08. Coudekerque-Branche

Publiée le 08/06/2022
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La plage de Sangatte. La strando de Sangatte

Question relief, la journée d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec les précédentes, désormais, et pour plusieurs semaines, nous appellerons côte toute montée, fût-elle d'un pour cent qui nous hissera au sommet d'un pont qui nous permettra de franchir un canal ou une voie ferrée.

De fait, ce n'est plus du tout le même exercice que celui auquel nous nous livrions jusqu'alors. 

Il n'est plus maintenant question de pousser ardemment sur les pédales pour donner une impulsion qui en quelque sorte arrache le vélo à la route ou au contraire de profiter de la roue libre parce qu'elle descend. Il n'est plus question d'alternance effort-repos. On ne mouline plus.

Il s'agit de lancer la machine et d'entretenir ensuite le mouvement. Le pédalage est plus puissant et plus lent, on tire du gros, l'effort est modéré mais continu.

Le temps est très changeant. Du froid et de la pluie mais aussi de très belles éclaircies. Toute la journée on enfile et on retire le coupe-vent ou le K-way. Du vent toujours. Poussant encore. 

La traversée de Calais est aussi agréable que peut l'être celle d'une grande ville, sécurisée en tout cas. Toute la journée, nous noterons du reste les efforts faits par les collectivités pour faciliter la circulation du vélo. Courte halte sur la place pour admirer le beffroi, la statue des Bourgeois de Calais, oeuvre de Rodin.

A ce propos... nous avions croisée les statues d'un roi, d'une impératrice, d'un empereur... Il nous manquait celle d'un président. Justement sur la place de Calais, nous croisons celle Mon Général et de Tante Yvonne qu'il a ici épousée. Pas un regard pour nous. Elle vaut mieux sans doute. 

Après Calais, nous filons jusqu'à la réserve naturelle du Platier d'Oye. La route est agréable, tantôt sur des voies vertes toutes neuves, tantôt sur de petites routes quasi-désertes. Nous pique-niquons à l'entrée de réserve sur un muret peu confortable. Il fait froid et il commence à pleuvoir. En remontant en selle le repas fini, à à peine une centaine de mètres de l'endroit où nous nous sommes arrêtés, nous découvrons les tables et bancs que nous avions cherché sans succès depuis Calais.

Nous traversons ensuite Grand- et Petit-Fort-Philippe, respectivement sur la rive gauche et droite du un fleuve côtier en deux lettres, ami des cruciverbistes qui se jette ici à la mer : l'Aa. 

Le phare blanc est, depuis 1932, peint d'une spirale noire. Cela lui donne un air de carte postale, qui paraît impossible tant il semble typique. Quelque dessinateur de bédé doit en avoir eu l'idée. Auparavant entièrement blanc, il était difficilement repérable par les marins. Peu importe maintenant puisque celui-là aussi est, depuis une trentaine d'années, éteint.

Quelques tours de pédale encore et c'est Gravelines. Le paysage est ici défiguré par les centaines de pylônes qui acheminent l'électricité produite par la centrale nucléaire. Si les éoliennes sont accusées de défigurer le paysage, c'est pire ici, bien pire. C'est la troisième centrale que nous croisons en un peu plus d'une semaine : Paluel, Penly, Gravelines. Et on veut construire encore...

Loon-Plage, Grande-Synthe, Dunkerque puis nous arrivons à notre étape du jour à Coudekerque-Branche ou deux espérantistes, Patrice et Patricia nous accueillent avant simplicité et gentillesse.

Demain, nous quitterons la France. Nous prendrons la route de la Belgique.

Pri reliefof, la hodiaŭa tago havas nenion komunan kun la antaŭaj, de nun, kaj dum kelkaj semajnoj, ni nomos ajnan grimpeton grimpego, eĉ se ĝi estas nur  unu procento. Eĉ se nur temas pri ponto kiu lasos nin transiri kanalon aŭ fervojan linion.

Fakte, ne plu temas pri la sama ekzerco kiel tiu, al kiu ni okupiĝis ĝis tiam.

Ne plu temas pri forte premi la pedalojn por doni impulson, kiu iel eltiras la biciklon el la vojo aŭ, male, utiligi la liberan radon ĉar malsupreniras. Ne plu temas pri alternado inter penado kaj ripozo. Ni ne plu muelas.

Temas pri ekmovigi la maŝinon kaj poste konservi la movadon. La pedalado estas pli potenca kaj pli malrapida, vi forte tiras, la peno estas modera sed daŭra.

La vetero estas tre ŝanĝebla. Malvarmo kaj pluvo sed ankaŭ tre belaj sunaj momentoj. La tutan tagon ni surmetas kaj demetas la ventoŝirmilon aŭ K-Way-on. Ĉiam ventas. Puŝanta nin denove.

La transiro de Calais estas tiel agrabla kiel povas esti tiu de granda urbo. Ni biciklas sekure ĉiukaze. Dum la tuta tago, ni ankaŭ rimarkos la klopodojn faritajn por faciligi la cirkuladon de bicikloj. Mallonga halto sur la placo por admiri la belfridon, la statuon de la Burĝoj de Calais, skulpiita de Rodin.

Pri tiu ĉi temo... ni survoje jam vidis la statuojn de reĝo, imperiestrino, imperiestro... neniun de prezidanto. Tie sur la placo de Calais, ni renkontiĝas kun  tiu de "Mon Général" kaj de "Onklino Yvonne", kun kiu li edziĝis ĉi tie. Li ne rigardas por nin. 

Post Calais, ni iras al la naturrezervejo Platier d'Oye. La vojo estas agrabla, jen sur tute novaj verdaj vojoj, jen sur malgrandaj, preskaŭ senhomaj vojoj. Ni piknikas ĉe la enirejo de la rezervo sur malkomforta malalta muro. Estas malvarme kaj ekpluvas. Manĝinte, apenaŭ cent metrojn de kie ni haltis, ni malkovras la tablojn kaj benkojn, kiujn ni serĉis sensukcese ekde Calais.

Ni tiam transiras Grand- kaj Petit-Fort-Philippe, respektive ĉe la maldekstra kaj dekstra bordoj de dulitera marborda rivero, amiko de kruciverbistoj, kiu enfluas ĉi tie en la maron: la Aa.

La blanka lumturo estas pentrita per nigra spiralo ekde 1932. Ĉi tio donas al ĝi bildkartan aspekton, kiu ŝajnas neebla ĉar tiel tipa. Iu komikdesegnisto verŝajne imagis tion. Antaŭe tute blanka, ĝi estis malfacile viditia de maristoj. Ne gravas nun, ĉar ankaŭ tiu ne plu funkcias de tridek jaroj.

Kelkaj pliaj pedalturnoj kaj ni estas en Gravelines. La pejzaĝo ĉi tie estas malbeligita de la centoj da pilonoj, kiuj portas la elektron produktitan de la nuklea centralo. Oni akuzas ventoturbinojn pri malbeligado de la pejzaĝo, ĉi tie estas pli malbone, multe pli malbone. Ĉi tiu estas la tria elektrocentralo, kiun ni renkontas en iom pli ol unu semajno: Paluel, Penly, Gravelines. Kaj oni volas konstrui denove...

Loon-Plage, Grande-Synthe, Dunkerque ; ni alvenas al nia etapo de la tago en Coudekerque-Branche kie du esperantistoj, Patrice kaj Patricia bonvenigas nin kun simpleco kaj bonkoreco.

Morgaŭ ni forlasos Francion. Ni pedalos al Belgio.

Calais.
Les Bourgeois de Calais (Rodin). La kalizianaj burĝoj.
ZEO n°4. Rue du Docteur Zamenfof (Calais). Strato Doktoro Zamenhof  (Calais)
A Oye-Plage.
Sur le Platier d'Oye.
La station de sauvetage de Grand-Fort-Philippe. Grand-Fort-Philippe, la savstacio.
Fleuve côtier en deux lettres, ami des cruciverbistes. => AA.
ZEO n°5. Rue Zamenhof (Gravelines). Strato Zamenhof (Gravelines).
Vous trouvez que les éoliennes enlaidissent le paysage ?
Comme quoi un escargot peur voyager plus vite qu'on en croit.
Camomille et coquelicots. Magnifique.
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3 Voyages | 233 Étapes
Coudekerque-Branche, France
10e jour (07/06/2022)
Liste des étapes

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