Je prend mon temps pour ce premier réveil au paradis !
Un bon thé chaud avec un pancake banane au miel et je suis prêt pour attaquer la journée. Je règle mes comptes 930 rupee soit 7,5€ pour le repas du soir, la nuit et le petit déjeuner. Les prix vont augmenter au fil de l’ascension jusqu’au Thorung Pass. Le col le plus élevé de mon parcours qui culmine à 5416m d’altitude ! Il fait 11 degrés à 8h quand je quitte l’auberge en pull en pantalon. Je double un petit groupe de cinquantenaire pendant la traversé d’un village et je croise de nombreux enfants sur le chemin de l’école. Dont deux garçons de 11 et 7 ans. Le plus jeune me réclame « sweet sweet sweet » avec les deux mains jointes. Il veut des sucreries, et aperçois mon sachet vert sur le côté de mon sac. Il commence à se réjouir en touchant mon sac. Malheureusement pour lui ce sont mes tongs dans ce sachet haha. Je lui sors alors une barre de céréales qui fera son bonheur. Je tarde pas à me retrouver en short teeshirt quand le soleil dépasse les montagnes et me tape dans le dos. Un peu plus loin je vois quelques pierres tomber. Je pense aux chèvres que je vois régulièrement crapahuter. Mais cette fois ci ce sont des singes qui se baladent. Je ne suis qu’à 900m d’altitude donc la végétation et le climat s’apparente à la jungle idéale pour les primates. Et forcément les bananiers aussi se plaisent bien dans cette nature verdoyante. Je rencontre un petit groupe avec un suédois, sa copine, son petit frère et un pote allemand à lui. On discute et on a la même destination approximative pour ce soir. Du coup je reste avec eux pour le repas du midi. Et encore un Dal Bath. Les nuages gris sont menaçants. Ils sont prêt avant moi et repartent, je les rattraperai plus loin. Les gouttes commencent à tomber quand je repars. Et j’ai à peine le temps de traverser le village que l’orage est là avec une pluie battante. Je m’arrête sous la tôle d’une maison quelques minutes. Ça se calme, j’en profite pour repartir. Et dans la descente c’est la petite grêle qui me fouette. Je m’arrête à nouveau sous un rocher avec 2 hommes et 2 femmes nepalais. Ils rigolent et me font une place sous le rocher. Ce sont des paysans du village qui transportent quelques herbes avec leurs outils. D’ailleurs une des femmes oublie le sien. Je suis le dernier à partir alors je remonte au pas de course chercher cette mini binette ! La pluie cesse et je retrouve le petit groupe. On se dirige vers Chamje où l’on compte passer la nuit. Juste avant le village nous traversons un terrain de foot perché sur la falaise. Deux mecs attendent tranquillement, alors je leurs demande s’il joue ce soir. Et ils me disent qu’à 18h ils commencent généralement. Soit dans 15min. Nous partons à la recherche d’un toit pour la nuit et une fois installé je m’empresse de retourner au terrain. Et comme prévu ils sont 6 contre 6 sur le stabiliser. Je m’installe sur le rocher qui fait office de tribune et d’autres jours arrivent au compte goutte. J’observe la situation et je discute avec l’un d’eux. Ils jouent ici tous les soirs vers 17h après le travail si ils ont le temps. Beaucoup d’entre eux travaillent en ferme. Et d’autres pour le gouvernement. L’un d’eux descend à moto chaque jour rejoindre le plus grand village. Je suis impatient de jouer moi aussi, mais ça n’a pas l’air si simple que ça. Nous sommes pourtant 6 à attendre, on peut faire une troisième équipe. C’est ce que propose le gars avec qui je discute. Mais les autres sur le terrain n’ont pas l’air d’accord. Je devine que certains ici ont plus de poids sur les décisions que d’autres. Et j’apprends que pour jouer quand il y a trop de monde, il faut avoir un bon copain sur le terrain. Ou qu’un joueur soit vraiment fatigué et cède sa place. Et j’imagine que si tu es bon on t’accepte plus facilement.. Après plus d’une demi heure à trépigner d’impatience, je me montre plus insistant. Moi aussi je veux caresser le cuir... Mon collègue sur le rocher semble faire passer le message aux joueurs et l’un d’eux me cède sa place et me fait signe « tu marques ici » !! À moi de trouver avec qui je suis et de bien les reconnaître. Car ici il n’y a rien de spécifique pour distinguer les équipes. Mais ma seule crainte est de raté une frappe et d’envoyer le ballon dans le ravin... Le gars m’a dit qu’ils ont déjà perdu une vingtaine de ballon dans le ravin ou dans la rivière malgré les grillages ! .. On joue jusqu’à ce qu’on n’y voit plus suffisamment, et leurs limites est bien plus élevé que la mienne.. Nous sommes qu’à 1300m et je sens l’air frais me brûler la gorge. Pas sur que je puisse jouer au foot plus haut.. haha. De retour à l’auberge mes copains randonneurs sont à table et prêt à commander. Je file à la douche froide en attendant d’être servi. Encore du riz mais avec un curry pour ce soir et j’ai du mal à finir mon assiette tellement les portions sont énormes. Et en dessert on teste le Snickers Pie. Une barre de chocolat fondue dans un pain tibétain qui ressemble à un beignet plat ! Un régale.. je n’ai pas eu le temps de le prendre en photo haha. Ici j’en aurais eu pour 1200 rupee soit 10€. Avec tout ça j’en ai presque oublié que j’ai marché 28km avec 1500m de dénivelé positif.. Il y a temps de choses à observer que les kilomètres défilent sans fatigue ! Demain j’aborderai d’autres sujets, et si je suis trop long ou que vous souhaitez d’autres informations faites moi signe !
