Départ à 8 h 30 avec Victor pour découvrir le marché, qui accueille 450 exposants. Nous commençons par déjeuner dans un petit restaurant typique et dégustons des tamales, une pâte de maïs enveloppée dans une feuille de bananier et fourrée à la purée de pommes de terre. C’est plutôt bon.
Après avoir traversé le marché aux vêtements et chaussures, nous entrons dans le hall alimentaire. Victor nous dit tout sur la pomme de terre, dont il existe plus de 300 variétés ici. Il nous fait ensuite goûter de nombreux fruits nouveaux pour nous et nous en achetons quelques-uns pour notre dîner. Nous découvrons les fameux blocs de panela, le jus de canne à sucre cuit. Le quartier de la viande est impressionnant, les bouchers sont spécialisés dans certaines parties des animaux, le hall des abats est impeccablement classé par type.
Nous quittons ce lieu hautement coloré, pas seulement par ce qui est à vendre, mais par les vendeurs, dans leur costume local à dominante bleue. Hommes et femmes sont vêtus de la même façon : châle et jupe. En cas de doute sur le genre de la personne, il suffit de regarder le cou, les femmes sont parées d’un collier de petites perles avec de nombreuses rangées. Si certains portent le chapeau melon, hérité des britanniques, d’autres portent le Tampal Kuari, un chapeau en spirale, qui raconte toute une vie par ses symboles.
Victor nous emmène ensuite dans un bâtiment public, qui abrite notamment la bibliothèque et la salle du conseil municipal. C'est en fait une très belle maison, que s'était fait construire un narcotrafiquant de Popayan, pour venir se reposer à la campagne. En 2001, il a été décidé de confisquer ces bien mal acquis et de les utiliser pour le bien public.
Nous faisons ensuite un tour sur la place centrale. Une manifestation contre les violences faites aux femmes (c’est la journée internationale, semble-t-il) s’y tient. Un petit tour dans l’église, où les bancs des fidèles sont disposés en arc de cercle, et nous partons découvrir le centre médical indigène, situé à 4 km. Nous les parcourons en chiva, un bus sur châssis de camion, avec carrosserie et siège en bois, très coloré.
Le centre médical est entouré de nombreuses cultures de plantes, car il fabrique ses propres remèdes, sans utilisation d’éléments chimiques. Nous entrons dans un bâtiment sacré, après nous être fait purifier avec une eau composée de 4 éléments, vaporisée sur nos vêtements et nos mains pour bien étaler. Victor nous explique alors toute la symbolique de la culture Misak, concrétisée par une série de tableaux. Il ne nous est pas permis de prendre des photos de l’intérieur.
Nous rentrons à pied et faisons halte dans un restaurant spécialisé dans… la truite. J’opte pour une recette gratinée, c’est parfait, la truite est coupée en deux et l’arrête centrale enlevée, c’est plus facile à manger.
Au retour à la maison, nous avons droit à un cours de tissage donné par les jeunes filles qui travaillent pendant leurs vacances chez Viviana et Victor. Nous fabriquons un joli petit bracelet de perles, qui nous est offert.