19.08 - 39 - Reims - Marlemont

Publiée le 23/08/2023
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Esperanta versio (version française ci-dessous, après les photos).

Post bona nokto pasigita en Remso (Reims) ĉe Armel kaj Beatis (Béatrice), la fratino de Véronique, ni eliras al la ardena Tjeraŝo (Thiéache ardennaise), la naskiĝa regiono de Véro, kie la tuta familio renkontiĝas ĉi-semajnfine laŭ la tradicio ĉirkaŭ la ĉiujara barbakuo. Niaj ĉi-noktaj gastigantoj ankaŭ veturos tien: ni donas al ili niajn bagaĝojn. Ni vojaĝas malpeze, sen sakoj.

Verdire, ni ne biciklas la tutan vojon sed veturas trajne ĝis Rethel ĉar... ni rendevuas en la restoracio de Signy l'Abbaye kun Reĵiso (Régis) kaj Anno (Anne), du delongaj amikoj.

La etapo estas do mallongigita, ĉirkaŭ kvardek kilometroj entute, sed ĝi estas tre monteta. Ni estas en la antaŭ-Ardenaj Krestoj (Crêtes pré-ardennaises). Kelkajn cent metrojn post la unua pedalturno ni transiras ventomuelaron, tiu kies lumsignalon ni povos vidi ĉi-vespere el Marlemont, kien ni iras.

Ĉi tie precipe cerealoj estas kultivitaj, la tero estas dividita en geometriaj parceloj, pli-malpli rektangulaj, flavaj aŭ verdaj. Arboj estas malmultaj. La montetoj tranĉas la ĉielon kaj la horizonton per ĉiam molaj kurboj, kies sinsekvo tamen postulas ke ni forte puŝu la pedalojn.

Dum la tago progresas, la pejzaĝo forte ŝanĝiĝas. Bredado anstataŭitigas kultivadon kaj la arbaro instaliĝas en la pejzaĝo samtempe kiam la reliefo pliiĝas. Oni vidas pli kaj pli da bovinojn kaj ĉevalojn, ankaŭ kelkajn ŝafojn. La flavo stompiĝas iom post iom ĝis ĝi malaperas, la verdo fariĝas pli kruda, malheligita de la arbaro videbla en la fondo.

Kelkaj gutoj akompanas nin sen ĝeni nin, tute male. Ili refreŝigas nin. La varma atmosfero estas peza. Kiam la pluvo, ne tre forta, finfine  falas, ni estas tagmanĝantaj en la restoracio, jam ŝirmitaj.

Estas somero, oni prepariĝas la vintron, kiu ĉi tie ofte estas malhela kaj humida. Ĉi-tie kaj tie aŭdiĝas ĉensegiloj ; la amasoj da ligno, foje imponaj, estas starigitaj antaŭ la domoj aŭ en la malantaŭo de la ĝardeno.

Sen nia peza pakaĵoj, ni biciklas je bona rapideco, pli bona ol tiu, kiun ni planis tiuokaze. Preskaŭ ni estas alvenintaj en Signy, kiam ni renkontiĝas kun Anno kaj Reĵiso, kiuj venis al ni ankaŭ bicikle. Estas tro frue por tuj iri en la gastejon. Ni do devas supreniri al la Domaine de la Vénerie, kie ni trinkas bonan bieron. Post tio, ni reiras malsupren... kaj reiros supren post bona manĝo... kiu ŝajne igas la deklivon pli kruta.

Ni transiras la belan nacian arbaron de Signy l'Abbaye kaj grimpas al la Guingette. La patrino de Vero, scivolante, kiuj estas la du biciklantoj kiuj akompanas nin, staras sur la ŝtupoj de sia domo.

Morgaŭ estas barbakuo-tago.

Véro pasigos la vesperon ĉe la Verda Kafejo Festivalo (Festival du Cabaret Vert) kie  Ĵulieto Armane (Juliette Armanet) koncertas. Ŝi renkontiĝos kun du el niajn infanojn kiuj de pluraj jaroj estas ĉi-tie volontuloj.

Lundo estas ankoraŭ paŭzotago...

Mi iros al Sormonne, ĉe Patrice kaj Véronique, niaj iamaj najbaroj... por lerni kiel... fari bieron. "Nenio plifortigas inteligentecon kiel vojaĝado," diris Zola.

Eliro el Rethel.
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En Lalobbe, ni devas iom peni.
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En la arbaro de Signy l'Abbaye kun Gaby kaj Reĵis.
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Sen truko!

Version française.

Après une bonne nuit passée à Reims chez Armel et Béatrice, la sœur de Véronique, nous prenons la route de sa Thiérache ardennaise natale. Toute la famille s'y rassemble ce week-end selon la tradition autour du barbecue annuel. Nos hôtes d'un soir nous y rejoignent ; nous leur confions nos bagages et nous voyageons légers, sans sacoches.

À vrai dire, nous ne ferons en outre pas toute la route à vélo. C'est en train que nous rejoignons Rethel car... nous avons rendez-vous à l'Auberge de Signy l'Abbaye Régis et Anne, deux amis de longue date.

L'étape est donc courte, une petite quarantaine de kilomètres en tout mais elle est vallonnée : nous sommes dans les Crêtes pré-Ardennaises. Quelques centaines de mètres après le premier de coup de pédale, on croise d'ailleurs un champ d'éoliennes, celles-là même dont nous pourrons voir les feux de signalisation ce soir depuis Marlemont où nous allons.

Ici c'est la culture. Céréales essentiellement, la terre est découpée en parcelles géométriques, plus ou moins rectangulaires, jaunes ou vertes. Les arbres sont rares. Les collines découpent le ciel et l'horizon aux courbes toujours douces, mais leur succession impose cependant de pousser fort sur les pédales.

Au fil de la journée, le paysage se modifie sensiblement. Les cultures laissent peu à peu place à l'élevage et à la forêt au fur et à mesure que le relief s'accuse. Les vaches et les chevaux s'installent dans le paysage, quelques moutons aussi. Le jaune s'estompe jusqu'à disparaître progressivement, le vert se durcit, assombri encore par la forêt qui se dessine dans le lointain.

Quelques gouttes nous accompagnent sans vraiment nous gêner, bien au contraire. Elles nous rafraichissent. L'atmosphère est lourde. L'averse, pas bien méchante, tombera pendant notre repas à l'auberge mais nous serons déjà à l'abri.

C'est l'été, on prépare l'hiver, souvent sombre et humide par ici : ça joue ici ou là de la tronçonneuse et les tas de bois, parfois impressionnants, s'élèvent devant les maisons ou dans le fond du jardin.

Sans nos lourds bagages, nous avons pédalé à un bon rythme, meilleur en tout cas que celui que nous avions escompté. C'est presque arrivés à Signy que nous croisons Anne et Régis, venus à notre rencontre, à vélo eux aussi. Il est trop tôt pour se présenter déjà à l'auberge. Nous sommes donc bien obligés de monter au Domaine de la Vénerie, pour... y prendre une bonne bière. Après quoi, nous redescendons la côte... qu'il nous faudra remonter après un bon repas... la pente en semble accrue.

Nous traversons la belle forêt domaniale de Signy l'Abbaye et grimpons à la Guingette. La mère de Véro un peu curieuse de savoir qui sont les deux cyclistes qui nous accompagnent nous attend sur le perron de sa maison.

Demain, c'est barbecue.

Véro passera la soirée au Festival du Cabaret Vert où se produit Juliette Armanet. Elle y retrouvera deux de nos enfants qui y sont bénévoles depuis plusieurs années.

Lundi, c'est encore jour de pause...

J'en profiterai pour aller à Sormonne chez Patrice et Véronique, nos anciens voisins apprendre à... brasser la bière.  « Rien ne développe l’intelligence comme les voyages », disait Zola.

2 commentaires

ClaudineMichel

Bravo pour tout !

  • il y a 8 mois

ClaudineMichel

Le portage des bagages … c’est sympa hein ? On a choisi cette option en 2022 pour le tour du Luberon et on a rempilé pour la Via Rhona de Genève à Avignon. Quel confort appréciable.

  • il y a 8 mois
4 Voyages | 233 Étapes
21 La Guinguette, Marlemont, France
47e jour (19/08/2023)
Liste des étapes

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