22. Sankt Michaelisdonn

Publiée le 27/06/2022
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Nous avons passé un weekend de repos absolu. Kilométrage parcouru : 0 kilomètre. Bain de soleil sur les chaises longues ou lecture dans le Strandkorb. Un peu d'Espéranto aussi : Véronique profite de la halte pour faire les derniers exercices du cours en ligne auquel elle est inscrite et moi pour préparer un article pour la revue d'Espéranto-Normandie.

Un violent orage s'est abattu pendant la nuit qui a durablement rafraichi l'atmosphère. Nous avions loué une chambre, peu importe donc, nous sommes au sec et nos affaires aussi. Tout au plus la foudre qui n'a pas dû tomber bien loin nous a réveillés. Ce matin, les limaces sont à la fête ! A certains endroits, il y en a tant sur la voie qu'il faut slalomer pour ne pas les écraser. Ciel et température d'automne. Les nuages sont menaçants toute la journée mais nous passons, une fois encore, entre les gouttes. 

Après quelques kilomètres parcourus à travers la campagne, nous parvenons à Beidenfleth où un bac nous attend. Il n'attend d'ailleurs que nous. Nous y sommes seuls. Il traverse le Stör à vide pour que nous puissions monter à bord puis le retraverse en sens inverse pour nous déposer sur la rive droite. Nous redescendons ensuite à l'Elbe que nous longeons en suivant la digue sur une dizaine de kilomètres absolument seuls.

On pourrait penser la chose monotone. Elle l'est, mais pourtant que l'on s'ennuie jamais. Le décor global nous est désormais connu : fleuve, digue, moutons, bateaux porte-containers ou de plaisance, phares et balises... Les jambes poussent seules sur les pédales, sans qu'on y pense. Elles pourraient bien continuer et nous laisser à l'arrivée, nous ne nous en apercevrions peut-être même pas. L'oeil en revanche est aux aguets, à l'affut de différences subtiles. Un mouton est un mouton ? Pas du tout ! Il y en a de plusieurs races – c'est évident mais je n'y avais jamais pensé. Et aujourd'hui, les fleurs sauvages sont bien plus nombreuses que les jours précédents ; il y en des blanches, des jaunes, d'or ou citron, des bleues, des mauves, des roses... Toute la palette y passe.

A la fin de la digue, après quelques kilomètres sur une piste qui double la route. (La plupart des routes sont pourvues d'infrastructures cyclables), nous arrivons à Brünsbuttel. Nous y reprenons un bac, gratuit celui-là, pour une courte traversée qui nous amène en centre-ville. Nous pique-niquons dans l'un des Strandkorb installés sur la place puis faisons quelques courses avant de reprendre rapidement la route. C'est qu'il s'agit d'arriver au camping avant la pluie.

Nous n'y trouvons personne à l'accueil. Nous demandons à un résident l'heure d'ouverture de la réception. Il ne parle que le roumain et le russe. Perdu ! A force de gestes, nous comprenons qu'il est ici en mission pour l'entretien des éoliennes. Pour cela aussi on fait donc appel à des ouvriers étrangers, moins bien rémunérés. Le camping est du reste essentiellement fréquenté par des travailleurs. Nous finissons par trouver une affiche qui précise que l'on s'installe où l'on veut et qu'il suffit de déposer le paiement dans la boite à lettres. Après un moment, la propriétaire cependant arrive en voiture, discute un peu avec nous et nous offre deux bouteilles de bière. Les campings allemands sont le plus souvent remarquablement équipés (cuisine avec frigidaire et lave-vaisselle,, tables, salon avec canapé, …). Rien à voir avec les campings français.

Nous montons la tente au sec mais la pluie commence à tomber en fin de journée. 

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Ni tute ripozis dum nia semajnfina paŭzo. Ni ne biciklis eĉ unu kilometrojn. Ni sunbanis sur la faldfoteloj aŭ legis en la Strandkorb. Ankaŭ iom da Esperanto : Véeronik' faris la lastajn ekzercojn de la reta kurso, al kiu ŝi aliĝis kaj mi preparis artikolon por la revuo Esperanto-Normandie.

Perforta ŝtormo falis dum la nokto kaj longe freŝigis la atmosferon. Ne gravas : ni luis ĉambron, ni estas sekaj kaj ankaŭ niaj vestaĵoj. Nur la fulmo, kiu certe ne tre malproksime falis, vekis nin. Ĉi-matene, la limakoj festas ! En kelkaj lokoj, estas tiom da sur la vojo, ke vi devas slalomi por ne surbicikli ilin. Aŭtuna vetero kaj ĉielo. La nuboj minacas la tutan tagon sed ni pasas, denove, inter la gutoj.

Post kelkaj kilometroj tra la kamparo, ni atingas Beidenfleth kie atendas nin pramo. Li atendas nur nin. Ni estas solaj. Ĝi transiras la Stör malplena, por ke ni povu suriri ĝin, poste denove transiras ĝin en la kontraŭa direkto por lasi nin sur la dekstra bordo. Ni poste reiras al Elbo kiun ni sekvas laŭ la digo dum ĉirkaŭ dek kilometroj absolute solaj.

Oni povus pensi, ke la afero estas monotona. Ĝi estas, sed tamen vi neniam enuiĝas. La pejzaĝo nun ni konas : rivero, digo, ŝafoj, kontenerŝipoj aŭ plezurŝipoj,  lumturoj... La kruroj premas sur la pedalojn, sen ke ni pripensu tion. Ili povus daŭrigi kaj lasi nin ĉe la alveno, ni eble eĉ ne rimarkos ĝin. La okuloj, aliflanke, estas viglaj, rigardantaj por subtilaj diferencoj. Ĉu ŝafo estas ŝafo? Tute ne ! Estas pluraj rasoj – Tute evidente sed mi neniam pensis pri ĝi. Kaj hodiaŭ la sovaĝaj floroj estas multe pli abundaj ol la antaŭaj tagoj ; estas blankaj, flavaj, orflavaj aŭ citronflavaj, bluaj, malvaj, rozaj... La tuta paletro estas tie.

Ĉe la fino de la digo, post kelkaj kilometroj sur vojo kiu laŭiras la vojon (Plejofte la vojoj estas kun biciklaj infrastrukturoj), ni alvenas al Brünsbuttel. Ni prenas pramon tie, senpagan pramon ĉi-foje, por mallonga trairejo, kiu kondukas nin al la urbocentro. Ni piknikas en unu el la Strandkorb instalitaj sur la placo kaj poste aĉetas la manĝaĵon antaŭ ol rapide foriri. Temas pri atingi la kampejon antaŭ la pluvo.

Ni trovas neniun tie ĉe la akceptejo. Ni demandas al loĝanto la horo kiam la akceptejo malfermiĝas. Li parolas nur la rumanan kaj la rusan. Malbonŝance ! Per gestoj, ni komprenas, ke li estas ĉi tie por prizorgi la ventoturbinojn. Ankaŭ por tio ni dungas eksterlandajn laboristojn, kiuj estas malpli pagataj. En la kampejo estas precipe laboristoj. Ni finfine trovas afiŝon, kiu klarigas, ke vi instaliĝas kie vi volas ; sufiĉas deponi la pagon en la leterkeston. Post iom da tempo, tamen, la posedanto alvenas, iom interparolas kun ni kaj proponas al ni du botelojn da biero. Germanaj kampadejoj plej ofte estas rimarkinde ekipitaj (kuirejo kun fridujo kaj vazlavilo, tabloj, salono kun sofo ktp.). Ili estas multe pli bonaj ol la francaj kampadejoj.

Ni starigas la tendon sed la pluvo komencas fali je la fino de la tago.

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4 Voyages | 233 Étapes
Hohenkamp Camping, Hopen, Sankt Michaelisdonn, Allemagne
30e jour (27/06/2022)
Liste des étapes

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