Première de nos traversées Chili-Argentine dans le confort d’un bus. Ici, les formalités sont beaucoup plus simples dans ce sens car ils ne tiennent pas à se protéger des maladies des plantes ou animaux des autres voisins. Autre particularité : c’est le premier pays où nous n’avons pas de tampon dans notre passeport. En effet, tout est enregistré informatiquement et un QR Code est envoyé sur notre adresse mail pour chacun. Très pratique quand on a une place limitée dans les passeports et qu’on y fera plusieurs entrées !
Notre objectif : arriver le plus proche de Bariloche en stop (à 190km) car il n’y a pas de bus avant 4 jours depuis San Martin de Los Andes. N’ayant aucune idée de là où nous arriverons, nous n’avons réservé aucun logement. Nous commençons le stop un peu avant 19h sans grand espoir mais, après trois voitures différentes, nous arrivons à 21h30 à Villa La Angostura, ville bien touristique où il ne reste que des logements à plus de 150€. Nous décidons donc (après avoir demandé de l’aide à l’office de tourisme pour trouver un logement et leur avoir demander si la ville était safe la nuit) de dormir dans la rue et quitte à dormir dans la rue, on se paye un resto de crêpe bien chaude qui fait du bien au moral. On se trouve une petite place sous des escaliers dans un renfoncement entre plusieurs petites maisons. Et c’est vrai que la ville est très safe. Après des rues très animées dans la bonne humeur, il n’y a ensuite aucun passant. Les seuls nous ayant vu sous cet escalier auront été deux enfants jouant à cache-cache…
Le lendemain matin, direction le terminal de bus pour un bus jusque Bariloche à midi. On y croise nos premières populations d’ibis pas du tout timide et un vanneau téno. On dirait que les ibis à face noire sont les pigeons locaux (en vachement plus beaux du coup). Après une nuit dehors, autant vous dire qu’on s’est vite endormi dans le bus.
On décide de se reposer et d’aller faire les courses pour nos jours ici puis le soir nous allons déguster nos premiers asado d’Argentine avec une bonne adresse de voyageurs. La claque ! Que ce soit niveau quantité ou qualité de la viande et de la cuisson, c’est délicieux. Et avec le taux blue, ce festin ne nous revient pas si cher pour la quantité.
Kezako le taux blue ? Pour ceux n’ayant jamais été en Argentine, on vous explique. L’Argentine a un taux officiel pour sa monnaie mais en passant par Western Union, les étrangers reçoivent quasi le double d’argent. Par exemple, 1 euro est égal à 203 pesos argentins au 6 février (date de l’écriture de cette étape…) mais au WU, un étranger aura pour 1 euro 390 pesos argentins. Aubaine pour les étrangers mais malédiction pour l’inflation en Argentine. Du coup, cela pousse les Argentins à changer leurs pesos en dollars pour leurs économies et à profiter et sortir au quotidien avec leur argent du mois qui sera vite dévalué. De notre côté, ça nous oblige à prendre du temps pour faire la queue au Western Union de temps en temps.
On prend ensuite le premier jour pour s’organiser sur place. Nous allons prendre des infos à l’office du tourisme, faire quelques loueurs de voiture et surtout chercher une carte SUBE. C’est la carte de transport utilisée dans tout le pays pour les bus. On ne peut monter dans un bus sans car impossible de payer en liquide. On passe donc toute l’après-midi à chercher cette carte dans des kiosques qui sont en rupture de stock mais on y arrive finalement. On fait aussi le passage obligatoire à un comptoir Western Union.
On fait également un arrêt très important : boire un submarino (chocolat mis à fondre dans du lait chaud) dans une des chocolateries de la ville. Un vrai air suisse plane sur la ville avec ses constructions et son chocolat. Il y a même de la fondue à certains endroits mais nous avons passé notre tour pour cette fois.
Depuis la blessure d’Agathe, on essaie de ralentir les randonnées pour que cela consolide bien. On fait donc ce qui est appelé la colonie suisse, petit hameau où se regroupent plusieurs artisans. Juste au bord de la colonie se trouve une magnifique plage qui donne sur le Lac Moreno.
C’est également ici que l’on peut manger le curanto, la version argentine du four polynesien. Le trou est rempli de pierres où a lieu un énorme feu puis les braises sont retirées en majorité et entre des feuilles on place les victuailles : poulet, saucisse, patate, porc, patate douce, courge remplie de maïs et petits pois, pommes… que nous avons ensuite mangé au restaurant. Une portion nous a amplement suffit pour deux ! Tout ça était accompagné d’un chanteur live avec plein d’Argentins qui chantaient dans la salle. Les Argentins savent mettre l’ambiance !
Nous nous sommes ensuite rendu à playa Sin viento située sur la route mais étant en week-end, elle était blindée donc vu le temps, nous préférons continuer à pied en tentant le stop pour rejoindre le Cerro Campanario qui offre un magnifique panorama sur les lacs alentours. On profite de la blessure d’Agathe pour prendre les télésièges pour nous monter en haut. La vue est vraiment spectaculaire d’en haut avec ce ciel légèrement nuageux.
Aujourd’hui nous nous rendons dans un parc municipal (donc gratuit ! Ça change du Chili…) situé au Nord-Ouest de la ville où l’on se rend en bus en moins d’une heure. On rentre très vite dans la forêt et pour l’instant l’endroit est désert. On marche accompagné seulement du son de nos pas et des chants des oiseaux. Après une petite montée de 15 minutes, on arrive à un premier mirador sur le Cerro Millaqueo puis en continuant, on atteind le mirador du Cerro Llao Llao qui nous offre un magnifique panorama découvert sur deux beaux monts : Pico Capilla Chico au centre et Cerro Lopez sur la gauche.
On redescend ensuite pour atteindre plusieurs petites criques puis un peu plus loin la plage Villa Tacul où nous croiserons des oiseaux huppés. Toute la famille traversera devant nous avant de se cacher dans les fourrés.
On continue jusqu’au mirador où nous observons les rapaces passés devant le panorama tout en mangeant puis nous nous dirigeons vers un autre sentier pour atteindre le Lago Moreno où nous faisons plusieurs arrêts pour profiter de plusieurs points de vue. Sur l’un d’eux, on peut observer l’isla de Los conejos située sur ce lac mais inaccessible.
Notre dernier arrêt dans ce parc sera une petite boucle dans un bosquet de Arrayanes (un des arbres les plus emblématiques des Andes Patagoniennes). C’est ensuite l’heure de rentrer en dormant dans le bus. C’était une rando parfaite pour qu’Agathe puisse reprendre sans risque d’aggravation de sa blessure tout en profitant des diverses merveilles du lieu.
On se balade un peu en ville qui ressemble vraiment à la suisse par certains de ses bâtiments et on en profite pour faire quelques stocks de chocolat dans une chocolaterie différente de la dernière fois.