Cela avait bien commencé : le terminal de bus de Salento (voir image de couverture) était visible depuis la porte de notre hébergement, il ne nous a fallu que deux minutes pour le rejoindre. Le bus Flota Occidental attendait que son emplacement d'embarquement soit libre pour caser passagers et bagages et partir à 9 h 40 comme prévu. Le bus est assez confortable pour 4 heures de route, même s'il ne comporte pas de toilettes... Un arrêt est prévu à mi-chemin, devant un petit centre commercial/cafétaria, ce qui permet au chauffeur et aux passagers de faire une pause.
Quelques travaux en cours de route nous feront arriver à 14h 05, soit 25 mn de retard seulement.
Le bus Cootransrio est déjà là quand nous arrivons. L'assistant du chauffeur prend nos bagages et les installe dans le coffre arrière, mais le bus partira à l'heure prévue, c'est-à-dire 15 h. Parfait pour une pause déjeuner. Aurore ne s'attarde pas cependant et part rapidement s'installer dans le bus. Je me rends rapidement compte, quand je la rejoins un peu plus tard, qu'elle avait bien anticipé la course aux places libres !
Plusieurs voyageurs ayant attendu les dernières minutes se voient contraints de s'asseoir assez inconfortablement sur la plateforme à côté du docteur, le dos à la route. D'autres se voient offrir un siège improvisé (un sac de 50 kg de pellets, je crois) installé dans l'allée centrale ! Gymnastique assurée pour les passagers du fond qui s'arrêtent avant le terminal... Il faut que tout le monde rentre, animaux compris (une dame transporte un carton de poussins), il n'y a qu'un bus par jour.
Heureusement que nous avions décidé de mettre également notre 2e bagage dans le coffre, nous n'avons pas eu à le supporter sur nos genoux.
52 km séparent Riosucio de Jardin, mais la route devient rapidement un chemin de terre, boueux et truffé d'ornières. Nous sommes ballotés d'un côté à l'autre et nous demandons parfois si le bus va bien réussir à négocier les nombreux virages de la route. Nous prenons de l'altitude et roulons de temps en temps dans la forêt. Il n'y a qu'une seule voie, il faut donc parfois reculer pour laisser place au véhicule en face. Heureusement, ils sont peu nombreux.
Le bus se vide petit à petit, dès que l'on atteint les premières fermes bien isolées. Au bout de deux heures, tous les passagers restants sont assis normalement. Vers 17 h, alors que je pensais approcher du but (le trajet est censé durer 2 h 30), on nous propose une pause toilettes. L'arrêt se fait près d'un superbe panorama, beaucoup sortent faire des photos. Un café s'est installé de l'autre côté de la route, mais personne ne s'y attarde. Tout le monde a hâte de terminer ce voyage inconfortable !
Il faudra attendre 18 h 30 pour apercevoir les premières lumières de la vallée et 19 h pour enfin s'arrêter dans la rue principale. Nous sommes pratiquement en face de l'appartement que nous avons réservé, mais on ne nous a pas donné la bonne adresse ! Heureusement, l'autre n'était qu'à 500 m...
L'appartement est grand, nous avons deux chambres, une cuisine/salle à manger et un balcon donnant sur la rue principale. Nous faisons un tour sur la place principale toute proche et trouvons un supermarché ouvert pour acheter de quoi dîner et prendre notre petit-déjeuner. L'église est illuminée, la procession quotidienne de la vierge vient de se terminer.
