02. Saint-Valéry-en-Caux, côte d'albâtre.

Publiée le 31/05/2022
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Le nuit au camping a été fraîche... Autour de 9°. Autour, sans plus de certitude, car autant de thermomètres, autant de mesures qui, ce matin, vont de 11 à 13°. A défaut de précision, ça donne une idée. 

Remise en forme, acte II.

Fécamp notamment vous réveille les mollets. 

D'abord, on descend de la falaise à la mer puis, comme toujours, il faut remonter ce qu'on a descendu pour gagner la falaise d'en-face. Oui, celle-là, tout là-haut !

La descente sur le port est impressionnante et mieux vaut serrer les freins, d'autant que personne ne semble s'être réellement soucié de la sécurité du cycliste : en pleine descente, des barrières coupent la piste et obligent à démonter et à remonter les sacoches. La piste, un plus loin emprunte un sens interdit sans que les automobilistes circulant en sens inverse n'en soient avertis. 

La vue sur Fécamp est d'ici superbe, comme elle l'est de l'autre côté. Mais le cycliste, ce héros, n'en profitera qu'après qu'il aura grimpé à la force de ses petites gambettes la côte qui mène au sémaphore de la Vierge, au Cap Fagnet, où nous pique-niquons avec vue sur le port et la ville. 

Les cyclistes qui nous croisent, eux en descente, sont compatissants. Les quelques cyclovoyageurs qui roulent vers le Havre sur l'Eurovélo 4, dans le sens inverse du nôtre, savent sans doute que leur tour viendra après qu'ils auront traversé la ville. Pour être honnête, il nous faut cependant reconnaître que nous avons poussé les vélos à la main sur quelques centaines de mètres, à la sortie du port car la montée est si raide qu'il est difficile de maintenir le vélo en ligne ; zigzaguer sur une chaussée également ouverte aux voitures serait une assez mauvaise idée...

La mer se cache de nous. Nous suivons le plus souvent un itinéraire qui lui est parallèle, sur les hauteurs. On l'aperçoit parfois au loin et les plans de couleur qui se succèdent jusqu'à elle, le brun ocre de la terre, que les plans de pommes de terre parfois parsèment de frêles tâches vertes, le vert sombre des blés et de l'avoine, à moins que ce ne soit de l'orge, le vert tendre du lin forment un premier plan auquel succède le bleu-vert de la mer, puis, en arrière-plan, le bleu du ciel et le blanc des nuances. Dégradé sublime.

La palme de l'élégance revient sans conteste au lin, à ses tiges vert tendre, à ses premières fleurs bleues qui commencent à pointer. La tige est souple et, quand le vent la caresse, prend des reflets d'argent et ondule en formant des vagues : on dirait la mer, mais verte.

Et une rencontre. Nous avions salué dimanche le Roi des Belges au Havre. Ça fait des jaloux... Du coup, c'est Sissi, l'impératrice d'Autriche qui s'installe sur le bord de notre route, à Sassetot-le-Mauconduit, prétextant qu'elle a passé ici ses vacances pendant l'été 1875 et qu'elle peut dons prétendre à notre révérence. Pourquoi pas ?Mieux vaut ne pas se fâcher avec elle : nous n'avons pas abandonné notre projet de cyclovoyage au Delta du Danube ; l'itinéraire passe par l'Autriche et la Hongrie. Ne nous fâchons pas, salut Sissi !

Paluel où nous passons ensuite est plus connue pour sa centrale nucléaire que pour la beauté de son site. Et pourtant... C'est l'occasion de se demander si le choix du nucléaire fait par le président de la république est pertinent, s'il faut vraiment faire du Cotentin une poubelle nucléaire où l'on stocke des déchets dangereux pour des milliers d'années dont personne ne sait que faire, de se demander s'il faut en produire encore et toujours davantage. 

Réponse les 12 et 19 juin !

A la sortie de Paluel, encore un bonne côte !

Nous pensions arriver plus tôt à Cayeux-sur-Mer. Partis trop tard de Saint Léonard (10 heures 30 !) ? Roulé trop lentement ? pause trop longue ce midi ? Côtes trop ardues ? Je ne sais. Mais il nous faudra nous discipliner pour la suite.

Marie que nous avions rencontrée chez son fil à Saint-Jean-de-Luz nous accueille avec simplicité et gentillesse. Peu importe la température extérieure, nous serons au chaud chez elle. Merci Marie !

La journée de demain, s'annonce plus difficile encore que celle d'aujourd'hui. Elle nous conduira à Berneval-le-Grand où nous accueille Dominique, une espérantiste que nous avons contactée grâce au précieux Pasporta Servo. 

Les rayons du soleil à travers les feuilles des arbres sculptent la lumière sur la route.
En descendant vers Dieppe. Malsuprenirante al Dieppe.
Faudra grimper là-haut. Vi devos grimpe tien.
Les falaises de la côte d'Albâtre. La klifof de Côte d'Albâtre.
Le sémaphore du Cap Fagnet. La sémaphore de Kabo Fagnet
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Du vert au bleu. De verdo al bluo.
Sissi.
Paluel.
Le port de Saint-Valéry-en Caux. La havent de Saint-Valéry-en-Caux.

La nokto ĉe la tendaro estis malvarmeta... Ĉirkaŭ 9°. Ĉirkaŭ, sen plia certeco, ĉar tiom da termometroj, tiom da mezuroj, kiuj oscilas hodiaŭ matene inter 11° kaj 13°. Neprecizeca, sed donas ideon.

Trejnadotago, dua akto.

Precipe Fécamp vekas vin.

Unue vi malsupreniras de la klifo al la maro kaj poste, kiel ĉiam, vi devos supreniri tion, kion vi malsupreniris por atingi la kontraŭan krutaĵon. Jes, tiu kiun vi ĵus malsuprenniris.

La malsupreniro al la haveno estas impona kaj vi devas preferinde bremsi, des pli, ke neniu vere zorgas pri la sekureco de la biciklanto : meze de la malsupreniro, baroj fortranĉas la vojon kaj devigas vin formeti viajn sakojn. La vojo, pli fore, kuras en malpermesitan direkton, sen ke la aŭtistojkiouj veturas kontraŭdirekte estu avertitaj.

La vido de Fécamp estas belega de ĉi tie, kiel de la alia flanko. Sed la biciklanto, tiu ĉi heroo, profitos de ĝi nur post kiam li grimpis la supreniron, kiu kondukas al la semaforo de la Virgulino, al Cap Fagne, per siaj kruretoj. Tie ni piknikas kun vido de la haveno kaj la urbo.

La malsuprenirantaj biciklantoj, kiuj ni renkontas estas kompataj. Tiuj, malmultaj, kiuj iras kontraŭdirekte al Havro laŭ Eurovélo 4,, sendube scias, ke estos ilia vico post trapaso de la urbo. Sed sincere, ni devas konfesi, ke ni mane puŝis la biciklojn kelkcent metrojn post la haveno, ĉar la grimpado estas tiel kruta, ke estas malfacile irigi la biciklon ; zigzagi sur vojo permisita ankaŭ al aŭtoj estus tre malbona ideo...

La maro kaŝas sin al ni. Ni plej ofte sekvas paralelan vojon, sur la altoj. Malproksime, vi povas foje vidi sinsekvajn kolorojn, la okra bruno de la tero, foje punktitaj de helaj verdaj makuloj de la terpom-plantidoj, la malhela verdo de tritiko kaj aveno, (aŭ eble estas hordeo), la mola verdo de lino. Ĝi kolorigas la malfono, sekvas la bluverdo de la maro, poste, en la fono, la bluo de la ĉielo kaj la blanko de la nuboj. Sublima gradiento.

La premio por eleganteco gajnas sendube al lino, al ĝiaj molaj verdaj tigoj, ĝiaj unuaj bluaj floroj, kiuj komencas ĝermi. La tigo estas fleksebla kaj, kiam la vento karesas ĝin, alprenas arĝentajn reflektojn kaj ondulas por formi ondojn : ĝi aspektas kiel verda maro.

Jen kunveno. Ni salutis la Reĝon de la Belgoj en Havro dimanĉe. Iu ĵaluzas... Subite, estas Sissi, la Imperiestrino de Aŭstrio, kiu stariĝas sur nia vojo en Sassetot-le-Mauconduit., Ŝi diras, ke ŝi pasigis siajn feriojn ĉi tie dum la somero de 1875, kaj ke ŝi povas postuli niajn klinsalutojn. Kial ne ? Pli bone ne kolerigi ŝin : ni ne forlasis nian projekton bicikli al Danuba delto ; nia itinero transirus Aŭstrion kaj Hungarion. Ne koleru. Saluton Sissi!

Paluel, kiun ni trapasas poste, estas pli konata pro sia atomcentralo ol pro la beleco de sia pejzaĝo. Tamen... 

Jen okazo por demandi sin, ĉu la elekto de nuklea energio farita de la Prezidanto de la Respubliko - sola - estas bona. Ĉu Kotentino (Le Cotentin) vere iĝos nuklea rubujo kie danĝeraj ruboj kun kiuj neniu scias kion fari estos stokitaj dum miloj da jaroj.  Ĉu ni produktos pli kaj pli el ili.

Respondu la 12-an kaj 19-an de junio !

Elirante Paluel, alia kruta grimpado !

Ni pensis, ke ni alvenos pli frue en Cayeux-sur-Mer. Ĉu ni foriris 

Saint Léonard tro malfrue (10:30 a.m. !) ? Ĉu ni pedalis tro malrapide ? Ĉu ni tro longe paŭzis tagmeze ? Ĉu la deklivoj esis tro krutaj ? Mi ne scias. Sed ni devas disciplini nin.

Marie, renkontita en Saint-Jean-de-Luz, bonvenigas nin kun simpleco kaj afableco. Ne gravas la temperaturo ekstere, ni estos varmaj ĉe ŝia loko. Dankon.

Morgaŭ promesas esti eĉ pli malfacila ol hodiaŭ. Ni iros al Berneval-le-Grand kie nin akceptos Dominique, esperantistino, kiun ni kontaktis pere de la tiom utila Pasporta Servo.

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3 Voyages | 233 Étapes
Cayeux-sur-Mer, France
3e jour (31/05/2022)
Liste des étapes

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