03. Berneval-le-Grand

Publiée le 02/06/2022
.

Le texte en français se trouve en bas de page, après les photos.

La vetero estas freŝa ĉi-matene, 12° sed ne pluvos kiel anoncita hieraŭ.

Ni ĉefe biciklas sur departementaj vojoj kun malmulte da trafiko. Ni devas vigli sed la plej multaj aŭtistoj estas atentemaj al biciklantoj kaj ni sentas nin sekuraj malgraŭ la malĝentila sinteno de kelkaj maloftaj ŝoforoj.

Ni laŭiras la marbordon tra la kamparo, de vilaĝo al vilaĝo : Manneville-ès-Plain, Blosseville, Veules-les-Roses, ĝis Quiberville. Laŭ konsilo de Marie, ni forlasis la bicikla vojo Eurovélo 4 en Varangeville-sur-Mer. Oni riparas la vojo en Longueil kaj la trairejo tra Sainte-Marguerite-sur-Mer, kiel eble plej proksime al la marbordo, estas same bela.

Manĝinte sur la plaĝo de Pourville-sur-Mer, ni supreniras la klifon kaj denove malsupreniras al Dieppe. Ĉar ni jam progresis aŭ ĉar ili vere estas, la hodiaŭaj montetoj ŝajnas al nio pli facile la hieraŭaj,  kvankam la mapo anoncis, ke ili estas pli malmolaj.

Dum nia vojaĝo, nin akompanas la pepado de birdoj. Atente aŭskultante, ni povas distingi almenaŭ kvar speciojn, sed necesus iom da ornitologia scio por nomi ilin, same kiel necesus iom da scio pri botaniko por tute profiti la vojaĝon. Domaĝe. Sufiĉos ĝui la spertitajn sentojn sen provi ekscii pli.

Neniu statuo de reĝo aŭ imperiestrino staras sur nia vojo hodiaŭ (La reĝo neniam restis en la domo Henri IV en Saint-Valéry-en-Caux, same, la imperiestro neniam kampadis ĉe Camp de César en Bracquemont. Ni ne falos en la kaptilon !)

Marie diris al ni hieraŭ, ke la vivdaŭro de linaj floroj ne superas kelkajn horojn. Ni admiras la fragilecon de la etaj bluaj floroj, kiuj, eĉ se ili estas efemeraj, ornamas nian itineron. Ili faras la mondon pli bela.

Laŭ la konsilo de Pierre-Louis kaj Dominique, kiuj bonvenigas nin ĉi-vespere, ni aŝnĝos nian vojplano, kiam ni reiris jemen por preni la linan biciklan vojon, kiu kuras pli interne en la kamparo. Sed nur estos en septembro septembro, ni havas tempon por décidi kion fari ; tiam la lino estos rikoltita antaŭ longe.

Ni plej ofte veturas kelkajn kilometrojn apud la marbordo, paralele al la maro, kiu ludas kaŝludon, faras sin dezirinda kaj ne montras sin, krom kelkfoje ĉe la fino de la paŝtejoj kiam ni malsupreniras al ĝi, nur de tempo al tempo, okaze de ĝirejoj, .

Hodiaŭ la maro estas absolute verda, turkisa, jes, sed verda, ne blua. Se ne estus la sufiĉe freŝa vento, kiu akompanas nin ĝis la mezo de la posttagmezo, ni povus, subsune, kredi, ke ni estas en Polinezio – , mi kredas, ĉar, mi neniam estis tie, mi scias ĝin nur el bildkartoj. Mankas tamen kelkajn gradojn kaj kelkajn kokosarbojn.

Verdo certe ne estas mia plej ŝatata koloro. Mi preferas okrajn, flavajn, rustajn, brunajn tonojn. Mi trovas tiujn kolorojn pli trankviligaj. Ekzistas agresemaj verdoj, sed neniu, laŭ mi, priskribis agreseman okron.

Ĉi tie, tamen, maro kaj lino proponas al ni ĉi tiujn dolĉajn kaj dezirindajn verdojn.

Ĉu vi prenos pluan verdon por la vojo ?

Tio estas netadukebla vortludo : en la franca, "verdo (vert)" kaj glaso (verre)" estas homofonoj. Vi do same prononcas "Ĉu vi prenos pluan verdon ?" kaj "Ĉu vi prenos pluan glason ?"

.
.
.
La falaise de Pourville. La klifo de Pourville.
.
Le port de Dieppe. La haveno Dieppe.
.

Départ dans la fraicheur ce matin, 12° mais sans les pluies faibles annoncées hier. 

Nous empruntons principalement des routes départementales à faible trafic. Il faut rester vigilant mais la plupart des automobilistes sont attentifs aux cyclistes et nous nous sentons en sécurité malgré l'attitude discourtoise de quelques rares conducteurs.

Nous cheminons en retrait de la côte par la campagne, de village en village : Manneville-ès-Plain, Blosseville, Veules-les-Roses, jusqu'à Quiberville. Sur les conseils de Marie, nous quittons l'Eurovélo 4 jusqu'à Varangeville-sur-Mer. La route est en travaux à Longueil et le passage par Sainte-Marguerite-sur-Mer, au plus près de la côte est tout aussi joli. 

Après avoir pris notre repas sur la plage de Pourville-sur-Mer, nous remontons sur la falaise puis redescendons à Dieppe. Est-ce parce que nous avons déjà progressé ou le sont-elles vraiment, les côtes aujourd'hui nous ont semblé plus facile à grimper que celles d'hier alors que la carte les annonçait plus rudes.

Tout au long de notre route, nous sommes accompagnés du gazouillis des oiseaux. En écoutant attentivement, on distingue quatre espèces au moins assurément mais il faudrait quelque compétences en ornithologie pour les nommer, comme il faudrait pour profiter pleinement du voyage, être un peu botaniste. Tant pis, il faudra se contenter de profiter des sensations offertes sans chercher à en savoir davantage. 

Nulle statue de roi ou d'impératrice ne s'impose sur notre chemin d'aujourd'hui (Le roi n'a jamais logé dans la maison Henri IV à Saint-Valéry-en-Caux, pas plus que l'empereur n'a campé au Camp de César à Bracquemont. Faut pas croire que nous allions tomber dans le panneau!)

Marie nous a dit hier que la durée de vie des fleurs de lin n'excédait pas quelques heures. Nous admirons la fragilité des petites fleurs bleues qui, fussent-elles éphémères, pavoisent notre itinéraire. Elles embellissent le monde.

Sur les conseils de Pierre-Louis et de Dominique qui nous accueillent ce soit, nous modifierons d'ailleurs notre itinéraire au retour pour emprunter la véloroute du lin qui passe plus à l'intérieur des terres. Mais d'ici septembre, on a le temps de voir et le lin sera récolté de longue date.

Nous roulons le plus souvent à quelques kilomètres du trait de côte, parallèlement à la mer qui joue à cache-cache, se fait désirable et ne se donne à voir, sauf en quelques occasions où nous descendons jusqu'à elle, que par intermittence, au détour d'un virage, au bout des pâtures.

Elle est aujourd'hui absolument verte, turquoise, certes, mais verte, pas bleue. N'était-ce le vent toujours frais qui nous accompagne jusqu'au milieu de l'après-midi, on pourrait, sous le soleil, à quelques degrés et quelques cocotiers près, se croire en Polynésie – du moins, je le crois car, n'y étant jamais allé moi-même, je ne la connais que de cartes postales.

Le vert n'est certes pas ma couleur préférée, je lui préfère les tons ocres, jaunes, rouille, bruns, que je trouve plus apaisants. Il y a des verts criards mais personne que je sache n'a jamais décrit un ocre criard.

Ici pourtant, mer et lin nous offrent de ces verts doux et désirables.

Vous reprendrez bien un petit vert pour la route ?

1 commentaire

ClaudineMichel

Vous êtes très beaux ( comme d'habitude !) sur la photo d'entrée de l'étape .

  • il y a 2 ans
3 Voyages | 233 Étapes
Berneval-le-Grand, Petit-Caux, France
4e jour (01/06/2022)
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux