Nous quittons Jardin pour Medellin. Une fois encore, nous sommes tout près du départ du bus, juste au coin de la rue. Le Rapido Ochoa est visible depuis notre balcon. Départ à 8 h 30 pour rejoindre une route en majeure partie asphaltée. Seul un gros bouchon nous retarde un peu : il est dû à la reconstruction de la route, qui semble avoir été endommagée par le fleuve en contrebas.
Nous arrivons vers midi, soit 3 h 30 au lieu de 3 pour les 140 km qui séparent les deux villes.
Nous demandons à un agent de sécurité de nous trouver un taxi pour rejoindre notre hôtel, le Nutibara. Il est trop tôt pour l'enregistrement, nous laissons nos bagages et partons à la découverte des environs.
Nous sommes tout près du parc Botero, où 23 des statues monumentales de l'artiste sont exposées, et du magnifique Palais de la Culture Rafael Uribe. Il y a beaucoup de monde en ce début d'après-midi, nous reviendrons le matin pour prendre des photos.
Nous nous engageons alors dans le dédale des stands de marché de rue, qui sont bien loin des stands artisanaux auxquels nous avons été habituées depuis le début du voyage. Ici, ce ne sont que babioles et articles de contrefaçon : t-shirts et sweats Nike, Channel, Gucci... L'atmosphère devient vite oppressante, avec toutes les sollicitations et des individus manifestement drogués. Nous rentrons !
Aurore nous avait déniché une superbe affaire : deux nuits pour 56 €. Nous nous demandons si notre chambre ne va pas se trouver dans un réduit ! Mais non, nous avons une grande chambre, avec frigo et bureau. L'hôtel Nutibara est une institution ici. Il tire son nom d'un chef indigène et est classé au Patrimoine Culturel et Architectural de Medellín. Il date des années 1940 et est construit dans un style à la fois californien et art déco. Il a perdu un peu de sa gloire et est légèrement défraichi, mais reste confortable.
Après avoir essayé sans succès de trouver une visite organisée de la ville pour le lendemain, nous demandons à l'hôtesse d'accueil de nous réserver le tour proposé par l'intermédiaire de l'hôtel pour 99 000 pesos par personne (22 €). Il nous faudra rejoindre un bus qui stationnera à la station de métro près du stade et nous serons pris en charge par un guide qui nous décrira les principaux points d'intérêt de la ville, en incluant la Comuna 13. Ce district a connu son heure de gloire négative sous la férule de Pablo Escobar, le célèbre trafiquant de Medellín. C'est maintenant un quartier repris en main par ses habitants qui proposent des visites guidées et des spectacles de rue.
Nous prenons le taxi de l'hôtel pour nous rendre au point de rendez-vous, n'osant pas nous lancer dans l'achat d'une carte de métro et dans le changement de ligne. Nous sommes très en avance et notre guide, Cristina, est en retard, à cause de certains participants qui ont pris leur temps pour leur petit-déjeuner !
Enfin, nous partons pour faire une première halte... près du Parque Botero, et donc de notre hôtel ! Cette fois, nous prenons quelques statues en photo.
Le prochain arrêt est pour le parc de los Pies Descalzos (parc des pieds nus), un des nombreux parcs récréationnels que compte la ville. Il est appelé ainsi parce qu'il invite à circuler pieds nus et à expérimenter différentes sensations, en marchant sur le sable, dans la forêt de bambous ou dans l'eau. Nous commençons par un labyrinthe de bois et sable, où nous sommes invités à circuler les yeux fermés et à nous diriger grâce aux touchers de pieds sur les montants en bois. Bien peu jouent le jeu (à commencer par moi...), sauf Aurore, qui le fait consciencieusement !
Autre sensation : le liège. Nous pouvons détacher une petite partie d'écorce pour la toucher et la sentir. Place ensuite aux bassins, pris d'assaut par les enfants, ravis d'être pieds nus et de barboter. Au loin, un immeuble se détache, Cristina nous explique que certains des matériaux sont faits de déchets agglomérés au ciment.
Nous prenons de la hauteur pour nous arrêter au Pueblito Paisa, au sommet du quartier Nutibara. Là, on a reconstitué un village typique de la région d'Antioquia. C'est mignon et on a de belles vues sur la ville. Nous nous extasions devant une crèche fabriquée avec de la paille et diverses herbes sèches.
Pour le déjeuner inclus dans l'excursion, nous retournons vers le stade, pour prendre un almuerzo (menu complet avec viande, riz, salade...) au restaurant Sauces del Stadio. avant de nous diriger vers la station de métro proche pour expérimenter ce moyen de transport qui fait la fierté de Medellin. Il faut dire qu'il est beau et bien entretenu. Nous allons jusqu'à San Javier et là, nous descendons pour une nouvelle expérience, toujours reliée au métro : le téléférique. Je n'aime pas du tout cela, mais il faut bien suivre et je garde les yeux baissés la plupart du temps, ce qui amuse nos amies colombiennes du jour, Amanda et Nancy, qui ont rejoint le groupe sur la place Botéro. (!) Nous faisons des stops à deux stations, avant d'atteindre la Aurora et de redescendre par le même chemin. Ouf !
La prochaine et dernière étape est pour la Comuna 13, située sur les hauteurs. On grimpe encore pour assister à un premier spectacle de Break Dance, impressionnant, puis un exercice d'improvisation sur les spectateurs, à partir des pays ou villes d'origine et de mots-clés. Il a fait une plaisanterie sur mes cheveux blancs, dont j'ai oublié la chute (de l'histoire, pas de mes cheveux..) Spectacle musical ensuite, avant que ne soyons lâchés à l'assaut du sommet de la Comuna, pour jouir de la vue sur la ville. Pour ce faire, nous pouvons emprunter les escaliers mécaniques offerts par le gouvernement chinois.
Hélas, le ciel qui était menaçant finit par déverser des trombes d'eau sur nos têtes. Nous nous réfugions sous un auvent et attendons que cela passe. Cela prend du temps et tout le monde décide de redescendre, nous ne verrons rien de toute façon. Malheureusement, les escaliers mécaniques s'interrompent par temps de pluie,…
Nous rejoignons le bus, qui peut partir plus tôt et nous dépose avant la nuit à quelques centaines de mètres de notre hôtel. Une journée bien remplie !