Arrivée au Costa Rica dans le village de Cahuita, symbole léger de leur devise : Pura Vida.
Le Costa Rica. Rien qu'en prononçant ce nom j'ai tout un tas d'images qui me parviennent. Derrière se cachent du mystique et du fantasme. Comme à mon habitude, je n'ai rien organisé et je laisse la liberté à mon itinéraire de se tracer comme bon lui semble. Je ne sais pas vraiment ce que je vais voir ces deux dernières semaines, mais je sais déjà que ce sera beau.
Le début de la fin se déroule à Cahuita. Capitale Reggae de la côte Caribéenne aux odeurs jamaïcaines... Les routes sont en terre, les musiques de Bob Marley sortent des cahutes en bois et en paille, et l'air marin y est chaud. Même l'accent des habitants est à mourir de rire : "Bienvenido en Costa ROUica !"
C'est par un heureux hasard que je recroise, assis paisiblement dans le fond de mon hamac, Mathias et Marie ! Il sont sur le départ, mais je comprends rapidement que nos itinéraires sont convergents pendant encore une petite semaine. Ils me proposent gentiment de me prendre "en stop" (même plus besoin de tendre le pouce !) dans leur 4x4 de location sur la distance qui m'arrangera. Le RDV est fixé, à dans quelques jours! Blablacar version coopération internationale.
Le lendemain je prévois de m'aventurer dans le parc national Cahuita. Avec le déluge qui nous tombe sur la tête toute la nuit, personne n'ose sortir de la chambre. Le bruit des milliers de gouttes s'effondrant avec fracas sur la tôle de mon dortoir me convainc presque de rester me prélasser sous les draps. Il me faut une forte détermination pour me lever et braver la tempête, l'odeur des pan-cakes et du café ayant peut-être un peu aidé...
Mais tous ces efforts ne sont pas vains. Les pluies subliment les forêts du parc qui se vêtissent, en cette saison, de leurs plus belles nuances de verts. Dans ce camaïeu de couleurs végétales il est parfois difficile de repérer les animaux sauvages. D'autant que ceux-ci se cachent la pluie venue. Mon œil est aiguisé mais quelque peu rouillé.
Mais dès mon entrée dans le parc je suis invité à lever la tête. Une famille de singes capucins, en plein festin fruité, me souhaite la bienvenue dans ce zoo à ciel ouvert.
Le chemin est bien balisé et serpente entre plages et jungle. Je prends le temps de marcher doucement sous la pluie. Celle-ci cache les bruits et les odeurs, je me fonds petit à petit parfaitement dans le paysage. J'oublie que je suis trempé jusqu'à l'os. Je peux ainsi m'approcher à moins d'un mètre des petits mammifères sans être repéré ! La solitude ça a du bon aussi ! Le parc se termine sur un pont en bois long de plusieurs kilomètres surplombant la mangrove dans la jungle. Les singes hurleurs s’époumonent depuis la cime des arbres pour garder leur territoire, des toucans répètent leur chorégraphie au dessus de ma tête et un papillon morphéo se pose à quelques mètres devant moi, comme pour me montrer avec fierté son bleu étincelant.
