Des adieux en bonne compagnie !

Publiée le 23/07/2018
Quelques jours de repos solitaire pour conclure cette belle aventure.

Perché en haut d'une cabane dans les arbres. Pas de fenêtre, pas de porte. Une simple moustiquaire autour du lit. Je me réveille au son des oiseaux et je m'endors bercé par le bruit des vagues qui se brisent sur le sable. La nuit est fraîche mais pas froide, les journées sont chaudes mais pas brûlantes. C'est un endroit parfait pour finir un voyage. À Uvita j'ai posé mon sac pour mes 3 derniers jours. Les fruits sont gratuits et je me nourris du poisson frais péché le matin même. Ici ne viennent pas les touristes. Seulement les amateurs de surf et ceux qui comme moi, cherchent un peu de paix.

Je me lève au petit jour pour marcher le long du rivage, le regard tourné vers l'océan Pacifique. Si je le décris ainsi ce n'est pas pour paraître plus poétique que ce ne l'est déjà. Je prends seulement le temps de réfléchir dans un endroit où je n'ai aucune autre contrainte que de nettoyer mes pieds plein de sable en rentrant d'une balade. Et c'est mieux de réfléchir avec l'immensité sous les yeux, j'ai l'impression que ça développe une sorte de sérénité.

Je limite mes contacts sociaux au strict minimum. Je n'aime pas que les gens me prennent en pitié quand je leur explique que je suis à la fin de mon voyage. Car même si on peut lire de la nostalgie sur mon visage, ils ne ressentent pas le bonheur d'avoir fait tout ce chemin, ainsi que l'envie de rentrer chez soi. Ils projettent leurs propres peurs sur moi, et je n'ai pas envie de m'étendre sur le sujet avec eux. C'est encore trop tôt. Et puis les questions que l'on me pose m'agacent... "Alors c'était comment, raconte ?"; "C'est quoi ton pays préféré"; "Tu vas faire quoi en rentrant ? Tu dois être complètement changé !"; ...
Je ne peux leur jeter la pierre, ce sont des questions naturelles auxquelles je n'ai pas de réponse précise à fournir. Mais ce n'est pas si simple d'expliquer pourquoi on n'a pas la solution. Alors je réponds des phrases toutes faites et sans intérêt :"C'était vraiment trop bien ! Un truc de fou"; "Honnêtement je n'ai pas de pays préféré, ils sont tous très similaires et très différents"; "Je vais chercher du travail comme tout le monde, il faut bien gagner sa vie !". Pour éviter ces discussions creuses je reste seul. Et ça me fait du bien car j'ai déjà suffisamment de questions pour pas que l'on m'en rajoute !

Pendant tout mon voyage j'ai suivi le parcours des baleines à bosse vers les eaux froides de l'antarctique. Mais je n'étais jamais là en même temps qu'elles. Un coup trop tôt, un coup trop tard. De la Colombie jusqu'au Chili. Vous devinez sûrement où je veux en venir... pour ma dernière destination elles sont venues me dire au revoir. Depuis un bateau où je suis quasiment seul, je vois au loin des volutes de fines gouttelettes s'élever dans les airs suivies d'un bruit fort de respiration. Puis une forme noire voûtée sort de la surface de l'eau quelques secondes, et s'enfonce de nouveau dans les profondeurs. Nous les suivons 3 heures, la mère et son enfant. Puis une autre encore plus grosse vient sauter à quelques mètres du bateau. Je me lève sur la proue, me tenant d'une main pour ne pas tomber à cause du roulis des vagues au large. L'eau éclabousse mon visage et le vent décoiffe mes cheveux. Et comme ce moment de lucidité que j'ai eu dans mon bureau à Montpellier, où j'ai pris conscience que je devais partir à l'aventure; sur ce bateau, je comprends soudain que je suis prêt à rentrer.

Le repère des pirates
Une nuée de pelicans
La baleine et son jet vaporeux
Ma chambre
2 commentaires

oliv58

Merci pour cette magnifique aventure, et un merci spécial pour m'avoir ramené un instant au Costa Rica. Bon voyage de retour

  • il y a 6 ans
Claire

ClaireR

Salut p'tit cousin! Un immense merci pour nous avoir fait voyager avec toi. On t'envoie de grosses bises auvergnates!

  • il y a 6 ans
1 Voyage | 45 Étapes
Uvita Beach, Puntarenas, Costa Rica
226e jour (19/07/2018)
Liste des étapes

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