12.08 - 33 - Bar le Duc - Lac du Der

Publiée le 12/08/2023
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Esperanta versio (version française ci-dessous, après les photos).

Ni forlasis la kampejon de Bar le Duc dum pluva vetero kaj kun malseka tendo. Ĝi estis la plej malmultekosta el tiuj, kiujn ni ĝis nun vizitis kaj ankaŭ estas la sola kiu disponigas senpagan lavmaŝinon kaj vestaĵsekigilo, tre utila dum ĉi tiuj pluvaj tagoj. .

Ni preterpasas la statuon starigitan de "la dankemaj franciaj biciklantoj" honore al Pierre Michaux kaj lia filo Ernest, la "inventintoj kaj disvastigantoj de la pedalvelocipedo". La invento estas pridisputata, estas aliaj kandidatoj por la titolo, sed ne gravas. 

Kvankam la supreniro, kiu kondukas nin al la alta urbo, nur kelkcent metronjn post ni forlasis la tendaron devigas nin rapide deĉevaliĝi kaj grimpi la ceterajn puŝantaj la buciklojn.

La hodiaŭa vetero estas simila al tiu de la komenco de la semajno. Nuba kun subitaj pluvegoj. Danke al la pluvo, ni sperta hodiaŭ io montras al ni la plej bonan kaj la plej malbonan el la homo.

La plej malbona estas en Combles en Barrois, apenaŭ 5 kilometrojn post nia foriro. La unua pluvego falas, subita kaj peza. Ni ekvidas domon, kies balkono donos al ni sufiĉe da ŝirmejo. La enirpordego estas malfermita. Bone por ŝirmi nin. Estas la domo de sinjoro Jean-Marie (kompreneble) D***. Lia nomo valoras ne pli ol 6 poentojn en Skrablo. Li mem ne valoras plu: li malfermas sian pordon. Ni klarigas al li, ke ni ŝirmiĝas pro la pluvego dum kelkaj momentoj. 

Komence ni pensis, ke li estis ŝercanta, kiam li diris al ni foriri sub la pluvego, rifuzante al ni ŝirmejon. Afabla homo, "franchouillard" (francaĉoulo), kiu igus vin pensi Zemmour, la ekstremdekstrulo estas afabla ulo kaj kiu sendube estus havinta brilan karieron en la Milico en aliaj tempoj. Stultulo kaj aĉulo resume. Ne estas multaj, sed estas do almenaŭ unu, sinjoro D ***  en Combles en Barrois!

Ni daŭrigas la bicikladon al Saint-Dizier. De tempo al tempo ni devas ŝirmiĝi, kaj senĉese surmeti kaj demeti la pluvmantelon.

La eniro en Saint-Dizier ne estas tre gaja. Ni prenas la biciklovojon, kiu kondukas al la urbocentro por trovi ŝirmitan lokon por tagmanĝi. Ni transpasas iam sub tunelon, kies plafonalteco ne superas 1,50 metrojn. Ni devas kliniĝi por pasi. Originale. Alia okazo atentigi, ke instalaĵoj ŝajnas tro ofte kontraŭvole donitaj al biciklantoj, kontraŭvole kaj je pli malalta kosto.

Estas en Saint-Dizier, ke ni renkontos la plej bonan. Li estas afgano, loĝas en Francio de dudek jaroj. Lia manĝkamiono allogas nin... manĝi varme! "Samosas" kaj "bolanis". Li ankaŭ proponas varmigi la lorenan pateon de Véro (la lasta, ni nun estas en Ĉampanjo-Ardenoj, la menuo ŝanĝiĝos) kaj proponas al ni kafon. Ni estas la gastoj de tiu, al kiu nia lando rifuĝis. Ne gravas kion pensas pri tio sinjoro D ***.

Ĉe la elirejo de Saint Dizier, la biciklovojo kiu etendiĝas laŭ la enfluokanalo Lac du Der estas tre agrabla. Ni ne vidas fiŝojn ĉi-foje. La akvo ne estas sufiĉe travidebla aŭ ne ekzistas el ili. Aliflanke, ĉie laŭlonge de la trako, estas belaj birdoj, kiujn mia nescio malhelpas nomi. Se Patrice estus tie, li dirus al ni. Ili forflugas kiam ni alvenas, malproksimiĝas kelkajn dekojn da metroj, maksimume kvindek, alteriĝas kaj denove forflugas kiam ni alproksimiĝas. Tion ili ripetas kvin aŭ ses fojojn antaŭ ol ili finfine reiras al la komenca loko.

Ni poste iras dekstren kaj prenas vojeton en la arbaro. La hodiaŭa pluvo, post la varmego de la lastaj tagoj, kaŭzis la kreskon de la fungoj. Domaĝe, ke ni ne estas, ankaŭ en ĉi tiu afero, spertuloj. Se Rémi estus tie, li dirus al ni. Eble eblas rikolti.

Ni origine planis ĉirkaŭiri la Lac du Der antaŭ ol atingi la kampadejon. Pro la vetero ni rezignas. La vetero finfine klariĝas vespere kaj estus nuba sed nepluva morgaŭ.

Statuo omaĝe al  Pierre kaj Ernest Michaux.
Bar le Duc, alta urbo.
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La rivero Marne.
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Version française.

Nous quittons sous la pluie et tente mouillée le camping de Bar le Duc, qui en plus d'être le moins cher de ceux que nous avons fréquentés jusqu'à ce jour est aussi le seul à proposer gratuitement un lave-linge et un sèche-linge, fort utile par ces jours pluvieux.

Nous passons devant la statue érigée par « les cyclistes de France reconnaissants » en l'honneur de Pierre Michaux et de son fils Ernest, les « inventeurs et propagateurs du vélocipède à pédale ». L'invention est contestée, il y a d'autres candidats au titre mais peu inmporte. Le clin d'oeil est de mise.

Quoique la côte qui nous conduit à la ville haute, quelques centaines de mètres à peine après avoir quitté le camping, à froid donc, nous impose de mettre rapidement pied à terre et de grimper le reste en poussant.

La météo du jour est à l'image de celle du début de semaine. Couvert avec de brusques averses. Elles auront la vertu de nous montrer le meilleur et le pire de l'homme.

Le pire est à Combles en Barrois, 5 kilomètres à peine après notre départ. La première averse tombe, subite et drue. Nous repérons une maison dont le balcon en débord nous fera un abri suffisant. La grille de l'allée est ouverte. Nous nous abritons. C'est la maison de monsieur Jean-Maris (ça ce s'invente pas) D***. Son nom ne vaut pas plus de 6 points au Scrabble. Lui-même ne vaut guère : il sort. Nous lui expliquons que nous nous abritons quelques instants. Nous croyons d'abord à une plaisanterie quand il nous enjoint de partir sous la pluie battante, nous refusant l'abri. Un garçon adorable, un franchouillard qui vous ferait passer Zemmour pour un joyeux drille et qui aurait sans doute en d'autres temps fait une brillante carrière dans la Milice. Un con et un salaud en somme il en est peu mais il en est donc au moins un, C'est Monsieur D*** )à Combles en Barrois !

Nous poursuivons notre chemin jusqu'à Saint-Dizier, contraints de nous abriter de temps à autres, et de remettre et de ranger sans cesse l'imperméable.

L'entrée dans Saint-Dizier n'est pas bien gaie. Nous prenons la piste cyclable qui mène au centre ville aves l'idée de trouver un lieu abrité pour le repas. Elle passe à moment donné sous un tunnel dont la hauteur sous plafond n'excède pas un 1,50 mètre. Il faut se courber en deux pour passer. Original. Encore une occasion de souligner que les aménagements semblent être trop souvent concédés au cyclistes, à regret et à moindre frais.

C'est sur la place de Saint-Dizier que nous rencontrerons le meilleur. Il est Afghan, installé en France depuis une vingtaine d'année. Son food-truck nous attire... manger chaud ! Samoussas et bolanis. Il propose en outre de faire réchauffer le pâté lorrain de Véro (c'est le dernier, nous sommes désormais en Champagne-Ardennes, le menu va changer) et nous offre le café. Nous sommes les hôtes de celui a qui notre pays a donné refuge, n'en déplaise à Monsieur D***.

À la sortie de Saint Dizier, la piste cyclable qui longe le canal d'amenée du Lac du Der est en revanche bien agréable. On ne voit pas les poissons cette fois. L'eau n'est pas assez claire ou il n'y en n'a pas. En revanche, tout le long de la piste, il y a de beaux oiseaux que mon ignorance m'empêche de nommer. Si Patrice était là, il nous dirait. Il s'envolent à notre arrivée, s'éloignent de quelques dizaines de mètres, une cinquantaine au maximum, se posent et s'envolent de nouveau quand nous approchons. Le manège se répète cinq ou six fois avant qu'ils ne fassent finalement demi -tour.

On oblique ensuite pour prendre une piste dans la forêt. La pluie d'aujourd'hui, succédant à la chaleur des derniers jours à fait pousser les champignons. Dommage que nous soyons, en cette matière aussi, des ignares. Si Rémi était là, il nous dirait. Il y avait peut-être à récolter.

Nous avions initialement prévu de faire le tour du Lac du Der avant de rejoindre le camping. La météo nous en dissuade. Le temps s'éclaircit dans la soirée et devrait être couvert mais sans pluie demain.

2 commentaires

nanocha

Encore un récit bien drôle ! Merci Bertrand !

  • il y a 9 mois

ClaudineMichel

Que d’épreuves.

  • il y a 9 mois
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