09. Bruges. Brugge. Bruĝo.

Publiée le 08/06/2022
.

« Tout ce qui est tombé ne tombera plus, disait mon père ». Bel optimisme. Evaporation, condensation, précipitations, et ruissellement sont bel et bien les quatre phases du cycle de l'eau et son propos était donc évidemment scientifiquement totalement erroné, pourtant le fait est qu'après l'averse, les précipitations s'estompent, même si elles nous accompagnent par intermittence tout au long de la journée où une fois encore, on ne cesse d'ôter et de remettre le coupe-vent, le l'imperméable ou la veste chaude, au gré des circonstacnes.

Nous prenons ensuite la route de Bruges, non sans passer par la rue Zamenhof... Notre chasse au trésor se poursuit.

La piste est faite de plaques de béton, que la pluie, au fil des ans a ravinées. De sorte que le vélo, aux joints et aux déformations des plaques tressaute et qu'on pourrait presque se croire dans un train. Elle se poursuit ensuite par un chemin en stabilisé, amolli par la pluie. Il faut pousser un peu pour ne pas rester collé. Une petite route ensuite nous mène à Bray-Dunes. Le village n'est pas beau, on n'est pas au Touquet. Les maisons sont modestes, certaines sont même délabrées. Des gens vivent et travaillent ici. Cette partie de la côte n'a pas été totalement dénaturée par le tourisme. Si ce n'est pas plus belle région de nos côtes, je ne peux m'empêcher de l'aimer.

Nous voici arrivés à Adinkerke. Le poste frontière de mon enfance s'est depuis plusieurs années transformé en confiserie. On y vend des chocolats Léonidas. Véro succombe la première à la tentation... J'y succombe ensuite, ce qui ne suffit pas à m'auréoler de vertu. Aux chocolats, elle ajoute des Fruitellas et moi une de ces souris en gélatine que j'aimais tant enfant. Bref, nous perdons toute mesure... Mais, que voulez-vous, il y aurait long à énumérer les irrésistibles spécialités belges, gaufres et cuberdons, bières et fromages, travers de porc rôti et spéculoos, frites bien sûr, on pourrait en remplis des pages. La Belgique n'est pas que cela mais elle est aussi cela, désirable et pantagruélique.

En traversant Addinkerke, nous nous arrêtons chez un vélociste pour acheter une chambre à air. Le commerçant nous dit dans ne pas comprendre ni parler le français. La conversation s'engage donc en anglais jusqu'à ce qu'il aperçoive le drapeau français qui flotte sur le vélo de Véro. Et le voici qui reprend, en excellent français cette fois dans cette langue qu'il prétendait pourtant, il y a quelques instants encore, ne pas connaître mais nous ne sommes pas wallons, et on n'attend donc pas de nous que nous parlions le flamand. La scène, maintes fois observée, attendue, m'amuse.

Nous pique-niquons à Furnes, à l'abri avant de faire un tour sur la place. Nous sommes ici en pays connu, à proximité de Coxyde où ma mère avait un appartement où nous passions quelques jours de vacances chaque année quand, par chance (pour nous), il n'était pas loué. 

Nous prenons ensuite, comme nous le faisions si soouvent le canal qui conduit à Nieuwpoort puis à Middelkerke et à Westende. Nous contournons Oostende, franchissons l'Ijzer et suivons le canal de Brugges. 

Nous roulons à bonne vitesse et parvenons suffisamment tôt dans la ville pour prendre le temps d'y déambuler un peu. Toujours aussi belle, la Venise du Nord.

Nus sommes quand même bien fatigués.

L'espéranto est la langue habituelle de Thomas qui l'a pratiquée dès l'enfance. Il nous montre le livre d'or qui témoigne des visites qu'il a reçues ici. Au détour des pages, nous retrouvons quelques personnes  qui nous sont connues Mickaël Brostein l'écrivain et chanteur de Tikhine que nous avons nous aussi accueilli il y a un peu plus de deux ans, Cyril et Rose, cyclistes espérantistes, comme nous membres de BEMI.

Demain, Marieke, Marieke, nous roulerons entre les tours de Bruges et Gand.

ZEO n°5. Rue Zamenhof à Dunkerque.
.
La place de Furnes.
Toute la contre-digue est réservée à la circulation des piétons et des cyclistes..
... et à celle des moutons...
Monument commémoratif de la bataille de l'Ijzer à Nieuwpoort..
Le canal de Bruges.
La place du marché.
.

"Kio falis, ne falos", diris mia patro. Optimiste. Vaporiĝo, kondensado, precipitaĵo kaj elfluo ja estas la kvar fazoj de la akvociklo. Lia opinio estis do evidente science tute erara, tamen, post la pluvo, la precipitaĵo velkas, eĉ se la pluvo intermite akompanas nin dum la tuta tago. Denove, ni senĉese demetas kaj surmetas la ventŝirmilon, la pluvmantelon aŭ la varman jakon, laŭ la cirkonstancoj.

Ni tiam prenas la vojon al Bruĝo, ni unue trapasas la Zamenhof-straton... Nia trezorserĉado daŭras.

La trako estas farita el betonaj slaboj, kiujn la pluvo forlavis tra la jaroj. Tiel ke la biciklo, ĉe la artikoj kaj la deformadoj de la platoj, saltas kaj oni preskaŭ povus kredi, ke oni estas en trajno. Ĝi tiam daŭras sur stabiligita vojo, mildigita de la pluvo. Vi devas iom premi por ne algluiĝi. Vojo tiam kondukas nin al Bray-Dunes. La vilaĝo ne estas bela, ni ne estas en Le Touquet. La domoj estas modestaj, kelkaj eĉ malnovaj. Homoj vivas kaj laboras ĉi tie. Ĉi tiu parto de la marbordo ne estis tute denaturita de turismo. Se ĉi tiu ne estas la plej bela regiono de la marbordo, mi ne povas ne ami ĝin.

Ni alvenas al Adinkerke. La landlima posteno de mia infanaĝo jam de kelkaj jaroj transformiĝis en sukeraĵejon. Tie oni vendas ĉokoladojn Leonidas. Vero estas la unua, kiu cedas al tento... Mi cedas al ĝi poste, kio ne sufiĉas por kroni min per virto. Al la ĉokoladoj, ŝi aldonas Fruitellas kaj mi unu el tiuj ĵeleaj musoj, kiujn mi tiom ŝatis kiel infano. Resume, ni freniziĝas... Sed, verdire, necesus longa tempo por listigi la nerezisteblajn belgajn specialaĵojn, vaflojn kaj kuberdonojn, bierojn kaj fromaĝojn, rostitajn porkajn ripojn kaj spekulojn, fritojn kompreneble, ni povus plenigi multajn paĝojn. Belgio estas ne nur tio, sed ankaŭ tio, dezirinda kaj giganta.

Transirante Addinkerke, ni haltas ĉe biciklobutiko por aĉeti internan tubon. La komercisto diras al ni, ke li ne komprenas nek parolas la francan. La konversacio do komenciĝas en la angla ĝis li vidas la francan flagon flosi sur la biciklo de Vero. Kaj jen li parolas en bonega franca ĉi-foje, en la lingvo, kiun li tamen asertis, antaŭ kelkaj momentoj, ne scii sed ni ne estas valonoj, kaj oni ne postulas, ke ni parolu la flandran. La sceno, multfoje observita, atendita, amuzas min.

Ni piknikas en Veurne, ŝirmita antaŭ promeni sur la placo. Ni estas ĉi tie en konata lando, proksime de Koksijde, kie mia patrino havis loĝejon, kie ni pasigis kelkajn feriojn ĉiujare, kiam bonŝance (por ni), ĝi ne estis luita.

Ni tiam prenas, kiel ni tiel ofte faris, la kanalon kiu kondukas al Nieuwpoort poste al Middelkerke kaj Westende. Ni preteriras Oostende, transiras la rivero Ijzer kaj sekvas la Brugges-kanalon.

Ni bicicklas sufieĉe rapide kaj alvenas sufiĉe frue en la urbon por preni la tempon por iom promeni. Ĉiam tiel bela, la Venecio de la Nordo.

Ni estas ankoraŭ sufiĉe lacaj.

Esperanto estas la kutima lingvo de Tomaso kiu praktikis ĝin de infanaĝo. Li montras al ni la gastlibron, kiu atestas pri la vizitoj, kiujn li ricevis ĉi tie. Ĉe la paĝŝanĝo, ni trovas kelkajn personojn, kiuj estas konataj al ni Mickaël Brostein la verkisto kaj kantisto de Tiĥvine kiun ni ankaŭ akceptis antaŭ iom pli ol du jaroj, Cyril kaj Rose, esperantistajn biciklantojn, kiel ni membrojn de BEMI .


Morgaŭ, Marieke, Marieke, ni rajdos inter la turoj de Bruĝo kaj Gento.

2 commentaires

ClaudineMichel

Merci pour ces belles étapes qui nous font revisiter nos parcours antérieurs et qui nous font passer par toutes les communes dans lesquelles vivent les frères beaux frères soeurs et belles soeurs de Michel . On se régale !

  • il y a 2 ans

sencay

Tre amuze, ke iuj flandroj parolas france kun ĉiuj krom kun valonoj! Kia stranga lando estas Belgio.

  • il y a 2 ans
3 Voyages | 233 Étapes
Bruges, Belgique
11e jour (08/06/2022)
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux