De Groß Mackenstedt, Stuhr, à Thülsfelde Talsperre - Abfahrt Nord

Je voudrais dire :  j'ai vécu l'enfer dans ce monde : le supplice d'une autoroute dont le bourdonnement incessant, malgré mes bouchons dans les oreilles, a hanté ma nuit.

 Je voudrais dire: j'ai vécu le paradis sur cette terre: la plénitude silencieuse d'un chemin oisif qui m'a inondée de sa bienfaisance. 

Les moulins qui amusent Dame Nature tournent en ce mardi mo-lle-ment, aussi, je les imite, je lâche le pied, ra-len-tis, len-te-ment-, à cette cadence José devra m'attendre. Il m'attend sans manifester, il sait que j'ai peu dormi, il compatit. Je contemple cette région du nord de l'Allemagne, un mot me vient instantanément : Impeccable. Tout est soigné, pas un papier au sol, chaque nationale est longée par une piste cyclable goudronnée. Pour l'instant ils demeurent les champions de l'Europe pour vélos. J'aime voir les cyclistes se dandiner non- cha- la- ment , ils dégagent une tranquillité formidable qui ne m'engage pas à les doubler pour ne pas déranger leur noble quiétude. José m'attendra encore. Après 67km 600, je somnole, le camping prévu ne possède aucun arbre et le soleil est de plomb. José s'achemine vers le seul hôtel, vue sur la mer, notre bourse est dans le rouge. Alors je reste assise sur mon Gabriou ( il a pris du grade de plus en affection ) je suis nase n'attend rien, n'espère rien, même pas la force. José revient tout sourire " Je t'invite : une chambre vue sur la mer" . Ô Seigneur !!!Illico presto , je suis requinquée. Comme quoi lorsqu'on attend on est souvent déçu. Je vous souhaite de ne rien attendre et de laisser venir : tellement plus cool!!!