04. Cayeux-sur-Mer

Publiée le 02/06/2022
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La texto en esperanto estas sube, post la foto.

Nous avons passé la nuit à Berneval-le-Grand chez Dominique et Pierre-Louis, deux espérantistes, également fervents adeptes de la petite reine : tandémistes pour le voyage et cyclotafeurs au quotidien, dans une région où, vous l'aurez compris, les côtes, parfois rudes, n'engagent guère à se rendre à vélo au travail. Pierre-Louis, qui plus est monte en selle à six heures et demie pour prendre la route du lycée . Chapeau !

Toute la soirée, nous avons échangé sur les sujets divers : le filage (Dominique nous a montré comment on utilisait un rouet), tissage mais aussi cyclovoyages et bien sûr espéranto. Pour être tout à fait honnêtes, nous n'avons parlé qu'en français mais nos hôtes sont bientôt en retraite et, promis, ils vont s'y remettre.

Hier, de la terrasse où nous étions installés, nous voyions la plage, qui n'est qu'à une centaine de mètres de la maison, située donc presque du niveau de la mer. Conséquence : rude côte en sortant de chez eux ce matin. 

Le paysage ensuite est assez semblable à celui de la veille. Tout aussi beau. Peut-être la route est-elle un peu plus fréquentée. Mais le principe reste le même : dévaler la valeuse, admirer un peu la mer et regrimper. Valeuse. Falaise. Plateau. Valeuse. Falaise...

A la mer, le cycliste, comme chacun se repaît du spectacle des ports et des bateaux. N'est-il pas injuste à ce propos que ce soient toujours eux qui consentent les efforts qui permettent cette rencontre ? Toujours le cycliste descend à la mer. Et si les bateaux, de temps en temps, faisaient à leur tour l'effort d'escalader la falaise ? Mais non, c'est apparemment trop leur demander. 

Le soleil est aujourd'hui radieux et il faut prendre garde à ne pas attraper de coups de soleil : l'indice UV doit être élevé mais la température reste fraiche car le vent du nord souffle toujours assez fort. Du nord, donc de face. Dès qu'il se calme, il fait en revanche très chaud.

Mais les paysages sont tellement magnifiques que nous ne saurions nous plaindre !

Un peu comme à Fécamp, la descente à Le Tréport est rapide et la prudence s'impose. Le funiculaire, nous dit-on, transporte aussi les vélos. Mais nous le prenons pas plus pour descendre en ville que nous le prendrons pour en remonter en septembre. On est venu faire du vélo, pas du funiculaire !

Nous mangeons une frite sur la digue de Mers-les-Bains, bien conscients qu'elle nous aidera pas à remonter jusqu'à la chapelle là-bas en haut de la falaise... 

A un croisement où nous devions normalement tourner à droite, nous voyons une belle piste cyclable toute neuve. Tentant... Nous l'empruntons et la suivons jusqu'à Ault qui n'était pas initialement sur note itinéraire. 

En 1579, la ville et le port ont disparu sous les flots. La tempête a comblé le port, englouti la ville basse et l'église Sainte-Marie, la falaise s'est écroulée sur les maisons des pêcheurs. Victor Hugo, lors d'un voyage sur la côte picarde en 1837 recueille le témoignage d'une vielle femme, qui, dans sa jeunesse, avait vu le clocher de l'église Sainte-Marie dépasser des flots. Il a raconté ce drame dans une longue lettre à sa femme et évoque le désastre dans Les Travailleurs de la Mer.Aujourd'hui encore, malgré les travaux réalisés, l'érosion se poursuit. La côte recule de 30 centimètres par an. La ville passe son temps à se défendre de la mer, notamment en s'abritant derrière un cordon de galets.

Nous choisissons d'emprunter la piste qui le longe, entre la mer, en contrebas de la digue et la réserve naturelle du Hable-d'Ault. Mauvais choix. Elle devient rapidement difficile, la roue glisse et s'enfonce dans les galets. La perspective nous trompe, on dirait Cayeux proche, ce qui nous décide à continuer mais la ville semble reculer à mesure qu'on en approche. Nous parvenons enfin au bout à notre but, les mollets tétanisés, les bras et la nuque douloureuse. Pas de chute. C'est déjà ça.

Demain, direction Berck-sur-Mer. Encore une nuit en camping.

Merveilleux paysages. Mirindaj pejzaĝoj.
(Mesnil-Val) Toutes les sirènes ne se valent pas. Ne ĉiuj marvirinetoj same valotas.
En remontant de le Tréport. Suprenirante el Le Tréport.
Le Tréport, vu d'en-haut. Le tréport, vidita de la supro.
Elle. Ŝi.
... et lui. ...kaj li.
Le Tréport.
Mers-les-Bains.
Les falaise d'Ault. La klifoj de Ault.
Est-ce ici que finit le monde ? Ĉu la monde ĉi-tie finiĝas ?
L'erreur... Estis eraro...

Ni tranoktis en Berneval-le-Grand kie Dominique kaj Pierre-Louis bonvenigis nin. Ili estas du esperantistoj, ankaŭ fervoraj biciklantoj : ili vojaĝas tandeme kaj ĉiutagaj iras labori biciklante, en regiono kie, kiel vi komprenis pro la aftaj malfacilaj supreiroj, vi devas kuraĝi por iri al laboro per biciklo. Pierre-Louis cetere surseliĝas je la sesa kaj duono por iri al la liceo. Brave !

Dum la tuta vespero, ni interŝanĝis pri diversaj temoj: ŝpinado (Dominique montris al ni kiel uzi ŝpinradon), teksado sed ankaŭ biciklovojaĝoj kaj kompreneble Esperanto. Honeste, ni nur parolis la francan sed niaj gastigantoj baldaŭ retiriĝos kaj, ili promesas, ke ili denove uzos la lingvon.

Hieraŭ de la teraso, kie ni sidis, ni povis vidi la strandon, nur cent metrojn de la domo, do preskaŭ ĉe la marnivelo. Konsekvence ni devas supreniri hodiaŭ matene kiam ni forlasas ilian domon  .

La pejzaĝo poste estas sufiĉe simila al tiu de la antaŭa tago. Same bela. Eble la vojo estas iom pli trafikata. Sed la principo restas la sama : malsupreniru, iomete admiru la maron kaj suprengrimpi. Valo. Klifo. Altebenaĵo. Valo. Klifo...

Ĉe la marbordo, la biciklanto, kiel ĉiuj, ĝuas la spektaklon de havenoj kaj boatoj. Ĉi-rilate, ĉu ne estas maljuste, ke ĉiam la biciklantoj penas por tiu renkonto ? Ĉiam la biciklanto malsupreniras al la maro. Se la boatoj, de tempo al tempo, siavice klopodis grimpi la krutaĵon? Neniam ! Ŝajnas, ke tio estus tro postuli.

La suno brilas hodiaŭ kaj vi devas atenti por ne sunbruligi : la ultraviola indekso certe altas sed la temperaturo tamen estas malvarmeta pro la norda vento, kiu ankoraŭ blovas sufiĉe forte. De la nordo, kompreneble, do de la fronto. Tuj kiam ĝi trankviliĝas, varmegas.

Tamen, la pejzaĝoj estas tiel belaj, ke ni ne povus plendi !

Ĝuste kiel en Fécamp, la malsupreniro al Le Tréport estas rapida kaj vi devas nepre esti singardema. La funikularo, oni diras al ni, ankaŭ transportas biciklojn. Sed ni ne prenas ĝin por malsupreniri al la urbo kaj ni ne prenos ĝin por reiri supren en septembro. Ni venis por por bicikli, ne por funikulari!

Ni manĝas fritaĵon ĉe la digo de Mers-les-Bains, tute sciante, ke ĝi ne helpos nin supreniri al la tiea kapelo ĉe la supro de la klifo...

Ĉe vojkruciĝo, kie ni normale devis iri dekstren, ni vidas belan tute novan biciklovojon. Tio ŝajnas ege tenta.Ni prenas ĝin kaj sekvas ĝin al Ault kiu ne estis sur nia itinero.

En 1579, la urbo kaj la haveno malaperis sub la ondoj. La ŝtormo plenigis la havenon, englutis la malsupran urbon kaj la preĝejon Sainte-Marie, la klifo kolapsis sur la domojn de la fiŝkaptistoj. Victor Hugo, dum vojaĝo al la Pikardia marbordo en 1837, kolektis la rakonton de maljunulino, kiu, kian ŝi estis junaĝa, vidis la sonorilturno de Sainte-Marie-preĝejo elstaranta de la ondoj. Tiun katastrofon li rakontis en longa letero al sia edzino kaj li elvokis en Les Travailleurs de la Mer. Ankoraŭ hodiaŭ, malgraŭ la farita laboro, la erozio daŭras. La marbordo retiriĝas je 30 centimetroj jare. La urbo pasigas sian tempon defendi sin de la maro, precipe ŝirmante sin malantaŭ amoso de ŝtonetoj.

Ni elektas preni la trakon, kiu iras laŭ ĝi, inter la maro, sub la digo laŭ la naturrezervejo Hable-d'Ault. Malbona elekto. Ĝi rapide fariĝas malfacila, la rado glitas kaj enprofundiĝas en la rulantaj ŝtonetoj. La perspektivo trompas nin, ŝajnas ke Cayeux estas proksima. Pro tio, ni decidas daŭrigi sut-r tiu vojo sed la urbo ŝajnas retiriĝi kiam ni alproksimiĝas al ĝi. Ni finfine atingas nian celon, la suroj paralizitaj, la brakoj kaj la kon endolorigitaj. 

Bonŝance nenia el ni falis.

Morgaŭ, ni iros al Berck-sur-Mer. Ni denove tendumos.

1 commentaire

andrepierre

Bonne nouvelle que cette piste cyclable toute neuve qui mène à Ault. Il n'y avait rien à cet endroit l'année dernière à la même période. Ce doit être très récent car cela ne figure sur aucune carte (même Opencyclemap). Il s'agit probablement de l'amorce de l'itinéraire définitif de la Vélomaritime via Ault. Dommage d'avoir choisi les galets ensuite ! J'imagine la galère. Je me suis fait piéger en Allemagne l'année dernière en suivant une piste hors véloroute qui est vite devenue impraticable avec une grosse épaisseur de sable. Impossible de monter sur les vélos qu'il a fallu pousser pendant une heure. Maintenant vous êtes sur le plat pour un bout de temps (avant les monts du Calaisis - Gris Nez - Blanc Nez).

  • il y a 2 ans
3 Voyages | 233 Étapes
Saint-Valery-en-Caux, France
5e jour (02/06/2022)
Liste des étapes

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