26. Sønder Farup (Ribe)

Publiée le 02/07/2022
.

On dit les Danois peu diserts. Ce n'est assurément pas le cas de la personne âgée qui engage la conversation au petit déjeuner, dans un excellent allemand, bien meilleur que le nôtre. L'homme est intarissable. Que nous ne comprenions de toute évidence qu'en – petite – partie ce qu'il raconte ne semble aucunement le gêner, il poursuit imperturbablement. C'est semble-t-il le père du responsable du camping où nous prenons le petit déjeuner, mais nous n'en sommes pas sûrs. 

Il nous explique qu'il ne faut pas se fier à l'air parfois revêche de ses compatriotes. Si nous avons besoin de quoi que ce soit, il nous suffira, nous dit-il, de demander et chacun ici s'efforcera de nous venir en aide.

Les sacoches chargées, nous prenons la direction d'Højer où il nous faut absolument passer pour retirer des couronnes danoises au distributeur automatique.

Le cycliste auquel nous demandons où se trouve l'automate nous y accompagne. Sur place, nous tentons le retrait, sans succès, la machine refuse obstinément de nous délivrer le moindre billet, nous indiquant que nous n'avons pas pressé le bouton – mais lequel ? – dans les délais. Nous demandons de l'aide à une autre personne qui nous aide à régler le problème. 

L'étape du jour nous fait passer au début à travers la campagne, de hameau en hameau. Les jolies maisons basses en brique, pour la plupart construites au dix-neuvième siècle, aux fenêtres étroites, aux jardins fleuris et aux pelouses impeccablement tondues lui donnent un air serein, paisible. Nous ne croisons presque personne. Tout est calme. Nous roulons soit sur de petites routes, soit sur des chemins gravillonnés. La conduite n'y est pas si facile. La roue arrière chasse et le risque de crevaison n'est pas négligeable.

Les agriculteurs travaillent aux foins. Certains les retournent encore pour qu'ils sèchent. D'autres les emballent déjà, balles rondes ou carrées, c'est selon. Un agriculteur, dans son champ, parcourt ses cultures et en profite pour désherber à la main, comme le faisait en son temps le père de Véronique.

Un peu plus loin, nous prenons une route plus importante. Pas de piste cyclable, mais elle n'est en fait pas nécessaire. Ce n'est pas ici d'un mètre ou d'un mètre cinquante que s'écartent les automobilistes qui vous doublent : ils utilisent systématiquement la partie gauche de la chaussée vous laissant toute la bande droite. On se sent en parfaite sécurité.

Nous empruntons ensuite de longs tronçons de route réservées aux vélos, qui longent la digue. Solitude quasi-absolue. Le regard porte à des kilomètres et embrasse toutes les nuances de vert qui s'offrent à lui. De bleu aussi : les nuages font grand bal qui, en obscurcissant le ciel ici ou là, créent une palette où le blanc, le bleu – ciel forcément – et le bleu-gris tentent de s'imposer.

Un jour à n'en pas douter, il nous fera payer sa bonté d'aujourd'hui mais aujourd'hui, le vent fort souffle du sud-ouest quand nous roulons au nord-est. Il nous pousse, et vivement. Tant et si bien que nous arriverons à 15 heures 30 à notre hébergement de ce soir, un Air Bnb où nous disposons de tout un étage pour nous seuls. Notre hôtesse nous sert gâteau et café à notre arrivée et nous vend pour un prix dérisoire les pommes de terre et les œufs que nous nous apprêtions à aller acheter à Ribe, à cinq ou six kilomètres de là, y ajoutant même quelques pommes. Le temps de prendre la douche et, en descendant à la cuisine, nous constatons que les pommes de terre sont cuites et épluchées ! Jusque là, notre bonhomme de ce matin nous a indiscutablement dit vrai : même s'ils sourient peu et ne répondent pas spontanément à nos salutations, les Danois nous aident bien volontiers.

.
.
L'île allemande de Sylt au loin.
.
.
.
.
Le vent ride l'eau du canal.
.
Chacun a sa parcelle délimitée par une haie au cimetière. On se croirait au camping.
.
.
.
.

Danoj laŭdire ne estas tre parolemaj. Certe ne la maljunulo, kiu parolas al ni ĉe la matenmanĝo, en bonega germana, multe pli bona ol la nia. La viro estas neelĉerpebla. Ne gravas por li, ke ni evidente komprenas nur – malgrandan – parton de tio, kion li diras, tute ne ĝeni lin, li daŭrigas senfine. Ŝajnas esti la patro de la administranto de la kampadejo, kie ni matenmanĝas, sed ni ne certas.

Li klarigas al ni, ke ni ne devas fidi la iafoje malafablan mienon de siaj samlandanoj. Se ni bezonas ion, ni nur devas peti helpon kaj ĉiuj ĉi tie faros sian eblon.

La sakoj ŝarĝitaj, ni ekbiciklas al Højer kie ni nepre devas iri por retiri danajn kronojn de la bankaŭtomatojn.

La biciklanto, al kiu ni demandas, kie estas la aŭtomato, akompanas nin tien. Surloke, ni provas retiri monon, sen sukceso, la maŝino obstine rifuzas eldoni al ni ajnan bileton, dirante al ni, ke ni tro malfruas por premis la butonon — sed kiu? Ni petas helpon de alia persono, kiu helpas nin solvi la problemon.

La hodiaŭa etapo kondukas nin tra la kamparo, de vilaĝeto al vilaĝeto. La belaj malaltaj brikaj domoj, plejparte konstruitaj en la deknaŭa jarcento, kun mallarĝaj fenestroj, florĝardenoj kaj perfekte falĉitaj gazonoj donas al ĝi serenan, pacan aeron. Ni apenaŭ renkontas iun. Ĉio estas trankvila. Ni veturas aŭ sur malgrandaj vojoj aŭ sur gruzvojoj. Veturi sur ilin ne estas tiel facila. La malantaŭa rado glitas kaj nis riskas de trapikiĝi.

Farmistoj laboras pri fojno. Iuj ankoraŭ turnas ĝin por ke ĝi sekiĝu. Aliaj jam rekoltas ĝin en rondajn aŭ kvadratajn pakbulojn, dependas. Farmisto, sur sia kampo, kontrolas siajn kulturaĵojn kaj eluzas la okazon por sarki mane, kiel la patro de Véronique faris siatempe.

Iom plu, ni prenas pli gravan vojon. Neniu biciklovojo, sed ĝi fakte ne estas necesa. Ne ĉi tie metron aŭ metron kaj duono deflankiĝas la aŭtistoj, kiuj preterpasas vin : ili ĉiam uzas la maldekstran parton de la vojo kaj lasas al vi la tutan dekstran. Ni sentas nin tute sekuraj.

Ni tiam prenas longajn vojojn rezervitajn por bicikloj, kiuj kuras laŭ la digo. Preskaŭ absoluta soleco. La rigardo povas vidi je kilometroj kaj ĝuas ĉiujn nuancojn de verdo. Bluo ankaŭ : la nuboj la ĉielon ĉi-tie kaj tie, kreas paletron, kie la blanko, la ĉielbluo kaj la grizbluo provas regi.

Iun tagon, sendube, ni repagos sian bonkorecon, sed hodiaŭ la forta vento blovas de la sudokcidento, kaj ni veturas nordorienten. Li puŝas nin. Forte. Tiom, ke ni alvenos je la 15:30 al nia ĉi-nokta loĝejo. En nia Air Bn, ni ĝuas tutan etaĝon. Nia gastiganto servas al ni kukon kaj kafon tuj kiam ni alvenas kaj vendas al ni kontraŭ malmultekosta prezo la terpomojn kaj ovojn, kiujn ni planis aĉeti en Ribe, kvin aŭ ses kilometrojn for, ŝi eĉ aldonas kelkajn pomojn. Tempo por duŝi kaj ni iras al la kuirej kie ni trovas kuiritaj kaj senŝeligitaj terpomoj ! Ĝis nun nia ĉi-matena ulo tute certe diris al ni la veron :Danoj ne multe ridetas kaj ne respondas spontane al niaj salutoj, sed ili estas helpemaj.

0 commentaire

3 Voyages | 233 Étapes
Sdr Farup Vej 16A, 1 sal, Ribe, Danemark
35e jour (02/07/2022)
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux