San Pedro de Atacama

Publiée le 03/11/2018
À la découverte d’une partie du désert d’Atacama.



J’arrive vers 14h30 à La Serena, la station est bondée, c’est jour férié, après 4 comptoirs de compagnie de bus qui me disent que tous les bus sont complets, je commence à flipper, parce que je pense que je vais devoir attendre le lendemain. J’arrive à avoir la dernière place dans un bus qui part à 21h30 ! Ouf! Bon, ça me laisse largement le temps pour aller au centre commercial collé à la station, et acheter un chargeur (le mien a littéralement cramé, heureusement Pauline m’avait prêté le sien qui était le même!). Et puis je vais aussi manger, et espérer trouver du wifi. 



Une fois le chargeur acheté (bim 25 euros), où est l’endroit le plus probable où l’on peut manger et avoir du wifi gratuit dans ce monde ? McDonald’s bien sûr ! Et le gras m’appelle ! Bon dommage pour moi, il y avait pas de wifi, très étonnant d’ailleurs! Bref, je vais ensuite faire du lèche vitrine, ce qui m’exaspère assez rapidement (juste regarder et rien acheter c’est perturbant! Mais j’ai pas de place dans mon sac et je me réserve pour la journée shopping à New York). Je vais m’installer dans le Starbucks (là il y a du wifi) pour prendre un thé et un cookie. Le wifi est loin d’être très bon mais ça fait l’affaire. Puis, j’en ai un peu marre du bruit, du monde, je retourne à la station de bus.



Une fois là-bas, j’ai encore 4h à tuer. Il y a un petit restaurant à l’étage, c’est plus calme et il y a une bonne connexion wifi, je reprends un thé et je me pose. Il y a un film à la télé, j’alterne entre mon téléphone, ma tablette, et la télé. Et au final le temps passe vite, j’avais plein de petits trucs à régler. Je m’achète un sandwich et du chocolat pour le bus (aucun mental, je me suis dit en finissant la dernière deux jours avant, que je devais arrêter d’acheter du chocolat). Au final, dans le bus on nous donne un petit plat de pâtes (première fois que je vois qu’on donne à manger dans un bus au Chili et en plus j’ai pas payé cher mon billet), puis je regarde le film qui est diffusé, et je m’endors vers minuit. Je suis réveillée par la lumière du jour vers 6h30, et j’assiste en direct au lever du soleil derrières les montagnes. Trop beau ! Surtout qu’on est dans le désert! On est un peu au sud d’Antofagasta, et il faut ensuite aller vers le nord pour rejoindre Calama.



Vers 12h, enfin me voilà à Calama, le bus pour San Pedro part à 13h30. C’est reparti pour une heure et demi d’attente! J’arrive enfin à San Pedro vers 15h15! Je sens direct l’altitude, je respire moins bien. On est à 2400 mètres, et en plus il fait chaud et sec. Je marche jusqu’à mon hostel, je m’installe rapidement, puis je repars en ville pour aller réserver mes excursions pour les prochains jours. Juan le guide de Valparaiso, m’avait recommandé une agence française. Je pars donc à la recherche du bureau, il se trouve dans la rue principale, où se suivent les centaines d’agences de tourisme. Je craque pour une glace au dulce de leche et j’arrive à l’agence. Je décide de faire les 4 prochains jours d’excursion, car les geysiers du Tatio sont le samedi et il faut s’acclimater avant d’y aller car c’est à 4200 mètres d’altitude. Je dépense une somme pas prévue mais bon, c’est qu’une fois dans ma vie non? Au programme: 1er jour Vallée de la lune et de la mort, 2ème Vallée d’Arcoiris (Arc en ciel), 3ème jour Piedras Rojas (Pierres rouges) et 4ème jour Geysers de Tatio. Je rencontre Stéphane au bureau, un français qui va également faire les 4 jours ! Il me propose d’aller au restaurant avec des personnes qu’il a rencontré plus tôt mais je suis très fatiguée, je décline l’invitation.



Je vais ensuite faire des courses, pour les matins des 4 prochains jours et pour ce soir. Comme d’habitude j’achète beaucoup trop ! Je me pose ensuite 5/10 minutes sur la place centrale de San Pedro, des enfants jouent au football, je parle un peu avec une fille qui est assise sur le même banc que moi, puis je rentre en direction de mon hostel. Je passe un coup de fil à Laurie, puis je vais manger et me doucher, il y a une allemande dans ma chambre, on discute un peu. Et enfin je vais au lit, je me sens très fatiguée, il va falloir un peu de temps pour s’acclimater mais le mot d’ordre est surtout de boire beaucoup d’eau. Je suis réveillée en pleine nuit par une migraine assommante, j’arrive à me rendormir mais le réveil est dur. À 9h15, le guide passe me chercher, il s’appelle Romain, dans la voiture il y a déjà un couple Claude et Françoise (70 ans environ), et on va chercher Stéphane, nous serons que 4 aujourd’hui ! 



Vallée Lune:

On commence par aller à la duna mayor, une grande dune de sable avec un joli point de vue. Nous sommes dans la cordillère de sable. Explication: il y a 200 millions d’années le Chili n’existait pas, il était sous l’eau. Avec la tectonique des plaques, la subduction entre la plaque de Nazca qui passe sous la plaque sud-américaine, a créé trois cordillères qui recule vers l’océan avec le temps. La première la cordillère côtière que l’on peut bien voir à Iquique et Arica(villes côtières un peu plus au nord) par exemple, puis la cordillère de Domeyko, et enfin la cordillère des Andes. Entre ces chaînes de montagnes, désert et salar. C’est comme ça que s’est créé, il y a des millions d’années l’océan Atlantique.



L’ensemble de la roche qui constitue la vallée de la lune est de l’argile ainsi que du sel calcaire. On peut voir aussi qu’il y a du gypse (des cristaux de calcaire) car il y a plein de cristaux qui brillent sur les dunes. Romain nous montre la différence entre le gypse et le sel, on peut facilement avec son ongle rayer le gypse mais pas le sel. Mais d’où vient tout ce sable au fait ? La roche rentre en choc thermique (jusqu’à -10 degrés la nuit et 30 le jour) et elle explose ce qui donne le sable. Nous reprenons la voiture pour aller un peu plus loin. Après quelques minutes de marche, nous entrons dans une grotte de sel, nous sommes dans le noir, Romain nous a donné une lampe chacun. À l’intérieur, il a énormément de sel sur les parois, c’est assez impressionnant !



Nous quittons le site pour rejoindre la vallée de la mort, en chemin on s’arrête pour prendre une collation au bord d’une falaise avec un belvédère tout près de la Piedra del Coyote (un point de vue connu). La vue est sensationnelle! On peut voir San Pedro de Atacama qui est une oasis avec deux rivières ( Rio Grande et Rio Salado), cette ville (comme d’autres) est sur la dépression andine. On voit également une petite tornade créée par l’air frais qui descend de la montagne. Puis on rejoint la vallée de la mort (qui s’appelle en réalité vallée de Mars mais à l’époque, un géologue le prononçait mal et c’est devenu la valle de muerte en espagnol). On fait une petite balade et on descend une dune de sable en courant (avec des techniques bien précises données par Romain). Un peu plus loin des personnes font du sandboard (descente de dune de sable sur une planche). Ici, tout comme dans la vallée de la lune, il y a de la pierre pons ou tuf qui sont en fait des cendres de volcan.



L’excursion est finie, Romain nous indique un ensemble de petits restaurants pas chers et très bon pour manger. Je récupère un vélo à l’agence (ils en prêtent un pour 24h), puis je passe retirer de l’argent et avec Stéphane nous allons manger à ces fameux caritos ! C’était très bon, on a pris des lasagnes et une tortilla en entrée. Il me conseille une boulangerie française un peu plus loin, c’est sur le chemin de son hostel, je l’accompagne pour le début puis j’achète une baguette de pain, un croissant au beurre et un croissant au dulce de leche! Mamamia!



De retour à mon hostel, Daniel le propriétaire me demande si je peux changer de chambre, pas de problème. Je fais ensuite une micro-sieste, et je vais prendre une douche. Il est 19h30, je me prépare un gros sandwich baguette jambon beurre, à la française! Je discute avec Krystell l’employée de l’hostel, elle est trop sympa, on rigole bien. Je suis vraiment fatiguée, j’ai un peu saigné du nez d’ailleurs cet après-midi, je sens que je suis pas encore acclimaté et j’ai toujours ce mal de tête. Je pars me coucher. Dans la nuit, je suis réveillé par mon mal de tête et aussi car deux jeunes se lèvent à 4h15 car ils ont l’excursion aux geysers. Je me rendors difficilement, et forcément je ne me réveille qu’à 11h.



Quand je me lève, Krystell vient me voir en me disant que quelqu’un est passé pour moi. Bizarre, puis elle me donne le mot que Stéphane a écrit. Il est passé à mon hostel ce matin à 9h (il a demandé l’adresse à l’agence) pour me proposer de le retrouver à 12h30 aux caritos pour manger ensemble. Il m’a laissé son numéro. Il est 11h30 passé, je viens de finir mon gros petit-déjeuner, je n’aurais pas faim à 12h30. Je lui écris pour lui proposer que je passe quand même vers 13h mais que je ne mangerai pas. Une fois prête, je pars en vélo, Stéphane ne m’a pas répondu donc tant pis je ne le rejoindrai pas. Je vais m’acheter mon ticket de bus pour samedi soir pour partir à Iquique. À la station, il y a des petites boutiques d’artisanat, je fais le tour rapidement, je m’achète des cartes postales. Puis je retourne en ville, pour trouver la poste, je n’ai toujours pas acheté les timbres pour les premières cartes postales achetées il y a 3 semaines!



Enfin, je veux visiter le musée mais à priori il n’existe plus, dommage! Du coup, je flâne sur la place de San Pedro puis dans les rues principales, il y a plein de boutiques « d’artisanat ». Je trouve d’autres cartes postales, et je décide de m’acheter des bonbons à la coca car c’est conseillé pour l’altitude, maux de têtes et tous les symptômes qui s’en suivent. Et c’est vraiment pas bon du tout niveau gustatif, mais si ça peut m’aider à me sentir mieux ! Je me dirige vers l’agence, l’excursion commence à 14h, impossible de résister à l’appel du magasin de glaces juste à côté. Et pour changer, j’en choisis une au dulce de leche! Je me pose au bureau, Stéphane arrive quelques minutes après, suivi de Claude et Françoise. Et il y a deux filles en plus dans notre groupe Zoé et Aude. Au premier abord, elles m’ont pas l’air fun, on verra par la suite. On fait la rencontre de notre guide pour les trois prochains jours, Amine, très charmant et très sympathique.



Vallée d’Arcoiris:

Sur la route, passé les 3500 mètres d’altitude, Amine nous indique la présence d’une plante jaune qui ne pousse qu’à partir de cette altitude. C’est la paja brava, un altimètre naturel. Nous traversons la vallée, les montagnes sont vertes, rouges, blanches, c’est trop beau. Nous allons d’abord à un endroit qu’Amine appelle la cascade sèche, une sorte de trou avec des parois autour, cela a été créé par l’eau. Puis, il nous montre deux plantes médicinales: le pingo pingo qui est utilisé pour les reins et la rica rica pour la digestion (qui a une odeur entre lavande, menthe et thym). Il nous raconte qu’un jour dans un groupe, il y avait un urologue qui a ramené du pingo pingo en France pour l’analyser, il a ensuite envoyé un mail à l’agence pour leur dire que si cette plante était connue du monde entier, il n’aurait plus de travail !



Alors que ce sont ces minéraux qui donnent ces couleurs aux montagnes? Le rouge c’est de l’argile et du fer. Pour le vert, Amine nous laisse chercher puis au pied d’une montagne verte, nous donne un caillou qui est vert mais avec de gros cristaux noirs, c’est de l’amphibole qui s’oxyde à haute température et donne ensuite du chlorite (vert foncé) et de l’épidote (vert clair). Et le blanc c’est de l’argile cuit. Il y a des plantes, elles sont dites halophytes car elles résistent au sel.



Infos en vrac:

Le guanaco est l’ancêtre du lama. Et la vigogne celui de l’alpaga. Le lama et l’alpaga sont domestiqués contrairement aux ancêtres qui sont sauvages. On trouve des vigognes qu’à haute altitude.

Dans la culture des peuples qui vivaient ici avant, les volcans sont sacrés, c’étaient des dieux. Pour les calmer, ils leur faisaient des offrandes comme des sacrifices d’enfants (ce qui était un honneur pour la famille). Des momies d’enfants ont été retrouvées en haut des volcans.

Les peuples avaient besoin des lamas pour survivre, pour le transport, la nourriture, les vêtements, les constructions, l’engrais etc...

Le peuple originaire de la région sont les Lickan Antai, ils parlaient le kunsa(ou kunza) une langue perdue, aujourd’hui il ne reste que très peu de descendants car quand les espagnols et les incas sont arrivés, ils ont massacré les villages et coupé la tête de tout le monde.

La devise du Chili est : por la razon o la fuerza, littéralement par la raison ou par la force.

Le volcan Licancabur (5920mètres) est le volcan sacré de San Pedro. Chaque ville a son volcan sacré.

Le triangle est le symbole du volcan, on le retrouve partout dans les décorations, les cimetières, les églises etc..



Nous allons ensuite sur le site des Pétroglyphes de Hierbas Buenas. C’est un ensemble de rochers qui était autrefois une aire d’arrêt pour les peuples car ils étaient protégés du vent. La datation est estimée à environ 6000 ans, à cette époque les populations étaient nomades et faisaient beaucoup d’échanges. Les derniers étant les incas, il y a environ 500 ans. Gravé dans les rochers, on a d’abord un loup, puis un singe (il n’y a pas de singes dans la région c’est donc un peuple d’une région plus centrale d’Amérique comme par exemple l’actuelle Bolivie, qui est venu jusqu’ici et a dessiné ce singe). Puis un lama à deux têtes qui mange. Puis un chamane, une caravane de lamas et un renard à l’intérieur d’un renard (donc une renarde enceinte) et un flamant. Sur un second site, on peut voir une fresque avec plein de chamanes, des lamas et des flamants. Personne ne peut réellement expliquer pourquoi il y a ces pétroglyphes et la signification de chacun d’entre eux.



Nous allons ensuite faire la visite du village de Rio Grande, il y a seulement 80 habitants, qui vivent de l’agriculture et de l’élevage. On commence par l’église qui a 3 influences: Lickanalthai, Inca et Espagnole. Puis nous marchons dans la ville, Amine nous fait goûter une plante qui s’apparente à de la salade. Il y a de gros bidons d’eau potable dans les rues. Dans le désert d’Atacama, l’eau est une denrée rare. Les mines en utilisent beaucoup. Il y a quelques années, il y a eu des manifestations et les mines ont du coup donné beaucoup d’argent, ce qui a fait taire la population. À San Pedro, il n’y a de l’eau pour irriguer les jardins que tous les 20 jours.



Nous partons enfin voir le coucher du soleil à côté de la tombe de l’anglais (un géologue qui souhaitait être enterré ici). Il y a un point de vue très beau et en plus, on a droit à un bel apéro préparé par Amine, avec chips, guacamole, crackers, olives, fromage, charcuterie etc.. du vin et du pisco sour ! Moment très cool, bon sauf que les deux filles là, elles sont pas très sympathiques, et voir même parfois un peu hautaines. Bref, heureusement, j’ai Stéphane avec qui je rigole bien et aussi Amine, avec qui je passe pas mal de temps. Amine nous dépose tous à notre hostel, il est 20h30 passé, avec le gros apéro j’ai pas du tout faim. Je prends une bonne douche, j’ai encore mal à la tête, je vais me coucher, le lendemain il faut que je sois prête à 9h pour l’excursion qui dure toute la journée. La nuit est encore difficile, cette fois je prends un médicament. Ça va un peu mieux le matin.



Piedras Rojas:

Une grosse journée nous attend, on va faire environ 500 km de route.

Sur le chemin, nous passons par un petit village où ils ont créé en 1973 une barrière végétale, en plantant une forée d’arbres pour faire reculer l’avancée du désert. Et nous voyons de loin le volcan Lascar qui est le plus actif du Chili et qui culmine à environ 5500 mètres. On voit également sur le flanc d’un des volcans, la base de l’ALMA, le plus grand observatoire d’astronomie du monde.



Premier arrêt au village de Toconao, environ 300 habitants. En kunsa, Toconao veut dire lieu des pierres, c’est pour cela que dans ce village toutes les maisons sont faites de 

pierre. Nous rejoignons Jorge et son groupe, c’est un guide qui travaille juste occasionnellement pour l’agence. Nous serons en tout 12 pour cette journée plus les deux guides. La porte de l’église est faite en bois de cactus c’est très joli. Nous allons ensuite chez une grand-mère qui fabrique des objets et vêtements, c’est du vrai artisanat, elle fait ça de ses mains en tricotant avec des aiguilles de cactus, ou au métier à tisser. Il y a des choses vraiment très belles, en lama ou en apalga. Puis Amine nous fait visiter l’intérieur, il y a les métiers à tisser (l’ancien et le nouveau), des pierres,  des chèvres, un lama, des cactus etc.. Enfin, nous allons voir le système d’irrigation de la ville avec des canaux et des trappes, cela date de la période Inca.



Deuxième arrêt au niveau du tropique du Capricorne. C’est sur une route qui forme une longue ligne droite avec la cordillère des Andes d’un côté et le désert de l’autre. Puis nous rejoignons les lagunes Miñiques et Miscanti. On va d’abord à celle de Miscanti, où l’on se pose pour boire et manger un peu. C’est toujours offert par l’agence, et Amine prépare ça très bien à chaque fois, il a même préparé une infusion avec de la coca et de la rica rica. Je me sens vraiment pas bien, j’ai très mal à la tête, on est à plus haute altitude aussi. J’essaie de beaucoup boire mais ça passe pas. Sur cette lagune on voit beaucoup de canards andins et quelques vigognes! On marche ensuite jusqu’à la la laguna Miñiques. Les paysages de ces lagunes au pied des volcans sont vraiment magnifiques, incroyables! Et Amine nous dit que celles que nous verrons ensuite sont encore plus belles.



En effet, il avait raison, la suivante la laguna Tuyaito est d’un bleu clair impressionnant, c’est un salar mort, il y a une couche de sel imperméable car elle est très grosse. C’est pour moi la plus belle lagune. La dernière est beaucoup plus grande, c’est celle du salar d’Aguas Calientes (le numéro 2 car il y en a 3 en tout) où se trouvent les fameuses pierres rouges (piedras rojas) qui sont composées de tuf (pierre pons, cendres de volcan) qui vient du volcan Aguas Calientes. Mon état s’arrange toujours pas, je prends un doliprane et j’essaie de dormir un peu dans la voiture. Nous arrivons dans la ville de Socaire vers 16h pour manger au restaurant. Il y avait une soupe locale, et j’ai pris une omelette aux légumes accompagnée avec du riz et du quinoa. En dessert, on a droit à un flan. Rien d’extraordinaire mais c’est très bien pour poursuivre la journée. Et je vais beaucoup mieux d’un coup! 



Nous allons ensuite dans la ville de Peine, pour une pause baignade dans la piscine municipale, ça fait presque piscine naturelle car il y a beaucoup de rochers. Et la vue est très sympa ! L’eau est un peu froide au début mais après c’est beaucoup mieux, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas baignée! Stéphane n’a pas voulu venir, il est resté à l’entrée avec quelques autres qui ne voulaient pas non plus. Je fais un peu plus connaissance avec les personnes de l’autre groupe, et en autres Gilles, qui voyage avec ses deux amis Pierre et Florian, ils sont tous les trois en internat de médecine. Et ils sont super drôles mais surtout Gilles! On a pas beaucoup de temps car on a pris du retard dans la journée. Et comme dit Amine, le coucher de soleil n’attend pas.



Un peu moins d’une heure de route plus tard, nous voilà à notre dernier étape de la journée: une partie du Salar de San Pedro, et nous sommes au niveau de la laguna Chaxa. On a un peu de temps avant le coucher du soleil, on voit beaucoup de flamants roses. Amine nous explique qu’il y a trois sortes de flamants, le chilien, l’andin (des Andes) et St James. Ils sont reconnaissables seulement avec les pattes et si je me souviens bien le chilien fait une sorte de danse sur lui-même quand il mange. Alors pourquoi ils sont roses? Les flamants mangent des crevettes ce qui leur donne cette couleur, et donc plus un flamant est rose plus il est vieux! Ce qui est sûr c’est que de les voir voler au milieu de ce désert de sel, se poser sur la lagune et tout ça avec le coucher du soleil c’est vraiment top!



Avec Stéphane, Gilles, Pierre et Florian, on se dit que ça serait cool de se rejoindre le soir à mon hostel pour fumer un petit joint, mais on remonte dans les voitures et on a pas pris le numéro des garçons. Et Zoé et Aude nous disent qu’ils leur ont donné rendez-vous dans un bar ce soir. On est dans le flou complet! On demande à Amine de s’arrêter pour qu’on puisse leur parler pour savoir leur programme. Il s’arrête et revient 30 secondes à peine, puis nous tend un talkie walkie. On va communiquer comme ça! Génial ! Bon on comprends rien au début, si ce n’est qu’il passe à mon hostel avant d’aller boire un verre. Puis ça part en raconte moi une blague, c’est vraiment trop marrant, on dirait des gosses! Et puis parler dans le talkie, j’adore ! 



De retour à mon hostel, je communique avec Stéphane qui me dit qu’il est crevé qu’il ne viendra pas, je vais me doucher, puis je sens que les garçons ne vont pas venir non plus, je pense qu’on s’est mal compris. J’attends un peu dans le patio, je discute avec une chilienne et un brésilien de ma chambre, puis je vais au lit, demain réveil à 5h15 car Amine vient me chercher à 6h15, et je dois sortir mes affaires de ma chambre. Bon je suis contente parce que je me sens beaucoup moins fatiguée et je n’ai plus du tout mal à la tête. Il paraît qu’il faut 3 jours pour s’acclimater, ça y est, c’est bon pour moi! 



Geysers del Tatio:

Après une heure de route, avec le lever de soleil sur la cordillère des Andes, nous voilà arrivés en haut à 4200 mètres, il fait -7 degrés! Mais toutes ces fumées c’est assez impressionnant ! 

Ce site des geysers de Tatio, est le 3ème plus champ géothermique du monde et le 2ème plus haut en altitude. Il y a environ 

80/90 manifestations thermales qui communiquent entre elles, ce sont des geysers intermittents. Il y a beaucoup de monde lorsqu’on est arrivés mais cela se vide de plus en plus. Nous partons un peu plus loin voir une autre partie du site et nous prenons le petit déjeuner. Encore une fois, c’est super ! À certains endroits au niveau des geysers , il y a une accumulation de minéraux et cela forme une masse bizarre (Amine les appelle caca de dinosaure pour plaisanter). Et dès qu’on s’approche d’un geyser, on peut sentir la chaleur qui émane.



Alors qu’est ce que c’est qu’un geyser? À cet endroit en dessous se trouve une chambre magmatique, puis un réseau sous terrain de pierres et d’eau, l’augmentation de la température entraine l’augmentation de la pression. L’eau se charge alors de minéraux et essaie de sortir par les failles qu’elle peut trouver. Autour de ces failles, qui sont donc les geysers, où réellement l’eau bout, on trouve des couleurs noires (des algues), rouges et jaunes. Ce sont des extremophiles, des micro-organismes qui vivent en conditions extrêmes (le jaune pour 35/40 degrés et le rouge pour 75 degrés). Nous sommes bien entendu au pied d’un volcan nommé Tatio, le tata, soit le grand-père.



On fait une petite balade avec Amine qui nous explique tout ce que j’ai dit plus haut et bien avant il nous avait parlé de la belge qui était morte aux geysers. Nous sommes dans cette partie qui est désormais bien balisé avec des murets de pierres qui entourent les plus gros geysers. À l’époque, il n’y en avait pas, il faisait pas beau, il y avait beaucoup de brume et de fumée, elle marchait et elle est tombée dans le geyser (90 degrés), son mari l’a sortie, s’est brûlé les mains, et elle est décédée une semaine plus tard. Bref, ça fait froid dans le dos et surtout on comprend mieux pourquoi Amine insiste beaucoup sur les règles de sécurité ici. Ça peut être très dangereux.



Nous allons ensuite sur un autre site à une demi-heure en voiture aux geysers de boue, encore une fois Amine nous sensibilise beaucoup sur la sécurité c’est un site non balisé et risqué. On doit suivre ses pas au centimètre près. Il y a des restes d’un projet géothermique, ils exploitaient ces geysers pour faire baisser l’intensité de ceux du Tatio et pour produire de l’électricité. Le projet s’est arrêté donc ils ont laissé à l’abandon les machines etc... Et voir toute cette boue bouillir comme ça c’est vraiment incroyable!



Dernière étape de la partie geysers de la journée, nous reprenons la voiture pour aller aux geysers blancs, c’est à cet endroit que l’on va pouvoir se baigner dans une eau à 40 degrés! On doit se changer derrière des rochers, et les petits bassins sont en contrebas. En allant me changer, je me retourne et Jorge l’autre guide est sur la partie haute en face, en train de nous regarder nous changer avec des jumelles !!! On prévient Amine quelques minutes après qui est un peu en colère (ça s’accumule car Jorge n’avait pas bien respecté la sécurité aux geysers de boue). Et on profite de la baignade, il y a des parties vraiment super chaudes, c’est très agréable. Il faut ensuite remonter, c’est vraiment pas long mais c’est à pic, on est à environ 4000 mètres d’altitude et chaque effort devient difficile.



Nous voilà repartis en voiture, on peut voir le volcan Puttana (pute en italien, car il y avait beaucoup de putes au village, et des géologues italiens il me semble, donc ils l’ont nommé ainsi, mais il a un autre nom), on le reconnaît facilement car il est très haut et il y a des dépôts jaunes au sommet, c’est du soufre. On voit également beaucoup de llareta qui est une sorte de mousse verte (qui en a juste l’apparence et pas la texture), c’est une plante qui s’accroche aux rochers, on en a vu auparavant mais à cette endroit c’est dans l’eau, c’est très joli.



On doit un peu se dépêcher car Stéphane a son avion cet après-midi et un transfert à 13h45, nous devons atteindre un certain point pour qu’Amine prenne en charge la totalité du groupe et Jorge ramène Stéphane en ville. On s’arrête donc 3 minutes devant une lagune où il y a des vigognes, puis quand on repart, Stéphane aperçoit un renard (c’est le seul qui nous manquait sur la liste des possibilités d’animaux de la zone) je le vois un peu aussi mais comme on a pas trop le temps, Amine ne fait pas marche arrière, et là Aude a carrément reproché à Stéphane que par sa faute, on loupait des trucs, qu’il aurait pas du prendre l’excursion sachant qu’il avait son transfert (il avait réservé par mail et ils lui avaient dit que le tour terminait à 13h) tellement irrespectueuse et égoïste, car à part un renard et rester 2/3 minutes de plus pour prendre des photos, cela n’a rien changé, et sa copine Zoé qui en rajoute en disant que l’horaire était noté sur la brochure. Bref, Stéphane est resté très calme en lui demandant d’arrêter. Et moi à côté en pleine hallucination, j’ai pris sur moi pour ne pas lui dire le reste (merci à mes mois en Asie en mode bouddhisme). On s’arrête une minute à peine après et je parle à Stéphane pour le rassurer, Françoise a l’air du même avis que moi j’ai l’impression. J’avais senti que c’était pas des personnes cools (depuis la veille, elles ne me répondent même plus quand je leur parle). Bref ! On prend les flamants roses en photo et on repart. Dans la voiture Stéphane prend la parole, pour dire merci à Amine, pour nous souhaiter bonne continuation à tous et pour s’excuser.



Nous arrivons donc à la dernière étape de la journée, dans la petite ville de Guatin. Je dis au revoir à Stéphane, puis il part avec Jorge. Nous allons visiter la vallée des cactus. Cette sorte s’appelle Echinopsis Atacamensis, ils les appellent également abuelos (grand-père en espagnol). Ils poussent d’un à 3cm par an et ils ont besoin des pierres pour que les racines s’implantent. L’humidité rentre par les aiguilles ce qui les hydrate. Les oiseaux mangent les fleurs des cactus qui contiennent les graines, puis les excréments des oiseaux créent de nouveaux cactus. Nous faisons une chouette balade, il y a un cactus qui a été frappé par la foudre. Il y en a tellement partout !!! Avec la vallée et la cordillère des Andes derrière, c’est tellement beau ! Puis on se pose au niveau d’une petite cascade pour manger des petits gâteaux et boire de l’ice-tea. Mon compère Stéphane n’étant plus là, je passe mon temps avec Amine, on rigole bien, c’est mes derniers instants avec lui et dans le désert ! 



Une fois de retour à San Pedro comme d’habitude, il nous dépose, je suis la première, je dis au revoir au groupe (un peu plus à Claude et Françoise bien entendu). Je remercie chaleureusement Amine pour ces 3 jours super, et je lui donne 10 000 pesos de pourboire (environ 12 euros), il les mérite amplement. J’ai la gorge serrée, c’est fou comme on s’attache vite aux personnes. Je passe l’après-midi à gérer plein de choses, réservation hostel, répondre à des messages, écrire mes cartes postales, puis faire mon sac, prendre une douche, manger et il me reste une heure pour me poser, je reste avec Daniel, Kristell, le brésilien de la veille, on discute. Au moment où je dois partir, Daniel et Kristell me supplient de rester ! Ils sont adorables, Daniel ne m’a même pas fait payer pour le linge que je lui avais donné à laver.



J’ai une petite demi-heure de marche, mon bus est à 21h30, sur la route une voiture s’arrête à côté de moi, c’est Daniel et Krystell! Ils doivent ramener un téléphone à une amie et se sont dit qu’ils allaient m’amener au passage! Trop sympa! Du coup, j’arrive à la station et j’ai le temps pour m’acheter un peu de chocolat, j’étais en manque ! C’est parti, bus de nuit direction Iquique ! 




À noter:

-Blague by Stéphane, on s’amusait dans la voiture à faire des jeux de mots avec les thèmes de la journée:

Connaissez-vous la légende du désert d’Atacama?

Il y avait un homme tout seul qui vivait ici dans les montagnes, il se sentait seul par moment, puis un jour une femme est passé par là, il l’Alpaga et elle Lama beaucoup. 


J’ai beaucoup rigolé comme pour d’autres très bonnes et élaborées en quelques minutes seulement !


-Les paysages de ces 4 jours étaient fantastiques, sensationnelles, magnifiques, incroyables, diversifiés. Bref, j’ai vraiment un gros coup de cœur pour cet endroit, pour la beauté des lieux, c’est probablement les paysages les plus beaux et impressionnants, que j’ai vu depuis le début de mon voyage.

2 commentaires

Marie-Claude

Marieclaude

Bonjour,
Nous venons d'arriver à SPA et serions ravies de connaitre le nom de l'agence française et l'adresse de la boulangerie !

  • il y a 6 ans
Alexia

AlexiaMathieu

L’agence est locaventuras sur la rue caracoles et la boulangerie franchuteria rue padre le paige pas loin du cimetière! Bon voyage

  • il y a 6 ans