14. Blije

Publiée le 16/06/2022
.

Nous avons passé la soirée d'hier à discuter dans un incroyable mélange de néerlandais, d'anglais et d'espéranto de vélo bien sûr mais aussi de l'activité professionnelle de Maike et de Franck, qui se partage entre l'élevage de vaches laitières et la production d'électricité.

Comme beaucoup d'agriculteurs frisons, ils sont propriétaires d'une éolienne installée à quelques mètres de la maison. Il y en a énormément ici et beaucoup se construisent encore. Impossible de lever les yeux sans en apercevoir, il y en a des forêts. Nous discutons avec eux de l'intérêt de ces installations, de leur rentabilité, des contraintes, de leur bilan environnemental. Leur conclusion est sans appel, les éoliennes sont une bonne chose. 

Quant à nous, même si pensons qu'elles doivent bien sûr être implantées avec discernement, leur installation nous semble préférable en tout cas à la prolifération des centrales nucléaires. 

Nous avons passé la nuit à l'ombre des pales de la machine sans avoir en rien été gênés par le bruit que certains disent pourtant insupportable. Pour le Flamand que je suis, les éoliennes ne sont pas sans ressemblance avec leurs ancêtres les moulins. Je me demande si leur implantation suscitait les mêmes débats à l'époque.

Bien qu'il ait été annoncé assez fort, n'avons pas eu de vent aujourd'hui. Tout au plus un petit courant d'air qui maintient des températures agréables. La journée aura été calme et ensoleillée. Un temps idéal pour rouler.

Nus traversons le village de Zurich – un homonyme, nous sommes bien sur notre itinéraire, la très belle ville d'Harlingen.

Nous pique-niquons dans un village où un habitant prévenant a installé tables et bancs mais aussi une petite cabane où il possible de se servir une boisson fraiche ou chaude – ce sera café pour nous -, d'emprunter une pompe et même – au cas où la pluie vous surprendrait de d'acheter un poncho plastique pour un euro.

La journée est dominée par deux couleurs : le vert et le bleu. Le bleu du ciel. Le vert de l'herbe qui pousse sur la digue qui sépare la mer des Wadden, qui commence ici et s'étend au large de l'Allemagne et du Danemark, des terres en contrebas, du polder qu'elle protège. 

Par l'éminence qu'elle crée, la digue structure le paysage et définit l'horizon. D'en bas où nous roulons, nous ne pouvons rien supposer de ce qu'elle cache. Elle dessine une ligne horizontale qui sépare le vert du bleu. Tout au plus quelques moutons en découpant le paysage de leur silhouette viennent rompre cette harmonie parfaite. L'ambiance est silencieuse. Les seuls bruit qui parviennent sont ceux de la nature : les bêlements des moutons et les cris des oiseaux. Nous croisons au fil de la journée sans doute plus de vélos que de véhicules à moteur.

Les gens d'ici ont des coutumes qui leur sont propres. Bien qu'ils ne soient qu'une vingtaine de milliers, ils parlent, en plus du néerlandais et du frison, leur propre langue, le blidts. Terre de mission pour l'espéranto !

Toute la journée nous accompagnent aussi l'odeur des vaches et celle de l'herbe coupée. On vient de couper l'herbe des bas-côtés d'une grande partie des routes et des pistes et les agriculteurs ont fauché les pâtures, et profitant d'une météo favorable, s'apprêtent à rentrer les foins.

Nous logeons ce soir dans un camping très agréable. La gérante, voyant que nous n'en n'avions pas, est même allée chercher une table et deux chaises qu'elle a mises à notre disposition. Nous avons même l'électricité !

Encore un ZEO, l'éolienne de Maike et Franck.
.
.
Harligen
.
.
.
.
.
.

Hieraŭ, ni pasigis la vesperon parolante en nekredebla miksaĵo de nederlanda, angla kaj Esperanto pri biciklado kompreneble, sed ankaŭ pri la profesio de Maike kaj Franck, kiu ambaŭ  bredas kaj milkas  bovinojn kaj produkas elektron.

Kiel multaj frisaj bienistoj, ili posedas ventoturbinon instalitan kelkajn metrojn de la domo. Estas multaj ĉi tie kaj multaj ankoraŭ estas konstruataj. Neeble rigardi ĉirkaŭ si sen rimarki ilin. Ili faras kiel arbaro. Ni diskutas kun ili la intereson de tiuj instalaĵoj, ilian profitecon, kaj ilian median bilancon. Ili konkluas ke, sendube, ventoturbinoj estas bona afero.

Pri ni, eĉ se ni kredas, ke ili kompreneble devas esti instalitaj kun discerno, ili ŝajnas al ni ĉiukaze preferindaj al la disvastigo de nukleaj centraloj.

Ni pasigis la nokton sub la klingoj de la maŝino. La bruo kiun iuj diras estis neeltenebla tute ne ĝenas nin. Ni aŭdas nenion. Kiel Flandro, la ventoturbinoj similas al siaj prauloj la muelejoj. Mi scivolus, ĉu ilia loko kaŭzis la samajn debatojn tiutempe.

Kvankam oni anoncis sufiĉe forta vento, ni ventas hodiaŭ. Nur malgranda aera fluo kiu konservas agrablajn temperaturojn. La tago estis trankvila kaj suna. Perfekta vetero por bicikli.

Ni transiras la vilaĝon Zuriko – same nomiĝas la svislandan urbon, sed, ne timu, ni estas bone sur nia vojo - kaj la tre bela urbo Harlingen.

Ni piknikas en vilaĝo, kie zorgema loĝanto starigis tablojn kaj benkojn, sed ankaŭ malgrandan kabanon, kie vi povas aeĉti kontraŭ malgranda kosto malvarma aŭ varma trinkaĵo – por ni estis kafo –, por pruntepreni pumpilon kaj eĉ – se la pluvo surprizus vin aĉeti plastan ponĉon kontraŭ unu eŭro.

Du koloroj regas la tagon : verdo kaj bluo. La bluo de la ĉielo. La verdo de la herbo, kreskanta sur la digo, kiu apartigas la Vadan Maron, kiu komenciĝas ĉi tie kaj etendiĝas al Germanio kaj Danio, al la landoj malsupraj, al la poldero protektita de ĝi.

La digo faras altaĵon kiu strukturas la pejzaĝon kaj difinas la horizonton. De malsupre, kie ni veturas, ni ne povas diveni, kion ŝi kaŝas. Ŝi desegnas horizontalan linion kiu apartigas verdon de bluo. Nur kelkaj ŝafoj, tranĉantaj la pejzaĝon per siaj siluetoj, rompas ĉi tiun perfektan harmonion. Silentas. La solaj bruoj kiuj ni adŭas estas tiuj de la naturo: la blekado de la ŝafoj kaj la krioj de la birdoj. Dum la tuta tago, ni verŝajne renkontas pli da bicikloj ol motorveturiloj.

La homoj ĉi tie havas siajn proprajn kutimojn. Kvankam ili estas nur ĉirkaŭ dudek mil, ili parolas, krom la nederlanda kaj la frisa, sian propran lingvon, Blidts. Tero de misio por Esperanto !

Dum la tuta tago nin akompanas ankaŭ la odoro de bovinoj kaj tiu de tranĉita herbo. La herbon ĉe la flankoj de granda parto de la vojoj estis antaŭ ne longe tranĉita kaj la bienistoj falĉis la paŝtejojn, kaj dum favoran veteron, prepariĝas por rikolti la fojnon.

Ni loĝas ĉi-vespere en tre agrabla kampadejo. La administranto, eĉ disponigis al ni tablon kaj seĝojn. Ni eĉ havas elektron !

0 commentaire

3 Voyages | 233 Étapes
Blije, Pays-Bas
19e jour (16/06/2022)
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux