59. De Pagny-sur-Meuse à Haudainville

Publiée le 11/08/2021
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Plusieurs parties très différentes dans notre parcours d'aujourd'hui.  

Dans un premier temps, nous avons quitté Pagny-Sur-Meuse en suivant le canal de l’est par un chemin de halage dans lequel nous avons hésité à nous engager car il était herbeux et nous redoutions qu'il ne soit plus praticable avant que nous ne parvenions à Sorcy où nous devons traverser pour la première fois la Meuse avant rejoindre l’EV19 à Void-Vacon. À la mairie de Troussy, on est dubitatif.  Pas sûr que VNF ait fauché le chemin jusqu'à son débouché. Mais un habitant que nous consultons pense lui que ça devrait passer. Alors, allons-y. Un peu plus loin un homme qui promène son chien nous confirme que nous atteindrons notre but sans problème. Il faudra seulement se déporter ici ou là pour éviter quelques branches non taillées, quelques orties ou quelques trous sur le chemin.  De fait, c'est mille fois mieux que le canal du Midi.

Et nous retrouvons la Meuse, notre rivière, ou pour mieux dire, notre fleuve. Car qui donc a décidé que la Meuse se jetait au Rhin quand leurs eaux se mêlent si intimement et si près de la mer dans un delta qui leur est commun. Quand bien même le géographe ou l’hydrologue ont leurs raisons et quand bien même ils auraient tout simplement raison, quand bien même certains l'ont ici ou là canalisée, emprisonnée, nous sommes, nous, certains que la Meuse est un fleuve. Ceux qui la connaissent savent bien qu'elle le mérite. 

Après Commercy - où finalement nous n'avons pas mangé de madeleine, mais nous nous sommes rattrapés plus tard - l’itinéraire emprunte de petites routes de campagne dans un décor de toute beauté.  L'œil voit douce la courbe des relief, le mollet  lui, dément parfois cet optimisme,  qu'il juge bien excessif....

Les nuances de vert, sombre pour les arbres et les forêts, clair pour les prairies répondent aux nuances de jaune, du jaune vif des tournesols au jaune cuivré des champs de céréales fauchés. Les nuages jouent leur partition, blancs ou gris bleuté, imposants mais jamais menaçants, magnifiant les paysages en leur donnant du volume. 

À Ailly-Sur-Meuse, nous n'aurions pas dû faire confiance au GPS. Il nous emmène sur un mauvais chemin grossièrement empierré tellement pentu que nous devons mettre pied à terre pour la première fois depuis notre départ.  À pousser les vélos sont difficiles. À plusieurs reprises, il est même tellement difficile de les maintenir que nous craignons qu'en glissant, ils ne rebroussent chemin, avec ou sans nous. Mieux vaudrait avoir un âne. Dans de pareilles circonstances on peut soit renoncer soit s'obstiner en se disant qu'on n'a pas fait tout ça pour rien et que, de toutes façons ça ne va durer encore bien longtemps. En fait, si ! Ça dure et c'est dur. En compensation,  une fois en haut,  on a le privilège d'un point de vue hors du commun.  Âprement mérité.

Et puis, toujours difficile,  le chemin redescend jusqu'à Saint Mihiel et son ancienne abbaye, magnifique. C'est alors que la féerie prend fin : sur près de 25 kilomètres, jusqu'à Verdun   l’EV19 emprunte une départementale fréquentée  - y compris par de nombreux camions  -. Aucune signalétique ne prévient les automobilistes, pressés ici comme ailleurs,  de la présence possible et probable de cyclistes,  ni panneau,  ni chevron dessiné sur la route, ni chaucidou, cela va de soi, alors que la route s'yprêterait. Il y a bien une ancienne voie ferrée à droite de la route mais elle est à l'abandon quand elle pourrait se faire voie verte. La route est monotone,  les paysages plus quelconques sauf en de rares endroits. On se demande comment ce tronçon a pu être retenu pour un itinéraire européen, il en est indigne.  Seul intérêt,  l'asphalte est bien roulant et la route relativement plate. La Meuse mérite mieux.

En parlant de madeleines,  nous en avons quand même acheté à notre arrivée et nous les comparerons demain à celles de Stenay... où nous nous arrêterons boire un demi au Musée de la bière.  On a ses habitudes.  Bon, ce ne sera que la deuxième fois que nous nous y arrêterons mais ça suffit pour faire une habitude si elle est bonne,  non ?


Le canal de l’est et les fours à chaux de Sorcy.
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.La voilà,  la Meuse., encore bien jeune et fluette.
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Même un géant s'y tiendrait debout... Féerie vous dis-je...
Le sentier entre Ailly-Sur-Meuse et Saint-Mihiel. Errare GPSUm est...
Mais la bue...
Saint-Mihiel.
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Beau comme un fond d'écran...
La Meuse quelques kilomètres avant Verdun.

Pluraj tre malsamaj partoj en nia hodiaŭa etapo.

Unue ni forlasis Pagny-Sur-Meuse. Ni laŭiris kanalonde l’Est sur tirpado, en kiu ni hezitis eniri, ĉar ĝi estis herba kaj ni timis, ke ni ne plu povos bicikli antaŭ ol ni ne atingos Sorcy, kie ni devis transiri Mozo por la unua fojo antaŭ ol atingi al la EV19 en Void-Vacon.  Ĉe la urbodomo de Troussy, oni dubas.  Ne certas, ke VNF tondis la tutan vojon.  Sed loĝanto, kiun ni konsultas, opinias, ke, jes, devas pasi.  Do ek.  Iom pli antaŭen, viro kiu promenas sian hundon konfirmas, ke ni atingos nian celon senprobleme.  Necesos nur atenti tien kaj tien por eviti kelkajn nereduktitajn branĉojn, kelkajn urtikojn aŭ kelkajn truojn sur la vojo.  Fakte ĝi estas la vojo estas pli bona ol kanalo du Midi.

Jen ni trovas la Mozon, nian riveron, aŭ pli ĝuste dirite, nian riveregon.  Ĉar kiu tiam decidis, ke Mozo fluas en Rejnon, kiam iliaj akvoj miksiĝas tiel intime kaj tiel proksime al la maro en delto, kiu estas komuna al ili.  Eĉ se la geografisto aŭ la hidrologisto havas siajn kialojn kaj eĉ se ili tute simple pravas, eĉ se iuj homoj enkanaligis ĝin ĉi tie aŭ tie, malliberigis ĝin, ni certas, ke Mozo estas tamen riverego.  Tiuj, kiuj konas ĝin, tute scias, ke ŝi meritas esti riverego.

Post Commercy - kie finfine ni manĝis neniun madeleinon, sed ni kompensis ĝin poste - la vojo sekvas malgrandajn kamparajn vojojn en bela medio.  La okulo vidas la mildecon de kurba  reliefo, la suroj, kelkfoje neas ĉi tiun optimismon, kiun ĝi konsideras esti troe ...

Verdaj nuancoj, malhelaj por arboj kaj arbaroj, helaj por herbejoj, respondas al nuancoj de flava, de la helflava de sunfloroj ĝis la kupra flavaĵo de falĉitaj grenaj kampoj.  La nuboj ludas sian rolon, blankajn aŭ blugrizajn, imponajn sed neniam minacajn. Ili pligrandigas la pejzaĝojn al kiu ili donas volumon.

En Ailly-Sur-Meuse, ni ne devus fidi la GPS.  Ĝi kondukas nin sur malbonan vojon kun krudaj ŝtonoj tiel krutaj, ke ni devas degrimpi por la unua fojo post nia foriro.  Puŝi biciklojn malfacilas.  Plurfoje estas eĉ tiel malfacile konservi ilin, ke ni timas, ke per glitado ili returniĝos, kun aŭ sen ni.  Pli bone havi azenon.  En tiaj cirkonstancoj oni povas aŭ rezigni aŭ persisti dirante al si, ke ni ne faris ĉion ĉi por nenio kaj ke, ĉiuokaze, ĝi ne daŭros tre longe.  Fakte jes !  Ĝi daŭras kaj malfacilas.  Kompense, iam supre, ni havas la privilegion de eksterordinara vidpunkto.  Malfacile meritita.

Kaj tiam, ankoraŭ malfacile, la vojo malsupreniras al Saint Mihiel kaj ĝia grandioza praa abatejo.  Jen kiam la feaĵo finiĝas : dum preskaŭ 25 kilometroj, ĝis Verdun, la EV19 prenas grandan vojon tre trafikatan - inkluzive de multaj kamionoj -.  Neniu ŝildo avertas aŭtistojn, ke ĉi tie kiel aliloke,  ili eble kaj probable vidos biciklantojn, nek ŝildo, nek ĉevro sur la vojo, nek ”chaucidou’, kompreneble.  Ja estas malnova fervoja linio dekstre de la vojo sed ĝi estas forlasita kiam ĝi povus iĝi verda vojo.  La vojo estas monotona, la pejzaĝoj pli ordinaraj krom en maloftaj lokoj.  Oni demandas sin, kial ĉi tiu sekcio estis elektita por eŭropa itinero, ĝi ne indas ĝin.  Nur intereso, oni facile biciklas sur tiu asfalto kaj la vojo estas sufiĉe  ebena.  Mozo meritas pli bone.

Parolante pri madeleinoj, ni aĉetis kelkajn kiam ni alvenis kaj ni komparos ilin morgaŭ kun tiuj de Stenay ... kie ni haltos por trinki ĉe Biera Muzeo.  Ni havas niajn kutimojn.  Nu, nur la duan fojon ni haltos tie, sed tio sufiĉas por fari kutimon, se ĝi tiom plaĉas, ĉu ne ?

1 commentaire

ClaudineMichel

Voies cyclables : j'ai prévu d'écrire aux <Voies navigables de France " au sujet des superbes ( par exemple , de Blanquefort à Sauveterre en Guyenne , de la Réole à Toulouse ) voies cyclables et des moins superbes , en clair très dégradées , voies cyclables ( exemple : de Béziers à Agde) . Le siège des VNF se trouve à Béthune .

  • il y a 3 ans
3 Voyages | 233 Étapes
2 Rue du Chaudresson, Haudainville, France
74e jour (11/08/2021)
Étape du voyage
Début du voyage : 30/05/2021
Liste des étapes

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