30.07 - 21 - Harburg - Lauchheim

Publiée le 30/07/2023
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Esperanta versio (version française ci-dessous, après les photos).

Pluva la tago laùu la veterprognozo; la nokto jam estis abunde akvumita. Kiam ni foriras, la ĉielo estas nuba. Ne pluvas sed ni vidas, ke tio eblus. Jen, apenaŭ duonhoron post nia foriro, la ĉielo mallumiĝas kaj la vento leviĝas. Sendube, pluvego baldaû ekfalos. Ni premas la pedalojn por trovi rifuĝon en la vilaĝon videbla kelkcent metrojn for... Ni ne atingas ĝin, ni jam est jam tramalsekaj kiam ni atingas ĝin. La lavita ĉielo post kelkaj minutoj fariĝas blua, poste iĝas minaca denove ĉirkaŭ tagmezo.

Kaj tiam la vento leviĝas, plifortiĝas, forpelas la nubojn. La ĉielo bluiĝas. La suno brilas la tutan posttagmezon. Sed tiu kanajla vento kompreneble estas kontraŭ ni. Ĝi malrapidigas nin tiel, ke nia rapideco nur foje superas 10 kilometrojn hore. Verdiree, ankaŭ la deklivoj estas multe pli krutaj.

Véronique naskiĝis en Ardenoj, ŝi sufiĉe ŝatas kiam ŝi devas pedali supren sed tute malŝatas la venton. Mi estas flandro. La vento estas kunulo por mi, laciga foje, sed tamen kunulo; kontraŭe iu grimpado estas por mi elĉerpaĵo. Hodiaŭ ni havos ambaŭ.

"Vi neniam ricevos ion kantraŭ neni", kutime diris mia patro.

Ĉar, sen ofendi Danubon, de kiam ni forlasis ĝin, ni estas en alia mondo, farita el koloroj, kontrastoj, rektaj aŭ kurbaj linioj kiuj ĉiam tranĉas la horizonton de la ĉielo, kies altecon la pezaj nuboj ŝajnas malaltigi, edziĝante ĉielon kaj teron.

Ni trapasas belajn vilaĝojn. Tagmeze ni haltas en Nördlingen, mezepoka urbo ankoraŭ tute ĉirkaŭita de ĝiaj remparoj. Ĝi estas bela surprizo. La malnovaj domoj estas grandiozaj. La luterana preĝejo Sankta Georgo, konstruita en la 15-a jarcento, estas la centro de la vilaĝo. Ĝi estas grandega, klara, hela; la orgeno kaj la retablo estas grandiozaj. Daniel, ĝia sonorilturo, altiĝas ĝis 90 metroj; gardisto ankoraŭ deĵoras 24 horojn tage ĉe ĝia pinto.

Ni ankoraŭ havas ĉirkaŭ dudek kilometrojn, malebenajn kaj postulemajn, por bicikli en la vento tra la Ries-astroblemo. Astroblemo? Ĝi estas la spuro lasita de la falo de meteorito, kiel tiu, kiu falis ĉi tie antaŭ ĉirkaŭ 15 milionoj da jaroj. Vorto, kiun mi konsentas, ne tre utila, certe ne facile por diri vespere por brili en la socio kaj kiun ni malmulte renkontas en la krucvortenigmo. Des pli kialo por konservi ĝin. Ĝi sonas bele.

La klopodoj estas rekompencitaj. Alvenante al Lauchheim, ni ne plu spiras pro la fina malsupreniro miriga.

Ne diru al Danubo, li eble estos ĵaluza sed...estas multe pli bela ĉi tie!

Ni supreniris ĝis la kastelo Harburg.
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La urbo Nördlingen.
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O la bela prunarbo ŝarĝita de fruktoj!
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Multaj penoj estas postulitaj por atingi Lauchheim.
Vi supreniris... jen malsupreniru.
La pordo de la urbo Lauchheim.

Version française.

La météo est annoncée pluvieuse pour la journée ; la nuit déjà avait été copieusement arrosée. Au moment où nous partons, le ciel est voilé. Il ne pleut pas mais on sent que ça pourrait venir. Et d'ailleurs, une demi-heure à peine notre départ, le ciel s'obscurcit et le vent forcit. Pas de doute, l'averse se précise. Nous appuyons sur les pédales pour trouver refuge dans le village que nous apercevons à quelques centaines de mètres... Nous ne l'atteindrons pas, nous y parvenons, trempés déjà. Le ciel lavé en quelques minutes se met au bleu, puis redevient menaçant aux alentours de midi.

Et puis le vent se lève, forcit, chasse les nuages. Le ciel vire au bleu. Le soleil brille toute l'après-midi. Mais le vent coquin bien sûr nous est contraire. Il nous ralentit au point que notre vitesse ne dépasse qu'occasionnellement les 10 kilomètres à l'heure. Il est vrai que le relief est aussi nettement plus accusé.

Véronique est ardennaise, elle aime assez quand ça monte mais déteste le vent. Je suis flamand. Le vent m'est un compagnon, fatigant parfois, mais un compagnon quand toute montée est pour moi exténuante. Aujourd'hui, nous aurons l'un et l'autre.

On n'a rien sans rien disait mon père.

Car, n'en déplaise au Danube, depuis que nous l'avons quitté, nous sommes dans un autre monde, fait de couleurs, de contrastes, de lignes droites ou courbes mais qui toujours découpent un horizon que les lourds nuages abaissent semble-t-il au ras du sol, mariant ciel et terre.

Nous traversons de jolis villages. À midi, nous faisons halte à Nördlingen, une cité moyenâgeuse encore totalement ceinte de ses remparts. C'est une surprise et un enchantement. Les maisons anciennes sont magnifiques. L'église luthérienne Saint Georges, construite au XVème est le centre du village. Elle est immense, claire, lumineuse ; l'orgue et le retable sont magnifiques. Daniel, son clocher, culmine à 90 mètres ; un veilleur est encore en service vingt-quatre heures sur vingt-quatre à son sommet.

Il nous reste une grosse vingtaine de kilomètres, accidentés et exigeants, à parcourir dans le vent à parcourir dans l'astroblème du Ries. Astroblème ? C'est la trace laissée par la chute d'une météorite, comme celle qui est tombée ici il y a environ 15 millions d'années. Un mot j'en convient peu utile, assurément pas facile à replacer en soirée pour briller en société et qu'on rencontre peu dans le mots croisés. Raison de plus pour le préserver. Il sonne joliment.

Les efforts sont récompensés. La descente finale sur Lauchheim offre une vie à occuper le souffle.

Ne le dites pas au Danube, il pourrait en être jaloux mais... c'est tellement plus beau ici !

1 commentaire

ClaudineMichel

C’est joli «  une vie à occuper le souffle « !
Effectivement il en faut des efforts pour braver les montées, le vent et les averses. Vous êtes méritants. Félicitations !

  • il y a 9 mois
4 Voyages | 233 Étapes
Hotel Restaurant Roter Ochsen, Hauptstraße, Lauchheim, Allemagne
27e jour (30/07/2023)
Liste des étapes

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