Après cette parenthèse à la campagne, nous retournons à Popayan. La capitale de l'État de Cauca est surnommée la ville blanche ou encore la ville universitaire. Ville blanche parce que bon nombre de ses maisons, sur des rues entières, sont blanches. Et universitaire parce que cette ville de 350 000 habitants, à 1 737 mètres d'altitude, comporte de nombreuses facultés où se sont formés 17 des présidents du pays.
Nous avons pris un hôtel en plein centre, dans la 6e rue, pour être tout près des sites touristiques les plus intéressants, et aussi parce que la ville traîne une réputation d'insécurité, due au conflit armé colombien, plus ou moins sous-jacent depuis l'accord passé avec les FARC. Le centre-ville est donc étroitement surveillé par l'armée et la police pour que tout un chacun puisse s'y déplacer sans souci. Et bien sûr, il n'est pas recommandé de sortir après la tombée de la nuit, vers 18 h.
Arrivées en début d'après-midi, nous allons donc explorer les environs, très animés et préparés pour Noël. Petit passage à l'office du tourisme, car Victor nous a recommandé de prendre contact avec Valentina, pour qu'elle nous donne toutes les indications pour participer au free tour organisé par des bénévoles. Nous nous inscrivons pour le lendemain 10 h.
Retour à l'hôtel, avec chacune une pizza individuelle confectionnée par la propriétaire de la Pizza di Casa, qui nous accueille dès 17 h et nous offre un sachet de fruits confits pour patienter. Le ciel très menaçant nous laissera rentrer à sec et un gros coup de tonnerre se fait entendre dès que nous pénétrons dans notre chambre ! Des trombes d'eau s'abattent sur la rue en contrebas et font fermer boutique au marchands des rues.
Le lendemain, nous arrivons en avance à notre rendez-vous de 10 h devant la cathédrale et nous voyons arriver Sebastian, qui arbore son panneau Free Tour. Nous ne sommes que deux inscrites, il attend un peu au cas où quelqu'un voudrait se joindre à nous, puis commence à nous commenter plusieurs aspects de la ville. Les maisons blanches tout d'abord : elles doivent leur apparence à un aoûtat (Nigua en espagnol), qui faisait des dégâts sur les pieds des habitants, qui marchaient pieds nus. Pour contrecarrer, cette nuisance, il a été fait appel à la chaux, dont on a badigeonné les maisons. Cet aspect a été conservé au fil des siècles, même après un tremblement de terre de magnitude 5,5, qui a détruit une bonne partie des bâtiments de la ville en 1983. Ce séisme a eu lieu pendant la semaine sainte, ce qui a fortement ébranlé la foi des habitants. Le pape Jean-Paul II est venu en visite 3 ans après afin de remotiver les fidèles.
Nous vous dirigeons ensuite vers le campus où nous pénétrons à la suite de notre guide. Il est installé dans un superbe bâtiment colonial ayant appartenu aux Dominicains.
Nous entrons ensuite dans l'enceinte d'un autre bâtiment colonial, lieu de rassemblement des bénévoles préparant la semaine sainte, qui est l'évènement majeur de Popayan. On y voit tout d'abord quelques-uns des personnages qui sont promenés en cortège dans la ville. Comme souvent, il y a un mélange de coutumes indigènes, de catholicisme et un rappel de la conquête espagnole.
Dans ce même bâtiment (si mes souvenirs sont exacts, tant nous avons eu d'informations…), se trouve une cuisine et des affiches, des différents salons de la gastronomie qui se sont tenus ici au cours des années, avec chaque fois un pays invité. Voyez-vous celle de la France ?
Nous passons ensuite dans un autre bâtiment universitaire, ou une sorte de fenêtre dans le mur montre différentes techniques de construction de bâtiments : terre, briques...
Un petit tour dans des quartiers plus anciens, avec notamment des petits restaurants, dont le Mora Castilla, qui servent la nourriture traditionnelle. Nous y reviendrons pour déguster des empenaditas (petites empenadas) pour moi et tamale pour Aurore, les deux fourrés au pipian, une farce faite à partir de pommes de terre rouges, de maïs et de cacahuètes grillées moulues. C'est bon !
Nous arrivons au vieux pont de briques Bolivar, qui enjambe le fleuve Molino, pour jouir d'une vue sur un monticule qui pourrait être un volcan, mais qui est en fait une pyramide précolombienne, recouverte de terre.
Un tour de ville de deux heures vraiment très intéressant, fait par un jeune passionné.