De Thülsfelde à Emmer-Compascuum

De bon matin, je prépare mon Gabriou lorsque je vois une dame appuyée sur une canne d'une main et de l'autre arrosant de belles agapanthes mauves. Je m'approche : " guten morgen" " beautifull flowers" . Un doux regard se tourne vers moi, son sourire me signifie : bienvenue. Nous allons partagé un merveilleux moment. Bien sûr, sa langue natale sort instinctivement mais comprenant que je ne comprends pas, elle tapera d'un doigt sur sa tempe plus d'une fois, alors le miracle s'opèrera avec quelques mots d'anglais retrouvés dans sa mémoire. Elle s'appelle Marguerita, a 88 ans, 8 enfants, 18 petits enfants. Je me présente à mon tour. quand elle entend le mot France , elle compte :: 1, 2, 3, 4, parfaitement et me dit:  pas plus, en riant. Elle m'explique que pendant la guerre sous le reich d'Hitler, son mari  a dû partir, qu'il a été fait prisonnier à Paris, qu'il a essayé de s'échapper mais qu'il n'a pu revenir. 

Combien d'héroïnes en temps de guerre ont combattu, seules, ont lutté férocement sans aide , sans soutien, afin de sauvegarder les Vies parce qu'elles connaissent du plus profond de leurs entrailles la valeur de chacune d'entre elles. Sans aucun doute, pour moi, ce sont elles les Saintes. Nous nous sommes étreintes dans ce coin de jardin, à l'abri de tout regard, comme si nous signions un pacte fraternel et amical entre une mamie allemande et une mamie française. C'était joli, gentil, simple et bon. 

Nous quittons ce pays au bout de 75 km avec l'envie de revenir, que d'éloges à faire!! Une douceur de vivre, une quiétude règnent dans un environnement soigné, étudié pour le bonheur des gens. Nous avons été agréablement surpris de voir les enfants sortir de l'école à bicyclette, prendre la piste cyclable, leur cartable dans le panier-vélo. Quelle tranquillité pour eux et leurs parents!!! J'espère de tout coeur voir ça très vite chez nous. 

La Hollande nous accueille avec son splendide moulin, elle est notre 18 ème découverte, nous en sommes heureux.