3 semaines dans les vignes

Publiée le 26/01/2018
Nouvelle étape dans ma vie de backpackeuse, et dans ma vie tout court: c'est mon premier job! et je découvre la vie en communauté, entre backpackeurs en manque de sous.... quelle différence avec le reste du voyage! mais quelle aventure! j'en ressors à la fois un peu plus adulte et un plus gamine....

L'arrivée, la déception

Mardi 2 janvier, je débarque à 11h30 du ferry, je prends la route tout de suite pour Blenheim. J'arrive à midi (pour une fois, le temps de trajet est respecté). Je ne sais pas trop à quoi m'attendre, mais ayant encore en tête "ce qui nous lie" de klapisch, je m'imagine arriver dans une propriété viticole, en haut d'une colline avec vue sur les champs de vignes tout autour. Je m'imagine des propriétaires accueillants me faisant faire le tour du domaine et m'expliquant le travail à faire. Je m'imagine retrouver d'autres travailleurs déjà actifs dans les champs.

Bien évidemment, rien de tout cela. Un backpacker, une auberge de jeunesse, posée au milieu de la route entre une station essence et un KFC. Les vignes, je les ai aperçues sur la route. La propriétaire? une petite chinoise bafouillant un anglais vaguement compréhensible qui me donne le numéro d'un type que je dois appeler pour avoir du travail. Les activités autour? rien. Une cuisine pleine de mouches. Un dortoir de 6 avec des matelas en mousse. Pas de chaise longue, pas d'endroit ou se poser tranquillement. Juste des tables de pique nique.

Mais qu'est-ce que je fais là?

Heureusement, les gens ont l'air cool, 3 français sont là quand j'arrive, Gaël, Alexis et Théo, une autre française, Luce arrive un peu plus tard dans l'après-midi, on va faire les courses ensemble, et on se retrouve dans la même chambre. 2 marseillais, un nimois et un belfortien (?). En tant que parisienne, je me fais déjà charier!!!. Tout ce petit monde est bien sympathique, mais bon ça fait pas tout. Je passe l'après-midi à tourner en rond. Le gars des vignes ne répond pas. Un autre est censé passer dans l'après-midi, vers 18h. Forcément il passe à 15h30, quand je suis en courses., et donc loupe l'opportunité de lui parler. De toute façon il n'embauche pas. Ou peu.

Bref, avec Gaël, on décide d'aller au i-site le lendemain matin, lieu de rendez-vous de l'entreprise focus qui recrute 70 personnes le lendemain.

La nuit, c'est le bordel, des personnes restent réveillées jusqu'à 5h du matin, la cuisine est remplie de cadavres de bouteilles de bières, c'est juste affreux.

Mais qu'est-ce que je fais là?

La suite, ça s'améliore

Et puis finalement ça tourne. Le mercredi matin à 6h15, on est embauchés avec Gaël, je signe mon premier contrat de travail (si on considère que la thèse ne compte pas)., et hop on monte dans le van, on nous explique le travail: leaves plucking, c'est à dire arrachage de feuilles. au niveau des grappes de raisin, il faut laisser environ 80% des feuilles, pour que le soleil atteigne les grappes mais ne les brule pas. je ne vais pas vous le cacher, c'est un peu ennuyant. En plus je ne suis pas douée. Si si, je vous assure, on peut ne pas être doué dans l'arrachage de feuille!

Le jeudi, rebelotte, arrachage de feuille, mais cette fois, il faut aller vite. Puis après la pause de 10h, on passe à une autre activité, le bush rubbing ou un truc dans le genre, c'est à dire qu'on enlève toute les petites et grosses branches en dessous de la tête de vigne. Je fais toujours équipe avec Gaël, et juste avant la pause déjeuner on se faite engueuler par le superviseur car on fait partie des plus lents, et on a laissé un pauvre petite pousse sur un troncs et une branche pendouiller dans les vignes. grrrrrr. Du coup, je prends encore plus mon temps. Heureusement, peu après la pausé déjeuner, on passe à une troisième activité: le wire lifting, c'est à dire qu'on lève les câbles un peu plus haut pour permettre aux vignes de grandir sans trop se casser la gueule. C'est plutôt sympa, sans stress, on a le dos droit, ça va vite. Et hop, il est déjà 15h45, 8,75h de travail, on rentre à la maison! Fatigués, mais contents d'avoir travailler. L'ambiance en soirée est détendue, bières, musique, jeux de carte, cuisine, ça passe vite!

Le vendredi, première (re)déception: il pleut des cordes à 5h15 quand on se réveille, et à 5h30, on reçoit un message comme quoi on ne peut pas travailler. Certains vont se recoucher, moi je glandouille, c'est l'occasion d'appeler maman, de raler un petit peu, le temps passe gentiment, l'après-midi, on fait la connaissance d'un nouveau français, Baptiste, et avec Luce et Alexis, on décide d'aller tous les 4 à la plage pour aller pêcher, parce que là on tourne en rond et ça rend fou, pire que le leave plucking! Il ne pleut finalement plus, sauf quand on arrive à la plage où une bruine légère nous refroidit. ça ne nous empêche pas d'aller tâter l'eau, et avec Luce, on a vraiment trop envie d'aller se baigner. Pas de maillot? pfffff! en culotte! et nous voilà au milieu des vagues à nous amuser comme des gosses. On se sèche à l'arrache (avec du PQ dans mon cas), on se rhabille, et on va pêcher. Enfin 10 minutes, parce qu'il commence à faire froid! on rentre malgré tout heureux au backpacker.

Samedi, boulot, wire lifting. le lendemain, (presque) personne ne bosse, il est donc traditionnel de faire la fête. On ne s'en prive pas, avec notre petit groupe de français, dans lequel se sont rajoutés Amandine et Julien, parisiens eux aussi, que Luce avait croisés à Wellington (le monde est petit)!  Dimanche, day off donc, on retourne à la plage! Avec Gaël et Hikomi, une japonaise trop mignonne. On chill gentiment, je fais un petit château de sable que tout le monde s'empresse de détruire, forcément, alors que Luce l'avait décoré avec amour...

sur la plage (White bay) sous la pluie avec Luce
tentative de pêche
la plage est vraiment belle!
notre beau château
bientôt détruit

La routine

Et voilà, la routine s'installe. Debout 5h, petit déjeuner copieux, on attend sur le parking le matin qu'on fasse l'appel, mon superviseur s'appelle Dylan, c'est un Kiwi de 23 ans, un peu je m'enfoutiste, sérieux quand le chef, Lim, est là. Celui là, personne ne peut le voir, antipathique et condescendant au possible, il est capable de vous faire travailler sans vous payer s'il n'est pas content. Une vraie terreur. Mais Dylan est cool, et j'ai la chance de rester avec lui tout le long, même si parfois on est mélangés à des grands groupes. Le lundi 8 Baptiste et Vincent, un autre parisien, rejoignent notre groupe supervisé par Dylan. Après le wire lifting, on passe au bunch dropping, consistant à compter les grappes sur chaque branche, pour n'en laisser que deux, et couper les épaulements quand il y en a , mais seulement sur la grappe du bas. Bref, il faut être patient, mais pas de pression sur la vitesse, donc ça va. Baptiste met l'ambiance avec sa musique, on met en place le covoiturage, eh oui, ça coute moins cher que de se faire transporter en van. Je deviens donc chauffeure de notre petit groupe de 4!! eh oui, après avoir trouver du travail, me voilà entrain de conduire des gens!!! chose que je n'ai jamais fait de ma vie, ou presque!!! quand je vous dis que je fais un pas de plus vers la vie adulte....

On a encore 2 days offs imposés dans la semaine à cause de la pluie. On s'occupe de diverses façons (séries, sieste, piscine, sorties à la plage...), et le samedi soir, à nouveau une bonne soirée de fête, un certains nombre d'anciens du backpack partent, beaucoup d'allemands, je ne les connais pas bien. Le groupe de français s'est agrandi avec l'arrivée d'Alisson, Jessy et Thomas qui travaillent pour une autre compagnie. on passe le dimanche sur une autre plage après avoir acheté des pizzas, je m'endors en plein soleil car je suis HS, j'ai rarement autant brûlé de ma vie, malgré ma peau déjà bien bronzée. Ca ne fait pas trop mal, mais quelques jours plus tard, des mini cloques apparaissent! ouch....

Enfin, j'entame ma dernière semaine, qui commence par le départ de Baptiste et Gaël. L'ambiance au boulot en est d'office changée, en plus on change de travail, pendant un jour et demi, on fait du truc machin topping, c'est à dire qu'on rabat les plus grosses branches de vignes de 1 an le long des câbles pour qu'elles poussent joliment. Le propriétaire nous montre ce qu'il veut qu'on fasse, il est adorable, discute avec nous et nous encourage, nous explique plein de choses sur les vignes. Dans ce cas ci, le cépage est du sauvignon blanc. Puis on retourne au bunch dropping dans un autre domaine pour tout le reste de la semaine. Dans le groupe ne restent que Vincent, 3 allemands et moi. on fait du covoiturage tous ensemble, passant de 3 voitures, à 1. C'est plus écolo, et plus économe! On ne discute pas tellement, personnellement car dès qu'il y a une pause, je bois mon eau citronnée, grignote un truc ou déjeune, et fait la sieste. et dans la voiture, le matin tout le monde dort, et l'après-midi, bah aussi.

Une journée typique de boulot du coup?

Lever:5h, petit déjeuner jusqu'à 5h40, je prépare mes affaires, départ 5h58 pour arriver à 6h au i-site, selon les jours, départ du i-site à 6h05 (quand on arrive en retard), ou à 6h20 (quand on arrive à l'heure, c'est ça le karma), début du boulot à 6h30 ou 6h45, première pause à 10h jusqu'à 10h15 (en thérie, 10h30 en pratique), on bosse encore 2h, pause déjeuner jusqu'à 13h, et on reprend le boulot jusqu'à 16h, fin officielle à 16h15 car on a le droit à 15 minutes de pause payées l'après-midi. On rentre, parfois on s'arrête au pack'n save pour acheter des bières et/ou à manger, puis retour au backpack, où la dernière semaine j'étais tellement motivée que j'ai fait un crumble, une tarte aux prunes (prunes fournies par le chauffeur du van au boulot), et une tarte aux kiwis (avec de la farine de maïs car je ne trouvais pas la farine de blé pour faire la pâte, je ne recommande pas). Au milieu de tout ça, je me gave d'Hummus avec Luce, Vincent, et autres amateurs. Bref, la nourriture, c'est la vie, et les kilos en trop, on s'en fiche!

Et puis parfois, pour faire semblant, je vais à la piscine, ou en plus d'enchainer les longueurs je profite du sauna, du hammam et du jacuzzi. Tout ça pour 10$!!!!

J'ai aussi croisé Robert de passage à Blenheim, Il est revenu y bosser plus tard au moment où je partais. Meredith a aussi bosser dans les vignes, est restée au backpack juste à côté mais on ne s'est pas vues. Et dans mon backpack, un autre français connaissait Juliette de Pupu Rangi! le monde est petit je vous dit, surtout entre français francophones en nouvelle zélande

sur le parking en attendant l'appel
les vignobles
les vignobles
les vignobles
les vignobles
les vignobles
les vignobles
fidèle Moutmout, courageuse, le chemin n'est pas toujours facile!
les vignobles. Des nids cachés dans les vignes! avec des oisisllons dans celui-ci
ma tarte aux prunes
aaaaha j'ai presque oublié ma tentative de cheveux bleus!!!

Ce que j'en retiens

Ce séjour n'aura pas commencé sous de bons augures, je ne me voyais pas rester 10 jours, alors 3 semaines, n'en parlons pas....

Et puis au fil des rencontres, on se sent bien, dans cette immense colloque toujours joyeuse, toujours en activité. Certes les propriétaires sont casse pied (je ne m'attarderai pas sur ce sujet, ils m'ont trop énervée), mais on est quand même assez libre

J'ai passé 3 vraies bonnes semaines, même si on est restés beaucoup entre français, j'ai rencontré des gens supers, on s'est vraiment bien amusés, on ne s'est pas pris au sérieux, on est partis à 7 dans un van pour aller à la plage, on a beaucoup cuisiné, Luce, ce poulet au curry de ouf qu'on a fait, franchement c'était délicieux, merci encore pour le risotto et le crumble du dernier jour les amis, c'était trop bon.

Le voyage c'est ça. Des amitiés, des rencontres, des au revoir, et des nouveaux départs. Il n'y a pas que le camping et le wwoofing, il n'y a pas que la nature et la forêt éloignée de toute civilisation. Il y a aussi des communautés d'étrangers qui font tourner les vignobles et les vergers de manière générale. Et les restaurants dans les villes. Et d'autres petits jobs à la con. La vie de backpackeur en Nouvelle Zélande, c'est un peu tout ça, et je suis vraiment contente d'avoir aussi découvert cet aspect de vie en communauté que je ne pensais pas vivre à la base.


Luce <3, Gaël, Baptiste, Vincent, Alisson, Jess, Thomas, Amandine, Julien, Alexis, Théo, on se reverra, sur les routes ou en France!!!

en route vers la plage!
les paysages depuis le van
jeux de cartes sur la plage
DErnier dimanche, Monkey bay
Luce cuisine
et les garçons aussi (enfin peut être)
Selfie voiture (c'est Luce qui conduit)
Au revoir peaceheaven backpacker!
1 commentaire

Jeanne André

jeanneandrelefur

c'est dur d'avoir des chefs!!!!tu dois être obligée de te taire devant ces "chefs" quand même responsables des futures récoltes!!!!!!!!!!

  • il y a 6 ans
2 Voyages | 55 Étapes
Blenheim, Marlborough, Nouvelle-Zélande
65e jour (02/01/2018)
Étape du voyage
Début du voyage : 30/10/2017
Liste des étapes

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