Auschwitz,

Publiée le 28/05/2019
Une journée chargée d'émotion et d'incompréhension. Certainement un devoir de mémoire. Comment pouvoir analyser ceux qui ont imaginés '' La solution finale '' Une industrie de la mort, préméditée, planifiée, exécutée. Certains diront '' mais où était Dieu je préfère dire " mais où était l'homme "

Ces enfilades de bâtiments, donnent froid dans le dos quand ont sait ce qui s'y passait
Avant tout enlever toute dignité humaine !...
Nous, touristes  visitons cet endroit ...une chambre à gaz.
Et dire qu'ils pensaient prendre une douche.
La potence où fut pendu le commandant du camp Rudolf Höss après son procès.
Sur ce mur, on fusillé après avoir torturé tous les opposants au nazisme.
Un groupe d'Israéliens devant un wagon de la mort.
Plaque commémorative devant le mémorial.

Nous avons un guide pour un groupe de 14 Français, nous n'avons pu prononcer un seul mot pendant toute la visite des deux camps: Auschwitz et Birkenau, qui dure 3h 30. Devant nous: L' Horreur absolue, une folie organisée par l'HUMAIN, dirigée par Rudolph HÖSS qui rentrait  le soir chez lui, dans sa belle maison avec jardin, pour vivre une vie normale auprès de sa femme et ses 5 enfants. En 46, lorsqu'il sera pris, il avouera tout devant le tribunal et dira tout simplement : " Je n'ai fait que mon travail ". Mon Dieu, comment est-ce possible???

J'ai retenu CE PIRE exercé chaque jour: cet avilissement acharné pour décharner, cette ignoble tromperie jusqu'aux portes de la mort, leur faisant croire qu'ils allaient à la douche: " mettez vos affaires ( seule camisole rayée ) sur la patère et surtout retenez bien votre numéro  ( ils n'étaient plus qu'un matricule ) pour les retrouver après facilement" alors qu'ils savaient qu'ils partaient pour la chambre à gaz. Tout ces mensonges afin d'éviter l'émeute . 

 Nous venons de rentrer à l'hôtel , j'ai la sensation de peser une tonne, je suis plombée. Notre guide a terminé la visite en disant que les rescapés ne souhaitaient qu'une seule chose : " SURTOUT, DE NE PAS OUBLIER ". J'ai beaucoup pensé à Simone Weil , revenue avec ses petits enfants sur les lieux de l'enfer. J'ai été émue par un groupe d'israéliens , chantant les mains ouvertes vers le ciel : combien des leurs ont du périr ? Un vieux monsieur claudiquant a déposé , au pied du mur des fusillés, une énorme couronne de roses!!! J'ai alors pensé à notre génération bénie qui n'a pas connu la guerre, l'horreur, et qui se comporte en enfant gâté, alors , je suis un peu soulagée par ce rappel nécessaire à notre mémoire .

Halina Birnbaum a vécu le cauchemar du ghetto, elle a écrit un livre sur la mémoire de l'holocauste : " l'espoir est le dernier à mourir " Gardons l'espoir et l'amour envers le monde et la vie pour un monde meilleur. Je vous aime. 

6 commentaires

PYC

Impressionnant, comment peut-on être collectivement fou à ce point ?
Très émouvant

  • il y a 5 ans

Maryaka

Tant de choses à dire! Mais ce ne serait que philosophique ...
Je vais donc me taire et me recueillir sur l humanité, ses capacités, ses incompréhensions
Merci pour vos partages qui bousculent dans tous les sens du terme , quels qu’ ils soient vos témoignages sont toujours porteurs de belles émotions.

  • il y a 5 ans

phiebl

vos photos nous plongent dans cette réalité de l ' insoutenable et votre commentaire le confirme..voilà 1 étape qui va vous et nous marquer....c'est 1 vrai devoir de mémoire que vous avez accompli.. en effet l'AMOUR sera toujours plus fort.
.à demain !!

  • il y a 5 ans
Marie

Poutchi

Ce qui est beau dans l insoutenable...dans l horreur...dans l incompréhension... c est qu il ya un ami qui passe....là ou est l horreur...l incompréhension...l insoutenable... se souvenir..encore et encore.....
Pour que cela n arrive PLUS
Aveinu shalom aleikem
..

  • il y a 5 ans

colinsmith

MERCI les Vélos-Trotters pour ce très émouvant reportage.
Hélas, les guerres sont toujours des conflits violents, brutaux, sanglants ; un massacre de personnes de tout âge et de toutes conditions.
Certes, notre génération a échappé en partie à la guerre. Rappelons-nous la guerre d’Algérie (années 50 et 60) avec ses morts tant en Algérie qu’en France. Plus près dans le temps, années 1990, l’explosion de la fédération des six républiques de Yougoslavie. Avec des effets aujourd’hui encore, le Kosovo. Et que dire du Rwanda… et du rôle de la France ici et là.

Pour prolonger la remarque plus haut de Maryaka « Tant de choses à dire! Mais ce ne serait que philosophique ... » Et bien disons-les ! Car les dire c’est déjà le début de la lutte contre les maux qui engendrent les guerres.

Relisons le roman de Georges Orwell 1984 dont les trois slogans de Big Brother sont : LA GUERRE C’EST LA PAIX, LA LIBERTE C’EST L’ESCLAVAGE, L’IGNORANCE C’EST LA FORCE.
De Georges Orwell lisons aussi Hommage à la Catalogne témoignage de son engagement dans la guerre d’Espagne contre le franquisme naissant.

Relisons aussi Hannah Arendt et son reportage pour le New Yorker sur le procès Eichmann ; Eichmann à Jérusalem, Rapport sur la banalité du mal. Où ce qui est le plus inquiétant c’est le côté « banal » d’un exécutant du projet de « la solution finale ».

Ce qui renvoie à Claude Lévi-Strauss et son essai Race et histoire (1952) où il écrit : « Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie. »

Autre lecture conseillé le récent ouvrage du philosophe français Mickaël Fossel, Récidive 1938 publié en mars dernier. Je suis plongé dedans, c’est un récit très troublant sur les années d’avant la 2ème guerre mondiale en résonnance avec ce qui secoue notre pays la France aujourd’hui. Et qui 80 ans avant conduit à l’impensable.

Pour en revenir aux camps de concentration et d’extermination, voici une citation du pasteur allemand Martin Niemöller : « Ils sont d'abord venus chercher les socialistes, et je n'ai rien dit parce que je n'étais pas socialiste. Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n'ai rien dit parce que je n'étais pas syndicaliste. Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n'ai rien dit, parce que je n'étais pas juif. Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre. »

Les nazis exécutèrent aussi des milliers de Roms, Tziganes, Gitans, d’homosexuels et d’opposant-e-s
politiques…

Merci encore à Vous Deux pour ce témoignage qui donne à réfléchir.

Tous nos encouragements pour la suite de votre périple.

@ + Marie-José et Pierre-Antoine

  • il y a 5 ans
Mireille

mimijouy

Ils ont vécu l’horreur, entre souffrance pure et indignité. les yeux lourds de larmes je me sens impuissante devant tant de douleur.

  • il y a 5 ans
1 Voyage | 239 Étapes
Auschwitz, Pologne
116e jour (28/05/2019)
Étape du voyage
Début du voyage : 02/02/2019
Liste des étapes

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