05.08 - 26 - Kuppenheim - Strasbourg

Publiée le 06/08/2023
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Esperanta versio (version française ci-dessous, après les photos).

La vetero hodiaŭ estas tute blua. La suno brilas kaj varmigas nin. Ni eĉ surmetas la sunokulvitrojn! Almenaŭ ĝis Strasburgo kie la pluvo ekfalas kiel ĝi faros la tutan semajnfinon, laŭ la veterprognozo. Neniu vento tamen, aŭ malfirma.


Forlasinte Kuppenheim kaj transpasinte Rastatt, ni iras sudokcidenten por aliĝi Rejnon ĉe Hüngelsheim. Aliborde de la rivero estas Francio sed nur en Strasburgo ni aliĝos al ĝi. Ĝis tiam ni restos maldekstre de la rivero, veturante foje sur la supro de la digo rande de la larĝa kaj majesta rivero, foje sur la pli malgrandaj, pli intimaj vojoj, kiuj transiras la polderon. Ni rekonas nenion sur la vojo, kiun ni jam veturis, sed alidirekten, kiam ni sekvis ĝin de Chur en Svislando ĝis Hoek van Holland en Nederlando kie ĝi enfluas en la Nordann Maron post ĝi mikis  siaj akvoj kun tiu de la Mozo – unu el niaj aliaj biciklovojaĝoj.

Estas ebene – 29 metroj da plialteco kaj 130 metroj da kumulaj supreniroj, proksimume 2 metroj po kilometro. Ni vidas la Nigran Arbaron maldekstre kaj Vogezoj dekstre. Sed ni estas ni en la ebenaĵo.

Estas dezerte. Ni trairas preskaŭ neniun vilaĝon survoje kaj, ĝis Kehl, vidas pli da biciklantoj ol motoritaj veturiloj.


Ni eniras Francion per la bela bicikla piedira ponto, kiu laŭiras Ponton de Eŭropo. Neniu signo, neniu flago indikas, ke ni transiris la limon. Estas tamen la kazo. La numerplatoj de la veturiloj estas la plej konvinka indiko pri tio.

Kaj la lingvo.

Oni atendus, ke ĉe limo, ekzistus areo kie la lingvoj miksiĝas. Tio sendube okazas en certaj familioj aŭ en certaj kompanioj, sed tio ne okazas en la publika spaco. Oni parolas nun ekskluzive france – aŭ alzace –, la signoj estas en la franca, ankaŭ la paneloj. Aliflanke de la ponto ĉio estas skribita en la germana.

Mi ĉiam estas surprizita pri la tujo de la cezuro.

Ŝajnas, ke ekonomio pli ol kulturo miksas la homojn. Oni transpasas la landlimon, kaj ambaŭdirekte, por aĉetadi en la najbara lando sen oni ne parolkapablas ĝian lingvon - tia produkto kaj tie pli malmultekosta ol ĉi tie.

Ĉi tiu nescio fermas la pordojn de kinejoj, bibliotekoj kaj librovendejoj kiam oni povus tiom multe lerni de la kulturo de la najbara lando.

Ni estis feliĉaj dum ĉi tiuj kelkaj tagoj pasigitaj en Aŭstrio kaj Germanio elfosi el nia cerbo la restojn devenintaj de la lerntempo, provante revivigi ilin kun (relativa) facileco, kiu agrable surprizis nin.

Verdire, mi estas preskaŭ seniluziigita pro tio, ke mi revenis al Francio, ĉar ĝi estos la fino de tiu ĉi plezuro. Ni ne planis renkonti esperantis

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Rejno.
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Version française.

Le temps aujourd'hui est franchement au bleu. Le soleil brille et chauffe. On ressort même les lunettes de soleil ! Du moins jusqu'à Strasbourg où la pluie commence à tomber comme elle le fera tout le week-end, à en croire les prévisions météo. Pas de vent en revanche, ou fluet.


Après avoir quitté Kuppenheim et traversé Rastatt, nous piquons au sud-ouest pour rejoindre le Rhin au niveau d'Hüngelsheim. La France est de l'autre côté du fleuve mais ce n'est qu'à Strasbourg que nous la rejoindrons. D'ici là nous resterons sur la rive gauche du fleuve en roulant tantôt sur le sommet de la digue au bord du fleuve large et majestueux, tantôt sur les petites routes plus intimes qui traversent le polder. Nous ne reconnaissons rien sur de itinéraire que nous avons pourtant déjà parcouru, il est vrai dans l'autre sens, quand nous l'avions suivi de Coire en Suisse jusqu'à Hoek van Holland aux Pays-Bas où il se jette à la Mer du Nord après avoir mêlé ses eaux à celles de la Meuse – un autre de nos voyages.

C'est plat – 29 mètres d'élévation et 130 mètres d'ascension cumulée, environ 2 mètres au kilomètre. C'est que nous laissons la Forêt Noire à notre gauche et les Vosges à notre droite. Nous les voyons l'une et l'autre mais nous sommes nous dans la plaine.

C'est désert. Nous ne croisons quasiment aucun village en chemin et, jusqu'à Kehl, davantage de cyclistes que de véhicules motorisés.

Nous entrons en France par la belle passerelle cycliste qui double le pont de l'Europe. Aucun panneau, aucun drapeau n'indique que nous avons franchi la frontière. C'est pourtant bien le cas. Les plaques d'immatriculation des véhicules en sont l'indice le plus probant.

Et la langue.

On pourrait s'attendre à ce qu'à une frontière, il y ait une zone où les langues se mêlent. C'est sans doute le cas en vérité dans certaines familles ou dans certaines entreprises mais rien ne le manifeste dans l'espace public. On parle dans la rue exclusivement français – où alsacien -, les enseignes sont en français, les panneaux aussi. De l'autre côté du pont tout est en allemand.

Je suis toujours surpris de l'immédiateté de la césure.

Il semble que l'économie plus que la culture brasse les peuples. On traverse la frontière, et dans les deux sens, pour faire quelques courses dans le pays voisin sans nécessairement en pratiquer la langue - tel produit et là-bas moins cher qu'ici.

Cette méconnaissance ferme les portes des cinémas, des bibliothèques et des librairies quand il y aurait tant à apprendre de la culture de l'autre.

Nous avons été heureux pendant ces quelques jours passés en Autriche et en Allemagne d'exhumer de notre cerveau les débris de nos apprentissages scolaires pour essayer de les raviver avec une (relative) aisance qui nous a agréablement surpris.

Pour tout dire, je suis presque déçu d'être revenu en France car c'en sera fini de ce plaisir. Nous n'avons pas prévu de rencontrer d'espérantistes sur notre trajet en France mais... sait-on jamais ?

1 commentaire

ClaudineMichel

Vivent le soleil, le ciel bleu et le repos en famille !

  • il y a 9 mois
4 Voyages | 233 Étapes
27 Rue des Jardiniers, Strasbourg, France
33e jour (05/08/2023)
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