73. Givet

Publiée le 31/08/2022
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À Jambes, près de Namur, Violette et Pierre, membres du réseau des Warmshowers ont gentiment accepté de nous accueillir. 

Comme nous, ils sont « quoticyclistes ». Ils ont voyagé à vélo au Chili, de quoi alimenter les conversations de la soirée. Bientôt ils seront parents, on parle donc aussi de voyage à vélo en famille, on s'échange des astuces, on parle du réchauffement climatique, de vie professionnelle, en cours ou terminée, de cuisine aussi : Pierre nous a préparé une purée aux boudins, blanc et noir, et aux pommes, une recette qui lui vient de sa famille.

Leur maison n'est à quelques mètres du fleuve. Comme nous, il l'aiment. La Meuse leur est une présence quotidienne. 

Nous repartons ce matin avec, comme à chaque fois, l'impression de quitter de nouveaux amis, à peine les a-t-on connus. Avec l'espoir que nos chemins se recroisent ici ou chez nous en Normandie ou sur la route d'un quelconque voyage. Qui sait ?

Ces rencontres sont décidément toujours bien (trop) courtes.

Nous reprenons vers 9 heures le chemin de halage en remontant le cours du fleuve. Nous passons Wépion, célèbre pour ses fraises, Dinant, la ville d'Adolphe Sax, l'inventeur du saxophone, le château de Freyr. Nous égrenons un chapelet de lieux qui nous sont connus mais dont la mémoire est confondue, imprécise. Ici où là, un point de vue, un bâtiment, un repère quelconque, souvent futile, s'impose pourtant. Oui, nous sommes déjà passés là : on se souvient – vaguement - de ceci ou de cela, incidemment. Il est rare que l'un et l'autre nous ayons les mêmes réminiscences. Nous reviennent des impressions plus que des éléments tangibles, noms de lieux, paysages ou bâtiments.

Nous passons la frontière. Dernier jour d'août, dernier passage de frontière. Ça y nous sommes de retour en France. L'idée d'être de retour dans deux semaines à la maison nous parait saugrenue. Il nous reste à peine 600 kilomètres pour nous en convaincre. 

La route d'aujourd'hui est facile et nous parvenons assez tôt à Givet où nous flânons un peu en savourant le plaisir d'être revenus en Ardennes. Nous sommes aussi en France mais, étrangement, cela importe moins. Peut-être parce que la Belgique, depuis trois jours, nous est une patrie cousine perceptiblement mais pas significativement différente.

La pluie est annoncée mais le temps est encore au beau et semble devoir se maintenir. Et, ces dernières semaines en dépit des prévisions qui laissent parfois espérer la pluie, rarement pourtant elle tombe. Bien sûr, rouler au sec est plus confortable pour nous mais cette sécheresse inquiète.

Nous dormons ce soir chez Gilles et Catherine, deux espérantistes givetois. Nous ne connaissions aucun espérantiste ardennais, ce ne sera plus le cas ce soir. 

Demain, nous prendrons la Transardennaise, cette portion de l'EuroVélo 19 que nous avons si souvent parcourue quand nous habitions ici. Cela nous fait l'impression de retrouver une vieille copine, un peu perdue de vue mais toujours chère.

L'étape de demain est longue et, pendant notre séjour dans les Ardennes, nous passerons quelques soirées avec des amis ou de la famille.

Il n'y aura donc sans doute aucune nouvelle publication sur le blog d'ici dimanche.

La Meuse à Jambes.
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Dinant.
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Dinant, la ville d'Adolphe Sax, qui inventa le saxophone en 1846..
La Couque de Dinant, spécialité de la ville.
La falaise à Freyr.
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Le Ravel sur les derniers kilomètres en Belgique.
Retour en France.
La Citadelle de Dinant, autrefois Centre d'entrainement des commandos.

En Jambes, apud Namuro, Violette kaj Pierre, membroj de la reto Warmshowers afable bonvenigis nin.

Kiel ni, ili estas ĉiutagaj biciklantoj. Ili bicikle vojaĝis en Ĉilio. Sufiĉaas por nutri la konversaciojn de la vespero. Baldaŭ ili estos gepatroj, do ni parolas ankaŭ pri familiaj biciklaj vojaĝoj, ni interŝanĝas konsiletojn, ni parolas pri la mondvarmiĝo, pri niaj profesiaj vivoj - ili laboras, ni emeritiis anta kelkej jaroj -, ankaŭ pri kuirado : Pierre preparis por ni terpompuron, kun blankan kaj nigran sangokolbasojn, kaj kun pomoj, recepto kiu venas de lia familio.

Ilia domo estas nur kelkajn metrojn de la rivero. Kiel ni, ili amas ĝin. La Mozo estas ilia ĉiutaga najbaro.

Ni foriras ĉi-matene kun, kiel ĉiam, la impreso de lasi novajn amikojn, apenaŭ ni ekkonis ilin. Kun la espero, ke niaj vojoj denove kruciĝos ĉi tie aŭ hejme en Normandio aŭ sur la vojo de iu ajn vojaĝo. Kiu scias ?

Ĉi tiuj renkontoj certe ĉiam estas tre (tro) mallongaj.

Ĉirkaŭ la 9-a ni prenas la tirvojon reen laŭ la kurso de la rivero, en la direkto de ĝia fonto. Ni preterpasas Wépion, fama pro ĝiaj fragoj, Dinant, la urbo Adolphe Sax, la inventinto de la saksofono, la kastelo de Freyr. Ni rakontas litanion de lokoj kiuj estas konataj al ni sed kies memoro estas konfuza, malpreciza. Ĉi tie aŭ tie, vidpunkton, konstruaĵon, iun precizan punkton, tamen ni memoras. Jes, ni jam estis tie : ni memoras — malklare — tion aŭ tion, cetere. Estas malofte, ke ni ambaŭ havas la samajn rememorojn. Impresoj revenas al ni pli ol konkretaj elementoj, nomoj de lokoj, pejzaĝoj aŭ konstruaĵoj.

Ni transiras la limon. Lasta tago de aŭgusto, lasta limtransirejo. Jen, ni estas reen en Francio. La ideo reveni hejmen post du semajnoj ŝajnas al ni stranga. Restas al ni apenaŭ 600 kilometroj por konvinki nin pri tio.

La hodiaŭa vojo estis facila kaj ni atingas Givet sufiĉe frue, kie ni iom promenas, gustumante la plezuron esti reen en Ardenoj. Ni estas ankaŭ en Francio sed, strange, malpli gravas. Eble ĉar Belgio, la kuzina lando, dum la pasintaj tri tagoj, estis percepteble sed ne signife malsama.

Pluvo estas anoncita sed la vetero estas ankoraŭ bona kaj ŝajnas, ke tio daŭros. En la lastaj semajnoj, malgraŭ la veterprognozoj, kiuj foje donas esperon por pluvo, ĝi malofte falas. Kompreneble, rajdi seke estas pli komforta por ni, sed ĉi tiu sekeco maltrankviligas nin.

Ni dormas ĉi-nokte ĉe Gilles kaj Catherine, du esperantistoj el Givet. Ni konis neniun Ardenan Esperanton, tio ne plu estos ĉi-vespere.

Morgaŭ ni prenos la Transardennaise, ĉi tiun sekcion de EuroVélo 19, kie ni tiom ofte vojaĝis kiam ni loĝis ĉi tie. Ĝi donas al ni la impreson retrovi malnovan amikon, iom perditan de vido sed tamen karan.

La morgaŭa etapo estos longa kaj, dum nia restado en Ardenoj, ni pasigos kelkajn vesperojn kun amikoj aŭ familio.

Do verŝajne ne estos novaj afiŝoj ĝis dimanĉo.

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3 Voyages | 233 Étapes
52 Route de Bon-Secours, Givet, France
95e jour (31/08/2022)
Liste des étapes

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