Luang Prabang

Publiée le 24/07/2018
Une partie du Nord du Laos

Au départ de Vientiane à 8h30, je sais qu’il y en a pour environ 10h de bus pour faire les quelques 350km jusqu’à Luang Prabang.

Il pleut encore et je dors les premières heures.


Le passage dans la ville de Vang Vieng est magnifique, falaises karstiques qui s’enchaînent, et rizières longeant la route durant plusieurs kilomètres.


Après une brève pause repas, nous repartons, la partie la plus difficile arrive: que des montagnes pour les cinq dernières heures, 30/40 km/h de moyenne.


Soudain, en pleine montagne au milieu des nuages, nous sommes arrêtés. En regardant par la fenêtre, je vois tout plein de personnes descendre des bus, voitures et camions. Elles se dirigent vers l’endroit où la route est bloquée.

Je fais de même, quelques centaines de mètres plus haut, un camion est renversé. Le bouchon s’agrandit, bloquant alors les deux côtés des lacets de la route montagneuse.

Après plus d’une demi-heure, nous pouvons repartir.


Une heure plus tard, deuxième arrêt au bord de la route, toujours au milieu des nuages dans la haute montagne. Et surprise, le bus est en panne. Le chauffeur s’improvise alors mécano et commence à réparer son bus avec l’aide des voyageurs Laotiens. Il fait super froid, il pleut, et une bonne heure après le bus redémarre enfin en direction de Luang Prabang. On a pris du retard et on est dans la partie la plus dure.

L’arrêt suivant pour les toilettes est bref à peine 3 minutes. La climatisation est à fond, le confort très sommaire (c’est un bus VIP et heureusement, je ne veux pas imaginer un bus « normal ») à peine endormie, le froid me réveille.


Enfin à 21h, nous arrivons à la station. Cette journée aura été épique. J’avais lu presque partout qu’au Laos les imprévus étaient courants, que les routes étaient mauvaises etc et bien j’ai été servie pour mon premier long trajet ! 


Arrivée à mon hostel, je ne veux qu’une chose manger et dormir.

Je suis installée dans une petite chambre avec un matelas par terre, sans clim, à 2 euros la nuit je ne me plaint pas c’est amplement suffisant. À minuit, le mec de l’hostel vient me chercher pour me changer de chambre et me mettre dans un dortoir avec clim, son anglais est approximatif je comprends qu’il a besoin de la chambre pour deux autres personnes. Un peu le bordel tout ça, mais bon ça me fait rire surtout quand un quart d’heure plus tard, il vient installer un mec dans le dortoir alors qu’il est plein et revient 5 min après pour le faire sortir!


La pluie battante ne s’est pas arrêtée et continue toute la nuit, je décide alors de faire la grasse matinée je me réveille à 9h45 (il faut pas louper le petit déjeuner qui finit à 10h).

Ce réveil entre pluie et ciel gris, affaires encore mouillées, vidéos des copains aux Férias de Mont de Marsan (mes préférées), et la nostalgie de Koh Tao (qui me manque beaucoup) est assez dur. Un petit coup de blues m’habite...

Et en plus, je sais qu’il va falloir que je sorte visiter sous la pluie.


Une fois mon courage retrouvé, et équipée en conséquence, je sors enfin, je loue un vélo et commence une balade vers le temple le plus connu de la ville qui est au bord du Mékong.


La visite de Wat Xieng Thong me prend une petite demi heure, pas évident de prendre des photos sous les trombes d’eau.


Après un repas dans un petit resto,

je décide de faire le musée national du Palais Royal. Interdiction de prendre des photos, la visite est sympa, quelques trucs sont intéressants mais rien de sensationnel ! Les jardins sont jolis mais gorgés d’eau. À la sortie du musée, Alléluia!!! Il ne pleut plus!


J’attaque alors l’ascension du Mont Phou Si, réputé pour être rempli de touristes au coucher du soleil, il est 16h c’est idéal. Je suis presque seule en haut. Et la vue est splendide : d’un côté le Mékong, de l’autre le Nam Khan, une vue panoramique sur toute la ville et un stupa doré de 24 mètres de haut qui surplombe la colline(de nuit éclairé vu d’en bas c’est très joli).


Enfin, je profite de la brève apparition du soleil pour une balade à vélo dans les rues de Luang Prabang, qui regorgent de charme. Architecture des bâtiments, enfants qui jouent, temples, effervescence de l’installation du marché de nuit, parcelles de la vie quotidienne des Laotiens...


Ma balade se termine au bar Utopia, adresse conseillée dans les guides, internet et par mon auberge. En effet, la terrasse au bord de la Nam Khan a beaucoup d’atouts. Je me pose une petite demi heure, le temps de goûter la Beer Lao.


Puis je pars au night market, une fois la rue finie, je suis réconciliée avec le Laos. Les stands d’artisanat sont pour la plupart magnifiques, les gens sont tellement gentils. Je croise un mexicain qui dormait dans ma chambre, qui joue de la guitare en pleine rue, avec son ami qui a un caisson. Les enfants viennent s’amuser avec nous.

Je me suis laissée tenter par un sandwich concocté par la cuisinière sans savoir exactement ce qu’il y avait dedans, puis par des pancakes coco. Un régal !

J’ai passé un excellent moment.

Événement marquant l’arrêt au stand de whisky avec serpent(ou scorpion) qui macère dans la bouteille.

Je rentre vite me coucher demain réveil 5h pour voir les moines dans la rue.


Dur dur de se lever, mais bon à priori c’est à voir.

Je m’installe dans la rue et observe.

Des femmes vendent du riz dans des petits paniers et les gens s’assoient sur des petits tabourets en ligne tout le long du trottoir sur 300 mètres peut-être. Puis les moines arrivent en file indienne avec un énorme récipient en cuivre ou paille. Toutes les personnes assises mettent un petit peu de riz dans chaque récipient de chaque moine. Le processus dure un petit moment le temps de remonter la rue. Puis, ils s’en vont. Je les suis un petit peu et dans la rue voisine quelques Laotiens (surtout des enfants) attendent assis par terre avec un récipient ou une poche. Et les moines reversent du riz dedans.


Je me dirige ensuite vers le marché, mélange d’odeurs, épices, herbes, fruits, légumes, poissons grillés, viandes etc... il y a même des grenouilles et des crevettes vivantes dans des seaux, et des limaces. Sur quelques stands on découpe la viande ou le poisson. J’ai eu quelques moments difficiles pour mon ventre à 6h30 du matin pas l’habitude de sentir tout ça!


Je profite des rues presque désertes de Luang Prabang pour m’arrêter devant le Wat Mai, très joli temple et un autre, dont le nom m’échappe. Je prends deux trois photos et je repars. Direction l’embouchure du Mékong et du Nam Kan, c’est mieux de voir tout ça sous le soleil, non ?

Au retour, impossible de ne pas m’arrêter dans cette French Bakery avec une vitrine remplie de viennoiseries et pour mon plus grand bonheur: des baguettes de pain! 

Gros petit déjeuner en vue!


Une fois rassasié, je retourne me coucher. Je voulais visiter le centre UXO mais il est fermé le dimanche. C’est un centre d’information sur les mines et explosifs non désamorcés au Laos ainsi que sur l’histoire des bombardements durant la guerre du Vietnam (le Laos est le pays qui a été le plus bombardé au monde).


Deux heures plus tard, je me réveille, j’ai rdv téléphonique avec ma mère. La conversation entre mon wifi pourri du Laos et le fin fond de sa Polynésie est ma foi d’une qualité médiocre mais on arrive à se dire l’essentiel (je suis finalement allé dans un restaurant pour avoir un meilleur wifi). Et ça recharge les batteries de parler à sa Maman!


13h30 j’ai réservé une place dans un bus, pour aller voir les cascades de Kuang Si. 45 minutes plus tard nous sommes arrivés devant ce parc bondé de touristes.


Nous avons 1h45 devant nous pour visiter le parc.

Au tout début du parc se trouve le Bear Rescue Center, un espace avec des ours noirs d’Asie confisqués aux braconniers.

Leur espace est quand même assez  restreint mais ils n’ont pas l’air malheureux. Certains panneaux donne des infos sur la population mondiale des ours selon les espèces etc.. on vous propose même de rentrer dans une cage pour ressentir l’effet que peut avoir un ours d’être enfermé.


Quelques centaines de mètres plus haut, les fameuses cascades. Déjà depuis l’entrée du parc, on entend le son de l’eau qui tombe.

À 20 mètres des chutes, je suis déjà aspergé par de fines gouttes d’eau. Je vois qu’il y a un pont au milieu du grand bassin, les personnes qui en sortent sont toutes mouillés!

Je sors le manteau de pluie, la GoPro et c’est parti, je vais sur le pont. Je suis soufflée par la force des cascades et toute mouillée mais le moment est marrant et surtout rafraîchissant! Les cascades et bassins continuent sur des centaines de mètres.

Habituellement les bassins sont bleus turquoises, beaucoup d’accès sont fermés et on ne peut pas se baigner car il y a beaucoup trop d’eau. (Merci la tempête Henry qui a touché le Laos quelques jours auparavant)


Il me reste juste assez de temps pour redescendre au village et me balader. J’observe les enfants qui jouent, les grands-mères qui attendent et discutent, des hommes qui bricolent...

Je trouve deux trois endroits où les cascades sont très jolies.


Retour à Luang Prabang, je décide d’aller au supermarché faire des provisions pour le lendemain car je repars en bus à Vientiane puis Paksé dans le Sud (si j’arrive à avoir le deuxième bus en suivant, c’est pas dit) et je reste à l’hostel pour glander, faire mon sac et prendre une bonne douche.


Je sors rapidement le soir pour manger (la petite crêpe Nutella Banane en dessert au night market un délice !) et direction mon lit demain pick up à 7h pour la station de bus.


Le lendemain matin 7h45 toujours personne. Le mec de l’hôtel me demande mon ticket et là surprise, la femme s’est trompé de date sur ma réservation ! Ils étaient venu me chercher hier! Heureusement le bureau est à deux pas, j’y vais en vitesse, j’explique ma situation. Il appelle à la station de bus et je dois vite prendre un tuk tuk pour y aller. 


Et je me fais bien avoir, le conducteur a bien vu ma panique, j’essaie de négocier mais non 3euros pour faire 3km! Soit le prix d’un plat de pâtes ou d’un burger avec frites, ou simplement le prix d’une nuit en dortoir ! Je suis assez énervée parce que dans le prix du billet de bus, il y a le pick up compris dedans! Bref passons j’arrive à temps et à monter dans le bus.


On part en retard, tout est normal jusque là. Bus VIP avec clim mais le toit ouvrant ne ferme pas, il fait 30 degré tout va bien.

Et puis bon, je pensais avoir tout vu à l’aller mais là c’était folklo!

Sans cesse arrêtés car il y a des éboulements sur la route. Le plus gros arrêt 1h30 je pense. Et oui des tracteurs déblayent la route et quand un passage est à peu près fait, bim bam boum un autre éboulement (j’avais jamais vu de mes propres yeux une partie de montagne aussi importante se détacher, tout doucement elle a glissé pour encombrer une fois de plus la route)


Une fois sortis de ce cauchemar,on est toujours en montagne, la partie la plus difficile. Il est 14h30, on a toujours pas mangé (merci à moi d’être prévoyante, j’ai de l’eau et de la bouffe) heureusement le paysage est extraordinairement somptueux...


16h30 enfin on s’arrête manger. En fait avec ton ticket, tu as un coupon pour le repas et ils t’arrêtent dans des restaurants sûrement exprès pour cela sauf qu’à cette heure-ci il devait pas en avoir beaucoup d’ouvert !


Je regarde la map, on est pas très loin de Vang Vieng qui est à environ 3h de Vientiane. Ça veut dire pas arrivée avant 21h. Stop à Vang Vieng à 18h15. Les chances d’avoir le bus pour Paksé s’amenuisent.


La suite au prochain épisode...


À noter:

J’ai croisé en 4 jours, plus de touristes français qu’en un mois et demi en Thaïlande.

Dans les petits villages des montagnes, il y a énormément d’enfants qui jouent au bord de la route, habillé avec de vieux vêtements salis par la boue. C’est assez frappant.

Beaucoup hommes Laotiens ont certains ongles très très longs c’est impressionnant! Pourquoi ?

Les paysages dans la montagne sont hallucinants, j’ai jamais vu autant de verdure, d’espaces seulement de forêts, sans rien autour hormis un petite cabane en paille par ci par là.

Les Laotiens jettent tout par terre, n’importe où même dans les montagnes, mégots, papiers, canettes, bouteilles en verre! C’est choquant.

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