69. De Hames-Boucres à Saint-Étienne-au-Mont

Publiée le 26/08/2021
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Cette étape à travers la Terre des deux Caps, le Blanc et le Gris-Nez est sans conteste l’une des plus belles, si ce n'est la plus belle, que nous ayons parcourue en quatre mille cinq cents kilomètres, depuis notre départ, l’une des plus exigeantes aussi : près de 800 mètres de dénivelée. Sans doute avons-nous progressé car à aucun moment nous ne sommes trouvés en difficulté. Il est vrai que le vent, fort, nous a un peu aidés ou, à  tout le moins,  ne nous a pas gênés.

Pour le reste, que dire ? C'est si beau que les mots manquent ou qu'au contraire, trop nombreux,  ils se précipitent sans qu'on puisse les discipliner pour en faire un récit. 

Les courbes des collines, la platitude de la mer, troublée par les vagues, les couleurs, l'ocre des blés fauchés,  les verts des cultures et des pâtures, les degradés de gris de la mer et les nuages, créent une harmonie où tout est d'une beauté à couper le souffle. La nature, brute ou disciplinée par l’homme, mais aussi les villages, les phares qui veillent sur les bateaux qui croisent entre la terre où nous sommes et les côtes anglaises,  où qu'on promène son regard,  on perçoit une harmonie tranquille, tout se complète et se fond en un paysage unique, uni, où rien ne jure.

On sait pourtant ce qu'a de trompeur cette image. Sangatte est là-bas, juste un peu plus loin que les falaises du Blanc-Nez qu'on voit d'ici,  où sont ceux que l'espoir fou d'une vie digne et heureuse - enfin - pousse irrésistiblement à la traversée. Rejoindre les côtes anglaises qu'on voit aussi, si proches et pourtant si lointaines quand c'est au péril de sa vie qu'il faut les atteindre. Il en est pourtant, ignorants ou ignobles, qui disent racailles ces héros dont le courage mérite au contraire un immense respect.


En passant par Audinghem, nous nous sommes arrêtés au restaurant ”Les Margats de Raoul”. Raoul, c'est Raoul de Godeswaervelde, les photographe et chanteur. Le restaurant,  c'est celui de Léonce, dont il est question dans la chanson ”Quand la mer monte”, qui a fait connaître l'artiste.  

Fish ans chips pour Véronique, welsh pour moi, le tout avec des frites et une bière, de la Raoul, bien sûr,  en 33 s'il vous plaît... un repas mémorable, mais l'artiste méritait qu'on le salue, en partageant sa table et en faisant un petit détour par le cimetière avant des reprendre la route vers Boulogne et Saint-Étienne-au-Mont.

Demain,  vers midi, nous passerons au Touquet. Partagerons-nous cette fois la table du président Macron ? Vous ne le pourrez savoir qu'en lisant notre prochain récit. Tatata !

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La tombe de Raoul de Godeswaervelde au cimetière d’Audinghem.
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Ĉi tiu etapo tra la Lando de la Du Kaboj, Blanka kaj Griza-Nazo estas sendube unu el la plej belaj, eĉ la plej bela etapo, kiun ni vidis en kvar mil kvincent kilometroj de nia foriro., Unu el la plej multaj postulema ankaŭ : preskaŭ 800 metroj da supreniro.  Sendube ni progresis, ĉar en neniu momento ni trovis ĝin tro malfacila.  Vere, la forta vento iomete helpis nin aŭ, almenaŭ, ne malhelpis nin.

Kion mi povas ankoraŭ  diri ?  La etapo estas tiel bela, ke vortoj mankas aŭ, male, tro multaj, ili rapidas sen ke mi povu disciplinigi ilin por fari rakonton.

La kurboj de la montetoj, la ebenaĵo de la maro, ĝenitaj de la ondoj, la koloroj, la okro de la falĉita tritiko, la verdoj de la rikoltoj kaj paŝtejoj, la nuancoj de la grizo de la maro kaj de la nuboj, kreas harmonion. kie ĉio estas mirinde bela.  Naturo, kruda aŭ disciplinita de homo, sed ankaŭ la vilaĝoj, la lumturoj, kiuj gardas la boatojn, kiuj krucas inter la tero, kie ni estas, kaj la anglaj marbordoj, kien ajn ni ĉirkaŭrigardas, ni perceptas pacan harmonion, ĉio kompletigas kaj kunfandiĝas en unika, unuiĝinta pejzaĝo, kiun nenio kontraŭas.

Ni tamen scias, kio misgvidas en ĉi tiu bildo.  Sangatte estas tie, nur iomete for de la klifoj de Blanka-Nazo videblaj de ĉi tie, kie estas tiuj, kiujn la freneza espero de digna kaj feliĉa vivo - fine - nerezisteble igas ilin al la kruciĝo.  Iru al la anglaj marbordoj, kiujn ni ankaŭ vidas, tiel proksimaj kaj tamen tiel malproksimaj, kiam oni riskas sian vivon, por atingi ilin.  Tamen estas iuj, malkleraj aŭ malestimindaj, kiuj diras aĉulojn ĉi tiuj herooj, kies kuraĝo, male, meritas grandegan respekton.


Trapasante Audinghem, ni haltis ĉe la restoracio "Les Margats de Raoul".  Raoul estas Raoul de Godeswaervelde, la fotisto kaj kantisto.  La restoracio estas tiu de Léonce, kiu estas menciita en la kanto "Kiam la maro leviĝas", kiu konigis la artiston.

Fiŝoj kaj fritoj por Véronique, welsh por mi, kun fritoj kaj biero, Raoul, kompreneble, en 33 bonvolu ... memorinda manĝo, sed la artisto meritis esti salutita, dividante sian tablon kaj farante malgrandan ĉirkaŭvojon tra la tombejo antaŭ preni la vojon al Bulonjo kaj Saint-Étienne-au-Mont.

Morgaŭ, ĉirkaŭ tagmezo, ni trapasos Le Touquet.  Ĉu ni dividos la tablon de prezidanto Macron ĉi-foje ?  Vi ne povos ekscii antaŭ ol vi legos nian sekvan rakonton.  Tatata!

3 commentaires

ClaudineMichel

Je suis séduite par cette étape ( je m'y essaierais volontiers) et par la photo des vaillants cyclotouristes gibervillais en tête de pont de l'étape . Superbes !

  • il y a 3 ans

andrepierre

Welsh, frites et bière pour entrecouper une journée de vélo ! Hum, pas bien diététique tout ça …. à rapprocher du Potjevleesch, frites et bière que j’ai pu déguster un midi à Dunkerque sur la place Jean Bart au mois de mai. En fait, vous parcourez actuellement à rebrousse-poil une partie de ma rando du printemps. Et je confirme la beauté des paysages … du cap Gris Nez on voit le Blanc Nez et vice versa. André-Pierre

  • il y a 3 ans

ClaudineMichel

Quelle belle photo que celle du coq sur la balle de paille !

  • il y a 3 ans
3 Voyages | 233 Étapes
36 Rue du Docteur Brousse, 62360 Saint-Étienne-au-Mont, Hauts-de-France, France
89e jour (26/08/2021)
Étape du voyage
Début du voyage : 30/05/2021
Liste des étapes

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