien avec nous ni de ... Prendre de photos! Et ce, avec ou sans flash!

C'était donc une expérience à observer, à vivre et à retenir. Et quelle expérience!

Même si les premières chambres sont relativement bien éclairées et que l'on y distingue assez facilement les imposantes stalactites et stalagmites, la luminosité baisse à mi-parcours... 

À l'entrée de la grotte principale, seul le chemin est pourvu de néons. Il est plat et bétonné, donc lisse, et il court le long de la paroi. Le garde corps est imposant, on ne peut donc ni se perdre, ni se faire peur à frôler le vide, ce qui laisse tout le loisir d'observer les alentours.

Le vide béant qui s'ouvre devant nous est sombre et humide, les échos de la rivière en contrebas (45m plus bas exactement) viennent troubler le silence de l'endroit et seuls quelques rares spots sont dirigés vers la paroi opposée ou vers le bas.

C'est là que l'on distingue difficilement la rivière tant on voit les gouttelettes en suspension dans l'air. Le grondement est sourd, l'endroit est sombre, l'atmosphère est humide et froide... On se croirait arrivés dans une grotte tirée d'un livre de science-fiction ou de fantasy. À tout moment un dragon, un nain ou Gollum va venir nous demander de payer un droit de passage!!!

Il faut suivre le rythme de groupe autant qu'il faut suivre la lampe torche du guide qui éclaire de temps en temps le premier chemin emprunté par les spéléologues et les premiers touristes en 1819... Autant dire une via ferrata des temps anciens, avec des marches grossièrement taillées dans la masse, une main courante en métal le long de la paroi et même des barres à mine plantées directement dans la roche, à l'équerre, et qui font office de marches... Autant dire qu'à l'époque, il valait mieux être aguerri pour faire la visite!!!

En fin de parcours, nous avons débouché dans une caverne qui donne sur un gouffre. À cet endroit, nous avions la possibilité de revenir au parking (et vers notre chouchou laissé au camion) en 15 minutes, ou alors de pouvoir poursuivre encore la visite de 45 minutes et de passer par d'autres grottes. Nous n'avions pas laissé Bucky depuis très longtemps, et au prix du billet, nous voulions en profiter! Alors nous avons continué à marcher et à découvrir d'autres grottes, sous les piaillements incessants des hirondelles des cavernes. 

Après 2 heures de visite, nous avons récupéré notre chien et dégusté un hamburger avant de reprendre la route vers la visite des grottes du lendemain!

Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan
Grotte Skocjan

Les grottes de Postojna

Les immenses parkings autour des nombreux bâtiments dédiés aux grottes (hôtel, restaurants, réservation des billets) nous ont radicalement changé d'ambiance par rapport à la visite de la veille.

La visite en elle même débutait par 2km de petit train au cœur de la grotte, avant de parcourir 1,5km à pied au milieu des parois lumineuses éclairées par des spots à peine masqués. Les hauts parleurs installés dans les parois aux arrêts effectués par la guide ont terminé de me faire comprendre à quel point cette grotte avait été artificialisée pour les besoins du tourisme...

Sur les 24km de grottes, seuls 6 sont visitables, dont 4 en petit train. Les photos (sans flash - même s'il y a toujours des débiles pour le mettre quand même) sont autorisées. L'ensemble du parcours est éclairé, toutes les formations rocheuses ont leur spot... L'ambiance est donc radicalement différente, mais pas moins intense.

Les créations de la nature qui ont mis des dizaines de milliers d'années à prendre forme (et qui continuent d'évoluer au rythme d'1cm tout les 100 ans) nous laissent pantois. La variété de couleurs, de tailles, de formes et même de type est incroyable.

Même si l'on connaît le principe des stalactites (qui tombent) et des stalagmites (qui montent) on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi elles ne se rejoignent pas toujours... Pourquoi celle du bas est plus imposante que celle au dessus, qui l'a pourtant formée? Pourquoi la multitude de celles du plafond n'ont pas toujours leur opposée qui sort du sol? Mais surtout, on reste admiratif devant les ''drapés'' qui sont formés comme les stalactites sauf qu'au lieu de ruisseler et tomber, l'eau court le long de la paroi, laissant sont dépôt de sédiment former une paroi solide mais qui semble aussi fluide qu'un torchon que l'on aurait suspendu par un coin avec une épingle! La succession de ce genre de formation fait penser à des lames greffées à la paroi, telles des disques parallèles, de différents diamètres, côte à côte. C'est absolument magnifique.

À la fin de la visite, la guide nous a fait découvrir une espèce endémique du pays, le protée, ou Proteus. C'est un animal fascinant, qui a plusieurs autres noms (salamandre blanche, salamandre des grottes, bébé dragon, poisson humain - car sa peau est similaire à la nôtre) et qui appartient au même ordre que les tritons et les salamandres. Son ouïe a remplacé sa vue du fait de son milieu naturel, les fonds de rivières souterraines, et son oreille interne est son meilleur mécanisme de défense puisqu'à la moindre vibration, il s'enfonce dans l'eau et peut ainsi vivre jusqu'à 100 ans!

Du coup, cela ressemble à un long serpent blanc de 15cm environ avec 4 petites pattes, deux juste derrière la tête et deux avant la queue, sa petite gueule se trouve au bout d'un long bec et c'est la fierté de la Slovénie, qui a réussi à les faire se reproduire en captivité et qui possède désormais 21 spécimens de 5 ans!

Avant de venir retrouver notre animal à nous, nous avons fait un détour par la boutique de souvenirs pour ramener un exemplaire en peluche de ce dragon des grottes! Nous avons ensuite roulé jusqu'au château de Predjama, à 15 minutes de là.

Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna
Grottes de Postojna

Le château de Predjama

Parmi les châteaux, il y a les célèbres (Neuschwanstein ou Moulinsart,...), les inaccessibles (Vaduz ou l'Élysée) et les insolites, dont le dernier château troglodyte encore ouvert du monde, le château de Predjama.

L'histoire de ce château remonte au XIIème siècle, à une époque où la sécurité était un facteur primordial à la survie. Il a été agrandi et amélioré par les différentes grandes familles germaniques qui l'ont occupé à travers tout le Moyen-Âge.

Il n'est donc pas situé en haut du point le plus haut de toutes les vallées avoisinantes, ni bordé d'immenses douves ou encore construit en étoile. Il est simplement encastré dans une montagne, ce qui en fait une place imprenable. Un unique pont-levis fait office d'entrée, les escaliers sont taillés dans la masse, la plupart des murs épousent parfaitement les aspérités de la montagne mais ce qui fait le véritable atout de cette place forte, c'est le réseau de grottes qui mènent à la surface, faisant office de passages souterrains secrets pour aller et venir librement à l'extérieur.

Le plus illustre des occupants de ce château fût Érasme de Predjama, considéré comme le Robin des Bois slovène, il fût amené à subir un siège d'une année dans ce château. L'armée ennemie ne parvenait pas à percer les défenses de l'endroit tant les murs étaient épais. Érasme savait son château imprenable et alla jusqu'à narguer ses ennemis en leur lançant des mets raffinés pour Pâques tels que des demi-veaux rôtis ainsi que des cerises quand cela fût la saison. En fait, le réseau de galeries permettait d'approvisionner le château continuellement et dans le plus grand secret car l'armée ennemie ne se doutait pas de la possibilité de l'existence d'un tel subterfuge! Elle préférait voir une intervention démoniaque dans les agissements d'Érasme. De plus, l'eau qui ruisselait sans arrêt des parois du château offrait à ceux qui y vivaient de l'eau fraîche, illimitée et impossible à empoisonner!

Même si la vie était rude dans ce château froid, humide et sombre, il offrait la sécurité à ses occupants qui n'ont pas manqué d'imagination pour utiliser à leur avantage les aspérités de la roche. Ainsi, ils disposaient d'une cuisine avec un évier dont l'évacuation se faisait directement sur la paroi extérieure et un puits de 10m servait de frigo naturel. Le châtelain disposait même d'une chapelle, et il pouvait assister aux messes directement depuis sa pièce de vie, grâce à des fenêtres. Le château avait sa propre salle de torture ainsi qu'un puits de 60m de fond pour exercer la peine de mort. Bref, tout confort!

Le siège pris fin lorsque l'armée ennemie parvint à soudoyer un domestique qui leur indiqua le point faible du château, là où les murs étaient moins épais. Et alors qu'Érasme était aux toilettes, les boulets des catapultes lui ont fait s'effondrer la roche dessus...

L'endroit n'en reste pas moins impressionnant, et nous avons pu visiter jusqu'aux premières pièces construites derrière le château, en pleine caverne, là où les occupants du château pouvaient venir s'abriter en cas d'attaque. Cette partie disposait même de son propre pont-levis!!!

L'étape suivante étant Zagreb, en Croatie, nous avons pris l'autoroute afin d'arriver avant la fin de journée. Durant ces quelques jours en Slovénie, nous étions surpris de ne jamais voir de portiques d'autoroutes lorsque nous l'empruntions... Mais cela ne nous a pas empêché de la prendre quand même. Ce n'est que lorsque nous avons échangé de conducteur, un peu après Ljubljana, sur une aire d'autoroute, que nous avons compris l'étendue de notre erreur; quand un policier est venu s'adresser à moi, m'expliquant qu'à défaut de vignette d'autoroute, je me voyais dans l'obligation de payer 300€ d'amende, ou 150€ si je payais immédiatement... J'ai donc pris la carte bleue et lui ai emboîté le pas! Voilà comment plomber un budget! Surtout pour une vignette à 15€ la semaine... Nous nous étions renseignés, mais entre tout, nous avons complètement oublié d'en acheter une en pénétrant dans le pays, et l'absence de péages ne nous a pas non plus mis la puce à l'oreille. Enfin bon, ce c'est que de l'argent au final! Nous avons tout de même acheté une vignette et avons finalement quitté le pays.

Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
Château de Predjama
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2 Voyages | 55 Étapes
Predjama Castle, Predjama, Slovénie
51e jour (20/07/2021)
Étape du voyage
Début du voyage : 31/05/2021
Liste des étapes

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