29.07 - 20 - Maxweiler - Harburg

Publiée le 29/07/2023
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Esperanta versio (version française ci-dessous, après les photos).

Ĉu por ke ni forgesu ^cion kion ni  hieraŭ riproĉis al ili, ke la vetero, la pejzaĝoj kaj la rivero fariĝis hodiaŭ pli agrablaj kunuloj, jen kun iom da hezito, jen sincere.

Ni tranoktis ĉe Marion, en Airbnb. La domo estis belega, la dormoĉambro komforta, la banĉambro estis por reĝo kun sia ligna bankuvo, la ĝardeno estis grandioza. Pri nia gastigantino, ŝi estas tia virino, kiun ni kun bedaŭro forlasas, dirante al ni, ke ni ŝatus resti iom pli longe por amikigi kun ŝi.

Estas en necerta vetero ke ni forlasas Maxweiler, sub nuboj kaj suno miksitaj. La veterprognozo anoncas pluvon, Marion diras al ni, ke la bluo venas. Fakte, la tago pasos inter pluvegoj kaj sunbrilo, inter blua ĉielo kaj nuboj nigraj.

Kelkajn centojn da metroj post la komenco aperas la bela 16-a-jarcenta kastelo ĉe la fino de bele arbarkovrita vojo, kiu kondukas nin al Neuburg an der Donau sur la supro de la digo.

Jen la unua pluvego, kiu amike falas dum ni aĉetas ĉe la superbazaro – morgaŭ estos dimanĉo, ĉio estos fermita -. La pluvo nur malsekigas la...* Ĝi ne malsekigas nin, almenaŭ ĉi-foje.

Ni ŝanĝas al la maldekstra bordo kaj pedals tute proksime de la,rivero dum pluraj kilometroj.

La ĉielo koloriĝas kiel ŝtalo. Ĉe la enirejo de Stepperg ni trovas ŝirmejon sub la korto de segejo kiu ŝajnas forlasita, en la preciza momento kiam forta pluvego komenciĝas. Ankoraŭ seka.

Ni manĝas sur la teraso de la tenisklubo Marxkeim, senhoma, antaŭ ol ekiri al Donauwörth per kampara vojo for de la rivero. La vojo al Wörnitzstein estas barita. Preterpasanta biciklanto konsilas al ni aliri aliborde kaj trairi Ebermergen. Pro la signoj, kiuj elektas la rektan vojon prefere ol la ĉirkaŭvojon tra la arbaro, ni sekvas la nacian vojon B25, kaj atingas Harburg, la lokon de nia etapo.

Kontraŭe al la hieraŭaj pejzaĝoj kiuj estis mornaj kaj malgajaj, la hodiaŭaj estas diversaj. Ne plu senfinaj rektaj linioj, la hodiaŭa vojo serpentumas kaj ondiĝas senĉese. Ĉi tiuj unuaj reliefoj estas foje krutaj. La kolora paletro estas signife riĉigita. La kaosa ĉielo foje donas al la horizontoj eksterordinaran aspekton.

La arboj aspektas kiel fantomoj. Ilia speguliĝo en la akvo havas ion nerealan. La fotilo en frakcio de sekundo kaptas ĝin, frostigas la plaŭdon de la akvo kaj konstruas simetrion neverŝajne perfekta, la rapideco de la obturilo strange kreas senmovecon, kiun la okulo ne perceptas.

Ĝuste en Donauwörth ni definitive forlasas Danubon. Ni nun sekvas unu el ĝiaj alfluantoj, Wörnitz. Kiam ni forlasas ĝin, la granda rivero ankoraŭ devas trairi 2 500 kilometrojn ĝis la lumturo Sulina en Rumanio antaŭ ol flui en la Nigran Maron, kiu sendube ne estas pli nigra ol la Danubo estas blua.

De Budapeŝto, ni estis biciklantaj apud ĝi, jen amiko, jen grumblulo, dum preskaŭ 1 000 kilometroj – ĉar, jes, hodiaŭ estas la tago, kiam ni transpasis ĉi tiun kabon.


* : La pluvo malsekigas nur idiotojn. (bretona proverbo)

Neuburg an der Donau
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Donauwörth
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Harburg
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La kastelo en Harburg.

Version française.

Est-ce pour nous faire oublier les reproches dont nous les avions abreuvés hier que le temps, les paysages et le fleuve se sont faits compagnons plus agréables aujourd'hui, parfois avec un rien d'hésitation, parfois franchement.

Nous avons passé la nuit chez Marion, en Airbnb. La maison était superbe, la chambre confortable, la salle de bains royale avec sa baignoire en bois, le jardin magnifique. Quant à notre hôtesse, c'est le genre de personne qu'on quitte à regret en se disant qu'on serait bien restés un peu plus pour s'en faire une amie.

C'est par un temps incertain que nous quittons Maxweiler, nuages et soleil mêlés. La météo annonce de la pluie, Marion nous dit que le bleu vient. De fait, la journée se passera entre averses et soleil, entre ciel bleu et noirs nuages.

Quelques centaines de mètres après le départ, le beau château du XVIème apparaît au bout d'une piste joliment arborée qui nous emmène à Neuburg an der Donau sur la crête de la digue.

C'est l'heure de la première averse, qui nous fait l'amitié de tomber pendant que nous faisons les courses au supermarché – demain c'est dimanche, tout sera fermé -. La pluie ne mouille que les... nous y échappons, au moins pour cette fois.

Nous passons sur la rive gauche et suivons le fleuve de près pendant plusieurs kilomètres.

Le ciel se fait couleur d'acier. À l'entrée de Stepperg nous trouvons un abri sous le préau d'une scierie qui semble abandonnée, à l'instant précis où commence une forte averse. Encore au sec.

Nous mangeons sur la terrasse du club de tennis de Marxkeim, déserte, avant de filer sur Donauwörth par une route de campagne à l'écart du fleuve. La route à Wörnitzstein est coupée, un cycliste de passage nous conseille de changer de rive et passer par Ebermergen. Abusés par la signalisation, qui choisit la voie directe plutôt que le détour par la forêt, c'est en longeant la nationale B25 que nous parvenons à Harburg, le lieu de notre étape.

Autant les paysages d'hier étaient mornes et tristes, autant ceux d'aujourd'hui sont variés. Finies les lignes droites infinies, la route d'aujourd'hui est sinueuse et ondule incessamment. Ces premiers reliefs sont parfois âpres. La palette des couleurs s'est sensiblement enrichie. Le ciel chaotique par moments donne aux horizons des apparences d'extraordinaire.

Les arbres ont des airs de fantôme. Leur reflet dans l'eau a quelque chose d'irréel. L'appareil photo en une fraction de seconde, le saisit, fige le clapotis de l'eau et construit une symétrie d'une improbable perfection, la vitesse de l'obturateur créant étrangement ainsi une immobilité que l'oeil ne perçoit pas.

C'est à Donauwörth que nous quittons définitivement le Danube. Nous suivons désormais l'un de ses affluents, la Wörnitz. Au moment où nous le quittons, il reste au grand fleuve à parcourir 2.500 kilomètres jusqu'au phare de Sulina en Roumanie avant de jeter dans la mer Noire qui sans doute n'est pas plus noire que le Danube n'est bleu.

Depuis Budapest, nous l'aurons côtoyé, parfois ami, parfois revêche, pendant près de 1.000 kilomètres – car, oui, c'est aujourd'hui que nous avons franchi ce cap.

1 commentaire

ClaudineMichel

Bravo pour les mille kilomètres !

  • il y a 9 mois
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