15. Uithuizen

Publiée le 17/06/2022
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Ce matin, juste au moment où nous allions nous lever, un crépitement sur la toile de tente ne laisse place à aucun doute : il pleut. Juste à l'heure du petit déjeuner, c'est ballot. Manger dans la tente est très inconfortable. Juste au moment de la remballer, c'est idiot. Il est toujours préférable de faire sécher la tente au maximum avant le départ. Je ne sais quel dieu veille sur nous mais, trois minutes à peine après avoir commencé, la pluie cesse. Nous prenons le repas au sec et remballons la tente que nous n'aurons pas à faire sécher au moment du repas de midi.

A bien des égards, la route d'aujourd'hui ressemble à celle d'hier. Nous croisons des milliers de moutons et peu d'humains, la plupart à pied ou à vélo, quelques rares tracteurs et quasiment aucune voiture. 

On suit la digue, on s'en écarte, on y revient. Pour apercevoir les trésors de nature qu'elle cache, il faut s'arrêter monter les escaliers qu'on trouve de loin en loin et s'enivrer de la féerie qu'on y découvre.

Notre route est un désert. A gauche, la digue, au-delà, des pâtures où paissent quelques bovins, la mer ; à droite, les champs de pommes de terre. On ne croise presque personne. 

Il faut bien pourtant que quelqu'un cultive les champs tandis que d'autres veillent au fonctionnement du réseau complexe des voies d'eau qui les irriguent et les protègent. Nous ne croisons que quelques villages, magnifiques, comme figés dans la beauté et la sérénité. On y vend du poisson séché. Il y a donc aussi des pêcheurs. 

Outre les moutons, nos compagnons sont les oiseaux. Les espèces sont nombreuses, c'est ici un paradis ornithologique. Je n'y connais rien de rien. Mais Internet me permet d'identifier à coup sûr l'huîtrier-pie, c'est déjà ça.

La Frise est tout simplement magnifique, à la fois vivante et traditionnelle, riche de son histoire et de sa langue, de sa nature préservée, de la beauté de ses fermes. La présence des touristes y est discrète et ne défigure pas le milieu naturel.

Il nous fait pourtant la quitter. 

Ce soir, nous sommes – pour quelques heures - dans la province de Groningue, au nord-est des Pays-Bas (La Frise était elle au nord-ouest).

Le camping où nous séjournons est encore une fois parfait. Outre que le gérant nous offre un petit verre de vodka à notre arrivée, nous disposons d'un immense terrain pour nous seuls. Les toilettes sont pourvues de papier hygiénique, le coin vaisselle propose brosse et savon. C'est d'un calme...

Nous quittons demain les Pays-Bas pour l'Allemagne. Nous prendrons le bateau pour rejoindre Emden où nous ferons une pause de deux jours chez Sebastian, un espérantiste.

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Ĉi-matene, ĝustatempe kiam ni estis leviĝontaj, krakado sur la tendotolo : sendube pluvas. Ĝuste kiam ni estas matenmanĝontaj, ni malbonŝancas. Manĝi en la tendo estas tre malkomforta. Ĝuste kiam ni estas repakigontaj tempo repaki ĝin, ni malbonŝancas. Estas ĉiam plej bone sekigi la tendon kiel eble plej multe antaŭ la foriro. Mi ne scias, kia dio gardas nin, sed apenaŭ tri minutojn post kiam ĝi komenciĝis, la pluvo ĉesis. Ni matenmanĝas kaj repakas la tendon seke.

Multrilate la hodiaŭa vojo similas al la hieraŭa. Ni preterpasas milojn da ŝafoj sed malmultajn homojn, plejofte piedirantaj aŭ biciklantaj, kelkajn traktorojn kaj preskaŭ neniujn aŭtojn.

Ni sekvas la digon, ni malproksimiĝas de ĝi, ni revenas al ĝi. Por vidi la trezorojn de la naturo, kiujn ĝi kaŝas, vi devas halti kaj grimpi la ŝtuparojn, kiujn vi trovas de tempo al tempo, kaj ebriiĝi pro la magio, kiun vi malkovras tie.

Nia vojo estas kiel dezerto. Maldekstre, la digo, pretere, herbaĵejoj kie paŝtiĝas kelkaj bovoj, la maro; dekstre, la terpomkampoj. Ni preskaŭ renkontas neniun.

Tamen iu devas kultivi la kampojn dum aliaj prizorgas la kompleksan reton de akvovojoj kiuj akvumas kaj protektas ilin. Ni trairas nur kelkajn vilaĝojn, belegajn, kvazaŭ glaciigintajn en beleco kaj sereneco. Sekajn fiŝojn estas venditajn tie. Do estas ankaŭ fiŝkaptistoj.

Krom la ŝafoj, niaj kunuloj estas la birdoj. La specioj estas multnombraj, ĉi tie estas ornitologia paradizo. Mi scias nenion pri ilion. Sed interreto ebligas al mi identigi certe la eŭrazia hematopo, estas jam bona afero.

Frislando estas simple grandioza, kaj vigla kaj tradicia, riĉa je sia historio kaj sia lingvo, sia nedifektita naturo, la beleco de siaj bienoj. La ĉeesto de turistoj estas diskreta kaj ne malbeligas la naturan medion.

Tamen venas tempo po ni forlasi ĝin.

Ĉi-vespere ni estas – dum kelkaj horoj – en la provinco Groningen, en la nordorienta parto de Nederlando (Frislando estis en la nordokcidenta).

La kampadejo, kie ni loĝas, estas denove perfekta. Krom la administranto proponas al ni malgrandan glason da vodko ĉe nia alveno, ni havas grandegan lokon por ni mem. La necesejoj estas ekipitaj per neceseja papero, la vazarlavejo proponas broson kaj sapon. Estas trankvile...

Morgaŭ ni forlasos Nederlandon al Germanio. Ni prenos la boaton por atingi Emdenon kie ni faros dutagan paŭzon ĉe Sebastiano, esperantisto.

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3 Voyages | 233 Étapes
Uithuizen, Pays-Bas
20e jour (17/06/2022)
Liste des étapes

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