27 bis. Excursion sur l'ile de Fanø

Publiée le 04/07/2022
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Nous avions décidé de visiter aujourd'hui l'île de Fanø. 

La météo n'est pas fameuse : le temps est gris, une averse nous tombe sur le nez dès le matin et le vent souffle vraiment fort. 

Avant de partir, nous nous mettons en quête d'un timbre pour poster une lettre. Nous demandons à un passant où il y a un bureau de poste. Notre question semble l'étonner ; il nous répond que cela n'existe plus ou presque. Nous lui demandons où acheter un timbre. Il nous explique que personne n'achète plus de timbre, les Danois l'impriment sur le site Internet de la Poste. Nous croisons un employé de l'équivalent local de Chronopost. Il nous indique un magasin qui en vend. Ouf !

Direction le port où nous achetons nos billets pour le ferry qui nous mènera à l'île de Fanø en un douzaine de minutes. La rotation est permanente et les bateaux se suivent.

Arrivés au port de Nordby, nous prenons la une piste cyclable qui double la route principale qui parcourt l'ile du nord au sud, puis nous bifurquons pour rejoindre la plage de Rindby Strand où nous prenons le pique-nique face à la mer sur l'un des deux bancs installés en bordure de la plage, la cannette de bière bien platée dans le sable pour éviter que le vent violent qui souffle de face ne la renverse. 

On ne peut pas voir le vent. On aimerait pouvoir le photographier mais c'est impossible. Il n'est perceptible qu'à ses effets. On le sent sur la peau. Il oblige à tenir ferme le guidon, sans négligence, au ridsque d'être déporté et à pousser avec obstination sur les pédales. On l'entend chanter dans les rayons des roues. Les plantes de la dune ondulent et se couchent sous son souffle et du sable un peu plus sec vole en formant une espèce de nuage qui ondule comme un serpent presque au ras du sol.

Des voitures roulent sur la plage – cela nous paraît incongru mais c'est autorisé ici –. Une dizaine de véhicules sont arrêtées à quelques mètres à peine de la mer.

Il y a aussi des promeneurs et quelques cyclistes ; ils sont en T-shirt quand nous enfilons, nous, maillot à manche longues et coupe-vent. Question d'habitude. 

Nous reprenons la route pour rejoindre le village de Sønderho, à la pointe sud de l'île. 

On y trouve de jolies maisons anciennes au toit de chaume. Certaines rues sont en gravier ou même laissées en herbe. L'ensemble parait surgi du passé, nous voyons pourtant la borne de recharge pour les véhicules électriques.. Tout va bien, nous ne sommes pas tombés dans une faille spatio-temporelle.

Il y a ici un plus de monde que sur la plage mais cela reste raisonnable : nous sommes en semaine, la Devant une maison, nous voyons un étal où sont vendus d'occasion des objets divers : vaisselle, vêtements, bibelots, en plus ou moins bon état. Cela semble une habitude danoise que d'organiser ainsi une braderie permanente sur le pas de la porte. 

Il est temps de rebrousser chemin : il reste une quinzaine de kilomètres à faire pour retourner au port. Nous choisissons la route de l'ouest. Il s'agit d'une grande route en ligne droite, d'une dizaine de kilomètres, faite de sable tassé qui circule entre la plage, à une cinquantaine de mètres de la mer et la dune. Elle est elle aussi ouverte à la circulation automobile mais plus que de voitures, nous croisons tout ce qui vole. Des adeptes du char à voile et du kite-buggy (char tiré par un cerf-volant) qui roulent à grande vitesse, quelques rares véliplanchistes en mer – elle doit être froide - et quelques cervolistes (Le mot existe, le Robert en atteste) dans la dune. Le vent a ici son royaume.

Nous revenons finalement à Nordby où nous faisons un tour dans le village. Le village est beaucoup plus touristique avec de nombreux cafés, des restaurants, des boutiques de vêtements, un vendeur de bijoux en ambre – on en trouve ici paraît-il. Le village est assez beau mais n'a pas le charme magique de Sønderho.

Nous reprenons le bateau. Pas de contrôle, pas de billet pour le retour. De fait, sauf à être venus à la nage, tous les passagers ont forcément emprunté le ferry à l'aller et réglé leur course. Le bateau part à la minute même où nous avons embarqué. Nous revoici à Esbjerg. A peine mettons-nous le pied à terre que les premières gouttes tombent. L'averse nous oblige à nous abriter un petit quart d'heure avant de rejoindre notre logement. 

Les Danois, stoïques, sont toujours en T-shirt...

Les usines d'Esbjerg vues du bateau.
Fanø vue du bateau.
Les voitures ici peuvent rouler sur les plages.
Les dunes.
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La plage.
Des couleurs magnifiques que l'appareil photo ne montre qu'imparfaitement.
Les belles maisons du village de Sønderho, à la pointe de l'île.
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Les rues du village de Nordby.
Au loin Esbjerg.
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Ni decidis viziti la insulon Fanø hodiaŭ.

La vetero ĉi matene ne estas bonega : la ĉielo estas griza, pluvegas kaj la vento blovas vere forte.

Antaŭ ol foriri, ni serĉas poŝtmarkon por sendi leteron. Ni demandas al pasanto, kie estas la poŝtejo. Li ŝajnas surprizita de nia demando ; li respondas, ke postejoj ne plu ekzistas, aŭ preskaŭ. Ni demandas al li kie aĉeti poŝtmarkon. Li klarigas al ni, ke neniu plu aĉetas poŝtmarkojn, la danoj presas ilin en la retejo de Poŝtejo. Ni renkontas dungiton de la loka ekvivalento de Chronopost. Li direktas nin al vendejo kiu, li pensas, vendas poŝtmarkojn. Huf!

Direkto : la haveno, kie ni aĉetas niajn biletojn por la pramo, kiu kondukos nin al la insulo Fanø en ĉirkaŭ dek du minutoj. La rotacio estas konstanta kaj la boatoj sekvas unu la alian.

Alveninte al la haveno de Nordby, ni prenas la biciklan vojon kiu laŭiras la ĉefan vojon kiu transiras la insulon de nordo al sudo, poste ni ĝiras dekstren por atingi la strandon de Rindby Strand kie ni piknikas fronte al la maro sur unu el la du benkoj starigitaj rande al la plaĝo, la bierskatolo zorge enprofundiĝita en la sablon por malhelpi la perfortan venton blovantan de la fronto renversi ĝin.

Vi ne povas vidi la venton. Ni ŝatus povi foti ĝin sed ĝi estas neebla. Ĝi estas perceptebla nur per siaj efikoj. Ni sentas ĝin sur la haŭto. Ĝi devigas vin firme kaj atente teni la stirilon aŭ ĝi puŝus vin ekstere de la vojo: vi devas obstine puŝi la pedalojn. Vi povas aŭdi ĝin kanti en la spokoj de la radoj. La plantoj de la duno ondulas kaj kuŝiĝas sub la blovo de la vento. Iom seka sablo enflugas, formante kiel nubo, kiu ondulas kiel serpento preskaŭ ĉe grunda nivelo.

Aŭtoj veturas sur la plaĝo – ŝajnas al ni stranga sed ĝi estas rajtigita ĉi tie –. Deko da veturiloj estas parkitaj nur kelkajn metrojn de la maro.

Estas ankaŭ promenantoj kaj kelkaj biciklantoj ; ili estas vestitaj per T-ĉemizoj, kiam ni surmetas longajn manikajn ĵerzojn kaj ventomantelojn. Ili estas alkutimitaj al tio.

Ni denove surseliĝaas por atingi la vilaĝon Sønderho, ĉe la suda bordo de la insulo.

Estas sufiĉe malnovaj domoj kun pajlaj tegmentoj. Kelkaj stratoj estas kovritak per gruzo aŭ eĉ nur per herbo. La tuto ŝajnas aparteni al la pasinteco, tamen ni vidas la ŝargostacion por elektraj veturiloj. Bone, ni ne falis en spacotempan faŭlton.

Ĉi tie estas pli da homoj ol sur la plaĝo, sed tamen ne tro multe : ni estas en labortagoj kaj la vetero ne estas bela.

Antaŭ domo, ni vidas vendotablon, kie diversaj brokantaĵoj estas vendataj: vazaĵoj, vestaĵoj, diversaj objektoj, en sufiĉe bona aŭ malbonastato. Ŝajnas esti dana kutimo konstante organizi brokantojn antaŭ la domo.

Estas tempo reir i: restas ĉirkaŭ dek kvin kilometroj ĝis la haveno. Ni elektas la okcidentan vojon. Ĝi estas longa vojo en rekta linio, ĉirkaŭ dek kilometrojn longa, farita el kompaktigita sablo kiu staras inter la plaĝo, proksimume kvindek metrojn de la maro kaj la duno. Aŭtistas rajtas ĉi tie veturi sed pliofte ni vidas ion ajn, kio flugas. La vento reĝas ĉi tie.

Ni finfine revenas al Nordby kie ni vizitas la vilaĝon. Ĝi estas multe pli turisma kun multaj kafejoj, restoracioj, vestaĵbutikoj, sukcena juvelvendisto - vi povas trovi kelkajn ĉi tie, ŝajnas. La vilaĝo estas sufiĉe bela sed mankas la magia ĉarmo de Sønderho.

Ni prenas la boaton reen. Neniu kontrolo, neniu bileto. Fakte, krom tiuj kiuj venis naĝante, ĉiuj pasaĝeroj nepre prenis la pramon par alveni en la insulon kaj pagis sian biletprezon. La boato foriras tuj kiam ni enŝipiĝas. Ni estas reen en Esbjerg. Apenaŭ ni tuŝas la teron, la unuaj gutoj falas. La pluvego devigas nin ŝirmiĝi dum kvaronhoro antaŭ ol atingi nian loĝejon.

La danoj, stoikaj, ĉiam surmetas nur T-ĉemizoj...

2 commentaires

ClaudineMichel

Quels ciels , quelles plages , quel vent !

  • il y a 2 ans

ClaudineMichel

Il me revient en mémoire la tête éberluée de nos hôtes airbnb à San Francisco qd nous avons posé la question des timbres poste ! Ils ont pris leur tél , activé Google et découvert que la poste était à 6 mn de chez eux !!!

  • il y a 2 ans
3 Voyages | 233 Étapes
Fanø, Danemark
37e jour (04/07/2022)
Liste des étapes

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