Le sprint argentin

Publiée le 13/06/2018
Je viens de me réveiller de mon hibernation en Bolivie, tout en réalisant que le temps va jouer contre moi ! J'ai quelques petites semaines pour rejoindre Santiago de Chile pour prendre un avion direction le Panama. Plus une minute à perdre !

Un départ douloureux pour Salta, "la linda".

En Amérique du Sud, on dit que les mexicains descendent des Mayas, les péruviens descendent des Incas et les argentins descendent des bateaux !

Terre d'accueil de nombreuses populations immigrées, française, italienne, allemande, .... Le métissage est très important et la culture est très proche de celle de l'Europe. Le contraste avec la Bolivie est net et brutal, comme si nous étions revenus à la maison. Mais pas vraiment le temps de s'acclimater car nous avons à peine 10 jours pour la traverser.

Le départ de Tarija est plutôt mouvementé. Des grèves bloquent la route principale, et le bus qui est censé contourner ne part jamais faute de monde. Nous décidons de prendre un itinéraire beaucoup plus long car peu d'autres choix s'offrent à nous. Sur la route en terre que nous empruntons, un camion qui a perdu le sens de l'équilibre dans un virage serré bloque la route... depuis maintenant 2 jours ! La file d'attente des véhicules bloqués fait plusieurs centaines de mètres. Nous prenons notre mal en patience, en attendant que la dépanneuse libère la voie, entassés dans un mini van bien trop petit pour autant de personnes, avec une température insoutenable et les jambes recroquevillées. Quelques heures interminables plus tard nous rejoignons finalement la frontière. Nous troquons avec joie notre combi pour un bus plus confortable, bienheureux de pouvoir profiter de la nuit sur de bons sièges. Mais c'était sans compter que nous nous ferions réveiller à deux reprises pour un contrôle aléatoire du bus par la douane argentine. Visiblement les pays frontaliers se méfient de la Bolivie ! Il faut à chaque fois sortir les sacs de la soute et participer à un contrôle intégral des affaires. Ils iront même jusqu'à nous faire entrer dans une salle glauque aux murs décrépis, où nous devrons nous déshabiller. Le gant en caoutchouc posé négligemment sur le bord du bureau ne me rassure guère... Mais finalement sans encombres, et tout en gardant ma virginité anale dieu merci, je finis par rejoindre mon premier stop : Salta. Décidément la Bolivie a tout fait pour nous retenir, et c'est le cœur lourd que nous profitons enfin de l'oxygène des basses altitudes.


La ville de Salta a un certain charme, mais pas de quoi faire rougir les villes de Bolivie. Le temps est clément, l'atmosphère apaisante, mais les prix affolants ! Ce qui ne nous empêche pas de nous offrir quelques petits plaisir, notamment en terme de gastronomie. La viande argentine est réputée dans le monde entier, et elle a su tenir sa réputation ! A la lumière jaune des bougies d'une "pena", sorte de restaurant avec une scène ouverte, nous dégustons notre premier Bife de Chorizo. Accompagné d'un verre de vin et sur un air de "Don't Cry" de Guns and Roses, c'est un retour aux sources qui fait plaisir ! Le lendemain nous nous levons aux aurores pour partir en expédition dans la pampa argentine. Découvrir la splendide vallée de Cafayate. Je crois que je suis enfin prêt à revoir des paysages, et c'est une chance car ceux là sont subtilement différents du reste du voyage. Des falaises et des formations rocheuses vallonnent le désert aux mille nuances de rouge et d'orange. La route panaméricaine qui transperce ce paysage semble sans fin. Son tracé envoûtant a quelque chose de vraiment beau, une invitation au voyage. Brutalement le décor aride cède sa place à la couleur rougeoyante des vignes automnales. Le charme de Cafayate n'est plus à faire, tout comme celui des vins argentins qui en sorte! Cela fait du bien de renouer avec le mouvement et la dynamique du voyage est de retour !

Le camion bloquant la route
La vallée de Cafayate
Les gorges du diable
Les vignes d'automne
Repas en amoureux
Le reveil d'une nuit en bus

Cordoba et Mendoza, en sur-volant l'Argentine.

Quelques jours plus tard, nous arrivons déjà à Cordoba. Nous quittons Salta "la linda" (la belle), pour Cordoba "la docta" (l'instruite). Même si la ville n'en reste pas moins jolie, elle est réputée notamment pour ses universités et quartiers étudiants. L'occasion est trop belle pour ne pas profiter avec nostalgie des soirées estudiantines et nous instruire quelques peu sur l'histoire tourmenté de l'Argentine dans ses nombreux musées. Mention spéciale au retour en enfance offert par cette incroyable cabane en matelas, véritable château fort que j'avais l'impression de construire avec ma sœur il y a une grosse dizaine d'année. J'ai conscience de ne pas avoir achevé complètement l'exploration de ces villes et notamment des alentours, mais honnêtement cela ne me dérange pas vraiment . Ce sont des arrêts nécessaires et plaisants sur la route qui me mène au Chili !


D'ailleurs le dernier avant de franchir la frontière est Mendoza. Encore une ville connue pour ses cultures viticoles. Nous nous y arrêtons à peine 48h. Juste le temps de faire la tournée des bodegas et de la ville. Mais c'est ici que nous rencontrons Aziz, un londonien déjanté de 29 ans qui a tout quitté pour explorer le monde. Avec quelques verres de vins, les fous rires s’enchaînent ! Il nous suivra pendant une semaine jusqu'à Valparaiso... Dernière destination accompagné de mes amis français. La fin d'une étape et le début surement d'un nouveau voyage...

Cathédrale de cordoba
La cabane de matelas
Mirador de Mendoza
La tournée des bodegas
Team Mendoza !
Frontière chilienne dans la neige !
1 commentaire

EmmaM

Je suis contente de voir Guillaume !!! mais toi.... Ils sont très fatigués pour te prendre en photos . On sent un peu de fatigue , Le vin argentin y est peut-être pour quelque chose ? C'est le résultat de la mécanique des fluides .

  • il y a 6 ans
1 Voyage | 45 Étapes
Córdoba, Province de Córdoba, Argentine
174e jour (28/05/2018)
Liste des étapes

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