20. Otterndorf

Publiée le 24/06/2022
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La version française du texte se trouve en bas de page, sous les photos.

Ni preskaŭ pasigis la hodiaŭa etapotute ĉe la piedo de la digo. Preskaŭ : sed ni prenis la malĝustan vojon. Fakte, ni sekvis la signojn por la itinero al Cuxhaven kiu transiras enlanden kiam ni intencis sekvi la marbordon. Tiu eraro mallongigis la etapon. La pejzaĝo estas tre malsama ol tiu de la antaŭaj tagoj, la vojo kuras meze de la kamparo. Ĝi estas kvazaŭ senhoma, kvankam esats ĉi-tie pli da homoj ol sur la digo. Ni vidas alian flankon de la regiono: lakto, tritiko, maizo.

Ni prenas la tagmanĝan paŭzon en Cuxhaven, urbo kie ni feriis dum unu semajno antaŭ kelkaj jaroj. Estis Pasko, la vetero estis terura kaj la tago, kiam ni decidis iom bicikli, ventomuro devigis nin reiri malantaŭen.

Kiam ni alvenas ĉi-foje, la vetero estas bona sed la ĉielo rapide nubas kaj ni decidas foriri tuj kiam la manĝo estas finita por eviti la venontan pluvon.

Ni forlasas la urbon transirante la havenon. Fiŝkaptado kaj fiŝoprilaborado ŝajnas esti la domina sed ne ekskluziva agado ĉi tie.

Kelkajn kilometrojn plu, dum ni estas proksime de la lumturo Grosse Bertha, la unuaj gutoj falas, la ŝtormo bruas en la malproksimo. Proksime estas kafejo, kie eblas rifuĝi. Post iom da hezito, ni decidas halti tie. Bone por ni. Kelkajn minutojn post kiam ni sidis, la ŝtormo eksplodas, perforta. La tondro skuas la murojn de la domo. Pluraj klientoj instinkte malaltigas la kapon.

De malproksime, ni vidas la grandajn boatojn, kiuj, neperturbeblaj, daŭrigas sian vojon. La perspektivo donas la impreson, ke ili moviĝas ne sur akvo sed sur seka tero. Panjo la boatetoj, kiuj iras sur la akvon, ĉu ili havas krurojn ? ktp... (Tio estas franca kanzono por infanoj.)

Ni profitas, ke la pluvo paŭzas por reiri sur la selon kaj atingi la kampadejon kiu estas malpli ol dek kilometrojn for, biciklante sufiĉe rapide, . La lasta parto de la itinero estas denove sur la digo. Neniu tago sen digo. Sed ĉi tie, bovinoj anstataŭis ŝafojn. Venas al mi en la kapon, ke ŝafoj, kiuj estas tro manĝemaj, fariĝas bovinoj. Verdire, estas tute absurde sed mi ŝatas la absurdon, ĝi vastigas la mondon.

Ni esperis starigi la tendon sen esti sub pluvo. Ne ! Tute ne !. Dolĉa pluvo, kiu ne daŭros, falas en la preciza momento, kiam ni starigas ĝin.

La vetero restas necerta por la vespero kaj por la nokto. La ĉielo restas malalta kaj peza. La najbaroj diras al ni ke puvegos ĉirkaŭ 18:30. Ili pravas. Ni atendas ĉe la elirejo de la vendejo, kie ni butikumas por la vespermanĝo, ke la pluvo ĉesu. La ĉi-vespere kampadejo havas belan kuirejon ekipitan per vera forno. Do ni ne manĝos kiel kutimle kukumon kaj tomatojn ĉi-vespere sed picon por unu kaj "Flammekueche-on" por la alia.

Morgaŭ ni transiros Elbon.

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Maman les p'tits bateaux... Est-il sur la terre ou sur l'eau ?
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Voilà ce qui arrive aux moutons gloutons, ils se transforment en vache !

La journée d'aujourd'hui aurait encore pu se passer presque entièrement au bord de la digue, si... nous ne nous étions pas trompé de route. En fait, nous avons suivi le fléchage de l'itinéraire vers Cuxhaven qui coupe par l'intérieur des terres quand nous avions l'intention de suivre le trait de côte. L'étape en est raccourcie. Le paysage est très différent de celui des jours précédents, la route évolue en pleine campagne. Elle est peu fréquentée, cependant plus que la digue, et nous voyons une autre facette de la région : lait, blé maïs.

Nous faisons la pause de midi à Cuxhaven, une ville où nous avions passé une semaine de vacances il y a quelques années. C'était à Pâques, le temps était exécrable et le jour où nous avions décidé de faire quand même un peu de vélo un mur de vent nous avait contraints à rebrousser chemin.

A notre arrivée, cette fois, le temps est beau mais le ciel se couvre rapidement et nous décidons de reprendre la route dès la fin du repas pour échapper à la pluie qui s'annonce.

Nous quittons la ville en traversant le port. La pêche et la transformation du poisson semblent être ici l'activité dominante mais non exclusive.

Quelques kilomètres plus loin, alors que nous sommes à proximité du phare de la Grosse Bertha, les premières gouttes tombent, l'orage gronde au loin. Il y a un café à proximité où il est possible de s'abriter. Après quelques hésitations, nous décidons de nous y arrêter. Bien nous en prend. Quelques minutes à peine après que nous sommes assis, l'orage éclate, violent. Le tonnerre fait trembler les murs de la maison. Plusieurs clients baissent instinctivement la tête.

De loin, on voit les gros bateaux qui, imperturbables, poursuivent leur route. La perspective donne l'impression qu'ils évoluent non sur l'eau mais sur la terre ferme. Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau , ont-ils des jambes ? etc...

Nous profitons d'une accalmie pour remonter en selle et rejoindre à bonne vitesse le camping qui est à moins d'une dizaine de kilomètres. La dernière partie de la route est de nouveau sur la digue. Pas un jour sans digue. Mais ici, les vaches ont remplacé les moutons. Il me vient l'idée que les moutons trop gloutons se transforment en vache. C'est absurde mais j'aime l'absurde, il élargit le monde.

Nous espérions monter la tente au sec. C'est raté. Une petite pluie fine, qui ne durera pas, tombe au moment précis où la dressons. 

Le temps reste incertain pour la soirée et pour la nuit. Le ciel reste bas et lourd. Les voisins nous en annoncent une bonne vers 18 heures 30. Ils ont raison. Nous attendons à la sortie de la supérette où nous sommes allés faire les courses pour le repas du soir que la pluie faiblisse. Le camping de ce soir dispose d'une belle cuisine équipée d'un vrai four. Ce ne sera donc pas tomate concombre ce soir mais pizza pour l'un et tarte flambée pour l'autre.

Demain, nous traverserons l'Elbe.

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3 Voyages | 233 Étapes
Campingplatz See Achtern Diek, Am Campingplatz, Otterndorf, Allemagne
27e jour (24/06/2022)
Liste des étapes

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