08.08 - 29 - Henridorff - Parroy

Publiée le 08/08/2023
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Esperanta versio (version française ci-dessous, après les photos).

La vetero estas malvarma ĉi-matene. Kaj humida. Ni devas rezigni paki nian tendon sekan. Ni malsekigas ĝin same kiel la hieraŭan lavitaĵon kiu, kvankam ŝirmita, ne sekiĝis dum la nokto. Tion ni vidos survoje, dum la manĝpaŭzo.

Ni babilas kun du aliaj biciklantoj ĉirkaŭ la tablo kie ĉiuj pakas siajn aĵojn. Ni parolas pri politiko, vojaĝoj, ekipaĵo, bonaj konsiloj pri la regiono, kaj multaj aliaj temoj. Certe ni iom malfruos sed kial vojaĝi sen ĉi tiuj renkontoj?

La itinero de la tago kondukas nin unue en la valo de la kluzistoj. Tiu sekcio de la kanalo ne plu estas uzita. Dek sep kluzoj sekvis unu la alian  dum malpli ol kvar kilometrojĉi tie pro deklivo de 44,5 metroj .

Ili estis anstataŭigitaj en 1969 per la "klinita ebeno" (Plan inclinné) de Arzviller. Kreita siatempe por bezonoj rilataj al la intensa industria agado de la regiono, ĝi nun estas uzata nur por plezurŝipado.

La malnovaj kluzoj antaŭ kiuj ni pasas estas hodiaŭ ruinitaj, manĝitaj de rusto. La kluzistodomoj estis venditaj. La kanalo estas malplenigita de sia akvo, en ĝia fondo kreskis fiherboj; ĝi estas denove sovaĝa kaj silenta. La larĝan kaj profundan fosaĵon montras la grandegan laboron, kiun oni devis fari por krei ĉi tiun akvovojon per la tiamaj teknologiaj rimedoj.

La unuaj dek du kilometroj estas krutaj, precipe ĉe la elirejo de Arzviller sed sekvataj de bela malsupreniro, kiu revenigas nin al la kanalo. Ni iomete devias de ĝi proksime de Niderviller por retrovi ĝin en Hesse kaj sekvi ĝin uzante la tirvojo al Parroy, nia celo de la tago.

Ni tagmanĝas en Gondrexange, sur la placo de la urbodomo, kie ni etendas la tendon kaj la vestaĵon por sekigi ilin. La vento prizorgas ĝin. Estas bakejo ĉi tie, kiu ankaŭ vendas kelkajn aliajn aferons por manĝi. Ni aĉetas tie ĉar ni vidis neniun vendejon survoje dum la tuta mateno, nek vidos iun posttagmeze.

La vojo navigas inter la belaj lagetoj ĉe la elirejo de Gondrexange. Ni daŭrigas sur nia kanalo, lasante tiun de la Saraj karbominejoj, kiu komenciĝas ĉi tie.

Ambaŭflanke de la kanalo, la verdoj estas pli molaj ol hieraŭ, la reliefoj malpli krutaj. Sub la suno - sed la vento ankoraŭ blovas - ni estas plenigitaj de ia trankviliĝo. Ni apenaŭ renkontas iun survoje, pli da plezurboatistoj - ili ŝajnas iom enui - ol promenantoj aŭ biciklantoj. Ni kelkfoje veturas plurajn kilometrojn sen renkonti iun. Estas trankvile, estas bele, estas trankvile kaj, survoje, malavara mirabela prunarbo aldonas al la mildeco de la tago.

La valeo de la kluzistoj.
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À gauche, le canal de la Marne au Rhin, à droite, celui des houillères de la Sarre.
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Version française.

Il fait froid ce matin. Et humide. Il nous faut renoncer à partir tente sèche. On l'emballe mouillée tout comme la lessive d'hier qui, bien qu'abritée, n'a pas séché dans la nuit. On verra ça en route, au moment de la pause-repas.

Nous discutons avec deux autres cyclistes autour de la table où chacun est en train d'emballer ses affaires. Ça bavarde : politique, voyages, matériel, bons tuyaux sur la région, tout y passe. Tout ça ne nous met pas avance mais que vaudrait un voyage sans ces rencontres ?

L'itinéraire du jour nous emmène d'abord dans la vallée des éclusiers. C'est un tronçon désaffecté du canal. Dix-sept écluses se succédaient ici pour rattraper un dénivelé de 44,5 mètres sur moins de quatre kilomètres.

Elles ont été remplacées en 1969 par le plan incliné d'Arzviller. Créé à l'époque pour des besoins liés à l'activité industrielle intense de la région, il n'est plus utilisé que pour la navigation de plaisance.

Les anciennes écluses devant lesquelles nous passons sont aujourd'hui en ruine, mangées par la rouille. Les maisons éclusières ont été vendues. Le canal est vidé de son eau, son lit envahi d'herbes folles, redevenu sauvage et silencieux. En voyant ainsi la saignée large et profonde on mesure le travail faramineux qu'il a fallu faire pour créer cette voie d'eau avec les moyens technologiques de l'époque.

Les douze premiers kilomètres sont raides, notamment à la sortie d'Arzviller mais suivis d'une belle descente qui nous ramène au canal. On s'en écarte un peu au niveau de Niderviller pour le rejoindre à Hesse et le suivre par le halage jusqu'à Parroy, notre étape du jour.

Nous prenons notre repas à Gondrexange, sur la place de la mairie où nous étalons la tente et le linge à sécher. Le vent s'en charge. Il y a ici une boulangerie qui fait un peu épicerie. Nous y faisons quelques courses car nous n'avons vu aucun magasin sur notre route de toute la matinée, pas plus que nous n'en verrons dans l'après-midi.

La piste navigue entre les beaux étangs à la sortie de Gondrexange. Nous poursuivons sur notre canal en délaissant celui des houillères de la Sarre qui commence ici.

De part et d'autre du canal, les verts sont plus tendres qu'hier, les reliefs plus doux. Sous le soleil – mais le vent est toujours bien présent – on est envahi par une sorte d'apaisement. On ne croise presque personne, plus de bateaux dont les occupants semblent s'ennuyer un peu, que de promeneurs ou de cyclistes. On roule parfois plusieurs kilomètres sans croiser personne. C'est calme, c'est beau, c'est reposant et, en chemin, un mirabellier généreux ajoute à la douceur du jour.

1 commentaire

ClaudineMichel

Et une photo du mirabellier ?

  • il y a 9 mois
4 Voyages | 233 Étapes
Camping Municipal de Parroy, Sous la ville, Parroy, France
36e jour (08/08/2023)
Liste des étapes

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