Une nuit au paradis.. ou presque !

Tout le monde est réveillé, c’est l’heure du départ. Nous levons l’encre ! 

Je hisse la grande voile et le petit vent nous pousse tranquillement vers le large. La mer est calme, nous voyons les îles s’éloigner et nous croisons les bateaux de pêcheurs locaux parti bien plus tôt que nous ce matin. 

Le cap est fixé en direction d’une petit île au milieu de nul part.. que nous devrons apercevoir d’ici 3 jours ! 

C’est l’heure du déjeuner, et je m’essaye à la cuisine à bord pendant que le bateau vogue. Et ça tangue.. mais tout est conçue pour ne rien renverser. La cuisinière et fixé sur un axe, ce qui lui permet de rester toujours à l’horizontale, et les poêles se calent sous le pourtour métallique pour éviter toutes glissades.. Donc celui qui a le plus de mal à tenir droit finalement c’est moi.. haha ! 

Je profite du paysage pour ces premières heures de navigation. C’est la première fois que je navigue a bord d’un voilier, je suis heureux comme un gosse ! 

C’est le pilote automatique qui gère, nous avons seulement à surveiller les bateaux que nous croisons, et il suffit d’appuyer sur un bouton pour changer de cap. Le ciel nous offre une belle soirée au coucher du soleil et c’est une première nuit de navigation qui se profile à l’horizon. Nous tiendrons chacun deux heures de surveillance dans le cockpit. Les bateaux ont tous un éclairage, et suivant la couleur rouge ou verte, nous savons dans quelle direction ils avancent donc si ils vont se retrouver sur notre chemin ou non. Et pour les îles où le récif nous avons la carte gps qui nous donne toutes les informations. 

Je choisis de prendre le créneau de 4 à 6h du matin, pour profiter des couleurs du lever de soleil. Nora me reveille donc à la fin de son tour, et je me retrouve seul en pleine nuit à veiller. La consigne est simple, changer de cap si un bateau est sur notre ligne et réveiller Wiki le capitaine si on sent qu’il y a un soucis ou que l’on a un doute sur la décision à prendre. 

Rien à signaler pendant ma nuit, quelques bateaux mais rien qui n’a nécessité un changement de direction. Le jour de lève et il est bien seul, mes équipiers eux dorment encore tranquillement alors je reste veiller jusqu’à 7h finalement, je n’étais pas fatigué alors autant les laisser dormir que de réveiller quelqu’un pour me remplacer. 

Pour ce deuxième jour malheureusement le vent s’est vraiment calmé au point que nous n’avançons plus. Alors Wiki allume le moteur, et à priori c’est régulier, car depuis le début du rallye il n’y que très peu de vent en Indonésie. Et en effet, nous naviguerons avec le moteur quasiment la totalité du trajet jusqu’à Pulau Totiy.. forcément le voilier perd de son charme. Le bruit du moteur jour et nuit n’est vraiment pas agréable.. 

Les journées à bord sont calmes, repos, lecture, repas, sieste et encore repos.. ce n’est pas vraiment dans mes habitudes d’avoir un rythme de vie de chat ! 

Et voilà que nous apercevons la petite Île déserte de Pulau Totiy, on pause l’écran face à la plage et un apéro s’organise. La discussion tourne en premier lieu si le programme a suivre. Est ce qu’on fait une nuit de repos ici ou bien on repart dès ce soir pour une nouvelle nuit car il y a une petite brise qui permet de sortir les voiles ! 

Je crois que personne n’a vraiment envie de passer une nouvelle nuit consécutive en mer, et que tout le monde a envie de profiter de cette belle soirée. C’est décidé nous repartirons que demain. 

Au petit matin nous sortons masques et tubas pour aller nager entre les coraux et avec les poissons, puis nous allons accoster avec les zodiaques sur l’île. 

Et la c’est le choc !! 

Cette petite île parait paradisiaque du large, avec sa plage et ses cocotiers, mais la découverte des tonnes de déchets échoués nous fends le cœur... Des tongs, du verres et du plastiques en tout genre.. ! C’est dégoûtant, c’est triste, et tout ça c’est notre consommation.. 

Les habitants des îles indonésiennes n’ont pas de solution de traitement des déchets. Le plus souvent ils sont brûlés quand ils sont collectés, car il n’y a pas vraiment de poubelles et bien souvent ce sont les locaux eux même qui jettent leurs déchets n’importe où ! Avec nos voyages et nos consommations nous participons à ce désastre.. 

Dans la mesure du possible on essaye d’éviter l’utilisation du plastique, à commencer par les sacs que les supérettes locales vous donne pour chaque fruits ou légumes différents.. 

Cette visite de l’île fut bouleversante, nous devons vite réagir pour diminuer notre consommation de plastique si nous voulons encore avoir quelques coins de paradis pour nos générations futurs.. Avec des choses simples, arrêtez les pailles en plastiques, adopter la brosse à dent en bambou, avoir une gourde, refuser les sacs plastique, utiliser un savon solide... 

Nous remontons sur le voilier pour une étape plus agréable et joyeuse à présent, le passage de l’équateur !!!