Kepler Track

Publiée le 08/01/2020
Un 1er janvier bien arrosé !

5h, le réveil sonne et je ne suis pas prêt à me lever, le nuit à été trop courte. Je repousse d’une heure ! 

6h, cette fois ci plus le choix il faut y aller. Et je ne perd pas de temps pour plier tente matelas et sac de couchage. Je saute dans mes chaussures et à 6h45 je quitte le camping. Échauffement de 40min jusqu’au départ du Kepler Track. Une boucle de 60km avec quelques belles ascensions montagneuses. J’ai prévu de la parcourir en deux étapes de 30km, car j’ai réservé le camping a mi chemin. Et oui, il faut réserver et payer 40$ la nuit soit 24€ pour avoir un emplacement et accès aux toilettes sèches .. excessivement cher ! Et c’est bien pour cette raison que je choisis de passer une seule nuit sur le circuit. Et la nuit en refuge c’est 130$ ... Bienvenue sur les Great Walk en Nouvelle-Zélande. Le DOC (département of conservation) gère tous les hébergements. Et si vous n’avez pas réservé et bien vous n’êtes pas censé venir sur le circuit et encore moins demander un hébergement de dernière minute. 


Ce début d’étape dans la forêt est agréable, puis l’ascension démarre et je suis vite trempé de sueur ! 

À la sortie du bois, la vue sur le lac de Te Anau est imprenable. Mais la pluie s’invite à la fête en ce 1er jour de 2020. Et la vallée est vite couverte par un épais voile nuageux ! 


Voilà maintenant plus d’une heure que je marche sous la pluie et je suis trempé à l’intérieur et trempé à l’extérieur... 


Je croise des randonneurs qui font la boucle dans le sens inverse. Et j’en double d’autres dans mon sens, et tout le monde garde le sourire, quelques Happy New Year souhaité et me voici sur les crêtes. Et c’est le vent qui m’accompagne à présent, et la pluie qui me fouette le visage ! Je tente d’apercevoir les montagnes voisines pour espérer entrevoir une jolie vue qui sauverait ma journée, mais il faut avoir l’œil imaginatif pour s’émerveiller entre tous ces nuages ! 


Je m’abrite avec des compagnons d’infortune dans une hut prévue en cas d’urgence. C’est trop exiguë pour manger mon sandwich tranquillement, et je suis bien trop mouillé pour toucher à mes affaires.. 

La pluie se calme alors je répare au pas de course dans la descente qui amène à un enchaînement de crêtes. On devine le chemin sous la brume ainsi que les ravins à droite à gauche. Il n’y a pas de doute la vue est magnifique quand la météo est de la partie. 

C’est maintenant au tour de l’orage de faire son apparition. Beaucoup moins rassurant tout à coup quand éclair et tonnerre s’enchaîne à quelques secondes d’intervalle. Ce n’est pas le moment de traîner ici.. nouvelle arrêt dans la seconde hut de secours. J’avale une troisième barre céréale pour faire passer la fin, et j’arrive à la fin de ma gourde, même si j’ai encore une poche à eau d’un litre, je compte l’économiser pour la cuisine ce soir car je ne suis pas sûr que j’ai accès à l’eau potable. Grâce à la pluie je trouve une petite fontaine en chemin, la roche et la végétation feront office de filtre ! 


Me voilà dans la dernière descente jusqu’au camping, mais je m’accorde un détour à la Cascade qui est à 20min. Je dépose mon sac à la bifurcation et je file admirer ce déferlement d’eau encore plus impressionnant avec la pluie qui l’alimente. Cette même pluie créer d’ailleurs de nombreuses petites cascades sur les flans rocheux. Je n’aurais pas eu les plus belles vues mais il faut se contenter de ce que mère nature nous offre aujourd’hui. 


Enfin arrivé au camping après une étape de 7h43 pause incluse, où j’aurais parcouru 31,65km et 1638m d’ascension, une belle étape pour commencer l’année en beauté !


Tout le monde est à l’abris sous l’espace cuisine et repas. Je m’empresse de trouver un bonne emplacement pour la nuit. Mais j’ai à peine le temps de posé la bâche que l’eau a déjà formé une cuvette.. j’installe tout de même l’ensemble de ma tente et je reviendrai voir ce que ça donne. 

Chacun fait l’inventaire de son sac pour vérifier ce qui est sec ou non.. Et forcément chez moi il n’y a plus grand chose de sec.. Après avoir fait un petit strep tease sous l’abris.. J’arrive tout de même à m’habiller chaudement et recouvert de la tête au pied pour éviter les sandflies, des petites mouches qui pique comme des moustiques, mais vous sentez bien la piqure qui peut vous démanger plusieurs jours. Heureusement elles ne transportent pas de maladies et sont si lentes qu’on les repoussent bien plus facilement qu’un moustique. 

J’ai encore fait l’erreur de mettre mon sac de couchage dans le fond de mon sac. Résultat il est trempé.. et pourtant je connais bien ce problème des jours de pluies en rando. Mais c’est aussi avec mon sac de couchage dans le fond de mon sac, que ce dernier se porte le mieux dans la journée ! L’abris devient un immense fil à linge.. 


Je retourne voir l’état de ma tente, et j’ai bien une cuvette d’eau entre ma bâche et la toile de chambre de ma tente vraiment pas bon pour la nuit. Alors je ruse pour trouvé une branche bien feuillue que je place sous la bâche pour que l’eau s’écoule de par et d’autres. J’installerais mon matelas plus tard en espérant que mon installation me permet de passer la nuit au sec ! 


Je peux enfin installer mon réchaud pour dévorer une plâtré de pâtes, un sandwich fromage chorizo et même une petite soupe avant de finir avec un carré de chocolat. Et oui, la montre indique une dépense calorique de plus de 3000.. alors il me faut manger en quantité pour refaire le plein d’énergie avant la longue étape de demain. 


Mes affaires sont toujours à sécher quand le ranger vient nous prévenir qu’il ne faut rien laisser sous l’abris car les Kéas, les perroquets des montagnes rôdent et viennent chipper n’importe quelles affaires à traîner.. 

Et il apporte quelques sacs de couchage en en rab alors je pourrais dormir au sec !


Bref ! C’est ce qu’on appelle un 1er janvier bien arrosé... 


2 eme étape !


La nuit s’est plutôt bien passé, malgré un réveil brutal vers minuit avec des coups de tonnerre à vous donner des frissons... 


Pas de surprise au réveil, mes chaussures sont évidemment encore trempé.. comme tous le reste de mes affaires même si elles ont dormi à l’abris ! 


Je repars dans les premiers du camping et souhaite bonne chance à tout le monde. Je rattrape quelques marcheurs qui ont dormi dans les huts. Puis je reviens sur une allemande d’une trentaine d’année qui était au camping et qui marche à une très bonne allure. On échange quelques mots puis je la dépasse et une petite heure après je m’accorde une pause au bord du lac Manapouri. Et à peine 5min après moi la voilà qui arrive. Je suis surpris, elle marche vraiment bien. Et elle a les meme plan que moi, rejoindre le même camping d’où je suis parti là veille ! Alors on reste ensemble une bonne dizaine de kilomètres et on discute avant qu’elle commence à ralentir. Je prends alors les devant mais elle ne suit plus le rythme. Je finis donc le Kepler Track comme je l’ai commencé, seul avec mes pensées. Deux arbres couchés sur le chemin vont me réveiller. Un obstacle facile à franchir à première vue, mais après 60km en deux jours et une maison de 16kg sur le dos, c’est une vrai supplice... 


Voilà le panneau de départ/arrivé du Kepler Track ! La boucle est bouclé, avec une étape de 31km en 7h pauses incluses. 


Je me pose au soleil, oui oui aujourd’hui il est bien là. Et j’attend Monica la fusée allemande ! 

Après un petit quart d’heure la voilà qui arrive. J’ai à peine le temps de la féliciter qu’elle me dit avoir fait une pause un peu avant et qu’elle file vers le camping. Elle ne me laisse pas le temps de plier mes affaires pour finir les 4km jusqu’au camping avec elle.. Moi qui pensais avoir de la compagnie pour fêter ce Kepler Track autour d’une bière. Je la revoie au camping et m’installe plus loin pour faire sécher toutes mes affaires. Et je file m’offrir cette bière en solitaire ! 

0 commentaire

2 Voyages | 113 Étapes
Kepler Track, Parc national de Fiordland, Nouvelle-Zélande
161e jour (01/01/2020)
Étape du voyage
Début du voyage : 25/07/2019
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux