71. La Calamine - Kelmis - Amikejo et Liège - Luik - Lieĝo

Publiée le 29/08/2022
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Lever vers 6 heures ce vendredi. Nous voulons arriver à La Calamine avant l'horaire de fermeture du Musée de la Vieille Montagne que nous tenons à visiter.

Notre camping à Heimbach est au bord de la Rour qui alimente le lac, il est donc au point bas du bassin versant. Il nous faudra grimper pour sortir de la cuvette et atteindre les sommets d'où nous redescendrons ensuite. 

Pour grimper, ça grimpe, jusqu'à près de 600 mètres d'altitude quand nous partons de 200. C'est l'Eifel. Nous redescendons ensuite à l'altitude initiale et la deuxième moitié du parcours sera facile.

Le temps est frais et humide. Pas vraiment de pluie mais une bruine continue. Il fait 9 degrés sur les hauteurs.

A la suite d'une longue descente, récompense de nos efforts du matin, nous arrivons en Belgique germanophone. Ils sont un peu moins 80.000 habitants dans les cantons de l'est à utiliser l'allemand comme langue première.

Il n'empêche, en passant la frontière belge, nous avons un peu l'impression de revenir à la maison.

Nous arrivons à La Calamine, à temps pour la visite du musée, c'est qu'on a poussé sur les pédales !

La ville était le centre du Territoire neutre de Moresnet. Une histoire étrange. A la chute de Napoléon, les rois de Prusse et des Pays-Bas se sont partagés les départements d'Outre-Meuse. Mais il y avait là une mine de zinc qu'aucun des deux souverains ne voulait céder à l'autre. Le Traité des limites, signé à Aix-la-Chapelle en 1816, laissa la situation en suspens et consacra la neutralité d'un triangle d'un peu plus de 3 kilomètres carrés autour de la mine. La Belgique à sa création en 1830 succéda au Pays-Bas sans que na neutralité du territoire soit remise en question.

En 1908, le médecin de la mine, le docteur Wilhelm Molly, et Gustave Roy, un français, professeur à Aix-la-Chapelle, essayèrent de faire de Moresnet un état indépendant, Amikejo (Le lieu de l’amitié) dont la langue nationale serait l'Espéranto et proposa d'y établir le siège de UEA (association espérantiste internationale). Ni les Belges, ni les Allemands, on s'en doute, ne consentirent à l'indépendance du territoire. La première guerre mondiale mit fin au statut de Moresnet neutre. Les Allemands l'envahirent et, au Traité de Versailles, le territoire fut intégré à la Belgique.

Michèle est aujourd'hui l'unique espérantiste de la Calamine. Elle nous accueille pour le weekend avec son mari Dirk.

La soirée se passe à parler de choses et d'autres, de l'histoire de Moresnet bien évidemment mais aussi de sujets plus graves. Michèle est médecin, elle exerce en Allemagne. Elle nous décrit le fonctionnement du système de soins là-bas. Comme chez nous, les règles budgétaires tatillonnes et le souci constant de faire des économies dégradent la qualité des soins apportés au patients. On parle aussi de la fin de vie, des soins palliatifs – Michèle s'y est formée – et de l'euthanasie – Les Belges sont bien en avance sur nous : elle est ici légale depuis 20 ans.

Dimanche matin, nous partons avec Dirk et Michèle à la découverte du territoire et à la recherche des traces de l'Espéranto. Ici on donnait des cours, là la tombe du Docteur Molly. Ils nous emmènent au point des quatre frontières. Ici se touchaient quatre pays, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et l'Amikejo. Nous y mangeons une frite – ça va de soi. Chacune des quatre portes indique l'entrée et la sortie du restaurant de plein air dans l'une des quatre langues : allemand, espéranto, français néerlandais.

Dimanche après-midi, nous avons rendez-vous à la gare de Liège avec Viviane, une autre espérantiste qui nous fait visiter la ville, en français et en espéranto.

Nous nouveaux amis nous aurons accueillis avec chaleur et attention tout le week-end. Mais c'est déjà lundi. Il nous faut les remercier et les quitter. Nous reprenons, à vélo cette fois le chemin de Liège où nous passons la nuit sur les hauteurs de Saint Nicolas. Le temps s'est remis au beau, la route est agréable, notamment la partie de l'itinéraire qui emprunte le RAVEL, l'un des itinéraires cyclables nationaux belges. La côte pour monter à Saint Nicolas est redoutable. Il nous faut mettre pied à terre : non seulement ça monte mais la rue Saint Maur est recouverte de pavés.

Demain, nous retrouverons une de nos vieilles amies : la Meuse que nous suivrons jusqu'à Jambes, aux environs de Namur avant de suivre la vallée jusqu'à Givet – retour en France - puis jusqu'à Charleville-Mézières. 

Au bord de la Rour.
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Les drapeaux sont en triste état. Qu'importe, nous arrivons en Belgique.
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La tombe du Docteur Molly, fondateur d'Amikejo.
La maison qui aurait pu devenir le siège de l'UEA..
Avec Dik et Michèle, au point des quatre frontières.
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Avec Viviane à Liège.
La Tour des Finances
A Liège, la Meuse
Liège, francophile;
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Sur le Ravel.

Ni ellitiĝis ĉirkaŭ la 6-a horo ĉi-vendrede. Ni volas alveni al La Calamine antaŭ la ferma tempo de la Malnova Monta Muzeo, kiun ni volas viziti.

Nia kampadejo en Heimbach estas ĉe la bordo de la rivero Rour kiu nutras la lagon, do ĝi estas ĉe la malalta punkto de la akvokolekta areo. Ni devas grimpi por eliri el la valeo kaj atingi la pintojn de kie ni poste malsupreniros.

Por grimpi,la vojo grimpas, ĝis preskaŭ 600 metroj kiam ni komencas de 200. Ĉi tio estas la masivo Eifel. Ni poste malsupreniras al la komenca alteco kaj la dua parto de la itinero estos facila.

La vetero estas malvarmeta kaj malseka. Ne vera pluvo sed daŭra pluveto. Nur estas 9 gradoj sur la altecoj.

Post longa malsupreniro, la rekompenco por niaj matenaj klopodoj, ni alvenas al germanlingva Belgio. Ili estas iom malpli ol 80 000 loĝantoj en la orientaj kantonoj kiuj uzas la germanan kiel sian gepatran lingvon.

Tamen, transirante la belgan landlimon, ni havas iom la impreson reveni hejmen.

Ni alvenas al La Calamine, sufiĉe frue por la vizito de la muzeo. Ni premis la pedalojn !

La urbo estis la centro de la Neŭtrala Teritorio de Moresnet. Stranga rakonto. Kiam Napoleono falis, la reĝoj de Prusio kaj Nederlando dividis la departementojn de Outre-Meuse. Sed tie estis minejo da zinko, kiun neniu el la du suverenoj volis cedi al la alia. La Traktato de Limoj, subskribita en Aix-la-Chapelle en 1816, lasis la situacion en prokrasto kaj decidis la neŭtralecon de triangulo de iom pli ol 3 kvadrataj kilometroj ĉirkaŭ la minejo. Belgio je sia kreaĵo en 1830 sukcedis Nederlandon tamen la neŭtraleco de la teritorio darŭigis.

En 1908, la minkuracisto, doktoro Wilhelm Molly, kaj Gustave Roy, franco, profesoro en Aix-la-Chapelle, provis fari Moresnet sendependa ŝtato, nomis ĝin Amikejo kaj elektis Esperanton kial ĝia nacia lingvo. Ili proponis starigi tie la sidejon de UEA (Internacia Esperanto-Asocio). Nek la belgoj nek la germanoj, kompreneble, konsentis pri la sendependeco de la teritorio. La Unua Monmilito ŝanĝis la statuso de neŭtrala Moresnet. La germanoj invadis ĝin kaj, fine de la milito, la Traktato de Versajlo, integris la teritorion al Belgio.

Michèle estas hodiaŭ la sola esperantisto en La Calamine. Ŝi bonvenigas nin por la semajnfino kun sia edzo Dirk.

La vesperon ni pasigis parolante pri tio kaj tio, pri la historio de Moresnet kompreneble, sed ankaŭ pri pli seriozaj temoj. Michèle estas kuracisto, ŝi praktikas en Germanio. Ŝi priskribas kiel la sansistemo funkcias tie. Kiel ĉe ni, maldiligentaj buĝetaj reguloj kaj la konstanta zorgo ŝpari monon malbonigas la kvaliton de prizorgado donita al pacientoj. Ni parolas ankaŭ pri la fino de la vivo, pri paliativaj prizorgadoj – al kiuj trejniĝis Michèle – kaj pri eŭtanazio – la belgoj pro: ĉi tie estas laŭlgresas pli ol ni : etanasio estas ĉi-tie laŭleĝa de 20 jaroj.

Dimanĉo, matene, ni foriras kun Dirk kaj Michèle por malkovri la teritorion kaj serĉi en ĝi spurojn de Esperanto. Ĉi tie oni instruis,  tie estas la tombo de Doktoro Molly. Ili kondukas nin al la punkto de la kvar landlimoj. Ĉi tie kvar landoj tuŝas unu la aliajn , Germanio, Nederlando, Belgio kaj Amikejo. Ni manĝas fritaĵon tie - tio nepras. Ĉiu el la kvar pordoj indikas la enirejon kaj elirejon al la subĉiela restoracio en unu el la kvar lingvoj : germana, Esperanto, franca nederlanda.

Posttagmeze, ni havas rendevuon ĉe la stacidomo de Lieĝo kun Viviane, alia Esperanto, kiu montras al ni la urbon, en la franca kaj en Esperanto.

Niaj novaj amikoj bonvenigos nin varme kaj atente dum la tuta semajnfino. Sed jam estas lundo. Ni devas jam danki ilin kaj lasi ilin. Ni reiras à Lieo, ĉi-foje bicikle. Ni tranoktas sur la altaĵoj de Saint Nicolas. La vetero hodiaŭ estas denove bona, la vojo estas agrabla, precipe la parto de la itinero, kiu prenas la RAVEL, unu el la belgaj naciaj biciklovojoj. La grimpado por grimpi al Saint Nicolas estas terure akra. Ni devas deĉevaliĝi : ne nur ĝi supreniras, sed la strato Saint Maur estas kovrita per pavimŝtonoj.

Morgaŭ, ni retrovos delongan amikon de nia : Mozo kiun ni sekvos ĝis Jambes, ĉirkaŭ Namuro antaŭ ol pluibicikli laŭ ĝia valo ĝis Givet - reen al Francio - poste al Charleville-Mézières.

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4 Voyages | 233 Étapes
Rue de la Justice, Saint-Nicolas, Belgique
93e jour (29/08/2022)
Liste des étapes

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